⌜𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎⌟
Bonne lecture !
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Harry remonte les escaliers menant au dortoir des garçons, en ignorant volontairement les regards curieux qui le suivent. Son dos le brûle presque de sentir toute cette attention alors qu'il quitte la salle commune de sa maison, mais finalement quand il arrive dans sa chambre c'est presque pareil.
Les conversations s'arrêtent, il soupire.
Harry n'a même pas envie de faire de commentaire. Il continue d'avancer, fait comme si ne rien n'était, et marche jusqu'à son lit. Les rideaux sont fermés, et ça l'étonne car il ne les a très certainement pas laissés ainsi en partant le matin. Il attrape sa baguette, prend une inspiration, vérifie que personne n'est en train d'attendre dans un coin de la pièce, attendre qu'il tombe dans un piège quelconque comme un idiot.
Il tire le rideau face à lui, et Draco sursaute. Harry crie presque :
— Oh merlin, Draco !
Son meilleur ami l'observe avec des yeux ronds, et pose une main sur sa poitrine. Il porte encore son uniforme et sa cape, et c'est étonnant car d'habitude le soir c'est souvent le premier douché. Le dîner est passé, Harry a fui la grande salle pour aller déjeuner avec les elfes dans les cuisines, et à présent Draco l'attend caché là.
Blaise et Théodore l'observent avec la même expression. Harry ne les a même pas vus tout de suite.
— Je peux savoir pourquoi vous avez l'air surpris de me voir alors que vous êtes assis sur mon lit ?
— Je pensais que tu rentrerais plus tard, avoue immédiatement Draco en se décalant pour lui laisser de la place. Quand un truc bizarre t'arrive, t'attends le couvre-feu pour rentrer d'habitude.
Harry grimpe sur le lit, et ferme le rideau derrière lui. Ils se retrouvent isolés du bruit au moment où Théo lève sa baguette pour lancer un sort.
— Merci de soulever à quel point des trucs bizarres arrivent souvent. Si j'ai réussi à prendre une habitude, c'est sûrement mauvais signe.
Il essaye de paraître détendu, mais ça ne fonctionne pas. Draco a cet air curieux et impressionné, et Blaise l'observe avec cette expression qui dit « je suis content d'être devenu ton ami, chaque instant est amusant ».
Lui, ça ne l'amuse pas du tout.
— Alors ? Tu vas nous expliquer ce qui s'est passé ? Les Pouffsouffles te prennent pour un héros, les Gryffondors pour un monstre, et les Serdaigles pour un cas d'étude.
— Et les Serpentards.
— Comme d'habitude, ils te trouvent bizarre, impressionnant, et incroyable. Tu es Harry Potter, ils pensent tous ça depuis le premier jour. Oh, et ils sont jaloux aussi.
Nouveau soupir, car Harry ne sait même pas quoi en penser.
— J'ai été faire un tour à la bibliothèque. Juste pour me renseigner et être au calme. La bibliothécaire a toujours l'air prête à jeter dehors les élèves qui sont curieux envers autre chose que les livres.
Théo ne dit rien, mais son regard parle presque pour lui. Il se tient assis, les jambes repliées contre lui, juste à côté de l'oreiller d'Harry. Parfois, il se fait la réflexion qu'un jour ils seront trop grands pour tenir à quatre comme ça.
— Et alors ? demande Draco en se rapprochant. C'est ce qu'on croit ? Parce qu'y'avait quand même pas trop de doute, tu...
Il cherche ses mots.
— Depuis quand tu peux faire ça ?
— Je...
C'est une bonne question. Harry se souvient d'un jour, l'été avant sa première rentrée à Poudlard, où il a pour une fois accompagné Dudley et ses parents pour une sortie. Il avait déjà fait plusieurs choses étranges avec sa magie (comme ses cheveux qui poussaient tout seuls, la nuit après les avoir coupés, ou encore une brûlure qui s'est soignée seule) mais ça, c'était vraiment particulier. Devant le vivarium, derrière la vitre, il se rappelle avoir parlé avec le serpent qui était exposé là.
— Oui, je crois. Je pensais que tous les sorciers le faisaient. J'en ai jamais parlé, ça me paraissait normal.
Il fronce les sourcils.
— Je veux dire, on vole sur des balais et on lance des éclairs avec des baguettes en bois. Pourquoi est-ce que parler au serpent est si étrange ? J'ai cherché, mais les livres sur le sujet sont pas si faciles à trouver.
Blaise penche la tête, affiche une expression sympathisante. Draco l'observe et ses yeux ronds lui prouvent qu'Harry a encore dit quelque chose qui le fait passer pour un moldu.
