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Bonus : DE MINUIT A MINUIT...

La première fois qu'il comprit que jamais il ne pourrait tomber amoureux comme la plupart des gens, il avait bien cru qu'il ne serait jamais heureux. C'était comme de découvrir une maladie incurable, un problème mental dont ne connaissait ni la cause ni les réelles conséquences.

Il avait bien essayé pourtant, que ça soit avec son premier béguin d'adolescent, un garçon de son quartier de cinq ans son aîné. Le genre qui avait toutes les filles à ses pieds, joueur et intelligent, quelqu'un de généreux qui se cachait derrière un physique attrayant. Lee Minho avait par il ne savait quel miracle réussi à attirer son attention et il avait même eu plus, il avait eu la chance de gagner le cœur Taecyeon.

Seulement, il ne sentait pas ce picotement dont lui parlait les livres et les films, il n'était pas spécialement jaloux quand il voyait les jeunes lycéennes gloussées à son approche. Il ne réclamait pas d'attention particulière, ne réfléchissait pas nécessairement à la signification de ses mots, de ses regards. C'était presque comme quelque chose de calculer, des étapes cochées sur une liste. Il agissait avec sa tête et non avec son cœur et ça le perturbait à chaque fois qu'il lui faisait la remarque. Pourtant, il avait des sentiments, c'était certain. Taecyeon faisait vibrer en lui une corde qu'aucun autre n'avait touché mais ce n'était pas la passion, la sensualité, la douceur d'un lien unique qui le faisait chavirer. Quelque chose qui ressemblait à de l'amour mais qui ne l'était pas tout à fait. Ne pouvant répondre à ses sentiments de plus en plus grand, Taecyeon avait préféré arrêter avant d'en souffrir. Minho s'était retrouvé seul avec cette place vide au fond de sa poitrine. Une place dont il avait l'intime conviction qu'elle ne serait jamais complète définitivement.

A seulement seize ans, il n'avait pas vraiment idée de ce qui lui arrivait, il avait relégué ses sensations à de simples inquiétudes sans fondement. Il devait recommencer, c'est tout. Taecyeon n'était peut-être pas le bon, rien de plus.

Sauf qu'à chaque fois, à chaque coup de cœur il retrouvait cet espace vide. Le garçon lui promettait amour inconditionnel, lui donnait tout et repartait après des mois de frustration car Minho ne pouvait jamais répondre à ses attentes. Durant ses années au lycée, puis à la faculté, jusqu'à son travail en tant que chorégraphe. Personne n'avait réussi lui donner à nouveau envie de se déclarer, comme il l'avait fait à Taecyeon. Il s'était fait une raison. Jusqu'à l'arrivée de Hyunjin.

Si au départ il avait cru que ça serait comme avec les autres, qu'il allait pouvoir profiter d'une relation agréable, jusqu'à le laisser partir ensuite, avouant sans détour qu'il ne pourra jamais l'aimer, Hyunjin avait tenu. Hyunjin avait à son tour comblé cet espace vide et mieux encore, il lui avait promis d'y rester. Difficile de le croire après toutes ces années de déception mais il avait eu beau garder ses distances, faire en sorte que ça ne soit pas sérieux, il n'avait pu empêcher son cœur de craquer pour le danseur, au point d'espérer. Hyunjin avait peut-être réussi là où tous les autres avaient échoués. Il le voulait. Plus que tout.

La douleur n'en fut que plus grande quand tout s'arrêta : vouloir tomber amoureux était une absurdité. On ne peut le vouloir. On tombe c'est tout.

On tombe.

Ne pas savoir ce qu'on ressent quand on est amoureux est une malédiction. Pire encore, quand tout le monde avait finalement intégré que Lee Minho ne pourrait jamais aimer, faire comprendre que finalement c'était arrivé, relevait de l'impossible.

Même lui en doutait mais il devait se rendre à l'évidence, il était tombé et il ne s'en était même pas rendu compte.

En observant la petite boîte qu'il avait acheté il y a déjà quelques mois, le petit anneau d'or blanc qui brillait en son centre, confortablement installé sur son coussin blanc piqueté de fil argenté. Il fit tourner ce dernier du bout des doigts, glissé jusqu'à lire la gravure, à l'intérieur de l'anneau une petite phrase qu'il n'avait cessé de répéter depuis maintenant cinq ans.

