PHASE 4
VLAM !.. ... ... ... ... Click.
Un corps fébrile s'écrasa dans le carrelage des toilettes. La tête de Numéro M manqua de se fracassé contre le rebord de la cuvette.
Les jumeaux l'avaient attaché les bras le long du corps, avant de l'enfermer dans les toilettes en laissant tout de même la lumière allumée.
"Quelle aimable attention." Pensa le garçon avec sincérité.
Il se calla sur contre un des murs avec difficulté, avant de laisser échapper un long soupire. Sa mission était de les suivre à distance, mais pas de se faire prendre en otage alors il avait eu très peur pour sa vie. Il n'aurait pas pensé que la petite reviendrait aussi vite sur ses pas, il avait été naïf.
Comment avait-il réussi à rentrer ? Il avait combiné son Taïk avec celui d'un des membres de son gang, cependant ses compagnons l'avaient laissé dès qu'il avait passé les caméras de surveillance.
La pièce dans laquelle il se trouvait était assez étroite. La cuvette se trouvait à droite, avec des rouleaux de papier blanc sur côté. Un petit évier se dressait à sa gauche. Assez propre. D'un autre temps.
Toujours attentif à ce qu'il se passait dehors, il entendit vaguement des personnes crier, suivit de plusieurs bavardages assez confus.
La dénommée "Deph" venait de sortir pour aller chercher un certain "Rezzil", juste avant de l'envoyer ici.
Ils ne devaient pas être plus de cinq maintenant.
"Quelle insouciance..."
Il était peut-être seul avec un physique de faible pour le moment, mais ça ne faisait pas de lui quelqu'un de parfaitement inoffensif, même s'il avait l'air d'une parfaite victime.
Numéro M avait conscience que son Taïk était assez puissant pour le faire sortir d'ici, mais pas pour vaincre cinq personnes d'un coup. Et puis il ne fallait pas oublier qu'avec les bras attachés, il pouvait difficilement utiliser mon arme.
Avant tout, il devait rester calme et réfléchir, analyser la situation et recenser toutes les informations utiles qu'il allait devoir partager avec son gang. Il devait faire de son mieux.
Être otage était quand même pas mal : il était tranquille, et aveugle aux yeux de tous. Mais surtout, il n'allait pas être interrompu dans ses pensées.
Numéro M savait qu'il devait se tenir prêt à la moindre tentative de communication de son gang où se seront eux qui le tueront, et pas leurs opposants.
Il inspira un grand coup, et se mit à un travail purement visuel : dans sa tête, ils les voyaient. Tous. Insouciant. Moins alarmé qu'il ne l'imaginait.
D'abord, la Deph. Petite maigrichonne. Faible en combat par conséquent. Elle avait l'air facilement dé-stabilisable et manipulable. Cependant, elle ne semblait pas être très équilibrée mentalement, du peu qu'il ait vu. Numéro M trouvait son sourire à la limite du malsain, et pas seulement parce qu'elle voulait le tuer.
Ensuite, il y avait le grand garçon qui portait un chapeau haut de forme. La nature ne semblait pas non plus l'avoir gâté physiquement puisque lui aussi ne semblait pas très musclé. Juste très grand. Il ne portait pas non plus des vêtements facilitant le combat : son manteau pouvait être source d'entrave au mouvement et ses bottes ne semblaient pas assez confortables pour une course. Cependant, il devait avouer qu'il avait une certaine carrure.
Et les jumeaux. Ceux-là semblaient plutôt costauds. Ils dépassaient tous les deux le chapeauté en taille, et Numéro M avoua qu'ils avaient su le métriser avec efficacité. L'otage ne doutait pas qu'un des deux hommes aurait suffi pour l'enfermer, mais visiblement, ce duo n'était pas disposer à travailler séparément. "Ce serait amusant de briser leur pair" pensa le garçon. De plus, sur toutes les personnes que Numéro M avait vu, c'était eux qui portaient les meilleurs vêtements pour un combat, tout en passant inaperçu dans une foule.
Après, il avait encore aperçu deux personnes. Celui qui semblait être le leader et une femme à l'allure audacieuse.
Mais le physique du Leader l'avait marqué.
En effet, ce dernier était totalement différent de son propre Leader, Rodrigo. Côte à côte, celui d'ici lui aurait semblé... Ridiculeusement faible. C'est pour dire. L'encapuchonné devait faire deux bonnes têtes de moins, sa carrure était trois fois moins imposante, ses mollets semblaient si frêle... Mais son regard. Il n'y avait rien à dire. Le genre de regard qui terrifi en un coup d'œil. C'était impressionnant.
Quant à la femme, elle avait un très beau corps, c'était incontestable. De plus, pour quelqu'un qui avait l'air de tenir à la beauté de son physique, elle semblait plus musclé qu'elle aurait du l'air. Avait-elle fait des exercices musculaires récents ?
En ce qui concerne l'ambiance globale du gang, même s'ils se disputent un peu, ils avaient l'air plutôt de bien s'entendre ici. Ce qui n'est pas vraiment le cas du garçon dans son propre groupe.
« Quelle "chance" ! » soupira-t-il en se laissant s'allonger au sol.
Il craignait son gang. Il le craignait, et redoutait chacun de ses membres.
Que pouvait-il faire à présent ? Les toilettes étaient fermées, pas de fenêtre, pas d'aération. La lumière de l'ampoule ne cessait de clignoter. Il était coincé, enfermé, isolé du monde qu'il venait à peine de commencer à découvrir, ou à redécouvrir.
Et oui, en réalité, il ne connaissait pas grand-chose du monde, comparé à ses compagnons. Il ignorait le système politique du monde où il se trouvait, il ignorait comment se comporter en bon civil, et il ignorait même qu'il suffisait d'appuyer sur un bouton pour avoir des raviolis pékinois grillés tout chaud. C'est certainement cette ignorance qui lui avait valu d'être victimisé.
