Ça🎈~9 - Partie 2
Deuxième partie, quasiment entièrement consacrée à Pennywise et Andy *-* que du bonheur, n'est-ce pas ?
Alors pensez au petit défi à la fin et je vous dis déjà merci pour vos encouragements !
GROS EASTER EGG à la fin de ce chapitre ! Je vous mets au défi de le trouver ;) pas de triche !
Ça ♦ 9 - Partie 2
Il avait consacré plus d'une heure de son temps dans ce casier froid en attendant de retrouver son courage pour sortir de sa cachette exiguë. Soixante-deux minutes, pour être un peu plus précis. Pourtant, le rire macabre avait cessé depuis bien longtemps déjà alors qu'attendait-il ?
«Courage Andy, il ne peut pas t'atteindre ici.» Chuchota le garçon en boule dans son casier.
Il se mordit nerveusement la lèvre inférieure puis prit ensuite une profonde inspiration avant de poser sa main sur la froideur de la porte métallique et de la pousser pour l'ouvrir. Il jeta un coup d'œil méfiant à l'extérieur, cherchant toutes traces d'être vivants ou non. Mais à cette heure-ci, il n'y avait plus personne dans le bâtiment mise à part les femmes de ménages et éventuellement le grand directeur.
Andy se glissa hors de sa cachette en faisant le moins de bruit possible pour ne pas attirer l'attention si jamais quelqu'un passait dans ce couloir. C'était tout de même une chance que personne ne le remarque jamais ... Cela lui permettait de faire des allés et retours comme bon lui semblait. Bon, peut-être que ses pouvoirs y étaient pour quelque chose mais en attendant, il devait sortir d'ici.
Ses pas faisaient à peine une résonnance sur le sol lisse tandis qu'il se rapprochait des grandes portes de l'établissement scolaire menant tout droit à la sortie. Il se senti grandement soulagé lorsqu'il constata que ces dernières n'étaient pas verrouiller et qu'il pût donc rejoindre l'extérieur sans encombre.
D'un sourire rassuré, Andy positionna sa capuche sur ses cheveux puis balança son sac sur une épaule alors qu'il dépassait les limites du terrain, complètement seul. Enfin pas tout à fait. Le garçon s'arrêta net dans ses pas lorsqu'il se rendit compte qu'il était observé par quelqu'un. Un homme, de grande taille, près du muret qui ne bougeait pas d'un poil. Un frisson lui parcourut immédiatement l'échine.
Cet homme était menaçant, un sourire si grand qu'il atteignait presque ses oreilles. Vêtu d'un chandail rouge et d'un pantalon noir, l'inconnu avait également des cheveux oranges soigneusement tirés en arrière. Son visage était d'une pâleur alarmante et ses yeux une couleur foncée qu'il ne pouvait distinguer correctement à cause de la distance qui les séparait.
A peine Andy établi un contact visuel avec lui qu'il ressentit une sensation désagréable derrière sa nuque. Comme ... Aspirer par cet homme immobile et souriant. Ce fût d'ailleurs grâce à cela qu'il put déterminer l'identité de cet inconnu flippant, dorénavant en colère plutôt qu'effrayé par lui. Il émit un petit reniflement de dédain avant d'hausser un sourcil prétentieux puis de tourner les talons pour rejoindre la chaussée d'en face.
Mais d'un rapide petit coup d'œil par-dessus son épaule, Andy vit avec horreur que l'homme le suivait sans faire le moindre bruit. Il continuait de sourire de cette façon inquiétante, les bras le long du corps tandis qu'il prenait de grandes enjambées comme s'il avait quelque chose coincé dans les fesses. Le garçon gémit et prit d'avantage de vitesse pour mettre de la distance avec le type louche.
«Au secours ! Je suis suivi par un pervers psychopathe !» Cria-t-il sans vraiment y mettre la terreur nécessaire dans ses mots. C'était plus pour embêter celui qui le suivait que pour lui finalement.
Andy ...
«Fiche-moi la paix !» Grogna-t-il en retour à la voix railleuse dans son esprit sans se retourner vers l'homme qui riait follement maintenant.
C'était quoi son problème ?!
Vient voir papounet !
Andy ne put crier car la chose qui venait de lui agripper fermement le mollet le tira violemment en arrière jusqu'à ce qu'il ne s'écrase de tout son long sur l'asphalte, bloquant ainsi tout son souffle momentanément perdu par la chute. Avant qu'il ne réalise ce qui venait de se produire, l'enfant fût brusquement happer dans le sens inverse puis dans la noirceur de l'égout puant sous le trottoir.
«Aouch ...» Gémit-il une fois sur le sol, les yeux plissés à la douleur dans son dos.
Il n'avait même pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir qui était à l'origine de cette agression. L'homme qui l'avait suivi depuis l'école n'était autre que son père, alias le clown des égouts. Cependant, contre toute attente, Andy ne ressentait que de la haine à son égard. Après avoir usé du mur pour se redresser sur ses jambes, le garçon leva enfin la tête vers la créature qui le surplombait.
Pennywise n'était qu'à quelques pas de là, incroyablement intimidant et effrayant.
Le clown souriait tout comme sa forme humaine de tout à l'heure à la seule différence que ce sourire était calculateur et non sympathique. Le noir autour de ses yeux jaunes était si sombre qu'Andy avait l'impression qu'ils s'enfonçaient à l'intérieur de son crâne énorme et craquelé. Les touffes de cheveux oranges étaient bien coiffés, tout son costume était propre et satiné ce qui lui donnait une allure encore plus sinistre.
«Laisse-moi tranquille, tu m'entends ?! Je ne veux plus te voir !» Aboya sauvagement Andy aux bords des larmes, la respiration erratique.
