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Chapitre 20 ~ Coup de patte

Les jours suivant le départ de Liam passèrent assez lentement. Après le repas, Jackie avait décrété que nous devions chercher dans les environs pour le trouver. Depuis, nous sortions chaque soir et nous promenions dans le quartier, mais Liam restait introuvable. Je ne pouvais dire s'il faisait exprès, qu'il ne voulait pas que l'on ne le trouve, ou s'il lui était arrivé quelque chose qui m'aurait fait regretter de l'avoir laissé partir.

Au début, je ne m'en étais pas réellement soucié et je m'étais convaincu qu'il essayait une fois de plus de me faire de la peine, alors je ne m'en n'étais pas préoccupé. Il m'avait tout de même comparée à mon frère, il devait être capable de me blesser en étant à distance. Mais lorsque cinq jours passèrent sans que nous n'ayons de nouvelles du Demi-Tigre, je commençai à m'inquiéter. Le Liam que je connaissais ne resterait pas aussi longtemps loin de nous ; ce comportement ne lui ressemblait pas, même s'il avait été impulsif lors de notre dernière rencontre dans la cabane.

Will et moi ne reparlâmes pas de notre baiser, ni de celui de Liam. Les moments que nous passions ensemble étaient certes étranges et nous rendaient mal à l'aise, mais nous réussîmes à surmonter ce sentiment de gêne en ne pensant plus à ce baisser que je regrettais amèrement. J'espérais ne pas avoir donné de faux espoir à Will en faisant cela ; j'avais agit sans réfléchir, je n'avais voulu que causer du tort à Liam en faisant quelque chose qui l'aurait rendu jaloux.

J'étais aveuglée par ma tristesse et mon désir de vengeance lorsque j'avais demandé à Will de m'embrasser, cela ne signifiait rien. Et si Liam m'avait offert ce baiser dans l'unique espoir de pouvoir me blesser en s'enfuyant après ? Je ne savais plus quoi penser et je n'arrivais pas à comprendre mon cœur pour l'instant. Mes sentiments étaient mis de côté le temps que ma tâche qu'était de détruire Sebastian soit accomplie, ce qui n'était pas prêt d'arriver. Malgré tout, je devais avouer que Liam me manquait. S'il y avait un moyen, ne serait-ce qu'un seul moyen afin de le retrouver...

Je pris un instant pour réfléchir et analysai la situation. J'avais beau me creuser les méninges, rien ne me venait à l'esprit. Découragée, je me laissai tomber dans mon lit et fermai les yeux. Des images de ma dispute avec Liam resurgirent et mon cœur se serra. Ses dernières paroles résonnèrent à mes oreilles et je secouai la tête afin d'oublier. Je choisis plutôt de me rappeler notre discussion avant le baiser, histoire de me souvenir de lui en bon si jamais il ne revenait pas. Des rires, de la joie. Voilà comment je voulais me remémorer le Demi aux yeux d'or.

Mais alors que je repassais en boucle les paroles futiles que nous avions échangées avant que tout ne dégénère, un détail attira mon attention. Liam avait dit que Jackie avait un don de localisation, non ? Alors pourquoi ne pas l'utiliser pour le retracer ?

Animée d'une force nouvelle, je me levai brusquement et me précipitai hors de ma chambre. Sans même me soucier des murs que je manquais de heurter dans ma course folle, je me ruai dans la cuisine, où je trouvai Jackie et Olbaid. Je ne m'arrêtai qu'une fois devant eux et, essoufflée comme si je venais de courir un marathon, je leur fis part de mon idée.

— Je sais comment nous pouvons retrouver Liam ! avançai-je en arrachant un sourire à l'Ancienne. Vous pourriez utiliser votre don de localisation !

Jackie fronça les sourcils, chassant par la même occasion la lueur d'espoir qui s'était emparé de son regard quelques secondes plus tôt. Elle semblait déçue, mais je ne comprenais pas pourquoi.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Elle soupira et se crispa.

— Je... je ne peux pas le retracer.

— Oh, arrêtez la rigolade, fis-je en tentant de détendre l'atmosphère. Liam m'a dit que vous pouviez trouver n'importe qui, peu importe son emplacement. Je doute qu'il m'ait menti.