Non seulement il était le plus jeune, quatorze ans, mais également le plus faible. Son corps était en morceau : une prothèse pour remplacer une de ses jambes et des mains dont la lenteur de réaction était exaspérante. Mais il ne pouvait rien y faire. Ses nerfs semblaient particulièrement détériorés. C'était le comble pour un tueur, n'est-ce pas ?
Et pour ne rien arranger, il semblerait qu'il était du genre profondément asocial, coupé du monde, puisqu'à mon réveil, mis à part son intérêt pour l'anatomie humaine, il craignait plus que tout de sortir d'autre du monde extérieur. Son niveau de trouillardise était tellement hallucinant que Rodrigo avait même supposé que "Monsieur le Diable" lui avait complètement endommagé le cerveau. Par accident, sûrement.
Mais pour Numéro M, c'était inconcevable.
"Le Diable ? Faire une erreur pareille ? C'est absurde."
Le garçon ne pouvait que supposer qu'il y avait une raison à cela, dans son passé. Il voulait à tout prix la connaitre. Plus que remporter le défi. Il voulait absolument comprendre pourquoi il s'était isolé du monde pendant les quatorze ans qu'il avait vécu. Rien du monde extérieur ne lui semblait effrayant pourtant ! Avait-il été victime d'humiliation du à son handicap ? Et puis d'ailleurs, son handicape était-il de naissance ? Numéro M voulait des réponses.
Mais pour le moment, il devait faire son devoir, où il mourra avant d'avoir eu la moindre occasion d'effectuer des recherches. Il le savait.
Pourtant, son esprit continuait de divaguer, à vagabonder sans retenu.
Rien que penser à son gang le remettait en question. Oui, son gang. Ce gang qui avait dû pratiquement tout lui réapprendre de "A à Z". Ce même gang qui le frappait à chaque question stupide qu'il posait. Ce même gang qui l'avait envoyé dans cette mission suicidaire. Etait-ce tout simplement pour se débarrasser de lui ?
A vrai dire, il ne comprenait pas vraiment ce qu'il voulait leur Leader, Rodrigo. Il se focalisait uniquement sur les participants du défi. Il voulait absolument qu'ils soient le premier groupe à en détruire un autre. Le premier !
Et Numéro M trouvait ça stupide. Mais il se gardait bien de le dire, il n'était pas masochisme.
Le pauvre gosse se contentait de comprendre était qu'il faisait partie de ce qu'on appelait un fardeau et un esclave. Une ordure à la ramasse. Une pourriture.
Bref, il avait reçu un nombre incalculable de surnom rabaissant, ayant pour but de le dévalorisé , ou de lui faire perdre confiance en soi, ou encore éprouvé de la satisfaction d'humilier un être humain "inférieur".
Il avait parfaitement conscience d'être loin de ce qu'on pouvait appeler quelqu'un de "normal".
D'ailleurs, son gang a, ce qu'on appelle, "honte" de lui.
Il aurait pu avoir une chance de prouver qu'il n'y avait aucune raison à cela, mais non, mais c'était raté. Ici, loin de ses camarades, il n'avait plus d'occasion pour prouver son potentiel.
Là, il ne lui restait plus qu'à surveiller sagement l'évolution de ce gang. Mais à quoi bon ? Vu leur naïveté, ils se feront éclater en moins de deux. Et ils n'imaginent pas à quel point, les pauvres.
"Aïïïe... "
Numéro M ressenti une profonde douleur animé au niveau de ses nerfs optiques. Douleur qui lui indiquait qu'il était temps de faire son rapport.
Les picotements se propagèrent le long de sa rétine, l'obligeant à fermer les yeux par pur réflexe.
Son rapport ? Maintenant ? Déjà ? Alors qu'il venait à peine d'arriver ? Comment pouvaient-ils s'attendre à ce que le garçon leur apporte des informations utiles en si peu de temps d'observation ?
Et une évidence frappa l'otage. Son gang avait sûrement apprit par quelconque moyen qu'il s'était fait capturer. Numéro M aurait voulu fuir l'épreuve qu'il allait subir. Il aurait voulu appeler à l'aide, n'importe qui ! Même leurs ennemies ! Tout, mais juste sauf "ça". Il savait qu'il allait souffrir.
Sauf qu'il était déjà trop tard. Il tombait lentement mais inévitablement dans un profond sommeil où un véritable cauchemar l'attendait.
Il rouvrit ses paupières quelques instants plus tard, et constata qu'il n'était plus dans les toilettes. Il n'était plus entourer de cuvette, ou de papier toilette, mais par des cartons avec un tampon "fragile" sur certains, dans une salle mal éclairée : une sorte de réserve, en fait.
Il était déjà mort de peur. Cet endroit l'effrayait plus que tout. Rien que regarder ses murs lui rappelait le nombre de fois que son corps les avait percutés violemment, et la vue du poteau, à sa gauche, lui rappelait les jours qu'il avait passé attacher à ce dernier. Il ne voulait pas rester ici. Il voulait rentrer, n'importe où, mais loin de cette endroit.
Numéro M ne pouvait plus rien y faire, et juste se contenter de subir. Il devait se préparer psychologiquement, car ses "compagnons" avaient horreur de l'entendre crier.
Il ravala une n-ième fois sa salive, regarda une dernière fois le sol crasseux de la pièce, et releva enfin les yeux.
En face de lui six silhouettes se dressaient. Au milieu d'elles, celle de Rodrigo, furieux, qui n'attendait pas une seconde de plus pour lui hurler :
《 Alors ?! Espèce de crétin ! Tu t'es déjà fait capturer ? Même avec ton Taïk, tu restes inutile !》
L'homme imposant s'avança et l'attrapa par la gorge. Le garçon aurait voulu se débattre mais en vain. Rodrigo était grand, puissant, et bien bâtit. Cheveux assez longs gominés. Il portait un débardeur noir et un buggy blanc cassé. Sur le bras qui me tenait, il avait des "tatouages" que le pauvre garçon n'arrivait pas à comprendre. De l'autre, il tenait encore fermement une arme qui... Euh... Il ne savait pas ce que c'était exactement... Normalement, ça devait s'appeler une...