Visiblement perplexe, le clown pencha doucement la tête sur le côté et pendant un bref instant, son sourire faiblit avant de redevenir radieux. Ses yeux jaunes changèrent de couleur pour devenir un bleu glacial tandis que d'une main, il invoque un ballon rouge et le fit flotter jusqu'au garçon instable émotionnellement.
Andy était énervé au-delà du réalisme. Fou furieux serait un terme plus correct pour le décrire actuellement. Il en voulait de tout son être à la chose qui s'était lâchement moquée de lui et qui avait jouée de sa faiblesse pour satisfaire ses plaisirs malsains. Comment avait-il pu ... Non, comment osait-il se présenter à lui maintenant après ce qu'il avait fait ?! Après toute cette attente insoutenable ?
D'un déglutissement pénible aux larmes qui menaçaient à tout instant de tomber, Andy claqua sa main dans le ballon qui se dégonfla dans un sifflement aigu alors qu'il retomba dans les eaux grises à leurs pieds.
«Pourquoi est-ce que tu me fais subir ça ! Tu te moques de moi ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?! Moi tout ce que je voulais, c'était de rencontrer mon père et de pouvoir lui dire qu'il n'était pas seul dans ce monde ! Que malgré tout, toutes les choses horribles qu'il a pu faire dans sa vie, je l'aime de tout mon cœur !» Hurla le garçon en émoi, les poings serrés à ses côtés. Au manque de réaction du clown, il reprit tout aussi férocement.
«Je pensais que ... Quand je te rencontrerais enfin, j'allais avoir une chance. La chance de te connaître, de savoir ce que tu faisais dans la vie et à quel point j'avais un père fantastique. J'étais patient, mais tu n'es jamais venu. Je comprends mieux pourquoi maman refusait de me parler de toi, elle avait peur que je sois déçu ! Et je me rends compte maintenant que je me suis trompé.» Andy renifla misérablement lorsque les larmes tombèrent le long de ses joues pâles.
En face de lui, Pennywise le contempla sans un mot. Ses yeux bleus s'étaient rétrécis pendant son discours, mais aucun signe ne montrait qu'il avait été touché par ses paroles ni même ne serait-ce qu'un peu ébranlé par la douleur contenu dans la voix du garçon. En revanche les prochains mots le frappèrent directement en plein cœur. Enfin, dans son cœur factice.
«Tu ne veux même pas de moi ! Tu n'as jamais voulu de moi ! Tu préfères vivre seul dans ton vieil égout tout pourri qui sent le caca !» Accusa avec force Andy, sa voix se brisant à la fin de sa phrase.
Il leva ses yeux larmoyants vers le visage du clown impassible qui toutefois avait perdu son sourire cocasse. A la place, il le fixait de ses yeux bleus glacials, le considérant dans le silence. Silence qui fit extrêmement mal à Andy. L'enfant essuya son nez avec sa manche puis il ferma la distance avec Pennywise en le serrant désespérément dans ses bras, le front blottit à son ventre dans les couches de tissu de son costume.
«C'est pour ça que tu m'évites ? Je ne suis pas assez bien pour toi, c'est ça ?» Sanglota-t-il d'une voix tremblotante, ayant peur de la vérité et de ses conséquences. Il gémit alors que la froideur du corps qu'il encerclait affectueusement s'imprégna dans ses propres vêtements.
Il ne s'attendait pas à recevoir un retour positif, mais au moins un mot, une petite tape amicale, n'importe quoi ... Tout sauf impassibilité et cette rigidité à son contact. Le clown qu'il tenait pour la vie chère restait bien droit avec les bras le long du corps néanmoins il prit la parole après quelques minutes dans cette position compromettante.
«Arrête de chialer, tu mouilles mon costume.» Gronda-t-il d'une touche d'exaspération.
«Pardon. Je ne voulais pas dire toutes ces choses.» S'excusa rapidement Andy d'une petite voix sans pour autant le lâcher. Au contraire, ces quelques mots eu un effet positif sur lui allant jusqu'à le faire sourire.
«Mon égout est très bien comme il est d'abord. Une excellente maison.» Reprit Pennywise d'un grognement lorsque sa progéniture continua de le serrer farouchement dans ses bras.
Il voulait le couper en deux ou quoi ?!
«Oui c'est vrai, il ne me dérange pas du tout. Je suis désolé. Et je ne veux pas que tu prennes mes paroles au sérieux. Je veux te voir ! Je veux rester avec toi et apprendre à devenir plus fort. Car nous sommes pareils toi et moi ...» Andy frotta son visage humide de larmes contre le ventre du clown, un sourire timide aux lèvres et l'impression d'être plus léger après avoir partagé ce qu'il avait sur le cœur.
«Gros bébé !» Pennywise imita ses pleurnicheries qu'il trouvait complètement insensées.
«J'suis pas un bébé !» S'indigna aussitôt le garçon contre lui en levant ses yeux furieux au visage blanc faussement malheureux. Il avait vraiment l'air idiot en faisant cette tête de gogole.
«Heureusement pour toi parce que les nourrissons sont un vrai régal. Leur chair est si juteuse, si tendre et si savoureuse ! Je t'aurais déjà dévoré sinon.» Expliqua-t-il d'une voix réjoui, une main sur sa hanche l'autre levée en l'air.
«Beurk ! C'est vraiment répugnant !» Andy secoua vivement la tête, le nez plissé de dégout.
«T'en sais rien, t'as jamais gouté.» Objecta Pennywise en levant un sourcil invisible.
«Et je ne compte pas le faire ! C'est trop ... Horrible ! Faut vraiment être méchant pour faire une chose pareille !» Rejeta l'enfant qui s'éloigna enfin de son ventre pour prendre quelques pas en arrière afin d'avoir un meilleur angle de vu.
