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Ça🎈~8

Hello !

Juste pour vous dire que je vais essayer de régulariser ma cadence et de poster un chapitre par semaine. Peut-être plus si j'ai d'avantage de temps mais en ce moment ce n'est pas le top, voyez-vous ...

En tout cas je compense l'attente par un chapitre légèrement plus long que ses prédécesseurs ^^ en espérant que cela vous fasse plaisir ! Pensez aux votes et aux commentaires qui font toujours extrêmement plaisir et qui encourage beaucoup l'écrivaine à poursuivre dans cette direction ! Merci !

J'essaye de faire un peu de chaque point de vu, d'équilibrer les personnages au fil des chapitres mais ce n'est pas évident car j'aime la description alors un peu d'indulgence X'D Tout vient à point à qui sait attendre.

Bonne lecture !

Ça ♦ 8

Le nouveau travail d'Emily était relativement simple.

Il consistait à faire la mise en place de produits à la vitrine ainsi que dans les rayons, la gestion des stocks et la caisse de temps à autres. Rien de vraiment compliquer en soit. Veiller à la propreté du magasin et être présente pour les éventuelles questions des clients cherchant un produit en particulier.

Il y avait plus ou moins de monde qui venait à cette épicerie en plein centre-ville. Plus de la moitié de la clientèle était natif de Derry, rien de très surprenant, sauf la tranche d'âge. Il y avait une différence notable. Très peu de personnes étaient dans la tranche des quarante ans pour la simple et bonne raison que beaucoup n'avaient pas survécus à l'appétit vorace de l'entité Ça.

Emily esquissa un sourire tandis qu'elle ramassa la cagette de pommes rouges pour la mettre sur l'étalage à l'extérieur de l'épicerie. Elle portait un tablier beige par-dessus son vêtement de travail qui se composait d'une fine veste rouge, d'une jupe crayon noire et de baskets blanches. Le matériel synthétique utiliser pour faire la veste n'était pas très confortable, elle devait bien l'admettre. Toutefois elle était heureuse d'avoir repris une petite activité au sein même de Derry.

Aujourd'hui ils annonçaient de la pluie dans la soirée, mais il n'y avait pas un seul petit nuage à l'horizon. Emily loucha face au soleil radieux et le ciel bleu avant de reprendre sa tâche qui était de déposer les pommes à la vue des passants. Elle offrit un sourire à ceux qui voulaient bien lui rendre la politesse, chose de plus en plus rarissime à cette époque moderne, remarqua-t-elle avec une pointe de tristesse.

Le patron de cette épicerie locale avait une approche sympathique, à l'écoute de ses employés. Mais vous savez tous que le premier regard ne détermine jamais la personne, pas vrai ? Il suffisait de faire un tour dans son esprit pour dénicher son véritable visage qui ne différait pas réellement des autres hommes avec un peu de pouvoir. Lunatique et pervers, Emily ne pouvait pas lui en vouloir car il était déjà vieux et ne pensait pas en mal.

Mais bon, ce n'était pas par hasard qu'il l'avait embauché.

La jeune femme poussa un petit soupir alors qu'elle récupéra sa cagette dorénavant vide et qu'elle retourna à l'intérieur du magasin pour continuer son travail. Heureusement qu'elle ne travaillait que le matin et trois jours par semaine. Un petit vent soufflait les fanions et le parasoleil mais cela n'empêchait pas les gens de profiter de la journée magnifique.

Emily pensait énormément à Andy, constamment la boule au ventre. Allait-il bien ? Personne ne l'embêtait ? Etait-il avec Dean pendant la journée ? Mangeait-il correctement, à sa convenance ? Riait-il ? Etait-il heureux ? Rien qu'une toute petite partie de ses angoisses quotidiennes à propos de son fils adoré.

Peut-être devrait-elle quand même faire un tour dans son esprit ... Juste au cas où. Vérifier qu'il ne lui cachait rien et qu'il se sentait à l'aise ? Non. Elle ne pouvait définitivement pas faire ça. Ce serait une trahison morale mais aussi la rupture de leur confiance longuement acquise. Hors de question qu'elle utilise la télépathie sur son enfant, elle se devait de lui attribuer toute sa confiance.

