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.8. Le fruit divin




Il avait des cernes ce matin-là. Changbin l'avait remarqué parce qu'il était distrait pendant le match qui les opposait à une équipe d'une autre ville. Le capitaine semblait fatigué et le coach l'avait secoué pour oser sortir la veille de match. Bang Chan n'avait rien dit, se laissant sermonner et jeter comme un mal propre. Il était sorti du banc, viré et ils avaient perdu. De pas beaucoup mais c'était loin d'être un lot de consolation. Changbin regardait le capitaine du coin de l'œil, intrigué par son air abattu. Il n'avait pas l'impression que c'était dû à leur défaite et il avait la sensation que c'était lié à l'absence de Felix ce matin-là.

Les parents du roux l'avaient averti que Felix serait absent, il avait fait une crise la veille qui avait été maîtrisée mais il avait des examens à passer. Changbin ne pouvait donc pas espérer le voir et puis il ne valait mieux pas. La crise avait été assez grosse aux dires de sa mère et elle préférait qu'il se remette avant que Changbin puisse le voir. De toute façon il était complètement shooté avec les calmants et c'était à peine s'il pouvait parler.

Ce n'était pas la première fois que ça arrivait, Changbin essayait de ne pas trop y penser mais c'était dur. A chaque fois. Il était toujours mort d'inquiétude et dans ces moments-là, Bang Chan l'aidait souvent à penser à autre chose. Et maintenant qu'ils ne se parlaient vraiment plus, il s'en rendait compte.


N'essayant pas de philosophie sur sa décision, il resta dans le vestiaire, attendant que Bang Chan termine de se doucher puisqu'il avait été retenu par le coach pour se prendre une charge supplémentaire. Les autres coéquipiers quittaient les lieux un par un et quand le blond revint pour s'habiller il sursauta légèrement en voyant Changbin seul sur le banc. Il allait lui parler mais il se ravisa, se dirigeant simplement vers son casier pour sortir ses affaires.


" Tu as appris pour Felix ?" Demanda Changbin.

Bang Chan ne lui répondit que par un son. Un grognement plutôt qui confirmait qu'il savait.

" C'est pour ça que t'es fatigué ? Il t'a appelé hier, pas vrai ?"


Si Changbin n'avait pas été au courant à chaque fois, il se doutait que Felix préférait appeler Bang Chan, quand les crises étaient particulières. Il ne posait jamais la question directement mais il s'en doutait et laissait le petit roux choisir, même s'il ne pouvait nier qu'il se sentait parfois un peu blessé dans son orgueil. Il voulait le protéger et il avait du mal à accepter que son poussin préférât être protégé par quelqu'un d'autre.

Bang Chan ne lui avait jamais rien confirmé mais comme ce n'était pas la première fois que Felix manquait les cours, ce n'était non plus la première fois que Bang Chan venait, épuisé et plutôt déprimé.


" Je suis éclaté Changbin, j'ai pas la force de me disputer avec toi alors viens en au fait s'il te plaît. Souffla Bang Chan en claquant la porte de son casier.

- Il va bien ? Demanda Changbin la tête basse. J'ai pas de nouvelles et je sais que ces parents ne me disent jamais vraiment la vérité.

- J'en sais rien non plus." Répondit presque gravement Bang Chan.


Ce dernier se retourna, se calant contre la porte métallique du casier. Il était vraiment éreinté, la tête penchée en arrière déglutissant alors qu'il semblait se remémorer la veille. Changbin sentit comme un pincement dans sa poitrine.

Il lui manquait. Christopher Bang lui manquait. Dans ces moments où il se sentait mal, où il avait envie de chialer comme gosse parce qu'il était terrifié pour son petit frère de cœur, il avait besoin d'être réconforté. L'australien ne le prenait jamais dans ses bras, rien d'aussi explicite mais ses mots, ses gestes, son regard. Il en a bien conscience maintenant, Bang Chan essayait toujours de lui tenir la main quand ça n'allait pas.