«Ça tombe bien. Tu as devant toi la méchanceté incarnée. Pennywise, le clown dansant qui adore les enfants ! Mwahahaha !» Ricana allègrement le clown d'un léger rebond qui fit retentir les clochettes de la mort, son sourire lugubre de retour.
«Mouais, bah je trouve qu'avec le nez rouge, ça te fait une tête de Babibel.» Constata l'enfant dorénavant confiant et à l'aise en sa présence. Il croisa les bras sur sa poitrine et osa même esquisser un petit sourire arrogant.
«Surveille ton langage petite graine de démon !» Maugréât le clown en jetant son index ganté dans sa direction.
Même s'il devait admettre que son petit avait une bonne répartit malgré son insolence. La fierté finie par l'envahir et le bercer dans une douce chaleur accueillante qui le fit glousser.
«Oh ! Ça me rappelle que j'ai quelque chose pour toi. Je l'ai trouvé près de la sortie des égouts, celle qui rejoint la rivière.» Andy récupéra son sac abandonné sur le sol puis fouilla dans la poche centrale jusqu'à en sortir un livre noir et jaune qu'il tendit rapidement au nez du clown devenu curieux.
«Qu'est-ce que c'est que ça ?!» S'exclama-t-il, clignant des yeux face au bouquin familier.
«J'en sais rien. Mais maman dis qu'il t'appartenait.» Le garçon haussa les épaules.
Pennywise colla son nez rouge au livre et en prit une profonde inspiration avant de lire le titre qui disait ceci ; «les relations amoureuses pour les nuls.». Manifestement, c'était le sien. Il renifla avec désinvolture tandis que d'un claquement de doigt, il le fit disparaître dans les airs afin qu'il rejoigne ses autres objets de collection. Bien-sûr qu'il allait garder ce livre très utile ! Il pourrait encore en avoir besoin après tout.
Finalement l'entité Ça recentra son attention sur sa progéniture bien plus petite contre le mur de l'égout recourbé qui semblait attendre quelque chose, mais quoi ? Il lui souriait timidement, une lueur d'admiration dans ses yeux. Il voulait sa photo ? A cela, il ricana puis ses yeux virèrent à nouveau au jaune intense.
«Bientôt les ratés seront là. Bientôt je pourrais me venger et me gorger de leur peur qui m'a tant manqué !» S'extasia le clown surexcité, de la bave se formante aux coins de ses lèvres tirés dans un affreux rictus.
«C'est vrai ? Qui est-ce ? Je peux venir ? Je veux devenir comme toi et ensuite je pourrais-» Mais Andy ne put finir car l'instant d'après, le visage du clown se rapprocha du sien jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres.
Il fût brutalement projeté en arrière contre le mur tandis que son père l'attrapa par l'épaule pour qu'il soit cloué contre ce dernier, impuissant alors que les traits rouges à son visage s'étirèrent jusqu'à ce que sa tête ne se modifie et ne devienne une femme difforme. Affreuse la décrirait mieux dans ce cas-là.
Un cri étranglé mourut dans la gorge d'Andy pendant qu'il fixait de ses yeux écarquillés cette chose féminine se transformant en un lépreux, ensuite en une momie, un loup-garou pour finir sur le visage du clown d'où sortaient de l'intérieur de sa gorge démesurée, de longs bras calcinés appelant à l'aide dans des cris terrifiants d'agonie pure.
C'était donc ça, son plus grand pouvoir ... Se changer comme bon lui semblait pour terroriser ses victimes. Ingénieux mais effroyable.
Le teint de l'enfant prit d'épouvante devint blême. Les transformations étaient si rapides, si horriblement réelles qu'il en avait littéralement perdue la parole. La bouche entre-ouverte par le choc et en proie à la nausée, il se laissa lentement glisser le long du mur humide contre lequel il était maintenu par une force surhumaine. Son regard rempli d'effroi s'arrêta dans les yeux lumineux du clown à nouveau dans sa forme originale face à lui.
Les rides et craquelures de son visage dorénavant plus prononcées, un anneau rouge sang encercla ses pupilles orangées.
«La patience. Trouve leurs peurs les plus sombres, déniche les secrets les plus intimes et utilise-les à ton avantage. Ils sont si facilement impressionnables qu'un simple grincement de porte peut leur faire perdre leur dernier brin de santé mentale. Des millénaires d'évolution pour en arriver à ça.» Pennywise se stoppa pour agiter frénétiquement son index à côté de sa grosse tête, la peur faramineuse suintante de l'enfant lui donnant de l'appétit.
«Notre plus grande force, mon précieux, est de pouvoir jouer avec la peur des humains. Utilise ton entourage et les éléments pour les mettre en condition parfaite. Attend le bon moment pour frapper. Le moment où ils seront seuls et vulnérables. Loin de la lumière, loin d'une échappatoire.» Divulgua avec hâte l'entité maléfique d'un petit hoquet semblable à un rire amer.
«Oh oui, ils te plaideront d'arrêter, crieront pour de l'aide et te supplieront de les épargner mais leurs jérémiades seront inutiles. Nous en sommes insensibles. Leurs cris sont insupportables, surtout ceux des enfants, alors il faut faire vite avant qu'ils ne préviennent les adultes car l'esprit des humains adultes est beaucoup plus rationnel !» S'empressa-t-il de finir, un filet de bave volant sur le sol aux pieds de l'enfant perturbé.
«Les enfants, oui ... Des proies faciles. Ils tomberont dans ton piège et avant même qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive, il sera trop tard.» Pennywise se mit à rire du plus profond de sa poitrine tandis que son œil droit partit dans son célèbre strabisme.
«Q-qui êtes-vous ...» Réussit à croasser Andy après plusieurs inspirations difficiles. Il grinça des dents quand les doigts du clown sur son épaule s'enfoncèrent dans la chair à cause de l'euphorie.