L'Ancienne se retourna vers Olbaid afin de se procurer de l'aide venant de son nouvel ami, mais il se contenta se hausser les épaules. Contrariée, elle se résigna à m'expliquer.

— Son père ne voulais pas que Spax et moi revoyions Liam, commença-t-elle. Sa femme avait été arrachée par les vampires, et ces souvenirs douloureux lui embrouillaient l'esprit à un tel point qu'il nous associait au mal, puisque nous étions ses parents. Il pensait que nous ne nous étions pas bien occupée d'elle et disait que l'incident était de notre faute. C'est pour cela qu'il a ordonné à un sorcier de bloquer mon don sur Liam, pour ne pas que nous ayons une mauvaise influence sur lui. Il m'est donc impossible de le retracer.

Mes mains formèrent deux poings et je laissai échapper un grognement. Je sentis une force naître en moi ; la Catastrophe tentait de refaire surface. J'essayai cependant de la garder à l'intérieur et rassemblai tous mes efforts afin de répondre calmement.

— Mais... avez-vous essayer d'utiliser votre don sur lui ? Peut-être n'était-ce qu'une menace. Son père ne l'a pas réellement bloqué.

Jackie leva les yeux au ciel.

— Ça ne marchera pas, je te dis ! Je sais qu'il l'a fait, essayer ne servira à rien.

Pourquoi refusait-elle d'essayer ? Pourquoi ne voulait-elle pas retrouver Liam ? La créature en moi commençait à gratter pour sortir, me tenaillant de l'intérieur. Je serrai les dents afin de la contenir encore un peu, mais elle frappa plus fort contre mon cœur et, comme la douleur était insupportable, je laissai la Catastrophe faire une courte apparition.

— On n'obtient rien si l'on n'agit pas ! Vous... vous semblez ne pas accorder d'importance à votre petit-fils !

Je plaquai mes mains sur ma bouche et écarquillai les yeux, regrettant aussitôt mes paroles. Je n'avais pas tord ; mais il y a des vérités qui valent mieux n'être jamais exposées au grand jour. Jackie se leva, furibonde, et leva le doigt vers moi.

— Comment oses-tu présumer une telle atrocité ? s'indigna-t-elle, le regard enflammé. Bien sûr que je me soucie de Liam ! Qui es-tu pour dire que je suis une mauvaise grand-mère ? Tu étais là lorsqu'il est parti et tu n'as rien fait. Et c'est toi qui me traite de sans cœur ?

Ces paroles me firent l'effet d'un coup de couteau.

— Je ne vous parle pas que de sauver Liam, mais une race entière ! Si nous retrouvons Liam, il se peut que Holstein se trouve tout près et là, nous pourrions l'abattre pour de bon. Le sort de l'humanité n'est donc pas important pour vous ?

Je sentais que je ne pouvais plus retenir la Catastrophe en moi encore très longtemps. Essayer de la garder était très douloureux. Jackie ne me comprenait peut-être pas, mais ce n'était pas une bonne raison pour lui faire subir la colère de ma moitié sauvage.

La Catastrophe prenait le dessus et il était hors de question de blesser qui que ce soit.

Bouillonnante de rage, je décidai donc de quitter la cuisine. Je m'engouffrai dans le couloir menant au chambre et en profitai pour libérer la créature qui sommeillait en moi, alors que personne ne se trouvait sur mon passage. Une fois la force en liberté, je fonçai tel un boulet de canon jusqu'à ma chambre, accrochant Will au tournant. Il me lança un regard effrayé avant que je ne claque brusquement la porte. Je m'empressai de la verrouiller de mes mains tremblantes afin qu'il ne puisse pas me rejoindre. Il serait triste, mais il comprendrait. Je voulais le protéger.

Une fois certaine que Will ne courait aucun danger, je me tapis dans le coin de la pièce et tentai de contrôler la Catastrophe afin qu'elle ne se jette pas sur la porte. Je finis par attacher ma jambe à la table de nuit avec un ruban que j'avais trouvé et attendit, espérant que tout allait bientôt se terminer.

Heureusement, je me calmai au bout d'une demie heure. Cependant, je n'étais pas certaine que la Catastrophe m'ait vraiment quittée, elle qui restait toujours en moi malgré tout. J'attendis donc encore un peu et tentai d'ignorer les cris de rage et les coups de poing de Will qui frappait à ma porte. Je lui criai même de partir, mais il refusa. Si seulement il savait que j'avais la force de le tuer ; il n'hésiterait pas à s'enfuir.

