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Chapitre 25 ~ Faits comme des rats

Mon sang se glaça dans mes veines. Ce rire. Ce ton. Cette arrogance. Il n'y avait qu'une personne capable de me mettre hors de moi rien qu'en parlant avec cet air hautain, une seule personne capable de traiter les autres avec autant de mépris.

Sebastian, crachai-je en faisant volte-face, les dents serrées.

Un sourire carnassier étira les lèvres de mon frère alors qu'il s'esclaffait à nouveau en remarquant mon air renfrogné. Je réprimai un frisson et laissai un grognement s'échapper de ma bouche entrouverte tout en formant deux poings avec mes mains. Comme il pouvait être insolent ! J'en voulais moins à mes parents de m'avoir caché son existence, maintenant que je le connaissais. Je n'aurais sûrement pas supporté de toujours l'avoir dans les pattes.

Il se tenait là, devant moi. Et à en juger autant par son physique que son mental, il ne ressemblait en rien à mes parents, si l'on retirait ses cheveux platines et son nez retroussé. Son regard, d'un bleu glacial, n'avait en commun avec eux que sa couleur. Il semblait lancer des éclairs en permanence tout en projetant une aura mauvaise, comme le sourire qui se dessinait sur ses lèvres sèches. Sebastian n'était pas un homme, mais un monstre. Et devenir comme lui s'avérait être ma plus grande peur.

Des émotions contradictoires bouillonnaient en moi et semblaient m'empêcher de prendre une décision saine d'esprit. Mon cerveau était tenaillé par la peur et la colère en même temps que l'excitation ; j'avais l'impression d'avoir attendu ce moment toute ma vie. Toute cette haine que j'avais emmagasinée à son égard voulait que je passe à l'action sans réfléchir, mais une petite partie de mon moi intérieur me convint d'attendre encore. Il n'était pas encore temps de mettre fin à ses jours, j'avais quelques mots à lui glisser avant de commettre cet acte de vengeance.

— Je vois que tu n'as toujours pas changé, Catalina, commença-t-il en faisant quelques pas vers moi. Toujours aussi têtue. Tu devrais modifier cette attitude. Quoique... c'est grâce à cela que tu es venue vers moi. Tu es tombée dans mon piège en y amenant tous tes petits amis.

— Ne me dis pas comment je dois agir, grognai-je en avançant à mon tour. Tu ne sais même pas ce que c'est qu'être bon !

— Laisse la tranquille ! Elle n'a pas d'ordre à recevoir de toi.

La voix de Liam me fit sursauter. Il avait dit ces paroles sur un ton dur, presque menaçant, qui me rappela notre discussion dans la caverne, quelques minutes plus tôt. Ce souvenir m'arracha une grimace et je secouai vivement la tête afin de l'oublier. Ses yeux ambrés brillaient d'une lueur mauvaise, ce qui n'augurait rien de bon.

Le sourire de Sebastian s'élargit lorsque son regard s'arrêta sur le Demi aux cheveux châtains et il lâcha un soupir, les mains sur les hanches.

— Liam, Liam... tu n'écoutes donc pas ce que l'on te dit ? ajouta-t-il en gardant les yeux braqués sur lui. Vous êtes tous les mêmes ! Tous désobéissants !

Dans un élan de frustration, Sebastian écarta les bras. Sa main gauche alla se fracasser à un boîtier de verre – dont je ne connaissais l'utilité – accroché au mur près de lui. Lorsque le tout éclata en morceaux dans un bruit assourdissant, quelques fragments de verre restèrent pris dans sa chair. Mon monstre de frère baissa les yeux vers ses blessures et, dans le plus grand des calmes, il retira les éclats ensanglantés un par un, comme s'il ne s'agissait de rien. Une fois tout les morceaux de verre retirés de sa main, il les jeta au sol et les fit craquer du bout de sa botte, avant de se retourner nonchalamment vers nous.

J'écarquillai de grand yeux surpris lorsque je remarquai que les lambeaux de peau qui pendaient là où la vitre avait pénétré sa chair commençaient à se rattacher. Les marques laissées par sa maladresse devinrent bientôt invisibles, comblées par la matière qui se régénérait.