" Je-"


Changbin entendit sa voix se tordre, ses mots mourir dans sa gorge et sans réussir à se contrôler ses larmes se mirent à couler d'elles-mêmes. Complètement désemparé il apportait ses mains à son visage sentant qu'il ne maîtrisait plus rien. Bang Chan en eut l'estomac retourné. Le noiraud avait le souffle coupé alors qu'il continuait de pleurer et lentement il appuya sur sa poitrine, essayant de forcer son souffle, cherchant du regard de l'aide. Bang Chan se rua alors sur lui, le serrant dans ses bras.

Ce geste, aussi inédit qu'inattendu le fit craquer. Les lèvres tremblantes il prit une profonde inspiration et pleura encore plus fort, le visage caché dans la poitrine de l'australien qui refermait ses bras. Les mains du plus petit s'agrippaient à son t-shirt tirant dessus sous la détresse.

Il ne s'était pas autorisé à pleurer de la sorte depuis tellement longtemps. Le lâché prise était imprévisible, comme une vanne qui avait lâché sous la pression et qu'il n'arrivait pas à contenir. Il pleurait encore entendant les battements de cœur du blond cogner contre ses joues.


Ils étaient restés ainsi des minutes interminables, ce fût Changbin qui s'écarta en premier mais Bang Chan le gardait dans ses bras, s'assurant qu'il allait mieux. L'effet était bénéfique, il se sentait d'un seul coup un peu groggy et pouffa vraiment surpris de sa réaction. Bang Chan passa sa main sur son visage, essuyant les dernières traces et retirant les mèches de cheveux qui collaient à sa peau. Changbin leva alors les yeux vers lui, regardant maintenant ses traits comme il ne l'avait jamais fait auparavant. En tout cas pas consciemment.

Le blond se mordait la lèvre inférieure nerveusement, il avait un regard doux, la chaleur du brun de ses iris commençait à lui réchauffer la poitrine et cette sensation se diffusait partout en lui jusqu'à atteindre ses oreilles. Il laissa échapper un souffle, complètement perdu dans sa contemplation et l'observation presque au ralenti des mouvements de son ainé. Il était à genoux devant lui, entre ses jambes et la pulpe de ses doigts continuait de presser son visage, concentrer sur ses gestes pour lui redonner une allure correcte après un tel craquage. Il n'avait aucune malice, aucune perversité.

C'était...C'était beau. Il était beau.

Puis Bang Chan remarqua son regard, il le fixait maintenant et doucement un sourire qui se voulait rassurant s'étirait sur ses lèvres faisant ressortir légèrement ses fossettes.


" Est-ce que...", commençait Bang Chan.


Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, Changbin se penchait déjà en avant, sans le brusquer mais presque naturellement, sa bouche vint caresser la sienne. A peine. Une pression si éphémère qu'il doutait même qu'elle ait vraiment eu lieu et pourtant elle se répétait dans son esprit, comme une litanie. Son cœur tambourinait si fort qu'il sentait son sang pulser dans ses veines, faire chauffer son visage et troubler sa vision.

Bang Chan clignait des yeux, Changbin se reculait, les lèvres à peine ouvertes, encore brillantes. Petites, pincées naturellement et encore rouges de ses larmes. Elles étaient douces. Plus douce que...tout ! Rien ne pouvait se rapprocher de cette texture. Un fruit divin.

Et comme Eve, Bang Chan ne résista pas à y goûter à nouveau. Il remonta ses mains sur ses joues, tirant sur son visage pour l'embrasser. Avec plus de force mais toujours sans aucune violence, aucune sauvagerie, juste un peu plus pressant, venant baiser ces petits bouts de chair entre ses lèvres. Les écartant pour mieux les attraper. Il n'en respirait même plus de peur de l'effrayer, ne faisait presque aucun bruit alors qu'il continuait de les caresser, d'appuyer contre la pulpe sans jamais trop s'en écarter. Et Changbin y répondait avec autant de sensualité, se laissant aller à cette danse secrète, osant même avancer imperceptiblement contre elles pour mieux les toucher, les sentir s'écraser.