— Tu-sais-qui parlait au serpent, dit-il simplement. C'est un don très rare, tu sais ? Vraiment très très rare. Alors en plus avec ces agressions, et cette histoire de la chambre des secrets....
Théo remue les pieds.
— Draco, pourquoi est-ce que t'as lancé un serpent sur Ron ?
— Pourquoi je ne l'aurais pas fait ? C'est un crétin.
— Ça, c'est clair, confirme Blaise. Les autres membres de sa famille ont au moins un truc pour eux : lui, non seulement il est pas très futé, mais en plus il est plus jaloux que toute sa maison réunie. Y'a qu'à voir comment il traite la sang-de-bourde simplement parce qu'elle parle à Harry : il rêve d'être ami avec le garçon-qui-a-survécu, sauf que comme Harry veut pas de lui, il boude et il fait le petit chef avec les plus faibles.
Blaise semble vraiment le détester, plus encore que Draco, ce qui veut tout dire. Harry s'en fiche, mais c'est vrai que pendant sa première année Ron semblait le regarder étrangement à chaque fois qu'ils étaient dans la même salle. À présent, il se moque ouvertement d'Harry quand quelqu'un vient le voir pour un autographe.
— Enfin, continue Blaise, tout ça pour dire que je comprends. Mais je crois que ce que Théo voulait dire c'est : pourquoi un serpent ?
— Oh, ça. Snape m'a montré le sort il n'y a pas longtemps. Et la dernière fois pendant qu'on révisait, Hermione a raconté qu'un serpent s'était infiltré dans un couloir de l'école. Une simple couleuvre. C'est la sœur Weasley qui a dû le mettre dehors tellement son froussard de frère tremblait de peur.
Harry repense à ce moment, sur l'estrade, alors que le professeur Lockart (quelle plaie, celui-là. Harry ne déteste pas beaucoup de monde, mais cet homme lui donne sincèrement envie de se jeter par la fenêtre, et il aime lui mettre des heures de colle sans raison pour qu'il reste l'aider à répondre à ses fans. Ça rend Draco fou, et à chaque fois Harry est obligé de lui marcher sur le pied avant de lui demander de partir avant lui pour éviter que son meilleur ami ne révèle le fond de sa pensée à leur professeur, et ne se retrouve avec lui en colle) semblait tout excité par le combat. Un élève de Gryffondor, et un élève de Serpentard. Bien évidemment, Snape avait appelé son meilleur élève pour continuer sur la lancée des humiliations après avoir envoyé Lockart au tapis (et Harry n'avait jamais autant aimé son professeur qu'à cet instant).
Le combat n'avait pas été long : quelques sorts, puis Draco avait invoqué un serpent. Qui s'était lentement dirigé vers un Ron si apeuré qu'il en avait fait tomber sa baguette, avant de se tourner vers un élève sur le côté. Un troisième année de Pouffsouffle, dont Harry ne connaît toujours pas le nom.
Il ne sait pas pourquoi il s'est interposé. Pourquoi il a demandé au serpent de s'arrêter, de le laisser tranquille. Il a eu un peu peur en le voyant partir en flamme, mais la sensation est vite partie : les nombreux regards choqués ont tout fait disparaître.
— Bah, dit Blaise. Ça aurait été une super idée si Harry nous avait pas fait le coup du joueur de flûte. Heureusement que c'était pas toi qui étais sur l'estrade, tout le monde aurait cru que tu lui demandais d'attaquer, vu l'air que tu avais. Et puis, tu sais, le fait qu'on comprenait rien.
— Je lui ai juste demandé d'arrêter.
— Je sais, reprend Draco avec un air un peu plus doux. On a tous vu.
— Tout le monde me fixe, pourtant.
— Ouais, cette histoire d'héritier de Serpentard leur monte à la tête. C'est évident que t'es bien trop gentil pour attaquer des gens dans les couloirs.
En vérité, la conversation fait du bien. Harry n'aime pas tout ça, il n'aime pas l'attention et il n'aime pas que les gens chuchotent sur son passage. Avant, c'était parce qu'il était Harry Potter. Maintenant, c'est parce que tout le monde pense qu'il est un fou furieux qui parle au serpent et qui pétrifie des chattes pour les clouer au mur.
Théo ne le regarde pas différemment. Blaise non plus. Draco lui sourit avec inquiétude, parce qu'Harry est son meilleur ami et que les élèves de cette école ne sont que des crétins qui subiront un jour sa colère. Ils sont là, dans son lit, ils l'ont attendu.
Harry soupire.
— Merci, les gars.
— Quand tu veux, répond Draco. Bon, du coup, dis-nous tout. Ça fait quoi de parler fourchelangue ? Tu comprends les sifflements ou il parle normalement ?
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