Il me sourit brièvement, le temps que je puisse apercevoir ses dents aiguisées. Son regard tantôt glacial était devenu morne. Notre comportement semblait l'ennuyer plus qu'autre chose, nous n'étions pas aussi sauvages qu'il le pensait. Il attendait quelque chose, mais personne ne bougeait. Sebastian paressait agacé par notre oisiveté.

— Vous me décevez, soupira-t-il en levant les yeux au ciel. Pourquoi ne faites-vous pas ce que l'on vous dit de faire ? Vous devriez vous voir. Ha ! Pathétiques. Complètement pathétiques.

Il bailla et porta sa main à sa bouche d'un geste lâche. Mais il se moquait de nous ! Il venait ouvertement de nous traiter d'êtres pathétiques ! Je me crispai. Son attitude me mettait en colère, je ne pouvais plus le supporter. Son arrogance envoyait des signaux à la Catastrophe, qui ne tarda pas à se réveiller, dérangée par ses manières hautaines et déplaisantes.

Elle grogna et s'étira, me griffant de l'intérieur. Elle voulait sortir pour remettre Sebastian à sa place, mais je savais que ce n'était pas le bon moment ; si j'accumulais encore plus de haine, la Catastrophe serait encore plus destructrice. Je devais tenir bon, retenir la bête sauvage qui sommeillait en moi ne serait-ce que quelques minutes de plus. Je pris donc une grande inspiration et priai pour qu'elle se rendorme, ce qu'elle fit peu après.

Le regard de Sebastian devint glacial et je sentis Will s'agiter près de moi, retenant lui aussi sa colère. Le sourire qui m'avait pétrifiée quelques minutes auparavant étira à nouveau les lèvres de notre créateur, qui semblait être redevenu aussi inflexible qu'avant. Il joint ses mains devant son corps et nous jaugea de son regard intimidant.

— Comme vous devez le savoir, toute erreur mène à une conséquence.

Liam et Will avancèrent de quelques pas et se retrouvèrent devant moi, comme pour me protéger. Mais je n'avais pas besoin qu'on me serve de bouclier ; j'avais mon arme, et j'étais prête à faire appel à elle le moment venu. Ils n'avaient pas à me défendre, cet affrontement n'était pas le leur. Alors pourquoi s'obstinaient-ils à prendre soin de moi ?

Je tentai de ramener mes alliés vers l'arrière, mais Liam me repoussa derrière lui. Je grognai de frustration en réalisant que donner des coups dans son dos ne servirait à rien.

— Retournez près d'Olbaid et laissez-moi m'occuper de Sebastian ! m'énervai-je à voix basse, pour que ledit Sebastian ne m'entende pas. Ce combat n'est pas le vôtre.

— Non, chuchota à son tour Liam. Ce combat est aussi le mien. Holstein a raison pour une chose : je me dois de réparer les erreurs que j'ai commises. J'en ai assez des mensonges.

Il semblait réellement en colère lorsqu'il me jeta vers le sorcier. Son regard ambré était menaçant, hostile. Et pour un première fois, il avait l'air... sauvage. Prêt à déchiqueter quiconque oserait se mettre au travers de son chemin. Je me résignai donc à attendre patiemment alors que Liam fixait Sebastian, l'œil mauvais.

Il demanda même à Will de venir nous rejoindre, mais celui-ci insista pour rester. Il ressemblait lui aussi à une bête agressive, avec ses yeux d'émeraude qui lançaient des éclairs et ses mains qui formaient deux poings.

— Je me suis engagé à veiller sur Catalina ; je ne manquerai pas à ma parole.

— Comme tu voudras, souffla Liam.

Le rire de Sebastian résonna à nouveau et je dus rassembler tous mes efforts pour ne pas lui trancher la gorge de mes griffes pointues.

— Oh, comme c'est mignon ! railla-t-il à nouveau. Les deux matous protègent le petit chaton ! Ils doivent faire attention, la minette pourrait s'écrouler à tout moment tant elle est faible.

Les gémissements de ma partie sauvage s'accentuèrent. Faible. Sebastian avait dit que j'étais faible. Ah ! Il allait voir que le petit chaton n'était pas aussi fragile qu'il le disait. Il allait voir que je pouvais très bien le dominer. Il allait voir que la Catastrophe ne cédait devant rien, pas même le plus fou des psychopathes. Il allait voir qu'elle était invincible.

