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- Écoutes Lucy, il faut que je te raconte quelque chose.
Son regard est brutalement devenu sombre, noir. Je n'avais pas vu autant d'ombre dans ses yeux depuis le jour où je lui ai tout raconté. Je m'attendais au pire.
- J'ai vu Morgan, dit-il si bas que j'ai eu du mal à comprendre.
- Pardon? Répondis-je en équarquillant les yeux.
- Il est venu me trouver un week-end à Harvard. Il m'a dit que si je refusais de le suivre j'allais le regretter. Alors je l'ai suivi. Nous sommes allés dans un café peu fréquentable à quinze minutes de voiture de la FAC.
- Qu'est ce qu'il voulait? Il devait être en prison non?
- Il m'a dit qu'il avait des relations et qu'il s'était accordé une permission de sortie. Il est là pour toi Lucy. Il a essayé de me convaincre de l'aider à te tuer. Ce type est un malade. Vraiment, et je sais de quoi je parle parce que je suis le major de promo et que je fais des études de médecine.
- C'est à dire? Fronçais-je les sourcils.
- Je pense qu'il a des problèmes psychologiques, des troubles du comportement. Il est obsédé par une idée et il continuera jusqu'à ce qu'il ait tout ce qu'il veut. Et là en l'occurrence, ce qu'il veut c'est toi.
- Je suis au courant merci.
- Bref, donc nous sommes allés au café. Il a commencé doucement en me demandant comment se passaient mes cours. Je lui ai répondu que tout allais très bien mais que je savais qu'il n'etait pas là pour parler corps humain et pathologie. Ensuite, il m'a posé des questions sur toi comme « Tu connais le nom de sa résidence universitaire ? » , « Tu sais comment elle va? ». Il m'a dit qu'il s'inquiétait vraiment pour toi. Bien évidemment, je ne l'ai pas cru, je savais qu'il mentait. Mais je n'ai rien dit et j'ai attendu qu'il arrive au moment fatidique.
- C'est à dire?
- Je te résume sa tirade: « Elle m'appartient, Elle est à moi, j'ai le droit de faire ce que je veux d'elle. Et elle m'a désobéit. Elle n'aurait jamais dû envoyer cette inconnue à sa place. Elle doit payer. Elle doit mourrir, elle doit souffrir. » A ce moment là j'ai compris qu'il avait véritablement des problèmes. Alors j'ai essayé de le calmer en lui disant que tu n'en valais pas la peine et qu'il fallait qu'il passe à autre chose.
- Laisse moi deviner: il ne t'a pas cru?
- Tout juste. Mais ce n'était pas le pire. Après tout ça, il m'a même demandé de l'aider en jouant les espions et il a aussi dit « James Bond n'aura rien à t'envier tellement tu es fait pour ça ». Je n'en revenais pas.
- Alors qu'as tu fait?
- J'ai fait les courageux. J'ai fais fais ce que j'aurais du faire depuis le début, ce que je n'ai jamais été capable de faire. J'ai essayé de te protéger. Je tiens à toi Lucy, et je ne veux pas te perdre, je ne veux pas qu'il t'enlève toi aussi, Carla c'est déjà trop dur à supporter. Et sa discussion m'a vraiment fait comprendre que tu étais en danger, que l'histoire dise répétait. Alors j'ai pris mon couteau Suisse que je garde toujours avec moi et je l'ai pressé contre sa jambe sois là table histoire de lui faire peur. Je l'ai menacé et je lui ai dit que s'il faisait quelque chose, j'en parlerai à mes parents qui sont des hauts gradés de la police et que je n'hésiterai pas à le faire interner dans un hôpital psychiatrique et qu'il vivrait ainsi sans piqûre.
- Mais enfin! Es-tu fou? Il ne faut jamais tenir tête à Morgan! Jamais!
- Oui je sais mais j'ai fait exception. Il a rigolé, levé sa chaise et est parti. Je lui ai couru après mais une fois dehors il avait déjà disparu.
- Je n'en reviens pas! Ai-je crié.
Ses révélations me faisaient l'effet d'une bombe. Malgré tous les coups tordus de Morgan, malgré tout ce que je connais, je suis et je reste sidéré par tout ce que j'entends. Comment quelqu'un a un jour faire naître un individu comme ça? A t-il toujours été comme ça? Même petit? A mon avis, il était devenu comme ça. Un gros choc peut changer certaines personnes et les éloigner du droit chemin. Sauf que là c'était quand même bien pire. Je ne sais pas pourquoi mais c'est ce à quoi je pense pour l'instant. Bien sûr je ne suis pas en train de l'excuser ni lui ni les autres criminels. Mais je me demande pourquoi est-il devenu comme ça. À quel moment tout a changé ? À quel moment est il passé d'un petit garçon sans doute heureux à un tueur de sang froid? Je chasse ces idées de mon esprit et je continue à parler avec Simon. Bien évidemment, l'ambiance n'est pas du tout la même, je pourrais même dire qu'il y a un malaise entre nous. Est ce que je lui en veux? Oui sans doute parce qu'il est au courant de ça depuis des mois et que je viens seulement de le savoir. Si j'avais su j'aurais fait plus attention à moi ou autre chose. Quoi qu'il arrive, je suis la première concernée et la dernière prévenue, et ce n'est pas normal. Il aurait dû m'en glisser un mot, il aurait du m'en parler. Alors oui, je lui en veux. Mais je le comprends d'un autre côté. Je comprends qu'il ait eu peur et je me rends bien compte que ce n'est pas la chose la plus facile à avouer. Je ne sais pas, je suis perdue.