Il m'invita à lui parler, mais je déclinai son offre. Après plusieurs minutes, il me laissa enfin seule. Je me mis alors à pleurer et, même si je voulais crier le contraire, cela me faisait un grand bien.

Ma situation actuelle était horrible. L'espoir faiblissait petit à petit ; je savais que j'avais beaucoup de chose à faire et de connaissances à acquérir avant de pouvoir anéantir Sebastian ainsi que sa bande de sans-cœur qu'étaient les Capes Rouges. J'allais sûrement devoir apprendre comment contrôler ma moitié impulsive ; elle serait sûrement un avantage une fois apprivoisée. Mais pour l'instant, elle ne me causait que des soucis.

Je ne savais toujours pas quel était mon don et je n'étais même pas certaine d'en avoir un. Peut-être les Gardiens sans capacité existaient-ils ? Et si le sang d'ange – selon ce que Will m'avait confié – qui coulait dans mes veines m'avait accablée d'une quelconque capacité, pourquoi ne l'avais-je toujours pas découverte ? Dans ce monde que j'apprenais à connaître, il y avait des choses que je ne savais pas encore et d'autres qui me serais peut-être inconnues pour toujours. Certaines de mes questions n'auraient peut-être jamais de réponses.

Je croisai les bras sur ma poitrine et soufflai. Pourquoi fallait-il que je ne me sois pas rendue compte de tout cela plus tôt ? Si mes parents n'avaient pas fait les égoïstes, je serais peut-être une Gardienne qui, comme beaucoup, contrôlerait son don et travaillerait même pour l'A.P.C.S. Au lieu de cela, j'avais découvert bien trop tard l'existence du monde surnaturel et je redoutais même de ne plus pouvoir développer une capacité. Qu'allais-je faire lorsque viendrait le moment d'arriver aux fins de Sebastian ? Je n'y connaissais rien à la bagarre ; il me fallait apprendre.

Je m'étirai en grimaçant et détachai le ruban noué à ma cheville. Quelqu'un devait m'enseigner à me battre si je voulais accomplir ma tâche. Et puis, je mourais de faim ; la Catastrophe prenait beaucoup de mon énergie .

Après avoir enfilé de grosses chaussettes – nous étions en décembre après tout, je ne voulais pas avoir les orteils gelés –, je me dirigeai en baillant vers la cuisine, où il n'y avait personne. À l'habitude, Jackie et Olbaid adoraient discuter autour d'une tasse de thé, Spax perché sur le dossier du fauteuil de sa femme, alors que Will s'activait aux fourneaux ; il s'était avéré que le Demi était très bon cuisinier, tout le monde étant soulagé de ne plus avoir à manger les infectes plats de Jackie. Ce n'était pas normal, quelque chose clochait. Pourquoi s'étaient-ils volatilisés ? Je fronçais les sourcils et risquai un coup d'œil à l'extérieur ; le soleil était à son zénith, nous indiquant qu'il devait plus ou moins être midi. Pourtant, il ne semblait y avoir personne. Où était donc tout le monde ?

M'emparant d'un morceau de pain que j'engloutis en une bouchée puis d'un manteau provenant du manoir d'Olbaid accroché à la patère, j'enfilai des gants et des bottes avant de sortir de la maison. À l'extérieur, l'air était glacial et mordant, m'obligeant à resserrer les pans de mon manteau aubergine. Au premier coup d'œil, je ne vis personne et commençai à décourager. Je fis quelques pas dans le sol gelé par l'hiver et remarquai enfin une silhouette qui, au milieu d'un champ qui devait être de blé lors de la saison chaude, effectuait des enchaînements de mouvements de combat.

Un pâle sourire s'installa sur mes lèvres rêches alors que j'approchais petit à petit du combattant et lorsque celui-ci s'arrêta pour reprendre son souffle, je me mis à applaudir.

— Wouah ! Impressionnant.

Will sursauta et se retourna pour me faire face, ses cheveux blonds disposés en mèches éparses sur son front en sueur. Il portait la combinaison noire qu'il mettait lorsqu'il était dans sa cellule sur la plateforme marine de Sebastian et ses pieds étaient chaussés de bottes de combats taillées dans du cuir de la même couleur sombre. Son visage s'éclaircit et il passa sa main sur son front pour essuyer les gouttelettes qui y perlaient.