— Je ne suis pas faible ! m'écriai-je avant de me ruer vers lui, libérant par la même occasion la bête qui me rongeait de l'intérieur.

Je fonçai sur Sebastian et sentis une force qui m'était familière circuler dans mes veines alors que la Catastrophe prenait le contrôle de mon corps. Peu à peu, je lui cédai ma place de commandante, lui permettant de faire ce qu'elle voulait de moi. Ma vision se teinta de rouge, mes moindres pas me parurent plus puissants que jamais. Je ne faisais plus qu'un avec la créature, maintenant ; elle semblait enfin m'avoir acceptée.

Will s'interposa entre mon frère et moi, mais je le repoussai d'un simple coup de main. Il alla s'écraser au sol et me jeta un regard d'incompréhension en se relevant. Il était évident qu'il n'appréciait pas vraiment lorsque je cédais ma place à la bête féroce qui faisait partie de moi ; cette attitude le dérangeait.

Une partie de moi voulait l'aider, lui expliquer que je j'avais le contrôle sur elle, mais je ne le pouvais pas. Une fois la Catastrophe en charge de mon corps, la vraie Catalina ne pouvait interagir. J'étais prisonnière.

J'accélérai l'allure. La distance me séparant de notre horrible et odieux créateur diminuait à vue d'œil, je n'étais maintenant plus qu'à quelques pas de lui. Plus qu'un saut et je pourrais lui régler son compte. Un sourire qui se voulait aussi cruel que celui du monstre qui se trouvait devant moi s'installa sur mes lèvres alors que je me propulsais dans les airs en rugissant de toutes mes forces, ma colère s'étant muée en un soudaine satisfaction.

Je braquai mon regard sur sa gorge et tendis les bras, prête à poser mes mains dans son cou. Mon cœur battait la chamade, je me sentais apte à tout briser. Il allait payer pour tout le mal qu'il avait imposé au Monde Surnaturel. Bientôt, son sort se retrouverait entre mes mains, avant d'être réduit à un tas de poussière. Il ne me suffisait que d'une pression incontrôlée sur sa gorge pour que Sebastian se retrouve au sol, agonisant tel un poisson hors de l'eau...

La Catastrophe ronronna de plaisir, signe qu'elle approuvait mon plan. Mais alors que je savourais ma vengeance, je sentis que quelque chose clochait. Le regard de Sebastian, d'abord surpris par mon brusque changement de comportement, brillait maintenant avec malice, laissant présager un malheur à venir. Je commençais à regretter mes actes. Qu'avait-il derrière la tête ? Quelle était la prochaine carte qu'il prévoyait jouer à mon désavantage ? Qu'arriverait-il si la Catastrophe ne parvenait pas à faire échouer ses plans ?

Alors que je me perdais peu à peu dans le bleu de ses yeux, je fus soudainement projetée au loin, propulsée tel un missile prêt à s'effondrer sur la ville en panique. Une étrange force semblait exercer une pression contre mon cœur, qui commença à me faire souffrir. Ma tête alla heurter le mur à l'autre bout de la pièce et, sonnée, je peinai à me remettre debout. Un goût métallique se propagea dans ma bouche et je me massai les tempes afin de chasser la vilaine migraine qui me vrillait le crâne.

La Catastrophe se réfugia au fond de moi pour panser ses blessures, me laissant seule à nouveau. Cette attaque soudaine — dont je ne connaissais toujours pas la source — nous avait été brutale. En me remémorant l'étrange regard qu'il m'avait lancé, je soupçonnais Sebastian d'en être la cause. Cet assurance que j'avais pu lire dans ses yeux froids n'était sûrement pas qu'une coïncidence.

Une fois la bête bien de retour dans l'ombre, je m'écroulai au sol, à bout de force. Elle grugeait mon énergie, je me retrouvais toujours faible après l'avoir laissée s'emparer de mon corps. Sa puissance me quittait en même temps que sa présence. Mais cette fois-ci, c'était différent. J'avais l'impression que quelque chose — ou quelqu'un — compressait mon cœur, l'écrasant comme s'il s'agissait d'un fruit trop mûr.