Ce n'était pas son premier baiser et pourtant c'était tout comme. Il n'avait jamais été coupé du monde de la sorte, comme si le contact avait fait dérailler ses sens. Aucune pensée. Aucune conscience. Juste une invasion de sensations planantes après un shoot de drogue douce.

Ce fut Bang Chan qui s'écarta en premier, haletant et passant sa langue sur ses lèvres pour se délecter encore du goût. Changbin déglutit, ses pupilles reprenaient une taille normale, il retrouvait la vue et c'était effrayant. Paralysé il gardait ses yeux sur Bang Chan et sa propre réaction. Lequel allait s'enfuir en premier ?


" Merde. Lâcha finalement le noiraud.

- Je-

- Non. C'est-je dois partir. Lui dit Changbin en se redressant. Je dois-désolé."


Rien n'était cohérent mais ça coïncidait bien avec le personnage. Bang Chan n'en menait pas plus large. Il n'était pas spécialement déçu du départ du plus jeune même s'il avait rêvé depuis longtemps de ce baiser, il n'imaginait pas vraiment qu'il se réalise.

Changbin courait jusqu'à chez lui, il ne s'était même pas arrêté et quand il ouvrit la porte, il s'effondra simplement dans son entrée. Le visage rouge de sueur, les paumons douloureux et des images qui se répétaient en boucle. Si son cœur cognait à tout rompre dans sa poitrine, ce n'était pas que la course qui en était la cause. Il avait embrassé Christopher Bang. Et il avait adoré ça.


***


Les choses semblaient avoir empiré. Felix était revenu en cours, son traitement était un peu plus fort alors il lui arrivait de s'endormir pendant les pauses et dans ces moment-là Changbin restait près de lui. Bang Chan venait aussi de temps à autre et alors que Felix pensait que les deux garçons avaient fini par se réconcilier, c'est à peine s'ils se regardaient. C'était insupportable et en même temps il avait l'impression que ce n'était pas tant de colère, cela ressemblait plus un malentendu qui perdurait un peu trop dans le temps.

Ca devenait étouffant et le roux n'était pas assez en forme pour être diplomate.


" Vous me saoulez. Vous allez me faire le plaisir de parler sinon je me tire.

Felix était rarement aussi familier mais sa nervosité atteignait des sommets. Il était fatigué, il voyait floue à cause des cachets et il détestait ça.

- On a parlé, lui dit alors Changbin croisant le regard de Bang Chan. Mais tu sais bien que c'est jamais concluant.

- Ouais bah là va falloir vous sortir les doigts du cul !"


Felix se leva rageusement de la pelouse. Les trois garçons s'étaient assis sous un arbre, dans les jardins du lycée. Le roux tapota son jean et s'en alla sans attendre un mot de ses amis. Changbin soupira et s'apprêtait à le rejoindre quand Bang Chan lui attrapa la main.


" Il a raison. On doit parler.

- Pas maintenant. Son traitement ne marche pas. Il est à cran et je le sens mal. Lui dit alors Changbin sans pour autant se retirer sa poigne.

- Ok. Alors ce soir ? On va chez toi ? Ou chez moi ?

- Non pas ce soir. Je t'appelle.

- Changbin...Tu évites le sujet.

- T'es vraiment le cadet de mes soucis là, Chris !"


Changbin s'agaça définitivement et s'éloigna enfin pour rejoindre Felix qui continuait de marcher. Bang Chan souffla, le noiraud était trop inquiet pour Felix et pas seulement à cause de son traitement, il n'assumerait jamais. Parce que Felix l'aimait et qu'il ne fera jamais rien qui puisse le blesser. Bang Chan le savait, il l'avait toujours su et dès qu'il comprit que Felix était amoureux de lui, son désir secret d'un jour voir ses sentiments être partagés s'étaient aussi tôt envolés. Même si Changbin venait à l'aimer, ils ne seraient jamais ensemble.


" Attend Lix.

- Lâche moi.

- Lix...

- Arrête ! Ne me prends pas ce ton avec moi ! Tu crois que je vois pas comment tu me regardes ? Tes yeux pleins de pitié ! J'en ai marre de toi ! Laisse-moi tranquille et va régler tes problèmes avec l'autre imbécile ! Vous me sortez par les yeux !"