"Clara-chenille-coffre ..." ?
Quelque chose comme ça... Oui...
Mais ce n'était vraiment pas le moment d'y réfléchir : il commençait à suffoquer.
《 T'es qu'une m&rde ! 》
Sentant bien que l'esclave n'allait pas pouvoir tenir plus longtemps, Rodrigo le jeta sur une pile de caisses en bois, contenant des verres à pied. Ces dernières se brisèrent sous le choc, et coupèrent le garçon de toutes parts.
Les cinq silhouettes qui étaient restés en retrait se mirent à rire malicieusement.
Évidemment, ils ne pouvaient rien faire d'autre. C'était assez pitoyable à voir et... Numéro M l'était bien plus encore.
Impatient de se défouler, Rodrigo lança son arme à l'une d'elle, puis s'avança vers le ta de carton écraser et sorti des débris le garçon en l'attrapant par le col.
《Alors, qu'as-tu apprit petite m&rde en tant qu'otage ? Ça te plait ? siffla-t-il.
- Ils... Enfin... Ce gang ne possède rien... répondit la victime, apeurer.
- Rien ?
- Pas d'arme.. Ni Taïk !... Ils n'ont encore rien préparé !...
- Ce n'est pas possible ! Ils ne peuvent pas être débiles à ce point ! rumina l'homme qui cherchait à avoir un combat digne de sa puissance.
- Je n'ai rien vu en tout cas...
- Rodrigo.》 intervint Tarel
Une jeune fille de dix-sept ans. C'était elle qui tenait l'arme de ce dernier.
Elle avança de quelques pas. Les cheveux caramel, attachés sur le côté, tombant sur son gilet kaki et son t-shirt blanc. Le short qu'elle portait était orné de motifs semblables à des vagues de couleur marron, et sa botte de droite lui montait jusqu'au genou, tant dis que celle de gauche à la cheville lui donnait un côté absurde, complètent différent à l'image sérieuse que montrait le haut de son corps. Ce n'est pas le genre de personne très bavard, elle avait tendance à éviter le regard des autres. Et c'est ce qu'elle fit : elle continua de parler, les yeux rivés au plafond.
《J'aimerai apporter une hypothèse à cela.》
Personne ne parla, l'invitant à continuer :
《Nous sommes arrivés en Autriche il y a plus de sept mois. Nous avions déjà exploré les Pays-Bas, et par la suite, nous nous sommes rendus en Angleterre. Mais maintenant qu'on revient dans le coin, on tombe sur un gang logeant encore dans leur QG, tout neuf. Alors... Il se pourrait que les gangs n'aient pas été répartis tous en même temps sur Terre, vous voyez ce que je veux dire ? S'il n'y avait pas de décalage temporel, je suis persuadée qu'avec notre efficacité on les aurait déjà croisé ses bons à rien. »
Elle fit une petite pause dans son discours, laissant tout le monde assimiler sa proposition, puis elle reprit en posant une question à Numéro M :
« 'sclave, ils ont l'air d'être ici depuis combien de temps ?
- Combien de temps ?... begaya le garçon. Ils ont pas mal de matériels à ce que j'ai vu... Donc plus d'une semaine minimum, je dirais... »
《 Très bien, reprit Tarel, sachant que nos Taïks se sont manifestés après un mois, en moyenne et qu'ils n'ont, d'après lui, aucun éveil, on peut supposer qu'ils sont arrivés depuis moins d'un mois. 》
"Wow... Je n'avais pas pensé à ça..."
Tarel était vraiment incroyable. Alors, c'était peut-être normal qu'ils soient si naïfs ?
"Mais ils abusent quand même. Maintenant ils vont se faire massacrer."
Bon. L'otage ne se faisait pas d'illusion. Ça n'allait pas non plus être d'une facilité extrême, surtout pour lui, mais ils avaient un énorme avantage.
Ils devaient en profiter, et les attaquer le plus tôt possible. C'était une évidence.
Une autre silhouette prit la parole.
《Excusez-moi mais il faudrait abréger. Le compte à rebours de Ninra arrive à son terme.》 Cette fréquence. Cette voix n'était autre que celle de Erek.
Sur ses mots, les ombres se vaporisèrent peu à peu, et disparurent, ne laissant aucune trace de leur passage.
Il ne restait plus que Rodrigo l'otage. Rien que tous les deux.
L'homme se focalisa de nouveau sur Numéro M. Ce dernier sentit ses membres se raidir, ses dents se mirent à claqués sans qu'il ne puisse rien y faire. Il était mort de peur.
Amuser de cette réaction, Rodrigo se rapprocha de son visage :
《 Devrais-t-on intervenir tout de suite, ou attendre qu'ils te défoncent ? Ils finiront bien par réaliser que tu n'es qu'un incapable, non ? A quoi vas-tu nous servir maintenant ?
- Mais je... Je peux encore...
- Encore quoi ? Tu n'oserais même pas faire de mal à une mouche. Comment se pourrait-il que tu sois un "assassin" ?
- Je veux encore être utile ! se défendit le garçon, ne voulant pas perdre espoir.
- Tu espères encore pouvoir être utile ?! Mais t'as pas compris ?! T'es qu'une ordure, un handicap pour nous ! Sans réelle main droite, et avec la gauche qui ne répond pratiquement plus à tes ordres. Nous avons été gentils de te partager un peu de nos connaissances, tu sais ? On peut dire que ta jambe artificielle te sauve, sans elle, tu serais incapable de te déplacer... Ha ha... »
Un rire des plus écœurant sortie du fond de sa gorge.