Puis si quelque chose n'allait pas, il lui dirait sans aucune hésitation comme les autres fois.

D'un autre soupir inaudible, Emily lissa nerveusement son tablier avec ses deux mains. Généralement, Andy prenait environ quatre-vingt-dix pourcents de ses pensées mais aujourd'hui avec ce nouveau travail il occupait à présent l'intégralité de ses pensées. Rien d'inhabituel, au contraire. Elle s'inquiétait énormément pour lui et pour son bien-être car elle sentait que quelque chose flottait dans l'air.

Et cette drôle de sensation avait commencée dès l'instant où elle avait passé la porte de l'épicerie ce matin-là.

Intriguée, elle tenta d'ignorer le petit tiraillement constant dans sa poitrine pour s'intéresser aux étagères qui nécessitaient du rangement. Les bocaux étaient en désordres après qu'une vielle femme ait mis le bazar pour trouver une simple boîte d'haricots verts ... Elle leva les yeux au ciel puis prit une profonde inspiration avant de plaquer un sourire et de ranger, se balancer légèrement au son de la musique ambiante. Jusqu'à ce qu'elle ne sente quelque chose lui frôler les jambes.

Emily se retourna brusquement mais il n'y avait personne derrière elle, le rayon était vide. Les néons au-dessus de sa tête émettaient un son de grésillement agaçant. Pas un bruit venait pourfendre cette ambiance devenue soudainement très glauque, pas même les bipes de la caisse ni les voix des clients.

Juste la musique et les grésillements incessants.

Quelque chose ne tournait décidément pas rond dans cette histoire. Où était passé le monde ? Emily prit quelques pas hésitants dans le rayon tout en jetant des coups d'œil discrets aux étalages, sentant le regard pesant sur elle. Puis ses sourcils noirs se nouèrent lorsque les étagères tremblèrent légèrement et que leur contenu se mit à suinter sans explication hors des couvercles jusque sur le sol blanc immaculé.

Une odeur de pourriture attaqua sans pitié son odorat, l'obligeant ainsi à froncer le nez et à le couvrir avec sa main. Horrible ne décrirait même plus la situation désobligeante. Toute la nourriture avait une couleur verdâtre voire même noirâtre à cause de la décomposition spontanée et fulgurante. Ce liquide spongieux s'accrochait aux bocaux, boites et aliments rangés soigneusement, les néons se mettant à flasher dangereusement au-dessus de sa tête.

Elle avait l'impression d'avoir mis les pieds dans un vrai film d'horreur.

Tout à coup le visage d'Emily passa de terrifier à importuner en une fraction de seconde. Elle retira sa main de sa bouche puis croisa les bras sous sa poitrine, les sourcils levés, visualisant la scène apocalyptique d'un tout autre œil dorénavant.

«Tu crois que tu peux m'avoir à ce petit numéro ? N'oublie pas à qui tu as affaire.» S'exclama-t-elle d'un claquement de doigt qui fit tomber l'illusion comme si elle n'avait jamais existée. Un petit sourire glorieux étira ses lèvres alors que les rayons retrouvèrent à leur propreté d'origine et que les voix reprirent de plus belle.

«Musiqua !» Somma-t-elle ensuite en levant son bras au plafond d'un pas de danse.

She's the kind of girl you dream of
Dream of keeping hold of
You'd better forget it

La radio augmenta son volume d'un cran sur la chanson de Phil Collins, Easy Lover. Emily se laissa entraîner par le rythme tout en poursuivant son rangement d'une toute nouvelle légèreté.

Easy lover
She'll get a hold on you believe it
Like no other
Before you know it you'll be on your knees

Son patron passa un coup d'œil derrière la porte de son bureau pour voir ce qui se passait dans le magasin mais au lieu de réprimander sa nouvelle employée survoltée, il se contenta d'émettre un petit rire avant de reprendre ses facturations.

You're the one that wants to hold her
Hold her and control her
You'd better forget it
You'll never get it

Imitant les paroles sous son souffle, Emily récupéra le carton de céréales pour les placer sur l'étalage face à elle qui était presque vide. Avec un peu de musique entrainante dans les oreilles forcément que le travail avançait beaucoup plus vite et mieux.