«J'ai plusieurs identités. La forme qui se présente à toi est celle que j'utilise depuis des décennies. Celle qui fonctionne le mieux sur les jeunes âmes innocentes des petits humains. Un clown perdu dans les égouts, un clown mal aimé, un clown rigolo qui a l'air bien sympathique ! Et qui finit par se transformer en ton pire cauchemar.» Révéla hâtivement ce dernier en transformant sa tête en la plus grande peur d'Andy.
La bouche du garçon s'assécha lorsqu'il se retrouva nez à nez avec lui-même, une pierre à la place de l'estomac. Alors sa plus grande terreur serait ... Lui-même ? Ça tenait debout. Après tout, il avait toujours eu peur de ce qu'il était capable de faire donc c'était logique. Quoi que très drôle car sa tête était bien trop petite pour correspondre au corps du grand clown intimidant.
Il se pinça les lèvres pour ne pas rire alors que son père revint à son propre visage pour lui sourire vilement. Il retira enfin sa main de son épaule mais resta tout de même accroupit devant lui pour continuer de le regarder fixement dans les yeux, la salive coulant le long de son menton blanc puis sur la collerette pour finir sa course sur le sol.
«Tu seras prêt quand tu n'auras plus peur. Deviens le monstre, et tu seras le Maître.» Chuchota-t-il mystérieusement en levant sa main droite pour prendre le visage du garçon et l'examiner.
Intrigué, il le pencha d'un côté à l'autre pour avoir un meilleur aperçût de ses marques foncées. Il traça lentement son pouce dessus, cherchant une réaction dans le regard de l'enfant silencieux qui se laissait triturer.
«Montre-moi tes dents.» Somma-t-il tranquillement après avoir relâché le visage de sa progéniture, les yeux plissés avec scepticisme lorsque ce dernier hésita puis qu'il sourit pour montrer ses petites dents-dents d'hamster.
Il se retint de grogner d'exaspération.
«Pas celles-là ! Tes vraies dents de tueur !» Pennywise perdit patience.
Il bondit sur Andy puis à l'aide de ses deux mains, il bloqua sa tête avant d'enfoncer ses pouces aux commissures de ses lèvres et de tirer vers le haut sans vraiment y mettre de la force parce que les marques à ses joues se séparèrent pour laisser apparaître ce qu'il voulait tant voir. Les fameuses rangées de dents acérées semblables aux siennes. Satisfaction et fierté le balayèrent simultanément, le baignant dans une poignante béatitude.
C'était bel et bien sa progéniture !
«Magnifique !» S'émerveilla-t-il d'un petit ricanement adorable, le regard pétillant d'adoration.
Cela embauma d'une douce chaleur le cœur d'Andy qui ne put s'empêcher de sourire en retour à son père vraisemblablement heureux de voir qu'il avait des similitudes avec lui. Enfin quelque chose de positif ! Quelqu'un qui ne le trouvait pas hideux ! Il pensait qu'il allait exploser de joie et pleurer tellement il se sentait bien à présent.
Les mains du clown tenaient encore le visage d'Andy alors que les deux s'observaient mutuellement. Sans s'en rendre compte, ils partageaient leurs émotions du moment rien que par ce petit contact. C'était électrisant, fascinant même ... Quelque chose traina dans le bas-ventre de Ça, un sentiment qu'il avait déjà ressenti une fois et qu'il ressentait toujours.
Avec Emily.
Andy laissa le souffle qu'il retenait sortir de sa poitrine puis ouvrit la bouche pour exprimer ce qu'il ressentait mais le charme fût brusquement coupé lorsque Pennywise se redressa et qu'il reprit son expression indifférente.
«Ce soir tu viens chasser avec le clown. Je vais te montrer comment te nourrir correctement.» Déclara-t-il sombrement d'un petit sifflement. Il toisa sévèrement l'enfant toujours affalé contre le mur puis s'éloigna vers le couloir de l'égout menant vers une bifurcation.
«J'espère qu'on ne va pas chasser des haricots ... Je déteste ça !» Se plaignit sarcastiquement Andy d'un soupir las en se levant pour rejoindre son père qui prenait beaucoup d'avance sans même faire attention s'il le suivait. Il reprit sa diatribe d'une aisance singulière.
Oubliait-il qu'il était en présence de la plus puissante et de la plus terrifiante des entités que le monde n'ait jamais connues ?
Pennywise leva les yeux au plafond, retenant un gémissement dans sa gorge aux radotages du gamin derrière lui. La pipelette était de retour ... Cela allait être une très longue nuit.
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«Qu'est-ce que je vais dire à maman ? Elle va s'inquiéter si je ne lui dis pas où je suis. Et vaut mieux pas qu'elle s'énerve.» Chuchota Andy, inquiet, alors qu'ils rejoignaient une ruelle déserte de Derry.
Voilà déjà deux bonnes heures qu'ils erraient comme ça dans la ville à la recherche d'une potentielle proie. A vrai dire, Ça aurait tout aussi bien pu s'infiltrer dans une maison et s'en prendre à l'un des gamins mais il avait comme qui dirait un petit problème ... Sous forme d'un garçon très bavard.
«Tu crois qu'elle fait peur à Pennywise ?» So moqua le clown d'un reniflement dédaigneux. Cependant son sourire crédule s'évanoui à l'image d'une Emily très en colère dans son esprit. Il reprit sans plus tarder d'une légère touche d'embarras ; «elle est déjà au courant.»
Andy se tut mais ne put cacher son sourire amusé. Même lui avait peur de sa mère, c'était un drôle de constat ! Elle avait vraiment une certaine affluence sur les gens. Il se baissa rapidement quand son père lui fit signe de se cacher avec sa main tandis qu'un couple qui riait aux éclats passa dans l'allée principale pour rejoindre leur voiture.
