Chapitre 3 ~ Les chats noirs portent malheur
Une lumière aveuglante, puis des voix discordantes. Je ne pouvais rien distinguer de plus que de puissantes ampoules qui me brûlaient la rétine et des chuchotements, que je ne percevais qu'à peine. J'avais l'impression que l'on me compressais la tête entre deux blocs de béton.
Je papillonnai des cils, avant de finalement garder mes yeux fermés. Malgré la forte luminosité, j'avais aperçu une silhouette dans mon champ de vision, et je supposai que cette personne ne devait pas être au courant de mon réveil. Mes membres ne semblaient pas vouloir m'obéir ; j'étais incapable de bouger. Le lit sur lequel je me trouvait était dur et inconfortable. Je me sentais agressée de partout.
Une puissante main s'empara de mon bras et, sans délicatesse, palpa mon membre déjà douloureux. L'homme — à en juger par sa poigne de fer, je supposai qu'il s'agissait d'un monsieur — s'empara ensuite d'un petit instrument, que je reconnus au son qu'il faisait ; il s'agissait d'une seringue.
De gros doigts étirèrent ma peau et quelqu'un vint tamponner la zone choisie pour l'injection à l'aide d'un morceau d'ouate stérilisé. Ma respiration s'accéléra, mais l'homme ne sembla pas remarquer que je n'étais plus inconsciente ; j'aurais tout donner pour ne pas être éveillée. Il manipula la seringue un instant avant d'insérer l'aiguille dans mon bras d'un geste brusque. Une fois certain qu'elle était plantée dans une veine, il y injecta le produit.
Mon cœur manqua un battement. Je mordillai ma lèvre inférieure afin de me retenir de crier alors que la solution se répandait douloureusement dans mes vaisseaux sanguins. J'avais l'impression de brûler de l'intérieur, je sentais les flammes parcourir mon corps. Mes mains s'agrippèrent fermement aux minces draps de ma couchette, mon visage se colora de rouge sous l'effort que j'employais pour ne pas hurler. Quel était cet étrange produit ? Comment se faisait-il qu'il fût aussi douloureux ? Je ne pourrais pas tenir encore bien longtemps, il fallait que cette torture cesse au plus vite. Je me sentais réellement en mauvais état et je ne savais même pas ce que je venais de recevoir dans mon métabolisme.
Heureusement, ma souffrance fut de courte durée, bien qu'elle me paraisse être restée une éternité. Alors que je me reprenais peu à peu suite à cette douleur fulgurante causée par la solution, quelqu'un haussa la voix. Il commença à hurler, mais je ne comprenais pas ce qu'il disait tant ma migraine était horrible. Elle persistait toujours et était de plus en plus oppressante alors que lui semblait furieux, courroucé. Pourquoi ne pouvais-je pas entendre ce qu'il disait pour être au courant de la situation ? J'entrouvris un œil, mais l'homme qui tenait la seringue me cachait la vue ; je ne pouvais pas voir son compagnon. Je n'avais qu'un visuel de sa barbe rousse et de ses bras musclés, mais pas un cheveux de son interlocuteur ne m'était visible.
Soudainement, mes oreilles se débouchèrent. Cette sensation était étrange ; mon ouïe semblait décuplée, comme si j'entendais beaucoup mieux qu'avant. Malgré cela, je décidai de ne pas y penser pour me concentrer sur l'intrigante conversation. Mon mal de tête se dissipa lui aussi, et je pus savoir ce qui mettait cette personne autant en colère.
— Imbécile ! vociféra l'homme d'un ton froid. Tu ne devais pas lui injecter le sérum, mais prendre un échantillon de son sang pour s'assurer qu'il contienne bien ce dont j'ai besoin ! Maintenant, les cellules projetées dans son corps fausseront les résultats. Te rends-tu compte de la stupidité de ton erreur ?
Il soupira. Son assistant costaud bougea un peu, me laissant une petite fenêtre où je pus apercevoir une chevelure blonde ; enfin, l'homme au ton cassant apparaissait dans mon champ de vision. Lorsque je risquai un coup d'œil furtif dans sa direction, je vis qu'il couvrait une partie de son visage avec une main. Lorsqu'il la retira, je croisai un instant son regard glacial et fermai aussitôt les yeux. Je redoutai un instant qu'il ne me remarque, et mon pouls s'accéléra. Heureusement, il ne me porta aucune attention.