For she'll say there's no other
Till she finds another
Better forget it
Oh you'll regret it

Elle ne faisait plus qu'un avec cette chanson, allant jusqu'à oublier le reste du monde. Comme toujours.

«Blablabla, she's an easy lover ! Wouuuuhouuuu !» Chanta Emily exprès avec des fausses notes.

Elle s'élança ensuite au-dessus d'une pile de cartons vides pour en attraper un autre et le déballer dans des gestes gracieux toujours synchronisés au tempo. Le plastique lui servait soit de micro soit de banderoles de danse pour accompagner ses mouvements. Dans les deux cas, elle s'amusait énormément avec cette nouvelle ambiance nettement plus confortable qu'avant.

Elle décala les boîtes de céréales sur le côté pour réaliser un joli facing mais faillit lâcher un petit cri de surprise quand elle posa les yeux sur quelque chose de troublant cacher derrière les boîtes. Pas quelque chose à proprement parlé mais plutôt une personne en décomposition. Un zombi ... Un cadavre qui lui souriait avec les quelques dents qui restaient accrochés à ses gencives noircies.

La créature grogna doucement puis pencha la tête sur le côté, les trous qui contenaient autrefois des yeux fixés au visage choqué de la femme platine. Emily déglutit difficilement tandis qu'elle se ressaisit et qu'elle sorti de sa stupeur pour sourire gentiment au cadavre recroqueviller dans l'étagère. L'odeur qu'il dégageait était épouvantable, mais le pire restait l'état déplorable de son corps.

Le mort tendit lentement son bras droit osseux vers elle ce qui l'entraîna à craquer atrocement au mouvement laborieux. Dans sa main pourrie, il tenait une jolie petite boîte rouge avec un beau ruban blanc soyeux autour qui se refermait dans un nœud papillon sur le dessus. Sur le couvercle brillait un élégant P en argent. Un présent pas comme les autres qui lui rappelait beaucoup de souvenirs.

«Merci.» Chuchota Emily en récupérant la boite dans ses mains, impatiente de découvrir le cadeau.

D'un coup d'œil par-dessus son épaule pour s'assurer que personne ne regardait, elle délia soigneusement le ruban puis ouvrit la boite qui contenait en réalité des paires de doigts sectionnés qui portaient tous, sans exception, des bagues de différentes couleurs. Mais pas que. Il y avait aussi des yeux, des touffes de cheveux, des dents en or ... Une panoplie de cadeaux originaux venant de la part de Ça.

Quelle charmante attention ... Rit intérieurement Emily.

«J'aime ce cadeau. Je le garderais précieusement, sois en rassurer.» Elle cligna de l'œil puis sourit adorablement au cadavre qui ronronna d'approbation.

Elle se redressa ensuite et glissa la boite dans la poche avant de son tablier, le cœur agréablement serré dans sa poitrine au cadeau que lui avait fait son clown chéri. Elle se souvint alors de la question de son fils la nuit dernière. Si elle avait toujours la boîte de doigts ... Coïncidence ? Elle ne le pensait pas.

Une petite rougeur s'empara de ses joues à cette constatation. Elle leva les yeux vers le zombi qui l'examinait avec attention dans la noirceur de l'étagère, imitant du mieux qu'il le pouvait un petit sourire avec sa mâchoire brisée. Elle avait vraiment hâte qu'Andy et Pennywise se rapprochent. D'une façon ou d'une autre, peu-importe du moment qu'ils s'entendent et qu'ils trouvent un moyen de coexister.

«Vous aimez la musique.»

La boite de céréale qu'Emily tenait dans ses mains vola au plafond au bond qu'elle fit suite à cette voix masculine derrière elle. Bon sang, comment la personne avait fait pour se glisser comme ça sur elle et lui faire peur ? Manifestement, la réflexion intense ne faisait pas du tout bon ménage sur elle et sur ses instincts primaires aujourd'hui.

«Excusez-moi, je ne voulais pas vous effrayer !» S'excusa l'inconnu dans son dos.