La souffrance était telle que je n'arrivais plus à me relever. Je ressentis une vive douleur dans mon cou, qui s'intensifia à mesure que les secondes passaient. Des mains invisibles tentaient de m'étrangler alors que mon cœur pompait aussi vite qu'il le pouvait malgré le poids qui le retenait. Je fus prises de nausées incontrôlables, je commençai à avoir de la difficulté à respirer. L'air semblait ne pu parvenir à mes poumons, comme si quelque chose lui bloquait l'accès. Ma respiration devint saccadée, mes hauts le cœur s'accentuèrent.

Mes yeux fous faisaient des va-et-vient constants, ne sachant pas où se poser. Je ne m'arrêtai qu'une fois avoir repérée Betty, qui se trouvait elle aussi étendue sur le sol, prise de soubresauts aux pieds d'Olbaid. Malgré le masque qui couvrait sa bouche, elle poussa un cri effroyable qui sembla déchirer le ciel. Elle souffrait, elle aussi. Elle savait ce que j'étais en train de subir, elle savait que je m'apprêtais à céder à la souffrance qui convulsait mon corps en même temps que mon âme. J'étais à deux doigts de tout laisser tomber lorsque mon regard dévia vers Sebastian.

Le coup d'œil que nous nous échangeâmes raviva mes blessures. Un simple contact suffit pour me rendre encore plus folle de rage. Il se tenait là, à l'autre bout de la pièce, la main tendue entre Betty et moi. Ses yeux, à l'habitude d'un bleu clair, étincelaient d'une lueur rouge semblable à celle qui animait le regard de Betty ou celui que m'apportait la Catastrophe. Ses lèvres étaient plissées en un rictus désagréable et de sa paume s'enfuyaient des filets colorés et lumineux qui venaient dans notre direction.

Je plissai les yeux et hoquetai de surprise. Non, les éclats chatoyant ne se dirigeait pas vers nous ; ils provenaient de nos corps. Sebastian se procurait je-ne-sais-quoi en nous et cette matière semblait le rendre plus puissant. À mesure que les flots scintillants nous étaient retirés, sa paume se mettait à briller plus intensément et nous perdions de plus en plus de force, comme s'il nous arrachait une partie de nous même.

— A... Arrête ! balbutiai-je entre deux sanglots.

Le monstre fit la sourde oreille et, au contraire, augmenta la charge. La pression exercée sur mon cœur devint insupportable. Je voulais simplement abréger mes souffrances, mais j'en étais incapable. Je voulais pouvoir me lever pour faire subir à Sebastian ce qu'il nous faisait endurer. Serait-il capable de résister ? J'en doutais. Une chose était sûre ; quelqu'un devait mettre fin à ce carnage. Et vite.

Comme s'il avait entendu mon appel au secours, Liam se jeta sur Sebastian et le plaqua au sol. Le choc lui fit perdre l'emprise qu'il avait sur nous, Betty et moi retombâmes telles des marionnettes désarticulées. La pauvre resta étendue au sol sans bouger. Les yeux de notre créateur retrouvèrent leur froideur et allèrent se poser dans ceux de Liam, qui bouillonnait de colère. Libérant enfin la haine qu'il gardait en lui depuis trop longtemps, il leva furieusement le poing près du visage de Sebastian, qui ne broncha pas. Son bras tremblait alors qu'il se retenait de le frapper. 

— Tu n'es qu'un menteur, grogna-t-il entre ses dents serrées. Un manipulateur, un trouillard, un égoïste ! Tu n'agis qu'en aillant une seule pensée derrière la tête ; la vengeance. Mais as-tu déjà ne serait-ce qu'envisagé que tu ne te battais pas pour une bonne cause ?

Le regard fou de Sebastian brillait avec fougue, ses lèvres étaient relevées en un sourire sadique. Les paroles de Liam ne semblaient avoir aucun effet sud lui.

— Tu penses réellement m'émouvoir avec tes belles paroles ? fit-il en laissant échapper un rire incontrôlable.

S'en était trop. Liam abattit son poing sur sa mâchoire, ce qui arracha des éclats de rire à son assaillant. Sebastian détourna la tête pour cracher quelques filets de sang avant d'essuyer la substance écarlate qui couvrait le pourtour de sa bouche d'un revers de la main.