A l'origine, il voulait l'offrir à son anniversaire, il y a déjà trois mois de ça, mais il s'était dégonflé. Parce qu'en cinq ans, si Minho avait fini par accepter que ces sentiments qui l'avaient gagné tout doucement comme ceux qu'il n'espérait jamais ressentir, son amant n'avait lui jamais dit les petits mots. Cette phrase qu'il lui avait juré de ne jamais lui dire, ce sentiment qu'il lui avait promis de ne jamais éprouver, au risque de mettre un terme immédiat à leur promesse quotidienne. C'était le pacte qu'ils avaient conclu il y a si longtemps, un pacte aujourd'hui qui sonnait comme une limite infranchissable. Minho avait peur. Alors même qu'il aimait, au-dessus des autres, au-dessus de lui-même, il sentait cet élan de paix intérieur rien qu'à regarder les yeux pétillants, les joues rondes, le grand sourire enfantin et ce malgré les trente ans de celui qui avait toujours été un être particulier dans son existence. Sa faiblesse.

C'était d'ailleurs de cette façon qu'il avait compris que c'était le bon. Alors même qu'un soir les deux garçons étaient allongés dans le lit du plus vieux, que le danseur venait de terminer la lecture d'un contrat pour une collaboration future avec un artiste étranger et que le plus jeune dormait profondément à ses côtés, il avait refermé le dossier qu'il avait déposé sur sa table de chevet avant de couler un regard vers la petite bouille endormie. Son air paisible, ses petites mèches blondes aujourd'hui qui caressaient la pointe de son nez et sa bouche légèrement entrouverte pour laisser passer un souffle calme. Paisible. A cet instant, Minho avait pensé que ces jours pouvaient bien se répéter ainsi, il en serait comblé.

Comblé.

Han Jisung l'avait comblé.

Et cette constatation lui avait donné des palpitations. Son cœur, son âme s'était réveillée d'un sommeil profond, presque d'une hibernation et alors qu'il se sentait devenir brûlant, troublé, ses mains s'étaient mises à trembler et sa bouche s'ouvrait et se refermait frénétiquement sans pouvoir respirer correctement. Il s'était levé sans se précipiter, par peur de le réveiller, mais c'était dans un état de pur panique qu'il s'était arrosé le visage, en espérant retrouver ses esprits et calmer ses pensées anarchiques.

Il regardait son reflet, le visage totalement rouge, les yeux brillants et alors qu'il avait l'impression qu'il voulait pleurer, il avait laissé échapper un hoquet tremblant puis ses lèvres s'étaient étirées en un sourire incontrôlable. Puis un rire. Discret mais libérateur. Il se tenait le visage ne pouvait retenir sa poitrine de se gonfler. C'était comme de revivre, respirer correctement pour la première fois, voir la lumière après des années plongées dans l'obscurité. Savoir ce que ça fait, savoir enfin ce qu'on ressent quand on a trouvé la personne. C'était dingue. C'était la meilleure chose qu'il n'est jamais ressenti de toute sa vie. Et il mourrait de le dire à haute voix. Ce besoin irrépressible de prononcer les mots.

Je l'aime. Je l'aime bordel de merde...Je l'aime !

Il le mima. De ses lèvres rougies, il mima la phrase et lui donna des frissons.

Ce soir-là, il dormit très peu car l'exaltation ne l'avait pas quitté et tandis qu'il avait encore peur de s'emballer, d'avoir peut-être trop misé sur cette relation, la plus longue à ce jour, il hésita. Il ne put finalement le dire, ni à Han, ni à aucun de ses amis car après des jours de réflexion, à essayer de remettre en cause ce qu'il prenait pour des hallucinations sans pour autant réussir : une fois qu'on savait on ne pouvait plus ignorer, il s'était presque renfermé sur lui-même. Il se souvenait de leur promesse, des mots de Jisung quand il avait commencé : « Et je te promets que si je venais à sentir quelque chose d'autre, j'arrêterai tout. »

Mais cela voulait nécessaire dire qu'aujourd'hui encore, Jisung ne l'aimait pas ? Pas de cette façon en tout cas ? Sinon il serait déjà parti, non ?

Minho ruminait. Il dormait mal. Il ne faisait que penser à Jisung, à leur relation, au fait qu'il n'avait pas changé en cinq ans, qu'il ne semblait pas plus attaché à lui qu'il ne l'était à l'origine, comme si la situation lui suffisait amplement et ça le rendait morose. Jisung ne l'aimait pas. Il n'était pas amoureux de lui au point de sentir le manque, comme l'avait été ses ex totalement éperdus, comme l'avait été Hyunjin quand il n'en pouvait plus. Il n'était jamais jaloux, ne cherchait jamais à décortiquer ses pensées, ses émotions. Il n'était pas frustré, il venait et partait comme bon lui semblait, sans jamais attendre de Minho qu'il soit plus présent, plus attentionné. Toutes ces formes d'amour qu'il avait connu, Jisung n'en montrait aucun aspect. Peut-être qu'il transposait trop mais pour lui c'était clair, si leur promesse avait fini par définitivement s'ancrer dans son cœur, ce n'était pas le cas pour le rappeur.