«Nom de Dieu ...» Souffla-t-elle en ramassant la boite qu'elle venait de faire tomber pour ensuite se dépêcher de la mettre sur l'étagère et cacher le cadavre à l'intérieur de cette dernière.

Emily calma son cœur pour faire face à son interlocuteur et nouveau collègue. Il s'agissait d'un homme, un bel homme, environ la quarantaine avec des cheveux blonds cendrés et des yeux bleus. Un charmant sourire ornait ses lèvres et lui donnait une expression chaleureuse. D'accord, il était très beau elle devait bien l'admettre cependant il lui avait fait peur.

«Vous êtes la nouvelle ? Emily, c'est ça ? Je suis Matthew. Matthew Robinson. Mais tu peux m'appeler Mat pour faire court. Je suis ton collègue.» Expliqua l'étranger qui n'en était plus vraiment un maintenant. Il haussa les épaules puis décroisa les bras de sa poitrine.

«Enchantée.» Emily sourit à Mat, secrètement éprise par son charme naturel.

Ils entamèrent une petite discussion autour de la musique pendant qu'ils rangèrent les étagères ensemble. Malgré leur facilité à engager une conversation, Emily restait sur ses gardes et ne répondaient qu'à certaines questions qu'elle ne jugeait pas trop personnelles. Après tout, elle ne le connaissait pas ! Et elle n'avait pas forcément envie de créer une nouvelle concurrence ridicule avec Ça.

Car de toute manière personne ne lui arrivait à la cheville.

«Est-ce que ça te dirait de prendre un café après le travail ? Attention, je ne te drague pas ! C'est purement professionnel et amical.» Demanda avec humour Matthew après une bonne heure de rangement.

«Désolée, je suis déjà prise.» Refusa rapidement Emily d'une lueur inquiète dans ses yeux noirs. Il risquait sa vie en l'approchant alors autant mettre les limites tout de suite avant qu'il ne soit en danger de mort.

«Moi aussi.» Répondit Mat en souriant puis il mit les mains dans les poches de son jean, penaud.

Emily plissa suspicieusement les yeux alors qu'elle entama un petit tour dans l'esprit de l'homme d'apparence sympathique. Effectivement, il n'y avait aucune trace de fourberie ni même de pensées obscènes à son égard. Rien que la sincérité et la vérité. Apparemment il était dépressif après une période traumatisante de sa vie et cherchait juste à avoir un peu de contact avec le monde extérieur.

Liés de nouvelles amitiés, se sentir mieux dans sa peau.

«Une autre fois peut-être.» Emily haussa dédaigneusement les épaules néanmoins elle sentit une touche de peine l'envahir lorsque le visage de Matthew tomba à son refus.

«Dommage ... Mais OK, je comprends pas de problème. Une autre fois alors !» Répéta l'homme d'un sourire timide qui exprimait sa déception.

Emily le suivit pensivement du regard alors qu'il lui tourna le dos pour rejoindre la caisse et ainsi remplacer sa collègue Stephany pour les deux dernières heures avant midi. Son expression abattue lui avait fait mal mais il était hors de question qu'elle risque une altercation avec celui qu'elle aimait tendrement.

Elle n'allait pas faire deux fois la même erreur, trop de risques. L'histoire tragique avec Barry lui avait amplement suffit à l'époque puis, Pennywise était le seul à être autoriser à la draguer. Cet homme Mat avait l'air gentil et attendrissant à la fois cependant elle sentait que quelque chose n'allait pas avec lui. Restait juste à savoir quoi.

«Je verrais bien ce que ça donne.» Finit-elle par se dire d'un soupir lassé. Elle toucha la boite dans la poche de son tablier puis sourit de soulagement, une preuve d'un amour irréfutable.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Emily avait une autre idée en tête avant de récupérer Andy à l'école. Après être passée à la maison pour prendre Chucky et le sac à dos qui lui servait de transport, elle se dirigea ensuite vers la bibliothèque au centre-ville.

Car elle avait un livre spécial à dénicher pour quelqu'un d'unique.

Son sourire devint radieux tandis qu'elle admirait la pierre rouge atypique du bâtiment face à elle derrière ses lunettes de soleil, les mains autour des lanières du sac où Chucky attendait patiemment d'être libéré. Elle patienta qu'un jeune couple passe devant elle pour franchir les quelques marches menant aux doubles portes en bois.