— Tu as finalement accepté de venir discuter ?

Un pâle sourire s'installa sur mes lèvres alors que je riais nerveusement.

— Non, j'aimerais plutôt oublier tout ça. Tu t'entraines au combat depuis longtemps ?

— Avant de devenir un Demi, je pratiquais et maîtrisais plusieurs formes d'arts martiaux, expliqua-t-il, le souffle court. Ce n'est que récemment que je me suis remis à m'entraîner.

— Tu es plutôt doué.

Ses joues s'empourprèrent et il baissa le regard pour fixer ses pieds en lâchant un faible « merci ». Il toussota et réajusta ses bottes, en essayant de ne pas se soucier de moi, qui l'observais s'activer.

— Sais-tu où sont les autres ?

— Ils cherchent encore Liam.

Je me mordis la lèvre. Alors qu'il relevait le menton, je m'éclaircis la gorge et priai pour ne pas avoir l'air stupide devant lui, les cheveux en batailles et les vêtements choisis complètement aléatoirement. Jouant nerveusement avec mes doigts, je me donnai mentalement le courage de demander à Will un petit service ; des cours de combats ne pouvaient être qu'enrichissants, en plus de me permettre de me changer les idées pour ne plus penser à Liam.

— Dis... Tu voudrais bien m'apprendre quelques enchaînements ? Tu sais, histoire de savoir me battre...

Son regard devint pétillant et un large sourire s'installa sur son visage illuminé. Il hocha frénétiquement la tête de bas en haut, avant de m'inviter à m'approcher de ses mains gantées. Sous mon regard méticuleux, Will s'empara de l'une de mes mains et en fit un poing avant de l'emboiter dans l'autre d'un geste doux. Lorsque son regard croisa le mien, je ne pus m'empêcher d'éprouver le même entrain que lui.

— Avant tout combat, tu dois d'abord emmagasiner de l'énergie pour ne plus faire qu'un avec elle et ainsi mieux contrôler tes mouvements, en plus de nettoyer ton esprit de tout pessimisme, fit-il en enveloppant à son tour son poing dans sa main. Ferme les yeux et canalise ton énergie dans ton cœur avant de propager cette force dans tout ton corps.

Je hochai la tête et m'exécutai. Will semblait savoir ce qu'il faisait, je devais donc écouter ses conseils et faire ce qu'il me disait d'accomplir. J'inspirai profondément, libérant mon être de toute onde négative. Mes yeux s'animèrent sous mes paupières closes alors que je tentais de régulariser ma respiration. Desserrant mes muscles, j'essayai de rassembler toute mon énergie dans mon cœur, en tentant de capter les ondes qui me parvenaient.

Des secondes passèrent, puis des minutes, sans que rien ne se produise. Je redoublai d'efforts pour parvenir à canaliser mon énergie, tenant à réussir ce simple exercice pour ne pas recevoir des jugements de la part de mon professeur et pouvoir passer à l'étape suivante.

— Je n'y arriverai pas, grognai-je entre mes dents serrées.

— Aie confiance en toi, m'encouragea Will. Une fois que tu sais comment faire, tu va y arriver en à peine quelques secondes.

Alors que je perdais progressivement espoir, je sentis une étincelle naître au sein de mon cœur, qui se transforma bientôt en boule d'énergie. Fière de moi même, j'essayai de la déplacer vers mon poing, et je fus surprise de sentir la force nouvellement ressentie traverser mon bras pour aller se caler dans ma main fermée. Impressionnée, je tentai de répéter le tout pour propager mon énergie dans tout mon corps, laissant cette force incontrôlable se diffuser dans chacun de mes membres, circulant dans chacune de mes veines. Lorsque l'énergie s'empara de mon corps en entier, je me sentis étonnamment bien, comme libérée mais puissante à la fois. Cette sensation étrange et nouvelle semblait me rendre plus forte et plus confiante. Un sourire s'installa sur mes lèvres.

— Je... Je la sens ! chantonnai-je en réalisant que j'avais réussi. L'énergie... J'ai réussi !

— Bien, tu peux ouvrir les yeux.