C'était pas bon. Pas bon du tout. Changbin restait sur ses gardes sans pour autant reculer. Il ne fallait pas l'effrayer ou exacerber ses émotions. Il devait attendre et rester vigilant. Ils étaient encore au lycée, Felix n'était pas du tout dans un environnement rassurant.


" Je te raccompagne chez toi. Lui dit alors Changbin

- Je veux pas rentrer.

- Tu transpires, tu dois avoir de la fièvre, c'est plus sûr.

- ARRETE !" Cria cette fois Felix.


Il serra si fortement la mâchoire qu'il vit tous ses muscles du visage se contracter. Felix enjamba le pas en direction de la sortie du lycée, Changbin lui courut après aussi tôt et Bang Chan les voyant faire au loin se mettait à son tour à les suivre.

Felix était rapide, il grimpa le portail fermé avec une facilité déconcertante mais cela ne faisait pas ralentir Changbin qui était aussi sportif, de la même façon il sauta par-dessus et continuait de suivre le roux qui criait, lui demandant de le lâcher. Il avait une sacrée endurance et quand Changbin commença à fatiguer il vit Felix ne faire même plus attention, il traversait la route sans se soucier des voitures.


" FELIX !" Hurla Changbin manquant de faire une crise cardiaque alors qu'une voiture pila pour éviter d'écraser le plus jeune.


Le roux ne s'arrêtait pas pour autant, continuant sa course et Changbin s'effondrant épuisé, vit Bang Chan passer à toute vitesse devant lui. Avec plus de précaution mais tout aussi déterminé, il traversa la route continuant de suivre le plus jeune.

Changbin lâcha un juron entre ses dents. Il se releva et composa rapidement le numéro du père de Felix. Il essaya de rattraper les deux autres tout en expliquant la situation au père Lee qui assura qu'il se mettait en route. Changbin avait perdu leur trace mais il ne désespéra pas de les trouver, il se souvint du parc mais il était de l'autre, de ce côté il n'y avait ni la rivière, ni aucun lieu qui pouvait parler à Felix, en tout cas pas à sa connaissance. Puis il entendit un nouveau hurlement, il pouvait reconnaître les cris de Felix entre mille. Il se pressa et couru jusqu'à rejoindre les voix, tournant de rue en rue jusqu'à tomber sur une impasse, devant un garage automobile désaffecté.


" LACHE MOI ! ESPECE DE CONNARD ! JE TE DETESTE ! LACHE MOI !!! HAAA !!!!"


Felix se débattait alors que Bang Chan le maintenant au sol, essayant de l'empêcher de lui griffer le visage, chose qu'il avait déjà réussi à faire et qui tétanisa Changbin. Bang Chan ne disait rien, essayant juste de l'empêcher de bouger mais c'était comme de tenir un chat effrayé, c'était douloureux et imprévisible.


" Felix...murmura Changbin les larmes au bord des yeux.

- Lâche moi ! Lâche moi ! Pitié..."


Lentement les cris s'arrêtaient et vint les sanglots. Felix pleurait, répétant cette phrase qui semblait le faire souffrir le martyre. Comme s'il se rendait compte de son état, de ses gestes incontrôlés.


" Je suis pas un monstre, crachait-t-il au milieu des larmes. Je suis pas un monstre..."


Il regardait maintenant Bang Chan et le blond le serra simplement dans ses bras étouffant ses plaintes dans son étreinte. Il lui caressait les cheveux, lui murmurant en anglais que tout allait bien, qu'il n'était pas un monstre. 

Quand le père de Felix arriva enfin, il prit à son tour son fils dans ses bras et automatiquement le petit roux se détendit. La chaleur de l'étreinte paternelle avait fini de faire taire ses pleurs et sa crise. Il lui saisit le visage pour s'assurer qu'il le comprenait.


" Rentrons", lui dit son père, déposant un baiser sur front.