Il faisait assez sombre à l'intérieur. Et comme d'habitude, il n'y avait pas un chat. Les lumières des bureaux étaient tamisées et elle put donc remarquer qu'une vieille dame lisait un livre à l'un d'eux un peu en retrait. Mike était à son bureau avec un journal dans ses mains, les rides à son front plus visibles à cause de son expression constamment anxieuse. A l'ouverture des portes et au son des pas, il leva curieusement les yeux vers Emily.

«Salut Mike. Je viens vite récupérer un livre, je n'en ai pas pour longtemps.» Rassura-t-elle en prenant des pas sur le côté pour rejoindre les étagères qui l'intéressait.

«Attends Emily ! Attends une minute ! Faut que tu vois ça !» S'excita Mike qui bondit de son fauteuil avec son journal dans les mains. Il maudit tranquillement sous son souffle quand ses pieds se prirent dans le coin du meuble.

«Je n'ai vraiment pas le temps là. Ça ne peut pas attendre ?» Demanda Emily en se mordant la lèvre inférieure, sachant d'ores et déjà sur quoi portait le sujet des angoisses de l'homme. Sans surprise il l'ignora, alors elle soupira d'agacement puis croisa les bras pendant qu'il ouvrait frénétiquement son journal.

«Tu as vu ce qui s'est passé ?! Déjà deux morts Emily. Deux morts ! Ça ne peut pas continuer comme ça et tu le sais. Il est revenu.» Grommela Mike à quelques centimètres du visage de la femme pour qu'elle seule l'entende.

«Je ne vois pas de quoi tu parles.» Déglutit Emily.

«Oh que si, tu le sais très bien. On ne peut pas le laisser faire cette-fois. Hier soir ce monstre a eu une petite fille.» Mike ouvrit la bonne page de son journal qui parlait d'une enfant du nom d'Elise puis le colla brusquement à son visage incertain.

Le portrait en noir et blanc de la fillette lui souriait sciemment, ses yeux fixant l'objectif de la caméra sans se douter qu'un jour elle apparaîtrait dans le journal local rubrique disparition. Apparemment elle était en train de jouer devant sa maison quand ses parents remarquèrent qu'elle avait disparue, sans laisser de trace. Inutile de dire qu'elle avait été tuée.

«Qui te dis que c'est lui et pas un psychopathe bien humain ?» S'irrita Emily en sifflant entre ses dents, les yeux plissés à la photo qui lui faisait froid dans le dos.

Mike haussa les sourcils à cette réponse puis referma le journal pour le mettre furieusement sous son aisselle, excédé mais surtout inquiet pour l'avenir des habitants de Derry. Plus particulièrement les enfants innocents.

«Le premier meurtre date de quatre jours en arrière. La police à retrouver des petits morceaux de son cadavre, éparpillé un peu partout au bord de la rivière.» Il marqua un temps de pause pour considérer la réaction d'Emily. Elle attendait, stoïque, alors il reprit ; «et cette fillette sera sans doute retrouver dans les même conditions ignobles.»

«Tu ne sais pas ce que tu dis Mike ...» Soupira Emily en se décalant mal à l'aise d'une jambe à l'autre.

«Je ne suis pas fou ! Il faut absolument que tu m'aides. Ça doit être tué et j'ai un moyen de le faire.» Chuchota Mike après avoir agrippé le bras de la jeune femme nerveuse pour qu'elle se penche d'avantage vers lui.

«Ecoute, tu dois être très fatigué, tu délires. Je le vois bien ! Tu as de gros cernes sous tes yeux. C'est vrai ça ! Tu devrais peut-être même prendre des vacances mais commence par te prendre une aspirine, d'accord ? Je t'assure que ça aide.» Conseilla vivement Emily d'une grimace faussement convaincue en mettant ses mains sur les épaules de Mike.

«Tu ne comprends rien Emily ! Ou c'est peut-être parce que t'as fricoté avec ce clown démoniaque que tu ne veux pas voir la vérité en face ?!» Vociféra-t-il en retirant rapidement ses mains de lui, enragé.