N'était-ce pas un peu primitif comme techniques de chasse ... ?
Le garçon leva les sourcils, dubitatif. Il était loin de s'imaginer que le clown qui terrifiait autant les générations depuis des siècles se glissait comme ça de ruelle en ruelle en faisant attention de ne pas se faire surprendre. Ou alors il agissait de cette façon parce qu'il était avec lui ce soir ? Culpabilité se fraya un chemin dans son cœur à l'idée d'être la cause de cette mascarade ridicule.
Pennywise disparu dans l'ombre pour réapparaitre contre le mur de l'autre côté de la rue, pistant un jeune adolescent qui était seul en train d'écouter sa musique de sauvage. L'homme ne semblait pas se soucier de son entourage ni de la pénombre qui l'engloutissait au fur et à mesure qu'il rentrait dans les ruelles réduites pour finalement déboucher sur un parc aux limites de la ville. Inconscient d'être suivit depuis une dizaine de minutes environ.
Andy faisait de son mieux pour suivre la silhouette silencieuse du clown qui réussissait à se faufiler d'une facilité outrageante. Il ne faisait qu'un avec la nuit et avec les éléments du décor, comme un caméléon épousant chaque couleurs et formes de son environnement. Impossible de le voir venir, il était trop fort et malin. D'une certaine façon, cela encouragea Andy à faire de même pour devenir aussi professionnel que lui en termes de discrétion.
L'enfant sauta dans le buisson le plus proche lorsque le clown s'engouffra dans ce dernier et lui indiqua de faire pareil, la victime à seulement quelques mètres d'eux. L'adolescent qui portait une casquette à l'envers chantait des notes fausses de sa musique tout en envoyant des sms à ses amis, s'arrêtant un bref instant sous un lampadaire.
«J'ai envie de faire pipi ...» Murmura soudainement Andy agenouillé à côté de son père immobile, les yeux fixés sur l'humain plus loin tel un prédateur guettant. Il n'en pouvait rien mais dès qu'il se cachait, il avait une envie pressante !
«Retiens-toi. C'est pas le moment.» Répondit platement Pennywise en retirant une branche qui s'enfonçait dans son arrière. Quelle désagréable sensation.
«Comment tu fais toi, pour faire pipi avec ton costume ? Tu as une braguette spéciale ?» Demanda ensuite le garçon curieux en décalant son regard sur le clown qui n'avait d'yeux que pour sa proie. C'était une question rhétorique qui méritait d'être élucider !
«C'est ... Compliqué. Et les entités n'urinent pas !» S'offusqua ce dernier d'une secousse de sa tête, légèrement prit au dépourvu par la stupidité de la question. Quelle importance là, tout de suite ?
«Pourquoi je dois faire pipi alors ? Si je suis aussi une entité comme toi ?» Andy fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine mais le clown le fit taire d'un simple regard méprisant.
«La ferme ! Concentre-toi sur l'objectif.» Aboya-t-il en collant son index à ses lèvres rouges, ses yeux or se plissant à sa progéniture indisciplinée.
«Observe et apprend.» Finit-il par dire en décalant son doigt vers la cible à nouveau en mouvement. C'était un garçon avec très peu d'intelligence, donc une proie relativement facile à attraper, rien de mieux pour montrer les bases à son petit !
«Et moi, qu'est-ce que je dois faire en attendant ? Je le distrais ? Je peux faire un bruit si tu veux. J'arrive bien à imité les oiseaux mais aussi les renards. Kaka ! Kiki !» Gueula Andy en imitant aussitôt les bruits absurdes jusqu'à ce qu'un gant soyeux ne vienne se positionner avec empressement sur sa bouche.
«Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le mot observe ?! Il va nous repérer ! Il faut rester discr-» Pennywise, prit de court, ne put terminer sa phrase car une autre voix s'interposa.
«Il y a quelqu'un dans le buisson ?!»
«Merde.» Grommela-t-il d'une expression terriblement ennuyée. Il retira sa main de la bouche du gosse qui sautillait sur place avec des yeux larges de surprise, secouant frénétiquement ses mains à côté de lui alors que leur cible se rapprochait d'eux.
«Je crois qu'il nous a entendu !» Indiqua Andy de plus en plus nerveux.
«Qui est là ?! C'est toi Jordan ? Sors de là vieux !» Rigola bêtement l'adolescent en enlevant ses écouteurs, un sourire crétin aux lèvres tandis qu'il regardait l'arbuste qui frémissait comme si quelqu'un était tapi à l'intérieur.
«Non, je suis juste un buisson ! Continuez votre chemin ou je vous mange.» S'exclama Andy sans vraiment y réfléchir à deux fois. Il eut un hoquet de surprise puis plaqua immédiatement ses mains contre sa bouche quand il se rendit compte de sa bêtise sous le regard importuné du clown.
Oups ?
«Ohhh, un buisson qui parle ! Trop fort ! Je vais mettre ça sur youtube.» S'enthousiasma l'imbécile devant le buisson après avoir récupéré son téléphone portable pour mettre en route l'enregistrement de la vidéo.
«Oh la la ! Il y a une couille dans le pâté ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?!» Paniqua Andy, les nerfs à fleur de peau. Mais qu'avait-il fait encore ?! Décidemment, il enchainait boulette après boulette !
«ON IMPROVISE !» Rugit Pennywise qui bondit gueule grande ouverte sur l'adolescent incapable de sortir de sa trajectoire.
«Ahhh non ! Don't touch my tralala ! Saloperie de clown !» Beugla ce dernier d'une voix efféminée mais trop tard.
Dans le buisson Andy retomba sur ses fesses, bouche béate tandis que les multiples dents de son père transpercèrent le crâne du pauvre garçon qui ne réussit même pas à crier pour de l'aide, le téléphone portable tombant à la renverse sur le sol. Il y eu un craquement écœurant puis du sang éclaboussa l'écran de ce dernier qui avait débuté l'enregistrement.