Felix affirma d'un signe de tête mais au lieu de marcher vers la voiture il s'avança vers Changbin qui était resté l'écart. Le roux lui fonça littéralement dessus pour le serrer contre lui. Ses bras l'entouraient avec tellement de force qui lui arracha un hoquet de surprise mais le noiraud ne tarda pas à répondre, cachant son visage dans son cou.


" Je t'aime Binnie, lui dit Felix.

- Je t'aime Lixie."


Felix rejoignit ensuite la voiture de son père, ce dernier resta encore un peu avec les deux amis de son fils, regardant le roux s'asseoir du côté passager.


" Merci de m'avoir appelé. Je suis désolé que vous ayez à subir tout ça, leur dit Monsieur Lee

- On a rien du tout nous. C'est pour Felix qu'il faut s'inquiéter, lui dit alors Changbin. Son traitement ne marche pas. Il faut retourner voir le médecin.

Le père baissa la tête, soupirant de fatigue. Lui aussi dormait peu, l'inquiétude d'un père était toujours difficile à regarder.

- Son psychiatre pense qu'on devrait envisager l'internement...Quelques mois. Le temps qu'il trouve le dosage adéquate. Mais je n'aime pas ça. Je veux pas le voir dans un hôpital psychiatrique, je sais pas s'il pourrait le supporter. Mais je suis un peu désespéré...Avec sa mère, on pense à retourner en Australie. Il y a des traitements différents et puis des institutions un peu moins effrayante qu'un hôpital blanc et aseptisé. Et en même temps je sais qu'il ne pourrait pas s'éloigner de toi trop longtemps.

Le père s'adressait directement à Changbin et se dernier senti comme une pointe de culpabilité à ses mots. Il ne voulait pas rentrer dans l'adéquation, ce qui comptait pour lui c'était le bien être de Felix et rien d'autre.

- Je vous suivrai s'il le faut. Lui dit alors Changbin.

- Ne sois pas stupide, sourit le père même s'il était touché par les mots du jeune Seo.

- Je vous le promets. Lui dit Changbin avec un grand sérieux. Si vous décidez d'aller en Australie, je vous suivrai. Je le laisserai pas tomber. Jamais."


Le père Lee souriait, il ne le prenait évidemment pas au sérieux. Quand bien même Changbin le désirait ardemment, il n'était pas question que sa vie, son avenir, soit orienté ou influencé par la maladie de son fils. Il ne se le pardonnerait jamais de faire subir un tel fardeau à un garçon si jeune.


" Reposez vous bien les garçons", les salua enfin le père.


Bang Chan lui fit un signe de tête et tous les deux regardaient la voiture s'éloigner. Le calme était revenu mais une tension pesante persistait. Ils étaient fatigués, tristes et aussi en colère. Cette maladie gâchait la vie de leur protégé et elle était aussi entrain de détruire tout le reste.


" Est-ce que ça va ?" Demanda Changbin


Bang Chan ne remarqua même pas qu'il s'était approché, il eut un sursaut en le voyant si près, observant son visage et les traces de griffures sur ses joues. Changbin effleurant même les marques du bout des doigts et plus que la douleur, c'était la sensation de sa main sur sa peau qui le fit frémir.


" Je-Oui. Ca va.

- Viens chez moi. On va te soigner ça."


Changbin prit sa main dans la sienne et le traina hors de la ruelle. Bang Chan restait interloquer, il regardait ses doigts presser les siens et ne fit ni un mouvement ne dit un seul mot qui pouvait interrompre ce moment. La sensation était trop belle et elle suffisait à faire s'envoler toutes ces douleurs physiques.

En arrivant chez le noiraud, ce dernier l'emmena directement dans la salle de bain et l'obligea à s'asseoir sur le rebord de la baignoire alors qu'il sortait la trousse de secours. Bang Chan le regardait faire, sortir du couton et du désinfectant. Le plus jeune revint vers lui et totalement concentré, commença à tapoter délicatement sur les petites plaies. Son visage était si près qu'il pouvait entendre sa respiration, se perdre dans les petits détails de son grain et humer son parfum. Bang Chan était sage, totalement immobile et si envoûté que Changbin ne se rendait compte de rien, continuant de le soigner dans l'ignorance.