Des larmes brouillèrent la vue du garçon, puis coulèrent au long de mes joues.
《Écoute moi bien maintenant. reprit-il. On va s'amuser un peu avec ce gang. Ils attendent qu'on vienne reprendre ou achever leur otage ? Alors on va leur tendre un piège, et ils vont vite regretter de nous avoir pris à la légère. Petit, la prochaine fois qu'on se croisera, se sera sur le champ de bataille. Si tu survis jusque-là, évidement.
- O.. Oui...
- Ton rôle va être de continuer d'être "l'otage", et faire en sorte qu'ils conservent leur assurance. Ah, et bien sûr, de la mettre en veilleuse. Tu es doué pour ça, n'est-ce pas ? Résister à la torture, tu t'y connais. 》 dit-il avec un sourire malicieux.
Numéro M dégluti. Evidemment qu'il s'y connaissait ! Il avait passé sept mois avec eux, après tout...
Il jeta un coup d'œil à ma jambe artificiel et me chuchota d'une voix douceâtre à l'oreille :
《 Et si... Je te... L'arrachai ?... 》
Tout alla très vite.
De l'autre main, il attrapa le garçon par le mollet de sa jambe, la mécanique, celle qui lui était indispensable. Celle qui lui permettait d'avoir un semblant de vie normal.
Rodrigo se mit à la tirer, à vouloir la lui arracher. Le garçon sentit distinctement les vis qui lui avaient été enfoncé dans la peau se mouvoir doucement, se retirant peu à peu de leur position initiale. Sa peau s'ouvrait lentement, laissant apparaitre sa chaire rouge écarlate. Il sentait ses tissu se déchirer, se fendre sous cette torture. Il sentait sa jambe se retirer, peu à peu, de son pauvre corps. Le sang. Le sang dégoulinait, et Rodrigo n'arrêtait pas. Le sang. Son sang les tachait, tous les deux. Mais la torture continuait. C'était atroce. Abominable. Il sentait ses muscles se déchiqueter sous les mouvements de rotations de son Leader. Il souffrait terriblement, et pourtant, il ne poussait aucun crie. Il ne pouvait pas me défendre. C'était fini. Il allait perdre sa jambe, sa vie !
Non. Il ne le voulait pas. Non !
C'était la pire chose qu'on pouvait lui infliger. Il ne pouvait pas rester comme ça, à ne rien faire. Il devait lutter. Lutter pour le semblant d'honneur qui lui restait !
Alors il ferma ses yeux et se mit à crier en donnant tout ce qu'il avait.
Et son corps fut secoué, le ramenant à la réalité.
Il entrouvrit les yeux, haletant, en sueur, de retour aux toilettes. Il essaya de se relever immédiatement, dans la panique, mais retomba lourdement, ses membres étant emprisonné par des liens. Le chapeauté le rattrapa avant que le garçon ne s'écrase la tête contre le carrelage, et cessa de le secouer.
《 C'est bon ? T'as fini ? demanda son "sauveur" après avoir été sur que Numéro M ne recommencera pas à crier.
- Ou... Oui... i... répondit ce dernier, malgré sa difficulté à parler normalement.
- Tu t'étais assoupi. expliqua le chapeauté. Quand il s'agit de beugler, t'es bien meilleur que Deph, on dirait. Mais plus sérieusement, qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui t'as pris d'hurler à l'agonie ?
- Je... ne sais plus. lui mentit le petit, maladroitement.》
Le grand garçon ne le croyait pas, c'était évident. Mais bizarrement, il ne chercha pas à en savoir plus. Il vérifia simplement la température de l'otage, essaya rapidement la sueur qui perlait de son visage en prétextant que s'était dégoutant, et le reposa de nouveau au sol.
《 Bon. Je vais te laisser. J'ai autre chose à régler. »
Le chapeauté se releva.
Numéro M le regarda faire, tout en inspectant avec attention son corps, essayant de déceler la moindre faiblesse. Mais au lieu de ça, il remarqua de légère courbure sur le haut de sa chemise, et à cet instant, il comprit
《 Madame... laissa-t-il malencontreusement échapper.
- Je te demande pardon ? s'indigna le grand brun.
- Ton corps... Tu es...
- Attend, me dis pas que tu...? »
Numéro M acquiesça, et regarda avec attention la réaction du chapeauté : le ton de sa voix montrait qu'il était surpris mais son visage ne laissait transparaitre aucune émotion. Rien particulièrement étonnant, il avait l'air plutôt bon comédien.
« Et tes coéquipiers, tu leur en as parlé ?
- Non, mais là n'est pas la question. Comment as-tu... »
BOOOOOOOOOM !!!
Une explosion venait de retentir, et provenait d'une pièce moyennement éloigna. Numéro M suggéra mentalement la cuisine, en vue des résonnances du son.
Le chapeauté se leva d'un bond, ouvrit la porte, et regarda à l'extérieur sans sortir complètement de la pièce. L'otage se demanda pendant une fraction de seconde s'il devait profiter de l'occasion pour tenter de se libérer, mais ce fut avant de voir, pendant quelques secondes, une cafetière rebondir au sol. Surpris, il oublia instantanément son idée de rébellion.
《 Mais qu'est-ce qu'ils foutent bordel... marmonna le chapeauté, très contrarié par tout ce vacarme.
- Qu'est-ce qui ce passe... Mad... Monsi... ?...
- Appelle-moi Jox.》
Sur ces mots, il claqua la porte et sorti précipitamment.
Un frisson parcouru le corps. Cette explosion l'inquiétait. Il ne pouvait pas s'empêcher de redouter l'arrivée de son gang.
"Non. Pas encore. Ça ne pouvait pas être "eux"... Ils voulaient s'amuser avant..." pensa-t-il comme pour essayer de s'auto convaincre, mais il ne pouvait s'empêcher de craindre le pire.