Sorti de sa stupéfaction, le garçon impressionné se glissa hors de buisson quand le corps de l'adolescent se décontracta dans les bras du clown cannibale. Il le contourna pour voir que l'intégralité de sa tête avait pris une proportion démesurée et qu'une large et longue mâchoire était refermée autour de la tête de la victime maintenant morte. Il déglutit péniblement, intimidé mais surtout subjugué par tant de férocité.
Pennywise desserra sa prise sur le corps une fois certain qu'il ne bougera plus pour reprendre sa transformation. De grande quantité de sang avait coulée sur son joli costume gris mais également atour de sa bouche et sur son menton. Il se mit à rire grossièrement, appréciant le gout exquis de la peur sur sa langue.
Ouf ! Son plan n'était pas totalement un fiasco non plus ... Au moins la viande avait de l'assaisonnement.
«Je suis vraiment désolé ...» Balbutia timidement le garçon à sa droite qui jouait avec ses doigts, le regard au sol de honte.
Pennywise laissa lourdement tomber le corps inerte sur le sol pour concentrer toute son attention sur sa progéniture qui ne cessait de s'excuser pour un oui ou pour un non ! D'ailleurs, à quoi servait des excuses ?! Il grogna de désapprobation toutefois il ne partagea pas son désaccord à voix haute car il ne voulait pas faire face à une nouvelle crise alors qu'ils étaient à découvert au milieu d'un parc.
«Tu as encore beaucoup de choses à apprendre.» Dit-il froidement d'un souffle laborieux.
Les mots transpercèrent le cœur d'Andy comme une lame de couteau. Il y avait une touche de reproche derrière eux qui le piquait atrocement. C'était sa plus grande hantise de devenir une déception pour sa figure paternelle, quelque chose qu'il n'osait concevoir et pourtant il avait gâché l'une de ses chances de se prouver à lui.
Quel boulet. C'était son excitation et son impatience qui l'avait poussé à faire des bêtises !
Avalant la boule qui s'était formée dans sa gorge, l'enfant leva le nez vers le clown accroupit devant sa victime qui plantait ses dents dans la chair pour en dévorer des morceaux. Incertain sur quoi faire, il décida de patienter tandis que la créature maléfique se remplissait la pense de son diner bien mérité. Finalement, Pennywise redressa sa grosse tête vers lui pour le contempler quelques instants dans le silence comme s'il venait de se souvenir qu'il n'était pas seul.
«Mange.» Ordonna-t-il après avoir passé son bras sur sa bouche pour retirer les perles de sang et tendu un bout de chair à sa progéniture perplexe par la demande.
«J-je suis végétarien ! Je ne mange pas de viande ...» Refusa-t-il en secouant furieusement la tête, son cœur manquant un battement douloureux dans sa poitrine.
«Menteur ! Tu en meurs d'envie, je le sens. Tu ne peux pas nier tes origines ni tes besoins. C'est ancrer dans ta peau.» Sourit diaboliquement le clown toujours accroupit, ses pupilles se dédoublant à l'odeur qui ne trompait pas. Il était déterminé à le faire manger convenablement.
«Oh oui, il avait toujours désiré manger de l'humain malgré qu'il le nie ouvertement.
«D'accord ! Je goûte si tu me donnes ta parole de goûter ce que moi j'adore manger ! Marché conclut ?» Offrit Andy en croisant les bras sur sa poitrine, la mine renfrognée. Son orgueil venait d'en prendre un coup après avoir été aussi facilement démasqué.
Toutefois l'idée de manger de la viande lui donnait des nausées ... Certes ce n'était pas de l'animal, mais ça restait de la viande ! Et humaine en plus ! Il pinça les lèvres quand son estomac se révolta. Il y avait un mélange de dégout mais aussi d'appétit qui le poussa à prendre un pas vers son père impatient. Depuis le temps qu'il voulait faire l'expérience, voilà une occasion en or !
«Marché conclut.» Répéta doucement Pennywise d'un regard calculateur. Son sourire s'agrandit lorsque sa progéniture attrapa la chair dans ses mains et qu'il la contempla d'un œil critique.
Il hésitait longuement, anxieux, se battant avec ses principes pendant de longues secondes interminables avant qu'il ne se décide enfin à franchir le pas. Il croqua une petite bouchée puis mâcha lentement, se concentrant sur le goût unique de la viande crue suintante de peur. D'abord il eut envie de tout recracher mais ensuite, il fût étonner de constater que c'était en fait un vrai délice sur son palais délicat.
«Mhmm, c'est bon !» Affirma le garçon d'un petit hochement de tête, éberlué, les sourcils levés.
«Délicieux !» Chantonna le clown d'un rire hystérique en utilisant le mot qu'Andy avait en tête pour décrire son expérience exceptionnelle. Une chaleur agréable engloba ses trois âmes à l'expression ravie du garçon.
Incroyablement satisfait de la tournure des évènements, il invita sa progéniture à récupérer les restes pour finir de manger leur repas ensemble au fin fond de l'égout, loin des regards indiscrets.
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Aux alentours des six heures du matin, après avoir dégusté un bien étrange mais fameux repas en compagnie de son paternel particulier, Andy décida qu'il était temps de retourner à la maison pour revoir sa mère et son meilleur ami.
Sur le chemin, il réfléchissait encore s'il devait leur raconter son aventure ou s'il devait simplement le garder pour lui-même. Car après tout, c'était des souvenirs personnels ! De plus peut-être que sa mère ne cautionnait pas ce genre de pratique barbare mais encore, elle savait qui était Pennywise, non ?