— Jamais tu ne pourras me faire changer d'avis, Liam Foster, continua-t-il d'une voix plus grave. Il est déjà trop tard, le compte à rebours a commencé. Bientôt, tout ne sera plus que ténèbres et le monde entier m'appartiendra. Je pourrai enfin les rendre fière, avoir le dessus sur ceux qui m'ont malmené par le passé...

Un sourire cruel flottait sur ses lèvres alors qu'il laissait sa phrase en suspens. Sebastian se retourna difficilement pour me faire face à nouveau, braquant son regard glacial dans le mien. Une goutte de sang perlait à la commissure de ses lèvres et ses cheveux étaient en batailles.

— Je serai plus puissant que jamais, tout cela grâce à Betty et à toi, Catalina.

Et sans prévenir, il envoya Liam valser dans les airs.

Le Demi parcourut une bonne distance avant de finalement s'écraser sur le sol en percutant Olbaid dans son passage. Il resta longuement étendu, à bout de souffle. L'atterrissage avait été brutal. Le sorcier se massa les tempes avant de se relever, son regard de flamme lançant des éclairs. Sebastian se contenta d'attendre sans rien faire. Il paraissait agacé.

Je me questionnai intérieurement ; d'où Sebastian tirait-il ses pouvoirs ? Jamais je n'avais vu quelqu'un d'aussi redoutable. Et il disait devenir plus fort grâce à Betty et à moi ? N'importe quoi. Cet idiot ne faisait qu'essayer de m'attendrir pour mieux pouvoir me démolir par la suite, mais il était hors de question que je me mette à croire ces sornettes. Et puis, s'il s'avérait qu'il avait raison — s'il se servait réellement de nous comme source d'approvisionnement — , je n'étais pas du tout prête à le laisser m'utiliser comme d'un réservoir à énergie.

Un sifflement attira mon attention et me tira de mes pensées. Intriguée, je me retournai et interrogeai Olbaid du regard. Il leva le doigt pour me dire d'attendre et je me contentai de l'écouter. Près de lui, je remarquai Will qui, tout comme moi, patientait sans vraiment comprendre ce qui se passait. Le sorcier à la chevelure de flamme aida Liam à se remettre sur pied et, tout en détachant discrètement Betty de ses chaînes, il souffla :

— Nous devons partir d'ici. Maintenant.

Hélas ! il s'avéra que Sebastian avait l'ouïe fine puisqu'il sortit de ses rêveries et nous toisa durement.

— Je suis dans le regret de vous annoncer que cela ne sera pas possible, fit-il d'un ton faussement attristé. Je ne vous ai pas encore infligé votre punition.

Son sourire réapparût.

— Les femmes d'abord, non ? Je ne suis pas un mal élevé. Approche, Catalina.

Prenant mon courage à deux pattes, je fis un pas dans sa direction. Il était hors de question de lui montrer que j'étais faible ; je devais agir avec bravoure, pas avec lâcheté. Il me fallait lui prouver que je n'étais pas le genre de fille que l'on met en colère. Montrer un quelconque signe d'obéissance le déstabiliserait sûrement le temps que je prépare un plan.

Il rit doucement alors que j'avançais audacieusement vers lui.

— Alors comme ça, tu aurais besoin de moi pour gouverner le monde ?

Sebastian leva un sourcil. Apparemment, il n'était pas préparé à cela. Un grognement me fit sursauter. Je jetai un coup d'œil rapide derrière mon épaule et  remarquai un Liam complètement hors de lui. Il me faisait les gros yeux et paraissait très peu convaincu par mon petit numéro. Cela ne lui plaisait pas de me voir marchander avec ce monstre, et je ne pouvais lui en vouloir. Mais j'avais mes propres techniques, et il avait les siennes.

— C'est exact, affirma Sebastian après un moment de silence, quelque peu confus. Votre énergie est nécessaire à ma domination, je tire mes pouvoirs de cette force obscure. Pour l'instant, il s'est avéré que Betty et toi en étiez les seules détenantes. Pour l'instant, du moins. Évidemment, je me dois donc de vous garder toutes les deux pour rester aussi puissant que possible. Tu peux décider d'être docile et de venir à moi sans que je n'aie recours à ma force — ce que je te conseille fortement — ou tu peux opter pour la deuxième option et finir comme cette lâche d'Elizabeth. Le choix t'appartient, petit chaton.