Des cris de rages l'interrompirent dans ses inquiétudes :
《 MAIS VOUS ÊTES COMPLÉTERONT MALADES ! UNE CAFETIÈRE, C'EST UTILE ! UN JOUR, J'EN AURAI BESOIN !!! 》
"D'accord. Ce n'est donc vraiment pas eux."
L'otage poussa un profond soupir de soulagement, sans aucune retenu. Il était rassuré. Numéro M n'aurait pas su quoi faire ainsi enfermer dans les toilettes. Il se seraient rester ainsi, à attendre sa sentence.
《 Pour le moment, tu aurais surtout besoin d'un psy ! 》
"Un psi ?"
Jamais il n'avait entendu un mot pareil, dont la première syllabe se rapprochait curieusement du mot "Psychologie". Il y avait-il un lien entre les deux ? Et puis Numéro M se rappela ce qu'avait donné la dernière fois qu'il avait essayé de deviner le sens d'un mot.
"C'est cata' ? Catabolisme ?"
Il s'était reçu une taule pour ce « Jeu de mot ».
Alors il devait réfléchir plus sérieusement. Le sujet était passé de "cafetière cassée" à "psy". Donc en toute logique, un psy devait savoir réparer les cafetières, non ?
Soudain, la porte se rouvrit et Jox apparut, reconnectant l'otage à la réalité : il sentit une affreuse odeur. Une odeur de roussi, qui le fit tousser. A la fois intrigante et désagréable, cette senteur flotter dans l'air, accompagné par un léger nuage de fumée. Il avait déjà sentis une telle odeur dans le four que Tarel utilisait, quand elle faisait la cuisine. Mais jamais accompagné de brume aussi irritante pour sa gorge.
《Sors. » lui ordonna le chapeauté.
La fumée s'était déjà bien propagée dans la pièce et remplit encore plus les poumons du jeune garçon. Il sortit lentement des toilettes en toussant. Ne sachant pas quoi faire, il voulut d'abord suivre le chapeauté vers la salle embrumée, mais il contraint de se jeter en sol en voyant des boules de feux arrivés dans sa direction. Dans sa précipitation, il semblerait qu'il se soit ouvert le menton à cause du choc contre le béton râpeux.
"Un Taïk de feu." se répétat le malheureux garçon. "Un Taïk de feu ! Non, non, non. Dites-moi que je rêve !"
Il venait tout juste d'affirmer à Rodrigo et les autres que ce gang n'avait pas encore développé de pouvoir ! Allaient-ils croire à une trahison venant de lui ?
Fallait-il que Numéro désobéisse aux ordres et que cherche à recontacter les siens avant qu'ils procèdent à l'attaque ? Fallait-il les prévenir pour éviter les mauvaises surprises et ainsi, prouver sa fidélité au gang Urzenter ?
"Non. Je n'ai pas de volonté propre. Je dois suivre les ordres donnés à la lettre. Réfléchir, c'est désobéir."
Il devait continuer comme si de rien était car autrement, on le prendrait vraiment pour un traitre. Et c'était la dernière chose qu'il voulait.
Rodrigo avait choisi de le contacter trop tôt, et bien tant pis. Ils allaient devoir faire sans informations supplémentaires. Son Leader avait bien précisé qu'ils ne le recontacteraient pas avant le massacre de toute façon.
Une nouvelle flamme arriva sur Numéro M, lui donnant à peine le temps de rouler sur le côté pour l'éviter. Se cacher des projectiles flamboyant, il ne pouvait rien faire d'autre. Ou peut-être... Utiliser le feu pour se délier ? Mais à quoi bon. Il devait rester l'otage.
Numéro M prit le risque de relever la tête pour observer la scène : du feu, des cris, des rires. Une femme était tournée au ridicule par des jumeaux.
Le feu, un Taïk aussi puissant donné à des guignols. Quelle folie ! Numéro M imaginait déjà tout le potentiel de ce pouvoir, toutes les combinaisons qui auraient été position avec les Taïks de son propre gang. C'était une pur source de destruction.
Mais en regardant bien, il constata que les jumeaux se contentaient de survoler les flammes de leurs mains, ils craignaient donc autant les brulures qu'une personne lambda. Intéressant.
Numéro M se mit à sourire. Jamais encore, il n'avait vu une situation aussi... Délirante ! Fascinante ! Riche en rebondissement ! Entre les piaillements de la jeune femme et les tours de passe-passe du duo enflammé, il y avait de quoi se divertir !
Et puis il vit une silhouette sortir de la cuisine, certainement un des membres. Il se déplaçait... En glissant ? Numéro M devina que c'était certainement le dénommé "Rezzil" qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de voir. Il devrait commencer par juger la carrure du jeune garçon, mais l'otage fut tellement fasciner par ce qu'il portait à ses pieds qu'il ne pouvait s'empêcher d'observer ses chaussures munies de roues avec attention, ne remarquant même pas que leur propriétaire venait de se mettre à plat ventre au sol.
Toujours sans que l'otage ne le réalise, Rezzil se tourna vers lui, et lui donna un coup de roller au milieu du froid pour l'interpeler, vexé de se faire ignorer.
《Alors c'est toi, l'infiltrer ? dit le petit garçon en souriant, satisfait d'avoir obtenu son attention.
- Ouep, c'est lui l'otage. Intervint la petite Deph, ne laissant pas à Numéro M de répondre. Hey, Jox, pourquoi tu l'as sorti ? demanda la gamine en se tournant vers Jox.
- Alors petit point stratégie pour toi, Deph : Ce garçon est là en mission pour nous espionner. Et là, je viens de lui révéler les Taïks de deux de nos membres. Que va-t-il faire à ton avis ?
- Appeler ses copains ! répondit avec joie la petite, fière d'elle.