Nous avons pris le même taxi pour rentrer et il avait tenu à me raccompagner. Il s'est encore excusé une bonne vingtaine de fois mais j'ai décidé de passer outre. J'ai décidé de lui pardonner. Carla me le rappel tous les jours, la vie est trop courte pour se mettre à dos les gens qu'on aime, et tout peut s'arrêter tellement vite qu'il faut en profiter, pour ne pas avoir de regrets. Avant de nous quitter, nous nous sommes serrés très fort dans nos bras et nous nous sommes promis qu'on essaierai de faire au minimum un Skype par semaine. Seulement, je n'avais toujours pas réfléchis à ce que je voulais faire, si je restais à New York où si je rentrais à Los Angeles aujourd'hui ou demain. Mes parents m'ont tellement déçus.
En consultant les mails, je remarque que j'en ai un d'un prof de l'université. C'est écrit :
« Bonjour Lucy,
J'ai l'immense honneur de vous annoncer que c'est vous qui avez été choisis pas l'ensemble des professeurs du département pour faire un discours lors de la semaine de l'orientation, c'est à dire la semaine de la rentrée. Je vous informe également que le thème de cette année est la réussite.
Bien cordialement. »
WoW! Un discours? Mais je n'en ai jamais fait ! Quoi qu'il en soit c'est une opportunité en or pour moi, je ne peux pas laisser passer ça. Je vais commencer à l'écrire dès ce soir.
Quand le taxi me déposa devant ma porte, j'avais une boule au ventre à l'idée de revoir mes parents. Je n'avais aucune idée de ce que je pourrais bien leur dire. Peut être même qu'ils ont raison même ? J'avais lu dans un magazine que lorsqu'on est obsédé par une chose, il arrive d'y croire tellement qu'on peut avoir des hallucinations. Peut être que finalement, tout ça ne s'est réellement jamais passé. Après tout, le gilet que je pensais avoir vu dans mon sac n'y était plus. Or, il était la seule preuve que Morgan était bel et bien là, que je n'avais rien inventé, que je n'étais pas complètement folle. Malheureusement tout joue contre moi. Absolument tout me condamne. Au moins, j'avais pris ma décision, j'allais rester à New York comme prévu. Lorsque je suis entrée j'ai accordé un bref sourire à mes parents puis je suis montée dans ma chambre. Je ne comprends pas ce qui peut parfois me passer par la tête. Car à ce moment là, la seule chose dont j'avais besoin c'était d'appeler quelqu'un. Et ce quelqu'un c'était Quentin. Oui après tout ce qu'il s'est passé entre nous, c'est vers lui que je ressens le besoin de me tourner et ça a toujours été le cas depuis que je l'ai vu pour pa première fois. Je sélectionne le contact sur mon téléphone et je l'appelle. Il décroche à ma grande surprise au bout de la première.
- Allô dit-il, je viens de finir de manger, attends deux secondes.
- Ah oui, j'avais oublié le décalage horaire.
- C'est pas grave, comment vas-tu? Je suppose que tu es à New York c'est ça ?
- Oui je rentre en fin de semaine, sauf si je suis morte avant.
- Hein? Comment ça ? Dit-il d'un ton plutôt sérieux.
- Je crois que j'ai vu Morgan hier. Enfin je ne sais pas, je ne sais plus.
- Raconte moi tout. Nous ne sommes peut être plus ensemble mais ça ne t'empêche pas de pouvoir compter sur moi.
- Je t'en veux encore Quentin, tu le sais hein? Cet appel ne change rien entre nous.
- Tout a fait. Mis à part le fait que nous sommes amis d'accord.
- D'accord. Ça marche.
- Bon alors je t'écoute.
Je lui raconte en résumé ma journée d'hier et d'aujourd'hui dans les moindres détails, y compris les révélations de Simon. À la fin de ma tirade, il ne dit plus rien. Je commençais à m'inquiéter. Peut être que lui aussi me prenait pour une psychopathe après tout. Lucy la fille cinglée, c'est un joli surnom non?
- Quentin? Tu es toujours là ?
- Oui euh il faut que je raccroche. Fait attention à toi surtout. Ne sors jamais seule d'accord.
Et bim, plus de Quentin, il ne m'a même pas laissé lui répondre. Son comportement ne m'aide pas à le pardonner au contraire, il ne me fait que regretter de m'être tournée vers lui, c'est tout.
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Bonjour !
Désolée de cette absence mais me revoilà ! :)
Le rythme étant trop intense j'ai préféré repasser à un chapitre par semaine minimum.
J'espère que ce chapitre de « retour » aura été à la hauteur de vos espérances !
À bientôt !
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