— Pourquoi fallait-il que mon équipe soit composée d'écervelés ? ajouta-t-il en fusillant l'autre du regard. C'est ainsi que l'on réalise que l'on ne peut être mieux servi que par soi-même.
Arrachant la seringue des mains du barbu, le blond s'approcha d'un grand évier et nettoya brièvement l'instrument. J'eus à peine le temps de fermer à nouveau mes paupières qu'il se retournait déjà vers moi, brandissant l'objet comme s'il s'agissait d'une arme. J'avalai difficilement ma salive alors qu'il s'apprêtait à planter l'aiguille dans mon bras pour extraire quelques gouttes de mon sang ; cette idée me répugnait.
Je remuai mes orteils — la seule partie de mon corps qui pouvait s'agiter sans attirer l'attention — et me concentrai sur ce petit mouvement répétitif pour oublier que l'aiguille n'était plus qu'à quelques centimètres de mon avant-bras.
Les secondes s'écoulèrent lentement sans que Monsieur l'Insatisfait ne passe à l'acte. Je commençai à m'impatienter ; plus vite il commençait, plus vite tout serait terminé. Pourquoi ne pouvait-il pas le faire une fois pour toute ?
Alors que je me répétais que tout allait bien se passer, je sentis un pincement à quelques centimètres de mon poignet. Au début, ce n'était rien. Tant que je ne regardais pas, je me sentais plutôt bien. Mais le tout s'éternisa, et l'aiguille resta plantée dans mon avant-bras plusieurs minutes. J'avais beau essayer de me rassurer intérieurement, rien ne venait à bout de mon insécurité. Très vite, je me mis à paniquer. Normalement, une simple prise de sang ne durait pas aussi longtemps. Je me sentais faible et étourdie, Morphée semblait prête à m'accueillir dans ses bras. Mais que Diable se passait-il ?
Curieuse, j'ouvris paresseusement un œil en combattant mon envie soudaine de m'endormir. Mon regard dériva jusqu'à un long tuyau où circulait un liquide écarlate, et je sus que j'avais commis une erreur.
Du sang — mon sang. Et en grande quantité. La simple vue de cette mixture poisseuse me donnait la nausée. En voir autant me dégoûtait, mais je ne pouvais pas détourner le regard pour autant, comme si j'étais hypnotisée par les flots rougeâtres qui se déplaçaient dans le tube translucide. Même si mon envie de quitter cet endroit devenait de plus en plus pressante, il m'était impossible d'arrêter de regarder mon corps se vider peu à peu de mon sang.
Et c'est ainsi que je m'évanouis une fois de plus, à bout de forces.
Il faisait clair. J'avais froid. Je me trouvais dans une pièce aux murs d'un blanc hostile, et je remarquai que sur l'un d'eux se trouvait un grand miroir. Lorsque je m'en approchai prudemment, je n'y vis pas mon reflet. La glace réfléchissait tout ce qui m'entourait, sauf moi. Il m'était possible de voir ce qui se trouvait derrière moi, comme l'on peut regarder au travers d'un fantôme. Cela me parut d'abord étrange, mais je compris rapidement que ce n'était pas anormal ; je me trouvais dans une vision.
J'entendis un gémissement. Je me retournai prestement en direction du son, avant d'apercevoir celle qui m'avait convoquée.
Miss Hantise se trouvait dans un coin, recroqueviller sur elle-même, ses nombreuses chaînes jonchant le sol à ses pieds. Sa respiration était sifflante, et une longue estafilade marquait son pâle visage. Ses bras étaient couverts d'ecchymoses, certaines virant déjà au jaune, d'autres venant à peine d'apparaître. Elle avait une sale mine.
Je fis un pas, et elle ne broncha pas. C'était l'une des rares fois où je pouvais m'approcher d'elle sans qu'elle ne se mette en colère, alors j'en profitai. Je restai donc un long moment debout devant elle, inspectant chacun de ses traits avec minutie ; ses cheveux longs et mêlés, ses yeux mornes et cernés qui fixaient le sol.
Elle semblait terrorisée. Extrêmement terrorisée.
Et c'est ce qui me fit réagir.
Je me penchai à mon tour et posai timidement ma main sur son épaule, la faisant sursauter. Elle leva brusquement la tête et, s'emparant de mes poignets, planta son regard rouge dans le mien.