J'obéis lentement et soupirai de soulagement en remarquant que l'énergie restait concentrée dans mon poing. Will se trouvait devant moi, dans la même position que lorsque j'avais fermé les yeux. Son regard d'émeraude semblait plus vivant que jamais, comme si je pouvais voir l'énergie qui circulait dans son corps, et un sourire illuminait son visage.

— Au fil du temps, continua Will en gardant son poing dans sa main, cet exercice se fera par lui même et l'un des avantages est que grâce à cela, tu n'as pas besoin de t'étirer puisqu'en parcourant ton corps, l'énergie réveille et desserre chacun de tes muscles, ce qui a plus ou moins le même effet.

Impressionnée, je buvais ses paroles qui me seraient très utiles dans l'avenir. Will était certes un bon combattant, mais il était aussi un bon professeur. Il inspira un bon coup avant de séparer son poing de sa main, en déchirant l'air avec une vitesse hallucinante et une telle force que je fermai les yeux et reculai d'un pas, ne voulant pas me faire frapper. Ses doigts s'arrêtèrent à quelques centimètres de mon visage et je soupirai de soulagement alors que Will riait doucement.

— Nous pouvons donc passer à l'étape suivante ; je vais te montrer quelques mouvements et tu devras m'imiter, compris ?

Je hochai la tête et braquai mon regard sur ses mains alors qu'il continuait ses explications.

— Nous commencerons par un simple coup de poing, que tu devrais maîtriser bien assez vite puisque c'est l'un des premiers que l'on apprend et donc, l'un des plus faciles. Fais comme moi.

Will commença par placer un pied en avant et se mit à sautiller, en m'expliquant qu'il fallait toujours rester en mouvement pour ne pas perdre notre énergie. Lorsque je lui demandai si, justement, on ne s'épuisait pas en sautillant ainsi pendant longtemps, il me répondit simplement qu'en plein combat, la tension nous donnait de la force et de l'endurance, nous permettant de ne pas s'épuiser trop rapidement. Satisfaite de ces explications, j'imitai Will, qui laissa son poing quitter sa main sans pour autant trop s'en éloigner, le gardant suspendu dans les airs à quelques centimètres de sa main tendue.

Mon professeur me jeta un bref regard, m'invitant à l'observer, avant de passer à l'action. Utilisant sa jambe gauche – puisqu'il est gaucher – pour se donner un élan, il usa de l'énergie qui bouillonnait en lui pour propulser son poing d'un coup sec et rapide, fendant l'air comme s'il s'agissait d'une feuille de papier. Impressionnée, je me mis à l'applaudir, mais son regard qui me priait d'arrêter me força à me calmer. Il rougit avant de me lancer :

— Au moment de l'impact, arrête d'un coup sec, cela pourrait t'être utile. Maintenant, c'est à ton tour.

J'ouvrais de grands yeux ronds, mais j'obéis. J'avais observé chacun de ses mouvements, les reproduire ne devait pas être si compliqué.

Pourtant, il me fallut au moins dix tentatives avant d'enfin réussir. Je décourageais, mais Will, lui, croyait en moi. Respirant un bon coup, je me mis à nouveau à sautiller sur place. Je mis quelques secondes avant de finalement relâcher mon poing, qui alla se loger... dans les côtes de Will. Réalisant ma gaffe, je m'approchai du Demi qui, sous l'impact, tomba sur le sol parsemé de tiges recouvertes de givre et se mouva de douleur.

— Je suis vraiment, vraiment désolée ! Je n'avais pas pris conscience que tu étais juste devant moi, tentai-je maladroitement de m'expliquer.

Refusant la main que je lui tendais, Will se releva avec mal et me sourit avant d'ajouter d'une voix convaincante :

— C'était génial. Tu as réussi !

Je levai un sourcil, mais réalisai enfin que j'y étais arrivé.

— Tu as une grande force, Catalina. Si tu avais... Imagine que tu contrôles ton autre partie, commença-t-il. Elle est si puissante que si tu la maîtrises et que tu utilises les enchaînements que je t'apprends lors d'un combat, tu pourrais facilement mettre ton adversaire K.O. Tu doit encore te pratiquer, mais tu aurais franchement pu me fracturer deux ou trois côtes, tu sais ?