«Je me demande ce qu'elle dirait.» Soupira le garçon roux en mettant ses mains dans les poches, méditatif sur la question. Dans tous les cas il était excité comme une puce ! Enfin un premier contact après tant d'années dans le silence ! Et il avait vraiment hâte de revoir le clown.
Vivement la maison où une exquise fougasse l'attendait patiemment, salivant d'ores et déjà rien qu'en pensant à ce pain gourmand que sa maman avait concocté la veille.
Il se retint de faire un cri de joie en serrant les dents et à la place, il sourit naïvement alors qu'il traversa la place centrale de Derry. Il lorgna quelques secondes le bâtiment à sa gauche qui était la bibliothèque, se demandant si Mike était à l'intérieur. Il haussa ensuite les épaules et continua sa promenade matinale dans la bonne humeur.
Andy fût interpelé par un homme sur un banc à sa droite. L'inconnu riait à gorge déployée, sans raison apparente, tout seul assis sur ce banc au milieu de Derry. Il n'y avait personne aux alentours susceptibles de lui avoir causé ce fou rire inexplicable alors, prit d'une soudaine curiosité, il s'approcha de ce dernier pour lui poser la question.
«Monsieur ? Est-ce que vous vous sentez bien ?» Demanda-t-il timidement, les doigts noués devant lui.
L'homme aux cheveux bruns ondulés longs se tordait de rire, un bras autour de son ventre, l'autre agrippant le bord du banc. Mais son visage reflétait tout sauf de l'amusement. Les rides à ses yeux s'accentuaient à chaque fois que son corps fût pris d'un spasme violent dû à son état d'hystérie incontrôlable, les dents serrées pour tenter de retenir les bruits de son rire contagieux.
Apparemment il n'allait pas bien.
Andy fronça progressivement les sourcils quand l'homme sur le banc lui tendit une petite carte de visite sur laquelle étaient écrit des instructions en lettres noires. Comme quoi il avait une maladie mentale qui le faisait rire dans des situations au hasard, des situations de stress qui avait un effet hilarant sur lui et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Après l'avoir lu dans son intégralité, l'enfant lui rendit la carte.
«Oh, je vois. Les gens vous voient comme un fou, c'est ça ? C'est curieux. Je ne détecte pourtant aucune maladie sur vous, juste une profonde tristesse qui vous ronge. Pourquoi êtes-vous triste ?» Questionna ensuite Andy, réellement soucieux de l'état misérable de ce pauvre monsieur.
«Un dingue !» Rigola l'inconnu en mettant aussitôt son autre main autour de sa gorge quand il se mit à s'étouffer dans son propre rire indomptable. Il prit plusieurs inspirations pénibles avant de retrouver son calme et de soupirer doucement par la bouche.
«Je subis ma vie. J'ai toujours subis mon existence. Mais toi, tu me vois ?» S'interrogea-t-il. Il pencha la tête sur le côté puis s'installa à nouveau contre le dossier du banc, les jambes croisées tandis qu'il examinait l'enfant songeur.
Andy en fit de même. Il ne l'avait pas remarqué tout à l'heure, mais cet homme avait une bien étrange allure. Ses cheveux bruns étaient gras et quelques mèches pendaient sur son visage maigre. Il portait un sweat-shirt beige à capuche, un pantalon bleu légèrement trop court qui découvrait ses chaussettes blanches et des chaussures brunes classiques. Sous ses vêtements amples, il pouvait clairement voir une maigreur alarmante.
«Bien-sûr que je vous vois. Vous êtes là, assis sur ce banc ! Moi je subis la société, voyez-vous. Et les gens qui portent des jugements beaucoup trop facilement.» Andy haussa les épaules et mis les mains dans les poches de son gilet, lorgnant avec scepticisme la cigarette entre les doigts calleux et tremblants de l'inconnu instable mentalement.
«C'est ce monde qui nous rend fous, qui nous obliges à disparaître, à devenir des clowns. Personne ne m'avait jamais remarqué avant. Je détestais l'école ... Ma mère me disait toujours qu'il faut sourire et avoir le visage joyeux et que j'ai une mission, semer le rire et la joie. Depuis tout petit je voulais devenir humoriste et faire rire les gens.» Révéla à voix basse l'homme qui prit une profonde bouffée de sa cigarette.
«Tous les gens bien sont fous mais la folie ne les protège pas d'eux-mêmes. Ma mère à moi me dit toujours de ne pas faire de mal aux gens. Car chaque personne à une histoire. Des secrets douloureux qui les rendent différente aujourd'hui.» Andy sourit tristement à la mine rabougrie du personnage très nerveux. Ses jambes ne cessaient de faire des petits bonds, récurrents.
«J'ai déjà tué des gens ! C'était très plaisant, jouissant je dirais même. Tu devrais essayer. Ceux qui font le mal n'ont pas leur place ici ... Ils ignorent tout de la vérité, de la vraie douleur. Ils pensent tous que je suis mauvais et que je représente un risque pour les sains d'esprits. Parce que je suis différent.» Expliqua l'inconnu d'une voix évasée, plus pour lui-même que pour son interlocuteur.
«Moi je vous aimes bien, j'aime la différence. Je ne vous connais pas mais l'aura que vous dégagez n'est pas aussi mauvaise que vous le prétendez.» Rassura rapidement Andy, un pincement au cœur. Il voulait vraiment venir en aide à cet homme désemparé et vraisemblablement perdu.
Sa souffrance n'était pas des moindres en tout cas. Que lui était-il arrivé ? Il avait la tête d'une personne avec un tas de problèmes. Puis une idée lui vint soudainement à l'esprit.
«Savez-vous pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ?» Andy sourit malicieusement à son énigme irrésolue jusqu'ici. Qui sait, peut-être que cet homme allait enfin la résoudre ?
«J'en sais rien. Ils sont tous deux tout le temps ignorés et méprisés par le monde !» Grinça ce dernier en claquant sa main libre contre son genou osseux, les joues gonflées de fumée de cigarette.