Ne... fais... pas... ça.

Je tressaillis en entendant la voix de Liam à mes oreilles. Je détournai brièvement sa tête et, le temps de croiser son regard fauve, je sus qu'il était furieux, enragé même. Les disques d'or lui servant d'iris brillait comme du métal chauffé et sa bouche était plissée en une moue agacée. Ses poings tremblaient alors qu'il tentait de contenir sa colère. Un second grognement franchit ses lèvres et je me crispai en attendant qu'il reprenne la parole. Même Sebastian semblait tendu.

— J'ai dit... Ne fais pas ça, Catalina. Ne te laisse pas avoir par ses tactiques de fou, il ne te laissera jamais t'en tirer sans te torturer. Il va t'utiliser jusqu'à ce que tu ne tiennes plus debout, tu n'auras même pas ton mot à dire sur ses actions.

Bouillonnant de rage, il se retourna vers Sebastian. Il n'avait plus rien du Liam que je connaissais.

— Et crois-moi, j'en sais quelque chose, cracha-t-il en haussant le ton. Cet immonde créature n'a aucune idée de ce que signifie le mot « promesse ». Olbaid, préparez le portail. Nous devons quitter cet endroit le plus rapidement possible, quoi que dise cet idiot.

Le sorcier obéit et s'empressa de détacher Betty, qui commença tranquillement à reprendre ses esprits. Lorsqu'elle fut enfin libérée de ses chaînes, Olbaid se mit à agiter les bras et, devant l'œil attentif de Sebastian, un tourbillon orangé se créa à l'endroit où ses mains formaient des cercles. Le sorcier mit fin à ses démarches et se retourna vers Will, mort de fatigue.

— Vous pouvez quitter, sorcier, lâcha Sebastian en croisant les bras sur sa poitrine. Toi aussi, Demi-félin. Mais les autres restent avec moi.

— Il est hors de question que je parte sans Catalina ! hurla Will en serrant les poings.

Il échangea une œillade complice avec Olbaid et, comme s'ils avaient communiqué par la pensée, chacun attrapa momentanément l'un des bras de Betty avant de pivoter pour faire face au portail d'où s'échappaient des paillettes couleur flammes.

Un voile d'inquiétude recouvra le regard de notre créateur alors qu'il constatait avec horreur ce que les deux hommes avaient derrière la tête. Se donnant un bon élan, il s'élança vers la forme floue et tendit les bras afin d'agripper le collet de Betty. Ses doigts effleurèrent à peine sa peau blanchâtre avant que Will et Olbaid ne la jettent dans les flots colorés du portail, qui emportèrent bientôt son frêle corps.

Sebastian s'effondra au sol et s'empressa de se remettre debout, furibond. Il jeta un coup d'œil accusateur aux deux qui s'étaient emparés de sa source d'approvisionnement et tapa du pied, pareil à un enfant en pleine crise.

— Non, non ! Pourquoi faut-il qu'on me prenne tout ? vociféra-t-il avant de faire volte-face pour me regarder dans les yeux. Ne penses-tu pas que tu m'as déjà assez volé comme ça ?

Je fronçai les sourcils, lui arrachant un soupire de découragement.

— N'utilises-tu pas ta tête de temps en temps ? Pense, Catalina, bon sang ! Tu m'as tout volé, tout ! Depuis que tu es toute petite ! Mes pouvoirs, l'attention que tous me vouaient, ma famille... N'est-ce pas suffisant pour justifier mes actes de barbarie ?

— Tu oublies que ceux que tu appelles ta famille sont aussi mes parents ! m'emportai-je à mon tour. S'ils t'ont envoyé loin de moi, cela doit être pour une bonne raison, non ? Je doute que père et mère soient fière de ce monstre qu'est devenu leur fils.

Ma réplique fut accompagné d'un rire amer de sa part. Rien ne pourrait excuser son comportement. Pourquoi s'obstinait-il à me prouver que j'étais la vilaine dans toute cette mascarade ?