Chaque blessure semblait le faire grimacer, ce n'était pas lui qui était blessé mais il avait mal pour lui. Il savait ce que c'était, il avait une cicatrice qui le prouvait, être blessé pendant une crise. On essayait d'oublier pour ne pas aggraver le sentiment de culpabilité de leur rayon de soleil mais cela n'en demeurait pas moins douloureux.


" Ca va ? S'enquit Changbin en croisant son regard.

Il semblait pas perturber par leur proximité. Ni par le fait qu'il était débout, entre ses jambes et que Bang Chan avait, sans vraiment s'en rendre compte, poser ses mains derrières genoux.

- Ca va, souffla le blond.

Ca allait même très bien, il pensait.

- Je vais te mettre un peu de baume aussi. Pour la cicatrisation.

- Ce sont des égratignures, rassura l'australien.

- On va pas prendre le risque de défigurer ton beau visage, sourit Changbin en sortant le petit tube de crème.

Bang Chan esquissa un petit sourire.

- Tu trouves mon visage beau ?"


Changbin prenait enfin la pleine mesure de ses mots et même de la situation mais il ne bougea pas pour autant, gardant ses yeux plantés dans ceux du plus âgés qui continuait de lui sourire avec douceur.


" Oui, avoua Changbin faiblement. Il l'est."


Bang Chan était satisfait, ses lèvres s'étiraient encore plus jusqu'à faire apparaître ses dents provoquant une vague de frissons chez Changbin. Un frisson qui l'obligea à soupirer et ce simple geste suffit à attirer le regard du blond sur sa bouche. Il n'était qu'à quelques centimètres, un simple mouvement vers le haut et il pouvait l'atteindre. Reproduire l'enchantement qu'ils avaient partagé quelques jours plutôt. Juste un petit mouvement de rien de tout.

Contre toute attente, le mouvement s'amorça vers le bas et ce fut Changbin qui vint à sa rencontre. Se serrant davantage entre ses jambes, il déposa un baiser contre ses lèvres pulpeuses qui semblaient presque le supplier. Il n'était pas aussi timide que le premier qu'il avait amorcé dans les vestiaires, il était plus franc tout en restant doux mais insidieusement, les deux garçons sentaient qu'il n'était pas assez. Pas assez intense. 

Et tandis que Changbin passait ses bras autour de son cou pour approfondir, Bang Chan demandait l'accès à sa langue ce que le noiraud lui concéda, sans aucune réticence. Le baiser devenait langoureux, plus passionnel, il gonflait leur poitrine et réchauffait l'air ambiant. Les mains de Bang Chan remontaient derrière ses cuisses et passant sur l'arrondi de ses fesses ce qui fit trembler Changbin qui, pour la première fois, lâcha un léger gémissement. Il était si délicieux à entendre que Bang Chan devait user de toute sa volonté pour ne pas se lever brusquement et le soulever pour le plaquer contre le lavabo. Il risquait de tout faire foirer s'il cédait à ses pulsions. Il laissa alors Changbin maîtriser le rythme, tout en s'aventurant un peu plus loin, sous son t-shirt et toucher la peau de la chute de ses reins.


" Stop, souffla enfin le noiraud.

Gardant son front contre le sien, il rompit l'échange.

- Stop ? Répéta Bang Chan.

- Je peux pas. Je peux pas faire ça à Lix...

Bang Chan se mordit la langue. Il savait.

- Tu as raison."


Si seulement l'amour était une question de raison. 



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Il me fait tellement de peine mon petit Lixie...

J'ai une copine psy, ça me permet d'avoir pas mal d'info sur les symptômes de la schizophrénie...C'est franchement dingue tout ce qu'ils subissent.

Je n'ai pas tout pris évidemment mais ça n'empêche pas d'être dur à écrire.


Enfin, au milieu du malheur, de l'amour bien sûr mais vous connaissez déjà la fin de ce Flash Back...


A bientôt ! 

D.


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