C'était tout ce qu'il avait craint, tout ce qu'il détestait, être amoureux n'était pas nécessairement synonyme de bonheur constant, c'était aussi de l'angoisse, la peur de perdre l'autre, la peur d'être seul et si les sentiments n'étaient pas réciproques, c'était la douleur. De la souffrance. Son plus grand cauchemar devenait réalité et l'exaltation qui l'avait alors gagné une nuit douce de septembre le rendait maintenant mélancolique.

La petite boîte qui renfermait l'anneau acheté sur un coup de tête, comme un gamin trop pressé après avoir découvert qu'il était amoureux pour la première fois, restait caché dans un tiroir à vêtement. Presque chaque jour il venait la regarder, il l'ouvrait avec un soupire désespéré, avant de la remettre à sa place.

Il essayait de gagner du temps. Ses sentiments ne s'en iront jamais, il le savait car quand on avait vécu jusque-là sans jamais en ressentir ne serait-ce qu'un fragment après plus de trente ans, pour aucun autre, aussi attaché était-il, il était persuadé que Jisung serait le seul. Il était hors de question de prendre le risque de le perdre. Alors il serait patient, il attendrait de voir la même flamme dans ses yeux avant de revenir chercher la boîte. Il lui fallait seulement reprendre ses esprits.

Ses amis l'avaient harcelé des semaines durant, voyant sa déprime ambiante et tous étaient terriblement inquiet. Cette dernière était apparu du jour au lendemain, plongeait le danseur dans une torpeur parfois angoissante. Jisung s'en bouffait les ongles et il avait beau essayer de tirer les vers du nez de leur ami japonais commun, Hiro n'avait strictement aucune idée de ce qui pouvait bien passer par la tête de son ami d'enfance. Minho était fermé comme une huitre, affirmant que tout allait bien alors même que tous voyaient le contraire. Le danseur avait toujours eu du mal à cacher ses sentiments, c'était d'autant plus vrai avec Jisung qui avait toujours réussi à deviner quand quelque chose n'allait pas. Le plus frustrant était qu'habituellement, Minho ne tardait jamais à se confier à son Hannie, parce qu'il ne pouvait rien lui refuser et cette habitude n'avait pas changé avec les années. Jisung était passé par toutes les étapes, de la nervosité empathique en passant par l'irritation devant son silence puis à nouveau l'angoisse, plus profonde, au point qu'il passait de plus en plus de soirée au Bercail pour éviter de rentrer.

« Je comprends pas, je me demande si j'ai fait quelque chose de mal...Il m'évite Hiro. Tu crois qu'il a remarqué que je m'étais installé chez lui sans vraiment lui demander ?

Le japonais leva un sourcil.

- Ca fait genre deux ans que tu installes petit à petit toutes tes affaires chez lui, t'as vendu ton appartement il y a six mois, je crois qu'il avait remarqué il y a un moment déjà Hannie.

- Alors quoi ? Je pige rien moi ! J'ai beau lui demander, il me dit que ça va ! Mais je te jure il a des cernes de dix kilomètres et je sens qu'il a quelque chose à me dire... »

Hiro se pinça les lèvres, conscient que derrière son caractère excentrique, Jisung était quelqu'un d'anxieux. Il craignait toujours de mal faire, d'être trop maladroit et le seul avec qui il se permettait d'être lui-même était entrain de lui tourner le dos. Il avait mal pour lui parce qu'il ne pouvait pas l'aider, ni lui ni Minho. Le barman qui était maintenant patron servit une nouvelle bière au plus jeune qui le remercia du bout des lèvres.

Le rappeur soupira, il bu une gorgée, les yeux dans le vide.

« Tu crois...Qu'il se lasse de moi ? Demanda cette fois le plus jeune d'une petite voix. Je savais que ça arriverait tôt ou tard. Minho...Il arrive pas à tomber amoureux comme les autres et peut-être qu'il s'est rendu compte que moi... » Il leva les yeux vers le japonais qui savait déjà ce qu'il allait dire, après tout Jisung c'était déjà confier à lui il y a des années de ça. Alors même que les deux garçons avaient passé leur première année à se promettre un amour au jour le jour. De minuit à minuit. Jusqu'au levé du jour.