Bon ben, il aura essayé ! Tant pis, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait connaître la solution. Ceci dit sa réponse n'était pas totalement fausse non plus.
«Tu es un drôle de p'tit pitchoune. Hey, voudrais-tu que je te raconte une bonne blague ?» Proposa l'étranger d'un large sourire malgré son expression constamment mélancolique. Ses yeux gris verts fatigués se posèrent sur l'enfant roux de l'autre côté du banc puis il haussa ses longs sourcils avec espièglerie.
Au lieu de lui répondre verbalement, Andy s'approcha jusqu'à se tenir devant lui pour finalement s'assoir à sa droite, à l'écoute de sa fameuse blague. Il regarda la cigarette dans la main de l'homme tandis qu'il recommença à glousser d'une manière folle alors qu'il sorti un carnet ancien de son blouson pour feuilleter nerveusement les pages chiffonner et gribouiller de toute part. Ses traits s'illuminèrent quand il posa ses yeux sur l'une de ses blagues favorites.
«Toc toc ? Qui est là ? C'est la police, Madame. Votre fils a été écrasé par un conducteur ivre il est mort !» S'esclaffa l'homme entre plusieurs ricanements.
Andy se mit également à rire. Plus du rire contagieux de l'inconnu que de sa blague douteuse toutefois il trouvait la situation extrêmement amusante. Peut-être que cet homme était malheureux mais il avait quelque chose de spécial en lui qui le démarquait de tous les autres êtres humains qu'il avait pu rencontrer jusqu'ici. Il détenait un réel don.
Cependant le rire du garçon se coupa brusquement au moment où il sentit les lèvres rugueuses de l'homme se poser sur son front. Ses yeux s'élargirent d'étonnement. Il venait de lui faire un smack sur la tête ?! Mais pour quelle raison ? D'un coup d'œil méfiant vers lui, il ne vit aucune lueur perverse dans son regard ni de l'embarras, c'était pour lui un geste tout à fait normal visiblement.
Soudainement l'homme qui continuait d'émettre de petits gloussements coinça sa cigarette entre ses lèvres pour pouvoir fouiller dans la poche de son pantalon et en sortir une corde de tissus multicolores. Cette corde s'allongeait, encore et encore jusqu'à en faire une bande infinie qu'il replia soigneusement dans ses deux mains. Il les positionna devant le visage étourdi d'Andy puis les ouvrit pour y dévoiler ...
Une simple culotte rouge.
«Woaaaah ! Qu'est-ce que c'est ! Vous êtes magicien en plus !» S'émerveilla le garçon, les sourcils disparaissant dans ses cheveux d'incrédulité. Où était passé tout le reste ?
Un grand sourire sincère tira les lèvres de l'inconnu puis il cligna de l'œil en positionnant la jolie culotte dans les mains jointes de l'enfant enthousiaste. Il se sentait ému que ce gamin ne l'ignore pas ni ne se moque de lui et de son handicap mental, allant jusqu'à aimer ses tours de magie. Pour une fois que quelqu'un le remarquait vraiment dans ce monde ... Le voyait pour ce qu'il était en réalité. Sans jugement.
Loin de l'étiquette de détraquer que lui avait collé sa charmante société.
«Ne dis pas à ta mère que je suis venue ici. Sinon, elle me renverrait là d'où je viens.» Dit mystérieusement l'homme après s'être levé et avoir écrasé le bout de sa cigarette sur le banc.
«Où allez-vous ? Revenez, on s'amusait bien ! Vous êtes gentil.» S'attrista aussitôt Andy d'une petite voix malheureuse, la lèvre inférieure ressortie dans une légère moue. Il caressa le tissu de cette curieuse culotte tandis que l'inconnu se mit une fois encore à rire hystériquement.
«Gentil !» Gloussa-t-il sans retenue, le poing contre sa bouche. Il grinça des dents, cherchant désespérément de l'air dans son hilarité maladive pendant qu'il s'éloignait d'un étrange pas de danse lent vers une rue au hasard de Derry.
Andy se demanda brièvement si cet homme n'était pas un fantôme ou quelque chose comme ça. Il agissait si bizarrement ... Comme s'il n'existait pas dans ce monde ou qu'il n'était pas censé être ici, un genre de visiteur. Et que voulait-il dire à propos de sa mère ? Quel rapport avec elle ? C'était vraiment déconcertant comme rencontre.
D'ailleurs son rire extravagant continuait de faire écho alors qu'il s'éloignait et disparaissait au loin.
Oui, étrange ...
A suivre ...
Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?
Pour l'easter egg, ceux qui l'ont trouvé, sachez que je suis vraiment fan de ce film qui pour moi est une pure réussite avec un jeu d'acteur vraiment brillantissime ! Top, très prenant et moderne, une combinaison parfaite pour un sujet assez sensible à traité que le réalisateur a su décrypté avec finesse.
En tout cas merci de tout cœur pour vos commentaires ! C'est un réel plaisir de vous avoir parmi les lecteurs de cette histoire loufoque.
/SECTION DEFIS\
Ne sois pas timide ! Balance ton défi ! Placement de mots, phrases, situations ... Ce que tu veux ! ;)
Défis Ça 9 Partie 2 :
ODemonKillO -> placement de cette phrase ; «don't touch my tralala !»
Nymphe-_-a -> Andy goûte de la viande et trouvera ça très bon sous le regard fier de son père.
MayLeen__ -> Expression ; «il y a une couille dans le pâté !» (XD)
Silver-Spooky -> Le retour de la culotte rouge !
Just-And-Only-Cassy -> Placer les mots ; «Pitchoune» qui signifie petit et «Fougasse» pour le pain gourmand.
A bientôt ! VP
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