Miss Hantise ouvrit difficilement la bouche. Au début, je n'entendis rien. Elle était figée en ce cri muet, ses lèvres tremblant d'une émotion que je ne pouvais que très bien reconnaître ; la peur. Bien qu'elle semble articuler des mots, il m'était impossible de les comprendre puisque sa voix n'était qu'un faible chuchotement.
Bien vite, elle commença à être impatiente, et je remarquai que le rouge de ses yeux brillait d'un éclat de rage. Sa prise et son regard s'intensifièrent, ses ongles pénétrèrent dans ma peau. Le souffle court, je me concentrai plus fort encore pour saisir le sens de ses paroles, mais cela fut sans succès.
La pauvre n'en pouvait plus. Elle plissa les yeux et fronça le nez alors qu'elle s'exprimait d'une voix faible et chevrotante, et je sus que cela lui demandait beaucoup d'efforts. Enfin, je pus comprendre. Son message était court et précis, simple et terrifiant :
— Fuis.
Suite à cet étrange conseil, un énorme bruit retentit à quelques pas de nous. Miss Hantise recouvra son air apeuré et se réfugia à nouveau dans son coin, me lâchant rapidement les poignets. J'eus beau me retourner pour découvrir ce qui la terrorisait ainsi, tout ce que je vis ne fut qu'une grande étendue sombre qui finit par m'engouffrer, me plongeant ainsi dans l'obscurité la plus totale.
— On dirait bien que tu es de retour parmi nous.
Une voix me tira de ma vision. Je m'éveillai en sursaut, toujours sous le choc, et balayai du regard la salle dans laquelle j'étais allongée, à la recherche de celui ayant prononcé ces paroles ; il était évident qu'il ne s'agissait ni du grand barbu, ni de son supérieur complètement fou. Son ton était beaucoup plus joyeux, plus chaleureux. Jamais je n'aurais pu imaginer l'un d'eux parler avec autant d'enthousiasme.
N'apercevant personne, je secouai la tête et me dis que cela devait être une fois de plus mon imagination qui me jouait des tours. Après tout, s'il m'était possible d'inventer des personnes, il en allait de même pour les voix. Cela finirait par me nuire, un jour ou l'autre.
Oubliant l'étrange voix, je me levai péniblement et scrutai les alentours. Je n'avais pas l'intention de trouver quelqu'un à qui parler, je voulais seulement observer le lieu où je me trouvais.
La chambre était semblable à celle de Miss Hantise. Cependant, la mienne était plus grande et sur l'un des murs s'ouvrait une large baie vitrée protégée par un grillage, comme pour m'empêcher de m'enfuir. De l'autre côté des barreaux étaient entassées plusieurs pièces identiques à celle-ci, chacune abritant deux individus. Je réprimai un frisson lorsque j'aperçus dans l'une d'elle une panthère qui faisait les cent pas, observée de loin par son congénère au pelage jaune moucheté de noir. Dans la prison d'à côté, deux lynx se reposaient. Ce phénomène se répétait dans plusieurs des cages, qui gardaient tantôt des humains, tantôt des bêtes. Mais qu'est-ce que ces gens et ces animaux faisaient-ils enfermés ici ?
Ce qui se passait dans cet endroit n'était pas normal ; quelque chose clochait. Je ne me sentais pas à l'aise dans cette situation, je ne voulais que m'enfuir comme me l'avait conseillé Miss Hantise.
Je sautai hors de mon lit et m'avançai jusqu'à arriver près du mur de verre, où je tentai d'apercevoir le bout du couloir, qui semblait sans fin. Les cages se succédaient à l'infini et ses prisonniers semblaient tous plus mal en point les uns que les autres. Nauséeuse, je détournai le regard. Voir autant d'êtres malheureux était une véritable torture.
Ma tête commença à être lourde alors je décidai de retourner me coucher sur l'un des deux lits qui avaient été installés de part et d'autre de ce que j'identifiai comme étant un miroir. Lorsque je m'en approchai en plissant les yeux de fatigue, celui-ci m'apparut plus clairement, et je supposai qu'il s'agissait peut-être de l'une de ces plaques de verre apparaissant comme un miroir d'un côté et comme une simple vitre de l'autre. Cela était assez fréquent dans les salles d'interrogatoire, pour observer le suspect sans qu'il ne le puisse. Même si je ne pouvais savoir s'il y avait réellement quelqu'un qui m'examinait au-delà de ce miroir, je me sentais observée. Cet endroit me rendait folle.