«Désolée, j'ai du travail.» Cracha cette dernière, interloquée.

Ce n'était pas très plaisant d'entendre ce genre de propos haineux et elle avait la nette impression qu'il parlait surtout de leur progéniture. Andy n'avait rien fait de mal pour l'instant. Elle lui offrit un dernier regard noir avant de se détourner pour prendre le chemin dans l'allée D sauf qu'un petit couinement indigné venant de la part de Mike la stoppa net dans ses pas.

«Oh bordel. Encore ce maudit jouet ...» S'exténua ce dernier après avoir posé ses gros yeux sur la poupée dans le dos d'Emily.

«Tu veux jouer avec moi ? Je peux être ton ami !» Répondit-elle joyeusement d'un large sourire exagéré sur son visage de plastique.

«Non, je ne veux pas jouer avec toi ! J'ai vu de quoi tu étais capable, sale vermicelle !» Grogna Mike en pointant son index à la poupée qui faisait semblant d'être ... Normale ? Le petit imposteur.

«Sens mon doigt.» Proposa-t-elle ensuite en levant son propre mini doigt au visage de l'homme chocolat.

«Ça ne va pas, nan ?! Certainement pas ! Range-moi ça tout de suite ! Je ne veux pas savoir où tu l'as fourré, ton doigt dégueux.» S'indigna aussitôt Mike après avoir frappé le doigt de Chucky qui suite à cela se mit à glousser.

«Une aspirine avec un grand verre d'eau, OK ?» Répéta Emily d'une petite tape amicale sur son l'épaule, le prenant pour un demeuré mental. Elle lui haussa les sourcils puis reparti à ses occupations.

«J'ai déjà appelé les autres Emily ! Ils sont déjà au courant. Ce n'est plus qu'une question de temps.» Cria Mike sans faire attention au silence de la bibliothèque. Il serra la mâchoire lorsque la poupée lui offrit un doigt d'honneur en réponse et que ses yeux brillèrent en rouge.

«Qu'est-ce que c'est que ce machin encore ...» Se questionna-t-il, dubitatif et incroyablement effrayé.

Emily esquissa un sourire aux mots en sourdine de Mike tandis qu'elle pénétrait dans l'allée à la recherche de son livre. Elle passa en revue toutes les couvertures, chuchotant sous son souffle les titres des livres, l'impression d'avoir une pierre à la place de l'estomac. Elle commençait sérieusement à être inquiète pour Ça car si ce que Mike disait était vrai, alors il courait encore une fois un grand danger.

«T'inquiète pas, ces gros nazes pourront rien lui faire. Ce n'est qu'une bande de fragiles.» Rassura Chucky dans son dos comme s'il venait de lire dans ses pensées.

«Je ne sais pas. J'ai l'impression qu'il sait quelque chose que j'ignore.» Chuchota-t-elle en retour.

«Fouille dans sa tête ? De toute façon elle est vide. D'ailleurs la seule chose qui pourrait le tuer à part toi c'est cette émission à la noix qui passe tous les dimanches soirs. La connerie humaine, voilà ce qui fait peur.» Répondit la poupée d'une mine assombrie.

«Sur ce point-là, je suis entièrement d'accord avec toi.» Accorda la jeune femme amusée par les commentaires ridicules de Chucky. Il ne manquait jamais une occasion !

«Je veux adopter un scorpion.» Annonça-t-il sans pression après quelques instants dans le silence.

«Quoi ?! Quel rapport ? Et puis tu ne pouvais pas attendre à la maison pour me dire ça ?» Ricana allègrement Emily, très confuse par la déclaration de la poupée et de sa soudaine envie.

Un scorpion ? Voyez-vous ça ...

Finalement elle mit le doigt sur ce qu'elle était venue chercher dans la bibliothèque. Très satisfaite de sa trouvaille en or, elle se dépêcha de prendre le livre et de rejoindre Mike au bureau pour faire l'emprunt du livre. Ce dernier, encore exaspéré par leur conversation à sens unique, s'arrêta de respirer lorsqu'il lut le titre douteux du livre dans les mains de la femme. Encore une fois son front se sillonna alors qu'il leva son regard interrogatoire vers elle.