« Tu crois qu'il veut arrêter ? Et qu'il ose pas me le dire ? Je sais pas ce que je ferai...S'il me disait qu'il avait remarqué mes sentiments...Putain j'aurai jamais dû commencer ! Grinça Jisung en baissant la tête.

- Dis pas ça Hannie. Il t'aime. C'est sûr. A sa manière. Et d'une façon complètement différente de tous les autres, je le connais Minho. Jamais il n'a été comme ça avec personne d'autre, même quand vous étiez juste ami, tu as toujours eu une place particulière pour lui.

- Alors pourquoi est-ce qu'il me repousse ? S'exclama Jisung larmoyant.

Ses grands yeux noisette remplis de larmes déchiraient le cœur du japonais. Il détestait voir ses amis souffrir plus que tout. En éternel confident, il avait toujours été là pour eux. Le Bercail restait le refuge de leur petite tribu et même si les chemins de vie se faisant, ils se voyaient parfois moins souvent, il les gardait précieusement dans son cœur. Tous autant qu'ils étaient et ils lui rendaient bien. Hiro était un pilier indestructible, une constante rassurante qui leur permettait de se retrouver autour d'un verre. C'était sa famille et Jisung en faisait partie, depuis moins de temps que les autres mais le garçon était indéniablement attachant. Il avait rapidement ressenti le besoin de le protéger. C'était d'autant plus dur quand il s'agissait de sentiment, parce qu'Hiro n'avait aucune prise sur sa peine, il ne pouvait pas la faire disparaître.

Le japonais apporta sa main à la joue ronde du plus jeune, venant essuyer une larme solitaire qui quittait ses yeux. Ses mèches blondes retombaient sur ses cils maintenant, comme s'il essayait de se cacher et tandis que Jisung fermait les yeux, ils entendirent la porte du bar s'ouvrir sous le tintement de la cloche.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? »

Ça c'était prévisible. Hiro et Jisung se tournaient d'un même mouvement vers l'entrée, le bar n'était pas vide et cela aurait pu être n'importe quel client mais le fait que ça soit Minho relevait carrément de l'évidence. D'un autre côté, ça ne pouvait que les servir car même si le malentendu était flagrant, il allait surement permet de crever l'abcès.

« Tu fais pleurer Hannie maintenant ? » Demanda Minho accusateur vers le barman.

Hiro se redressa, enlevant rapidement sa main de la joue du plus jeune qui détourna le regard, essayant d'effacer les traces d'un revers de manche.

« Non il a rien fait, le défendit le rappeur. C'était pas lui.

- Alors qui ? Fronça les sourcils Minho en s'approchant. Et pourquoi tu rentres pas ? Ça fait une heure que je t'appelle et tu réponds pas, il est arrivé quelque chose ? »

Minho parcourait le visage de son amant douceur, attristé mais pas tellement en colère. Il vint caresser ses cheveux et ça ne faisait que serrer le cœur de Jisung encore un peu plus. Ses lèvres se pinçaient dans une moue douloureuse digne d'un enfant qui se retenait de craquer et figea le danseur comme s'il avait peur de lui faire encore plus de mal.

Jisung n'en pouvait plus. Il se leva précipitamment du tabouret et contourna son amant, sans un regard vers le barman qui laissa ses mots suspendus, il voulait le retenir mais il avait bien senti que ce n'était pas la peine. Au lieu de quoi il reporta maintenant son attention sur Minho qui était totalement tétanisé.

« C'était moi, c'est ça, souffla le danseur. C'est moi qui l'ait fait pleurer...

- Je suis désolé frangin. Va falloir être honnête si tu veux pas le perdre. Dis lui ce que tu as sur le cœur, que ça soit triste ou non. Il y a rien de pire que de pas savoir, tu sais.

- Je sais. »

Minho ne perdit pas plus de temps et quitta à son tour le bar. Il ne savait pas exactement ce que comptait faire Jisung, il était pourtant persuadé qu'il n'allait pas simplement rentrer. Il cherchait donc un peu dans les rues autour du bar, étrangement plus calme que cette dernière heure où le garçon n'avait pas donné signe de vie. Il allait le trouver. Parce que c'était Hannie et qu'il le trouvait toujours. Il mourrait d'envie de le prendre de ses bras, de se faire pardonner, de lui expliquer et même s'il était terrorisé, il savait qu'il devait tôt ou tard avoir cette conversation. Il détestait ça, la peur de la chute, la peur du rejet, c'était tellement effrayant.