Je m'en éloignai donc en marmonnant et m'allongeai à nouveau sur mon lit, avant de poser mon regard sur les nombreuses cages qui s'étendaient à perte de vue. Même si j'avais dû être inconsciente pendant un bon moment, j'étais exténuée. Je me sentais glisser doucement vers le sommeil, mes paupières me semblaient étonnamment lourdes. Je n'avais qu'à fermer les yeux pour...
— Tu n'es pas bien bavarde, à ce que je vois.
Je sursautai. Encore cette même voix. Cette fois-ci, je perçus une pointe de moquerie dans son ton. Alors comme ça, je ne l'avais pas imaginée ? J'avais bel et bien un compagnon de cellule ?
Je me redressai, à demi éveillée, et observai à nouveau ma chambre. Étrangement, il n'y avait personne. Mais où se cachait-il ?
— Lève les yeux, Minette.
Je grognai en entendant ce surnom, mais obéis docilement. J'aperçus enfin mon interlocuteur, qui oscillait la tête en bas, retenu par les jambes à l'une des poutres posées au plafond. Il me tournait le dos, alors je ne distinguais que sa chevelure dorée et sa combinaison grise, semblable à la mienne.
— Que fais-tu là-haut ? lui hurlai-je en croisant les bras sur ma poitrine. Ça m'a l'air plutôt dangereux.
Il gloussa, ce qui ne fit que me fâcher encore plus. Pourquoi les garçons tentaient-ils toujours d'impressionner les filles ? Cela ne fonctionnait pas dans la majorité des cas, alors pourquoi essayer ? Stupides hommes.
Le jeune cascadeur se donna un élan et s'agrippa à la poutre pour se relever. Une fois debout, il se retourna pour me faire face et m'accueillit d'un sourire éblouissant.
Mais lorsque mon regard croisa le sien, je posai ma main sur ma bouche pour étouffer un cri.
— Tes pupilles..., murmurai-je d'une voix éraillée.
Il fronça les sourcils. Ses yeux avaient quelque chose d'étrange, de dérangeant. Ils étaient anormaux. Quelque chose clochait. Ses pupilles n'étaient que deux minces fentes pareilles à celle d'un chat, et ses iris d'un vert éclatant semblaient plus gros que la normale. C'était assez déstabilisant.
Il se baissa et passa ses bras autour de la poutre avant de recommencer à faire des va-et-vient dans les airs, un large sourire étirant ses lèvres. Pourtant, je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle.
— C'est que tu n'as pas vu les tiennes.
Sa remarque me fit paniquer. Qu'entendait-il par là ? Faisant volte-face pour m'examiner dans le miroir, je lâchai un long hurlement qui arracha un rire au grand blond.
— Mais... que m'est-il arrivé ? m'écriai-je en contemplant mes yeux changés.
Monsieur le chat n'avait pas menti. La personne reflétée par la glace m'observait avec cet étrange regard violacé qui avait maintenant les mêmes prunelles qu'un félin. Bien que cela me déstabilise, ce n'était pas le plus choquant ; je faisais peur, comme si le monstre en moi avait décidé de faire surface. D'énormes cernes contrastaient avec la couleur de mes iris, ma peau était aussi blanche que celle de Miss Hantise. Amochée ainsi, je devais avouer que je lui ressemblais. Ne manquait plus que la Catastrophe refasse une apparition pour que je devienne identique à ma squatteuse de pensées.
Mes yeux descendirent jusqu'à mon bras. J'y aperçus un hématome, là où l'on avait fait un prélèvement sanguin. Apparemment, ma veine avait mal supporté le tout. Je tournai la tête, relevai ma manche et fixai le petit point rouge qui marquait mon épaule.
— Cette injection y est-elle pour quelque chose ? demandai-je d'un ton inquiet en me retournant vers mon colocataire.
Un bruit sourd m'apprit qu'il venait de sauter de son perchoir. Il se dirigea ensuite vers le lit voisin et s'y installa, les bras croisés derrière la tête.
— Ce qu'ils t'on injecté a fait de toi une... Demie, expliqua-t-il en me lançant un bref coup d'œil. Ils ont propulsé des cellules animales dans ton organisme. Cela signifie que tu peux recourir à une deuxième peau en plus de celle-ci, une forme bestiale.
Une lueur maligne dansait dans son regard émeraude.