- Exactement. la félicita Jox avant de lancer un regard de défi à l'otage. Alors gamin, qu'est- ce que tu attends pour en informer tes camarades ? Soit gentil et montre nous comment tu fais. »
Soudainement intéresser par ce qui se passait dans la pièce d'à côté, Les jumeaux et la femme à la longue chevelure brune arrêtèrent toutes activités. Le duo cessa ses attaques, et leur pseudo-victime avait cessé de les chasser avec un balai en plastique.
La fumée se dissipa peu à peu dans les autres pièces, laissant l'otage à découvert, parfaitement visible devant ses ennemis. Ils s'observèrent longuement, puis les regards se braquèrent sur Numéro M, tous du même avis visiblement : surveiller le moindre juste du garçon à l'apparence si faible. Ils se doutaient bien que l'otage ne devait pas être aussi faible qu'il ne le paraissait. Il devait certainement avoir un Taïk dont les propriétés lui permettait de pousser le crie redoutable qu'il avait utilisé préalablement.
Le cœur commençant à battre à tout rompre, ce derbier essaya tant bien que mal de ne rien laisser paraitre. Il ne devait pas les laisser apprendre que son existence n'avait plus aucune importance pour son gang, autrement, il ne donnerait pas chère à sa vie. C'était plutôt ironique comme destin, pour un meurtrier, vous ne trouvez pas ?
Dans ce silence, des bruits de pas se firent entendre, détournant légèrement l'attention des asseyant du garçon. Une personne se dirigeait vers eux, faisant claquer les portes les une après les autres, jusqu'à celle de la cuisine : le visage du Leader apparu.
《Tiens, un revenant. » s'exclama Jox d'un ton légèrement agacer. Il avait visiblement choisi de ne pas cacher son ennui de voir l'encapuchonné arriver aussi tard à leur réunion improvisé. « C'est maintenant que tu s... » commença-t-il, avant de se faire interrompre.
- Silence. On doit se casser. Et vite. ordonna le leader.
- Qu'est-ce qui se passe Xiam ? demanda la femme.
- On s'est fait repérer. J'espère que ce qui va arriver maintenant vous servira de leçon.
- Hé... Xiam... 》
Jox sembla soudainement particulièrement haine. La lueur noir qui sortaient de ses yeux n'annonçait rien qui vaille.
《Tu te fou pas un peu de la gu*ule du monde...
-Jox, je dis ça pour le bien de tous. On doit vraiment partir tout de suite, je n'ai pas le temps de te foutre une racler. lança le leader.
- Pour le bien de tous ? Ne pas avoir le temps ? Moi j'ai le temps. »
Sur ses mots, le chapeauté disparu, puis réapparu devant Xiam l'instant plus tard.
Numéro M étouffa un cri de surprise. Ca ne pouvait pas être humain un tel niveau de vitesse de déplacement. Ca ne pouvait être qu'un Taïk pensa le garçon. Une information qui ne sera jamais divulguée en plus. Une !
Aucun des membres n'avaient l'air surpris, confirmant les doutes de l'otage.
Le son d'un choque ramena Numéro M à porter son attention sur la situation actuelle. Jox venait de plaquer son Leader contre le mur, le poing tenant fermement le col des vêtements de ce dernier, mais le menacé ne broncha pas, malgré sa position délicate.
Xiam semblait comprendre la colère du chapeauté et s'était résigner à le laisser éclater sa colère. Solution pouvant être douloureuse, mais c'était certainement le moyen le plus rapide de régler le problème.
« Personnellement, j'en ai vraiment ma claque d'agir comme si on était un gentil gang. Je me suis résigné à travailler avec vous car je ne suis pas stupide, je sais très bien que seul, je ne pourrais pas vaincre un gang entier. Surtout avec les conséquences de mon Taïk. Mais franchement, ta manière de prendre les choses à la légère et de prendre des décisions en solo m'insupporte ! »
Une gifle atterri sur la joue tatouée de Xiam, mais une fois de plus, il resta impassible.
« On sait bien que tu es notre Leader, mais n'oublie jamais que ce n'est pas nous qui t'avons choisi. Alors à ta place, je me la jouerai moins, ou sinon je me ferais une joie de te régler ton compte.
- Ne dis pas de bêtise Jox.
- Ne me donne pas d'ordre Xiam. »
Le Leader soupira avant d'ajouter :
« Tu n'as pas honte d'offrir un tel spectacle à notre otage ?
- N'essaye pas d'esquiver les problèmes. »
Il eut un nouveau soupir de résignation, mais Numéro M ne pouvait s'empêcher de se demander si tout cela était une mise en scène de la part du Leader, qui reprit un fois de plus :
« Bien, si vous y tenez autant, je vais vous expliquer la situation. Mais retenez bien que tout est basé sur des hypothèses.
- On n'attend que ça. Rajouta Maëlys pour lui faire comprendre qu'ils ne bougeront pas sans explication. »
Xiam saisi le poigné de Jox, et le força à lâcher prise. Puis, il répondit aux attentes des membres du gang :
《 Comme vous l'avez surement entendu, notre otage a poussé un cri tout à l'heure... Sauf que je vous rappelle que nous logeons au milieu d'autre habitation.
- Tu veux dire qu'on nous aurait entendu "dehors" ? demanda un des jumeaux.
- J'étais comme toi au début, j'en doutai fortement. Vous avez toujours fait un vacarme pas possible, et jamais nous n'avions attiré l'attention d'un quelconque voisin. Cependant, il semblerait que ce cri ne soit pas seulement puissant, il semblerait que Numéro M y ait rajouté d'autre "particularités", n'est-ce pas, cher otage ?
- Attend, mais qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Jox, comme pour prendre la défense du garçon.