«Vraiment ? C'est pour qui ?» Interrogea-t-il en glissant des lunettes carrées sur son nez.

«Qu'est-ce que ça peut te faire ?» S'étonna Emily mais le regard sévère de Mike la poussa à s'expliquer un peu plus en détail, à moitié vrai à moitié mensonge ; «c'est pour le père d'Andy. Il va venir ici dans deux ou trois semaines, dès que son travail lui permettra.»

Mike la toisa longuement tandis qu'il essayait de déterminer si elle disait la vérité ou non. Evidemment que ça ne le regardait pas, toutefois il se devait de trouver absolument toutes les informations concernant l'entité machiavélique de Derry. Pour pouvoir le vaincre une bonne fois pour toute. Il lui rendit son livre mais ne commenta pas sa réponse ambiguë. Bien-sûr qu'elle mentait.

«A plus Mike !» Salua joyeusement Emily d'un signe de la main avant de récupérer le livre et de tracer son chemin.

Mike frissonna involontairement au regard fixe de la poupée qui continuait de lui sourire vilement dans le dos de la jeune femme. Il pensait en faire des cauchemars ... C'était atroce. Presque aussi terrifiant que le clown en lui-même.

Les lourdes portes claquèrent dans son sillage, plongeant la bibliothèque dans le silence dans lequel elle était avant la venue de cette curieuse et séduisante créature qui se faisait appeler Emily.

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«Tu es sûre qu'il est là ?» Questionna Chucky.

«Il est toujours là.» Sourit Emily en s'accroupissant devant l'égout au coin de la rue Jackson.

Elle jeta un dernier regard au livre qu'elle tenait précieusement dans ses mains puis, d'un petit reniflement cocasse, elle le déposa à l'entrée de la bouche d'égout. Il n'y avait pas un bruit à l'intérieur. Pas un souffle ni même un rire d'enfant sinistre. Juste le son de l'eau qui coule quelque part dans les profondeurs obscures.

Néanmoins elle pouvait sentir la présence de la créature qui se faisait appeler Pennywise dans les alentours. Cela l'encouragea donc à faire la chose suivante. D'un regard discret par-dessus son épaule, elle se pencha sur ses genoux pour être à la hauteur de la bouche d'égout et regarder à l'intérieur plongé dans la noirceur totale.

«Ça t'aideras beaucoup, tu verras. Je t'aime ...» Emily avala puis écarquilla doucement les yeux aux quelques mots qu'elle venait de prononcer à voix haute. C'était sorti tout seul, elle n'y avait même pas vraiment réfléchie !

«Beurk.» Grogna Chucky dans son dos, écœuré par sa démonstration d'amour pour un clown tueur assoiffé de sang. Sauf que la femme pensive n'y prêta pas attention.

Un sourire resplendissant étira ses lèvres à la rougeur qui serpenta jusque sur ses joues et au battement de son cœur qui prirent inexplicablement de la vitesse. Oui, elle l'avait dit. Sans honte ni retenue, c'était sorti tout naturellement et elle ne le regrettait absolument pas. Des mots qu'elle avait une seule fois partagés lors d'une chaleureuse étreinte après une nuit inoubliable.

«Bon, allons chercher Andy.» Dit-elle après plusieurs longues secondes à contempler l'égout vide.

Elle se releva puis emprunta la rue en face pour se diriger vers l'école avec Chucky, abandonnant le livre sur l'asphalte à la vue de tous. Pas d'inquiétude, il ne restera pas là indéfiniment. Justement il ne se passa que quelques minutes de plus avant qu'un long bras pâle ne sorte de la noirceur pour récupérer le présent de la femelle et l'engloutir dans l'égout.

L'entité cachée à l'intérieur de ce dernier observa Emily dans le silence avant de baisser ses yeux or sur ledit petit livre qui lui paraissait familier à cause de la couverture noire et jaune. Il fronça ses sourcils invisibles courbés, un peu perplexe à cause du titre. Il frotta lentement son pouce gantée sur les grandes lettres blanches et lu à voix haute l'étrange cadeau en échange de la nouvelle boite de doigts.