— Que veux-tu dire par... une forme bestiale ?
Son sourire s'élargit, laissant entrevoir ses canines aiguisées. Je réprimai un frisson et m'emparai de la couverture disposée au bout de mon lit et l'utilisai afin de me réchauffer, même si je savais que le froid n'y était pour rien.
— Nous avons la capacité de nous métamorphoser en une certaine bête, expliqua-t-il. Comme cela.
Il se redressa brusquement et bougea si rapidement que je ne vis qu'un éclair de fourrure noire alors qu'il se transformait.
Lorsqu'il me fit face sous sa forme animale, j'écarquillai les yeux de stupeur.
— Tu es un... chat ?
Le félin au pelage de suie approuva en remuant le museau. S'il n'avait pas gardé ses yeux d'émeraude, il m'aurait été impossible de l'identifier comme étant la même personne. La couleur de ses poils était si différente de celle de sa chevelure qu'il était difficile de faire le lien entre les deux.
D'un saut agile, le matou me rejoint sur mon lit. Il se pourlécha les babines et se posa sur mes genoux, ce à quoi je n'étais aucunement préparée. J'échappai un petit cri, avant de le saisir pour le déposer au sol, sourcils froncés.
— Tu n'est pas gêné, dis donc ! maugréai-je en fusillant le chat noir du regard. C'est à peine si on se connaît et tu t'autorises déjà à te reposer sur mes genoux !
Alors que je pensais que mes réprimandes allaient lui faire réaliser que son comportement était déplacé, cela eut un tout autre effet. À ce que je voyais, monsieur n'était pas du genre sérieux. Il bondit à nouveau à mes côtés et entrouvrit la gueule.
Will Buckner, se présenta-il en s'immisçant dans mon esprit. Et tu es ?
Je me figeai un instant ; comment était-il possible que je comprenne ce qu'il dise ? Après tout, il était un chat, à présent. Les individus d'espèces différentes ne devaient pas être capables de communiquer entre eux. Cela me déstabilisa au début, mais je décidai de ne pas y faire attention et répondis simplement à sa question, sans lui livrer trop d'informations. Depuis mon incident avec l'aigle, je ne faisais plus confiance à personne.
— Catalina.
Heureusement, cela sembla lui suffire. Ses moustaches frémirent et ses yeux verts s'illuminèrent.
Eh bah voilà ! s'exclama-t-il, le regard pétillant. Maintenant que nous avons fait connaissance, je me réserve le droit d'agir comme je le veux. Joli prénom, en passant.
Je déglutis. Sans même me demander ma permission, Will vint se blottir contre moi. Je me raidis et sentis une boule se former dans ma gorge, mais cela finit par passer lorsqu'il se mit à ronronner doucement.
Apaisée par ce son calme et régulier, je me surpris même à dodeliner de la tête. J'avais réellement besoin de sommeil ; j'étais exténuée. Une bonne nuit de sommeil ne me ferait que du bien. Je fermai donc les yeux et, après de vaines tentatives pour demander à Will de quitter mon lit, je laissai tomber et me couchai confortablement. Au bout de quelques minutes, alors que le sommeil me tendait la main, mon colocataire se retira par lui-même et se métamorphosa à nouveau. Il s'empara de sa propre couverture et la déposa sur mes épaules d'un geste bienveillant.
— Repose-toi bien, Minette.
Trop fatiguée pour protester contre ce surnom, je le laissai partir alors qu'il riait doucement.
Coucou mes petits chatons ! Et oui, le chapitre trois (dit comme ça c'est très décourageant, croyez-moi) est enfin là ! Je sais que je ne suis pas très régulière dans mes publications, mais je fais de mon mieux pour finir dans les temps ! Ce segment est peut-être l'un de mes préférés pour l'instant (c'est pas comme s'il y en avait seulement quatre...), même si j'ai eu un gros blocage en plein milieu et qu'il comporte plein de petites incohérences que je modifierai plus tard.
Aussi... Will apparaît avant Liam !? 😱 (j'ai perdu mes nouveaux lecteurs, là...) Et oui ! Cela changera peut-être votre perception des deux personnages... 😏 Notre Tigrou devrait arriver sous peu, n'ayez crainte ! Merci à Writing_Alien pour le dessin en média (Toi pas taper moi, je sais qu'il date un peu) !
On se retrouve pour le chapitre 4 !
Plume 🐾
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