- La caméra de surveillance qu'on a détraquée montre un mouvement inhabituel des véhicules de la police. »
Le chapeauté fit volteface et jeta regard d'interrogation à l'otage, comme pour lui demander ce qu'il avait fait.
« Je... Je vous assure que je ne voulais pas ! J'ai vraiment fait un cauchemar. De l'autodéfense, vous voyez...
- Qu'est-ce qu'a ton crie, ordure ? s'exclama Keyam en tapant la table avec le plat de sa main.
- Mon cri peut traverser les murs jusqu'à cent mètres, rien ne peut l'arrêter sur cette distance.》 avoua Numéro M d'une voix tremblante, appréhendant la suite des évènements.
Au même moment, un cri perçant fendit l'air. Ce "son" provenait de l'extérieur. Un cri répétitif, persistant. Non. Ce son n'avait rien d'humain. Trop aigu. Il était partout. Inquiétant et effrayant, ce bruit assourdissant venant du ciel faisait battre le cœur de l'otage à toute vitesse.
Alarmant, l'alarme d'état d'urgence.
Ils restèrent figer sur place avant que Xiam reprenne le plus calmement du monde :
《 Vous vous souvenez tous de la procédure prévu en cas d'évacuation d'urgence ? 》
Les autres acquiescèrent tout aussi calmement, puis, exécutèrent les tâches qui leur étaient attribuée.
Maëlys lâcha le balais et saisi un grand sac en cuir, bien remplis, qui était caché dans un meuble de la cuisine, puis elle partit sur le champ.
Contrairement à elle, les jumeaux se dirigèrent vers l'atelier pour probablement récupérer tous leurs outils. Les deux plus jeunes échangèrent quelques mots avec leur Leader avant de rejoindre le duo aux bandeaux.
Quant à Jox, il resta figer un moment, fusillant Xiam du regard, puis il se tourna vers le pauvre garçon attaché et le souleva comme un sac de riz.
Une fois cela fait, il se rua vers l'unique salon, comme tous ses compagnons.
《 C'est bon ? Tout le monde est là ? demanda Maëlys, qui les attendait à l'entrée. Oui ? Parfait. Allons-y. 》
Au grand étonnement de Numéro M, au lieu d'ouvrir la porte, elle dégagea les cartons qui se trouvaient au fond de la pièce, laissant apparaitre espèce de trappe.
Il aurait voulu demander d'où venait ce passage, mais le son des sirènes de police devenant de plus en plus proche les força à s'activer. Ils ne pouvaient que supposer que des hommes en combinaison allaient bientôt débarquer dans leur repère. Alors sans perdre un instant, ils s'engouffrèrent aussitôt dans l'issu, puis, le dernier camoufla rapidement l'entrée en glissant des cartons au-dessus avant de la refermer.
La trappe menait à ce qui semblait être un tunnel, qui s'enfonçait petit à petit dans le noir. Il eut une distribution de lampe torche, et les jumeaux ouvrir la marche d'un pas rapide et Jox la ferma.
Ils marchèrent sans aucune pause pendant au moins deux bonnes heures, , éclairant tous les recoin des murs devant lesquels ils passaient, tournant dans les couloirs hasardeusement, passant par des chemins insoupçonnés. La route continuait encore, mais ils s'arrêtèrent à une échelle. Rezzil retira ses chaussures à roues, attacha les lacés entre eux, et fit basculer le tout sur son épaule. Cela fait, il escalada en premier l'échelle et monta. Il poussa un couvercle auquel menait cette voie et invita les autres à le suivre.
Cependant, Numéro M remarqua que la petite Deph resta en arrière. Il remarqua alors que des masses flottaient juste devant elle. Serait-ce leurs armes ? Et Deph... Etait-ce son Taïk ?
Je savais bien que l'utilisation des Taïks ne touchant en rien la fatigant, Mais avait, cependant, leur lot de conséquences.
Malgré tout, la petite Deph surpassant ses attentes. Était-elle inconsciente du danger ? Ou le Diable avait était plus humble en vue de son jeune âge ?
Une fois de plus, Numéro M eut l'impression de voir son monde basculé.
"Mais quel boulet je suis... Que vais-je faire ? Que dois-je faire ? S'il-vous-plait. Aider moi."
Il ne regarda même pas quand Deph fit passer une par une les armes par la petites ouverture. Cependant, au lieu de monter normalement l'échelle normalement, comme tout le monde, elle décida de monter sur sa grande lame, avant de faire flotter cette dernière : elle faisait littéralement du surf dans les airs !
Elle se laissa soulever jusqu'au sommet de l'échelle sous le regard impressionné de ses camarades, puis se raccrocha à l'ouverture et fit passa son arme de la même manière que les autre.
Jox décida de ne pas lâcher l'otage, il ne voulait pas prendre le risuqe de le détacher pour qu'il puisse monter par lui-même. Mais avant de monter l'échelle, il reposa le petit.
Numéro M regarda le chapeauté retiré une de ses ceintures qui ornaient son manteaut pour s'en servit comme bâillon.
L'otage n'opposa aucune résistance et se laissa faire, il comprenait parfaitement la raison de ce geste et ne tenait pas à se faire tuer pour un simple refus. Après tout, il n'avait plus qu'à se soumettre aux ordres pour espérer de survivre, et il avait bien raison de penser cela car les regards des autres membres ne faisaient que guetter la moindre erreur du garçon pour avoir un prétexte pour l'abattre.
Ils en étaient impatients.
Jox monta l'échelle en évoluant barre par barre, prenant toutes les précautions possible pour éviter une chute mortelle à l'otage qui logeait sur son épaule.
Une fois passée au-dessus, Numéro M comprit vite pour quel genre de plan avait opté ce gang : ce sous-terrain étant une espèce de labyrinthe géant, et était dépourvu de la moindre caméra de surveillance. Quel était ce lieu ? Comment était-il possible qu'il existe sous une grande ville bordée par la mer comme Rotterdam ? C'était de la folie. Jamais il n'aurait supposé cela possible. Il n'en croyait pas ses yeux.