— Tu es si naïve, petit chaton..., murmura-t-il en faisant glisser ses doigts ses mes épaules. Croyais-tu réellement que nous partagions le même sang ?

Il rit à nouveau alors que je tentais de saisir le sens de ses paroles. Comment est-ce... J'avais bien lu les dossiers, et ils affirmaient que Sebastian était le fils de mes parents. Il devait s'agir de l'une de ses ruses, il tentait de me faire sentir inférieure à lui en me balançant de fausses informations à la figure. Nous étions bien de la même famille, quoi que ce monstre de Sebastian en dise. Je ne devais pas céder à ses mensonges enfantins.

— Tu es arrivée en plein mois de janvier, commença-t-il en tournant autour de moi. Nous étions en train de dîner quand un minuscule bébé s'est téléporté dans les bras de mère. Une petite note l'accompagnait, et lorsqu'elle l'a montrée à père, tous deux se sont mis à pleurer. Moi, je n'étais qu'un enfant, je ne comprenais pas. Ils ont donc décidé de te garder, sans même me demander mon avis. Mais très vite, tu as commencer à agir étrangement. Tu t'animais d'une force incontrôlable qui t'obligeait à faire des choses méchantes, violantes. Tu m'as blessé à plusieurs reprises, moi ainsi que mes parents. Tu devenais sauvage, et tes crises étaient de plus en plus fréquentes. Les parents passaient de plus en plus de temps avec toi.

Son regard s'assombrit alors qu'il s'arrêtait devant moi et je frissonnai en sentant sa main se crisper sur mon épaule.

— C'est alors que père et mère ont pris la décision de m'envoyer chez grand-mère en Californie. Je n'étais âgé que de six ans et je peux te dire que la perte de mes parents m'a marqué à jamais. Ils avaient choisi de garder une enfant qui n'était pas la leur plutôt que leur propre fils, j'en étais bouleversé. J'ai donc vécu dans la tristesse, qui s'est bientôt transformée en colère, en haine. Je te haïssais pour ce que tu m'avais fait, je haïssais mes parents pour avoir commis une telle erreur. J'en voulais à tout le monde, je me sentais rejeté par mes propres parents. J'étais persuadé que j'avais fait quelque chose de mal qui leur avait prouvé que je n'étais pas digne d'être leur fils.

Sebastian soupira et détourna le regard. Il se prit le visage entre les mains et se plaça dos à moi, avant de se reprendre et de replonger ses yeux froids dans les miens. Je gémis, apeurée, et il continua son explication.

— Avec le temps, j'ai appris à leur pardonner, lâcha-t-il en ne se détachant toujours pas de moi. Je me suis mis dans la tête que, si j'accomplissais quelque chose de grandiose, peut-être accepteraient-ils de reprendre contact avec moi ? J'ai donc préparé le plus grand des exploits durant des années, calculant et imaginant chaque étape de mon plan. J'ai ensuite découvert qu'il existait une race d'un puissance inestimable, alors j'ai cherché à retrouver quelques spécimens. Après plusieurs recherches, je suis d'abord tombé sur Élizabeth, puis sur toi. Je me suis remémoré tous le mal que tu m'avais fait, toute cette haine que je te réservais au fond de moi. Et tu ne peux pas savoir à quel point j'étais heureux d'enfin pouvoir te rendre la pareille.

Fou comme s'il était à peine conscient de ses gestes, Sebastian m'agrippa par les épaules et se mit à rire jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Ses pupilles étaient réduites à deux fentes et ses iris commençaient à se colorer de rouge alors qu'il cédait peu à peu à la folie. Son regard injecté de sang braqué dans le mien me rendait mal à l'aise, des frissons parcouraient mon corps en entier. Je voulais fuir, échapper à son emprise, mais je ne le pouvais pas. Ses mains étaient verrouillées autour de mes bras.

— Maintenant, c'est à mon tour de te prendre tout ce que tu détiens et que tu aimes, annonça-t-il en resserrant sa prise. Je vais t'utiliser jusqu'à la dernière goutte et deviendrai plus puissant que jamais !