— Mais je ne veux pas te faire mal ! Et... je ne sais pas encore d'où vient mon « autre moi », je n'arrive toujours pas à la maîtriser.

— Dans un combat, c'est malheureusement ce qu'il faut faire, soupira Will en reprenant sa position de combat, et un jour ou l'autre, tu réussiras aussi à contrôler ta deuxième partie. Allez, réessaie en déployant toutes tes forces ; mais éloigne toi un peu, cette fois-ci. Nous nous concentrerons sur cet exercice pour aujourd'hui, je t'en apprendrai plus au cours des prochains jours.

Je rigolai un peu, avant de prendre de la distance. Une fois plus loin de Will, je tentai à nouveau de me concentrer et canalisai plus d'énergie dans mon poing. Balançant mon poids d'un pied à l'autre, je me décidai enfin à frapper et fus surprise de réaliser que j'étais presque aussi forte que Will.

Deux longues semaines s'écoulèrent encore, sans que Liam ne fasse son apparition. Malgré la minime part d'espoir qu'il restait en chacun de nous, nous partions explorer les environs afin de le retrouver après chaque souper, mais nos vaines recherches n'étaient pas concluantes.

Chaque jour, Will m'apprenait de nouveaux mouvements, que je mettais quelques heures à assimiler. Lorsque ce fut le temps de m'apprendre comment bien user de l'effet de surprise, Will et moi passâmes la journée à essayer de se faire peur mutuellement, et nous finîmes l'entraînement en roulant au corps à corps, déambulant dans les champs en éclatant de rire. Malgré ce que j'avais pu penser au début, il avait raison ; j'avais une grande force. Au bout de quatorze jours, je maîtrisais déjà une dizaine de mouvements tous plus efficaces les uns que les autres et j'aurais pu me battre contre un gladiateur si j'avais eu à le faire.

Malgré mes connaissances qui s'accroissaient, je sentais qu'il me manquait toujours quelque chose. J'aimais passer du temps à m'entraîner avec Will, mais je m'ennuyais encore de Liam. Il ne se passait pas une journée sans que je pense à lui, espérant qu'il revienne à nous. La maison semblait parfois vide sans lui, et je perdais petit à petit la joie de vivre. Tout ce qui me retenait encore était la présence de Will, l'espoir de retrouver Liam et bien sûr, l'unique pensée de Sebastian mourant d'une manière atroce. Heureusement, j'avais un plan, cette fois. Et même si je savais que Will allait être déchiré en l'apprenant, c'était la seule chose que je puisse faire si je tenais réellement à Liam et à lui.

Lorsque la lune fut rendue bien haut dans le ciel, je mis mon plan à exécution. Me glissant hors de mon lit, je mis rapidement les vêtements chauds que j'avais laissés près de la commode et me dirigeai vers la cuisine sur la pointe des pieds avant de rassembler dans le sac que nous avions ramené du manoir d'Olbaid quelques provisions.

Une fois convaincue que toute la maisonnée était endormie et que ce que je m'apprêtais à fait était la bonne action à poser, je m'emparai furtivement de mon manteau aubergine et me dépêchai de lacer mes bottes avant d'enrouler une écharpe autour de mon cou. Alors que j'ouvrais la porte arrière et me faufilais hors de la maison, je jetai un dernier coup d'œil au couloir menant aux chambres et murmurai faiblement :

— Ne vous inquiétez pas, je reviendrai. Merci de m'avoir appris à me défendre, Will. Et lorsque je serai de retour, Liam sera avec moi. Je vous le promets.

Mes paroles s'envolèrent avec le vent hivernale alors que je refermais la porte et m'enfuyais dans la nuit noire, le bruit de mes pas dans la neige nouvellement tombée étant la seule chose que nous pouvions entendre.

=º•º=

Mouaif, je ne suis pas tellement fière de ce chapitre – le début et la fin en particulier – mais j'espère tout de même qu'il vous a plu ! J'essaierai d'écrire le plus possible, promis pour le finir d'ici un mois. J'ai hâte de finir le premier tome pour entamer la réécriture, vous laissant sur un magnifique cliffhanger pour le dernier chapitre ! J'espère que vous ne m'en voulez pas. :p

Merchi à zachlol4 pour le dessin en média !

Oh, et aussi : c'est mon anniversaire aujourd'hui :o

Plume

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