- OOUIIIIIII !!! Nous sommes enfin en week-end ! Enfin tu crois que nous pouvons parler de vacances Lucy ? Parce que nous n'aurons pas cours avant mercredi ! Trop génial !

Même si je commence à y être habituée, je suis toujours un peu étonnée de voir la bonne humeur et l'énergie de Brooke. J'ai passé toute cette première semaine avec elle et je me rends compte que je l'aime beaucoup. De plus nous nous ressemblons vraiment sur certains points alors c'est vraiment une super amie. Un autre point positif de cette semaine est que nous n'aurons pas de devoirs à rendre avant la moitié du mois de Septembre. Je ne sais donc pas à quoi servait le fascicule qu'on nous avait donné au début de l'année mais une chose est sûre, je ne vais pas passer mon week-end plongée dans mes dissertations. En plus, j'ai réussi à éviter Quentin et Hegel tout le reste de la semaine. Une fois dans la semaine Quentin est venu sonner mais j'ai fait mine de ne pas être là. Je ne suis pas encore prête à l'affronter. Ce n'est pas que je suis triste à proprement parler, c'est juste que j'ai besoin de temps pour me faire à l'idée qu'il n'y aura jamais rien entre nous.

- En tous cas, je suis vraiment contente que tu aies accepté mon invitation. Tu seras la bienvenue chez moi et tu pourras rester autant que tu voudras.

C'est vrai que la colocataire de Brooke avait l'air vraiment insupportable. Elle utilisait les deux  armoires pour mettre tous ses vêtements. C'est sans compter qu'une fois,quand Brooke était rentrée après les cours et s'était rendue compte que sa coloc était partie en laissant son lisseur branché. Elle aurait pu mettre le feu à toutes ses affaires et peut être même pire que ça. Alors lorsqu'elle m'a raconté ça, au bord de la crise de nerfs, je n'ai pas pu m'empêcher de lui proposer de venir emménager chez moi le temps qu'elle trouve quelque chose de mieux ou que l'administration de l'université accepte de la changer de chambre. En plus, on passe tout notre temps ensemble et même le soir ou elle est venue manger quasiment tous les soirs.

- Merci Lucy, je te serai redevable à vie ! Je serai chez toi dans environ une heure le temps de tout rassembler et de rendre les clés. Tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse de quitter cette maudite chambre et cette stupide colocataire ! Viva la libertad !!!

- Ne t'en fais pas pas, ça me fait plaisir et puis je me sentirai moins seule comme ça. Du coup pour ce soir on se commande des pizzas ?

- Oh oui ! Et nous avons qu'à regarder un film ! Je suis une dingue de films et surtout de comédies romantiques !

- Très bien, je te laisse choisir le film alors. Nous nous retrouvons chez moi à 18 heures, moi je vais aller faire quelques courses et je voudrais aller déposer un CV et une lettre de motivation à la libraire, ils cherchent un étudiant.

- D'accord ! A tout à l'heure alors !

Je me rends directement au Target pour acheter quelques bricoles : du déodorant, de la pâte à tartiner, du pain et des fruits. J'étais en train de faire la queue à la caisse pour payer quand je me rend compte que j'avais oublié de prendre des cotons, alors je fais demi tour et me rends rapidement dans le rayon. Je ne faisais pas attention à ce qu'il y avait autour de moi alors j'ai bousculé plusieurs personnes avant de rentrer dans une autre. Toutes mes affaires sont tombées par terre. L'homme qui était de dos, se retourne et c'est là que je me rend compte qu'il s'agit de ... Quentin. Oh non, pas ça, pas lui.

- Lucy ! Je n'imaginais pas notre prochaine rencontre comme ça, pour être franc, dit-il en rigolant et en m'aidant à ramasser mes affaires.

- Je suis vraiment désolée, j'avais oublié quelque chose alors je me suis dépêchée comme je dois aller à la librairie après.

- D'accord, moi aussi j'ai fini mes courses alors nous avons qu'à y aller ensemble. Ça nous donnera l'occasion de parler un peu.

- Euh d'accord, lui répondis-je avec peu d'enthousiasme.

Je viens de mettre mon sac dans le coffre de ma voiture et j'attends que Quentin revienne. Ça me fait bizarre de me retrouver avec lui, surtout que je n'ai aucune idée de ce qu'il attend vraiment de moi.

- Alors tu est prête, dit-il en me sortant de mes pensées.

- Allons-y.

- Comment s'est passée ta première semaine ? J'étais venu sonner à ta porte mais tu ne devais pas être là même si ta voiture était garée sur le parking.

- Oh oui, je suis désolée, j'étais peut être sous la douche alors je ne t'ai pas entendu.

- Oui c'est sans doutes ça.

Nous continuons de marcher en silence lorsqu'il s'arrête brusquement.

- Je ne sais pas pourquoi, mais je ne cesse de penser à toi, Lucy. Depuis lundi, je me ressasse la soirée que nous avons passé et je me souviens aussi de ce que je t'ai dit et de la réaction que tu as eu.

- Euh, j'étais simplement étonnée par tes révélations, répondis-je, peu convaincante.

- Ce n'est pas la peine de mentir Lucy. Je sais que toi aussi tu as eu l'impression qu'il se passait quelque chose de spécial entre nous. Et je crois que je suis vraiment en train de ressentir quelque chose pour toi.

- Ecoute Quentin, tu as été très clair. Et je ne veux pas espérer quelque chose qui finira mal ou même par ne jamais arriver. En plus j'ai besoin de me retrouver seule en ce moment et j n'ai aucune envie de devoir me justifier devant Hegel le garde du corps ou devant tes groupies.

- Je ne désespère pas de te voir changer d'avis. Et je vous préviens Madame que je ferai tout pour vous séduire.

Même si sa dernière phrase était dite avec humour, je n'avais pas du tout le goût à rire. Ce qu'il venait de me dire était bien loin de me réjouir. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il se moque de moi. C'est vrai, lundi il me dit que je suis une sorte de nouvelle meilleure amie et qu'il ne veut pas gâcher la pseudo relation qui est en train de se construire et aujourd'hui il me dit qu'il ne peut pas se passer de moi et qu'il est prêt à tout pour me conquérir. Tout ce que je comprends c'est que cette histoire est beaucoup trop compliquée et que ce serait un tort d'y donner une suite.

Dans ce qui me sembla être une éternité, nous arrivons enfin à la libraire. Ouf, l'affiche de recherche d'emploi est encore là. Lorsque nous entrons, un homme âgé vient nous accueillir.