Ses pas, son intinct l'avait conduit où il avait sa place. Jisung était recroquevillé sur le sol. Son manteau le couvrait presque totalement et accroupit, la tête cachée dans ses bras, il s'était refugié sur les escaliers d'un petit immeuble. Il n'y avait aucun passant, c'était un petit quartier résidentiel en pente. Minho s'approchait à pas lent, sans le brusquer. Son manteau butait sur ses jambes et la buée s'échappant de sa bouche après avoir marché rapidement pour le retrouver, il regardait l'homme devant lui le cœur serré. Jisung l'avait surement entendu, il savait qu'il était là et ne faisait aucun mouvement.

Minho ferma les yeux et lentement il remit ses mains dans ses poches touchant cette petite boîte qu'il avait emmené avec lui alors qu'il était parti à sa recherche. Il ne savait même pas pourquoi mais elle lui donnait un élan de courage nécessaire. Il se mordit la langue, ne sachant pas vraiment comment il devait lui dire et surement qu'il devait laisser faire l'imprévisible, le hasard qui jusqu'ici l'avait emmené au bon endroit. Après une profonde inspiration et laissa les mots sortir seuls.

« Je t'aime. »

Un frisson. Un tressautement plus exactement. Presque invisible mais bien réel. Le simple signe qu'il avait été entendu mais qui en lui, avait l'effet d'une explosion. Minho sentait son cœur entier trembler alors que les mots se répercutaient. Quelle violence avec simplement trois petits mots. C'était vibrant de vitalité, c'était effrayant de vulnérabilité et de sincérité. Et il ne trouvait rien à ajouter, parce que c'était tout ce qu'il ressentait. A cet instant et comme tous les autres, depuis des années, de minuit à minuit, jusqu'au levé du jour et chaque jour. Il l'aimait.

Sentant ses propres larmes venir tenailler sa gorge, brouillé sa vue, il ne le vit même pas relever la tête, il ne voyait même pas ses yeux écarquillés dans une expression de pure surprise. Il croyait rêver. C'était forcément un rêve ?

« Je t'aime, souffla à nouveau Minho le visage baissé. Je t'aime..., il répéta. Je t'aime, je t'aime putain... » Et sa voix se brisa. Une larme tomba sur le sol, puis une seconde.

Il ne savait même pas s'il était triste, heureux, soulagé. Soulagé, c'était peut être ça. Parce que ça faisait un putain de bien.

« Je t'aime, il continuait sanglotant. Je t'aime Han Jisung ! »

Le choc de son corps contre le sien lui coupa le souffle. Jisung s'était précipité sur lui pour le prendre dans ses bras et le faire presque basculer mais Minho avait réussi à revenir sur ses pieds. Les chaînes autour de son cœur en mille morceaux sous l'impact mais c'était tellement plaisant, tellement jouissif qu'au milieu des sanglots, il se mit à rire et sentant les mains du plus jeune venir chatouiller sa nuque, il vibra d'un amour puissant. Il resserra son étreinte, espérant l'emprisonner, lui faire ressentir tout ce qui l'inondait depuis des mois, ce sentiment nouveau qui l'effrayait autant qui le consumait.

« C'est pas juste de l'affection Hannie, c'est pas un amour en demi-mesure. Je t'aime vraiment, de tout mon cœur...Je suis totalement raide dingue de toi et je veux passer ma vie avec toi ! »

Jisung laissa échapper un hoquet vibrant. Il était tellement heureux qu'il n'arrivait pas à parler. Un immense sourire découvrait ses dents et se cachant dans son cou, il lui murmura de sa petite voix légèrement cassée.

« Je t'aime aussi Linoring. »

Au milieu de la ruelle, des rires et des larmes mais surtout de la joie. Ils restèrent ainsi de longues minutes, sans aucun mot, simplement sur la chaleur de l'autre à espérer que le temps s'arrête et qu'il ne reprenne que pour durer jusqu'à la fin des temps, avec la même sensation de bonheur éternel.

Le lendemain, Minho émergeait de son sommeil réparateur, sentant l'odeur agréable de la nourriture qui émanait de la pièce principale. Il ouvrit lentement les yeux, regardant la place vide à ses côtés et lentement sortit des draps dévoilant sa quasi-nudité. Il se gratta l'arrière de la nuque, baillant fortement avant d'ouvrir la porte et tomba sur la vision de toute une vie. Jisung ne portait qu'un t-shirt découvrant ses jambes, sifflotant devant la gazinière, arborant un anneau brillant à l'annuaire gauche dont il savait qu'il cachait l'inscription :

« De minuit à minuit. Jusqu'à la fin de mes jours. »



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