Du coin de l'œil, j'aperçus les chaînes de Betty qui rampaient dans ma direction. Je commençai à gigoter afin de me libérer, mais j'en étais incapable. Les liens se mirent à entourer mes jambes, remontant le long de mes cuisses. Je paniquais comme jamais, n'ayant pas la force pour m'enfuir. N'ayant pas d'autre choix, je fermai les yeux et laissai mon esprit vagabonder, essayant tant bien que mal d'oublier la douleur qui m'envahissait.

J'aurais dû prendre l'occasion plus tôt et partir dans le portail alors qu'il était encore temps. J'aurais dû écouter Liam et ne pas attendre avant de quitter cet horrible endroit. J'aurais dû contrôler mon désir de vengeance afin de plus me méfier de Sebastian. Il était bien plus dangereux que je le pensais, je l'avais sous-estimé. J'avais agit sans réfléchir et maintenant, c'est ce qui allait causer ma perte.

Alors que les chaînes arrivaient à ma taille, je sentis qu'on les arrachaient à mon corps. Férocement, on me libérait de mes liens comme si quelqu'un ou quelque chose s'acharnait pour me laisser partir. La sensation de liberté m j'éprouvai lorsque les chaînes retombèrent enfin au sol était telle que je gardai les yeux fermés et restai figée un instant, soulagée. Une voix m'obligea à les rouvrir.

— Cours, Catalina ! hurla Liam en me poussant vers le portail. Fuis alors que tu le peux encore !

J'hoquetai d'horreur en remarquant que les liens s'étaient enroulés le long de ses avant-bras. Derrière lui, Sebastian tentait de rediriger ses chaînes vers moi, mais elle semblaient ne plus répondre à ses ordres.

Will tira mon bras et m'obligea à le suivre jusqu'au tourbillon orangé sans faire attention aux cris déchirants que je poussais. Je me débattis en vain, pointant d'un doigt accusateur le corps emmailloté de Liam, qui me sourit tristement. Mon cœur se serra lorsque je réalisai que me démener ne servait à rien, mais je continuai tout de même. M

— Non ! criai-je en sentant des larmes de colère me monter au yeux. Non, on ne peut pas partir ! Pas sans Liam !

Will me fit taire en posant sa main sur ma bouche et je le mordis à plusieurs reprises pour qu'il me relâche, mais il tint bon. Ma vision se brouilla. Il continua sa route jusqu'au portail et, une fois devant le vortex, il me jeta à l'intérieur avant de sauter à son tour.

Je fus emportée au loin dans les flots du portail, ballotée comme une feuille au vent et, alors que l'image d'un Liam ligoté près de Sebastian commençait à disparaître, je l'entendis murmurer :

— Ne t'en fais pas, Chat. Nous nous reverrons.

=°•°=

Oh. Mon. Dieu.
C'est la... fin...? Yup. Je n'en reviens toujours pas XD
Oui bon, je sais que ce dernier chapitre doit être assez long et... décevant (surtout pour les Team Liam hum hum), mais... bah voilà, c'est comme ça. Le grand méchant Sebastian garde maintenant notre petit tigron prisonnier et on ne peut rien y faire. JE SUIS DÉSOLÉE BON. MÊME SI JE TROUVE ÇA TRÈS DRÔLE. Je suis méchante, ah. Surtout que je vous laisse sur cette fin pour plusieurs mois, vous devrez attendre longtemps avant de pouvoir le lire le tome 2. Tut ! On se calme ! Je vais essayer de me dépêcher pour terminer (commencer plutôt) la réécriture. Joie.

Tiens, parlons-en, de cette réécriture !
Je sais que plusieurs d'entre vous ne le feront pas, mais comme je l'ai déjà dit, il serait important de la lire lorsqu'elle sera terminée.
Sinon, deux petites questions pour vous :
* Préférez-vous que Will reste un chat pour la deuxième version ou qu'il devienne une panthère noire ?
* Êtes-vous plutôt Team Liam, ou Team Will ?

Je tenais aussi à remercier tous ceux qui m'ont envoyé des fanarts, vous êtes trop gentils et talentueux pour beaucoup) ! *-* Le dessin en média (par ma Whisper_cat_ préférée ) est absolument trop mignon, je l'adore ! Merciiii!
Voilà, c'est tout pour moi ! On se retrouve pour la réécriture ! (je l'espère héhé)

Plume la grosse sadique

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