Sans perdre de temps, le gang Deimter reprit sa route, inconnu pour l'otage qui les accompagnait.
Le trajet semblait interminable. Ils ondulaient sans cesse dans des couloirs, tous identiques, comparable à l'intérieur d'un intestin, mais sans les odeurs, évidemment.
Ses opposants avaient l'air infatigable. L'endurance des plus jeunes ne pouvait que rendre l'otage admiratif. Quelle ténacité !
Lui qui était "aimablement" porté ne devrait pas se plaindre, mais le fait de passer son temps la tête le rendait mal. De plus, les mouvements de pas montant-descendant de Jox ne faisaient qu'accentuer son malaise. Il semblait avoir le mal des transports, mais se retenait bien de l'avouer.
Et puis de toute façon, il ne pouvait pas parler. La ceinture lui retirait la parole, mais également la possibilité d'avaler sa salive correctement. Des filets de baves n'avaient cessé de couler depuis qu'ils avaient passé l'échelle, et Numéro M sentait bien sa gorge se dessécher. Cependant, ayant l'habitude de vivre des tortures bien plus importante, il se tu, et supporta son mal.
Arriver au bout d'un n-ième couloir Maëlys appela "Xiam", le leader et ils discutèrent entre eux avant de décider de sortir, de la même manière que la fois présence.
Le monde de la nuit se dévoila alors sous leurs yeux, cette ouverture menant sur le toit d'un bâtiment était couvert de tuiles. L'otage fut enfin poser à terre. Il se pencha en avant avec précaution pour pouvoir admirer la vue.
Le ciel était malheureusement couvert, rendant les étoiles ainsi que la lune invisible. Déçu, il regarda vers le bas et aperçu tout un petit monde circulant plusieurs mètres en dessous d'eux.
Xiam les dirigeait de son mieux vers le toit de l'immeuble à droite : leur nouvel échappatoire. C'était prévu. Toute cette organisation. Chacun savait ce qu'il avait à faire. Il avait déjà cherché un moyen de s'évader en cas d'attaque.
Numéro M les avait peut-être un peu trop mal jugé.
《 Faites attention. Un pas de travers et c'est le crash. » lui chuchota Jox.
Numéro M, surpris se retourna brusquement, et manqua de glisser mais se fit rattraper par le chapeauté.
« Qu'est-ce que je viens de te dire ? » lui susurra-t-il avec colère. L'otage, ayant cru frôler la mort acquiesça, et fit plus attention.
Ils continuèrent de marcher sur les toits pendant une durée indéfinissable. Numéro M avançait tout en regardant le ciel, espérant voir la Lune à tout moment. Cela lui permettait également d'ignorer plus facilement les douleurs qui commençaient à enlacer tout le bas de son corps. Son estomac commençait d'ailleurs à se contorsionner sur lui-même, mais ça ne faisait rien. Il avait l'habite de souffrir de cette manière. La douleur était indéniable, mais il arrivait plutôt aisément à la mettre de côté.
Cependant, même si il était capable d'une tel résistance mentale, son corps en lui-même n'était pas de cet avis, et Jox l'avait bien remarqué en voyant la démarche du jeune garçon devenir de plus en plus étrange, alors il avait décidé de se tenir près de lui. Guettant la moindre faiblesse.
Pourquoi portait-il autant d'attention à ce môme ? Il ne le savait pas. Peut-être parce qu'il était le premier dans cette nouvelle vie à avoir remarqué ses penchants. Il n'en savait trop rien, mais ne voyait pas pourquoi il devrait culpabiliser en affectionnant l'otage.
De toute façon il le tuerait si on le lui demandait. Ce n'était pas une forme de trahison, mais plutôt un caprice personnel.
« Jox, vient voir s'il te plait. » l'appela Maëlys.
A contre cœur, le chapeauté jeta un bref regard à son Leader pour qu'il prenne la relève de surveillance et activa le pas pour rattraper la belle brune.
Numéro M était ravi. Un vent s'était levé et commençait à balayer les nuages entourant le magnifique satellite qu'il convoitait. Un mince sourire se formait sur ses lèvres gercées.
Cependant, ses pas tanguaient de plus en plus vers le bord du toit.
Il n'était plus qu'à quelques petits centimètres du vide.
En remarquant cette dangereuse démarche, Xiam n'hésita pas à attraper l'otage par son bras, l'éloignant un peu du bord avant qu'il ne soit trop tard.
Sans dire un mot, il retira la ceinture qui avait été utilisé pour le faire taire et la corde qui maintenait ses mains dans son dos.
Numéro M se massa ses membres engourdis, puis toucha lentement son visage portant certainement des marques de son bâillon. Il se tourna en suite face à Xiam, cherchant une explication à sa libération, mais comprenant que l'encapuchonné n'était pas très bavard, il se contenta de murmurer un "Merci.".
Xiam posa sa paume sur la poitrine de Numéro M.
« De rien. »
Et il le poussa dans le vide.
A travers quelques nuages, on pouvait distinguer plus nettement que jamais la Lune. Mais les étoiles, aucune. La lumière de la ville refusait de nous laisser en voir plus.
L'otage tombait. Encore et encore, ignorant la distance qui le sépparait du sol. Il admirait juste la Lune.
Il se sentait envahi par son...
Jaune.
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Voilà, je vous sers la Phase 4 avec un jour de retard. (J'avais complètement oublié de poster hier...)
Qu'est-ce que vous en pensez ? Dites-moi tout.
Autre chose : Pour une grande partie de mes personnages, je les ai dessiné en "brouillon/croquis". ça vous plairait de les voir ? (Vue que les descriptions ne sont jamais très clair avec moi...)
Blef, à la prochaine ! A peluche ! ^-^
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