«Comment devenir un bon père pour les nuls.» Récita-t-il dans un murmure taquin, sa confusion d'autant plus forte à l'étrangeté de la phrase qui sonnait absurde sur sa langue.

«Tu crois que je ne suis pas un assez bon père ? Hum ? Je pourrais aussi être une mère. Les deux à la fois, rien du tout, ou pire ... Le clown n'a pas besoin de conseils débiles pour veiller sur sa progéniture. Pfah ! Ridicule ! Délicieuse petite ingrate ...» Rechigna avec frustration Pennywise d'une grosse secousse de son corps pour faire retentir ses clochettes. Il dévisagea longuement le livre tenu dans ses mains soyeuses puis le fit disparaître dans les airs pour pouvoir le lire plus tard.

Ne savait-on jamais ...

Forcément qu'il allait faire un tout petit effort pour Emily ... De toute façon il n'avait pas le choix et de plus, s'il la satisfaisait, il aura peut-être droit à une deuxième fusion ? Rien qu'à l'idée il frissonna d'anticipation et d'excitation, un grand rire macabre s'échappant de sa gorge tandis qu'il sautillait sur place. Oh que oui il allait lire ce foutu livre et tenter une approche avec sa précieuse progéniture pour pouvoir espérer un retour positif de son compagnon. Donnant donnant.

Ça allait être facile comme déchiqueter une proie !

Pennywise continua de rire tel un sadique alors qu'il plongea à l'intérieur des nombreux tuyaux à la recherche du corps de son repas à peine entamé, une horrible crampe à l'estomac. Qu'il avait faim ! Il n'arrivait même plus à se souvenir de son dernier repas datant de quatre jours à peine ... D'ailleurs cette gamine ne lui suffira pas éternellement, il allait bientôt devoir recommencer à chasser et il avait déjà une petite idée derrière la tête pour son futur jouet.

«Stupides gosses !» Ricana-t-il comme un fou en plongeant ses dents pointues dans la chair encore tendre du cadavre d'Elise, le sang giclant sur son costume gris et sur les murs.

Mais encore une fois, ses pensées étaient exclusivement focaliser sur Emily et sur son prochain plan d'action, plus heureux que jamais. Et ça lui faisait le plus grand bien de ressentir d'autres émotions autre que la haine et la colère.

Du côté d'Emily et de Chucky ils venaient tout juste d'arriver devant l'école pile à l'instant où la sonnerie générale retentit dans le bâtiment, libérant ainsi les élèves et les enseignants de leur longue et ennuyeuse journée. Un peu essoufflée d'avoir couru la distance en si peu de temps, elle se positionna juste à côté du muret où d'autres parents attendaient leurs enfants.

Jusqu'à ce que son regard évasif ne tombe sur une tête blonde familière parmi la petite foule d'adultes. Surprise de voir son nouveau collègue Matthew devant l'école, elle fronça les sourcils puis s'approcha de lui pour venir se mettre à sa droite, attendant qu'il ne remarque enfin sa présence pour parler.

«Décidément, le destin nous joue des tours à ce que je vois.» Dit-elle d'un haussement de sourcils amusé.

«Je t'aurais raconté ma vie autour d'une tasse de café mais comme tu ne voulais pas ...» Plaisanta-t-il d'une légère moue, croisant ses bras sur sa large poitrine pendant qu'il scrutait les enfants bavards à la recherche du sien.

Emily se mit à rire mais claqua brusquement la mâchoire lorsqu'elle vit Andy au loin, seul à l'écart des autres. Il venait de faire un grand détour sur le gazon pour éviter la bande de garçon qu'elle avait déjà reconnu comme étant des petits harceleurs. Pourvu que sa dernière menace ait fonctionnée avec cette petite crapule blonde en surpoids ... Et qu'elle ne soit pas obliger de faire quelque chose de regrettable.

Méfiante, elle plissa méchamment les yeux puis récupéra le sac avec Chucky dedans pour le mettre au sol et accueillir son fils avec un grand sourire dès l'instant où il se présenta à elle. L'air soulagé de la voir, Andy se blottit rapidement contre sa mère pour lui offrir une étreinte digne de ce nom, son meilleur ami lui serrant gentiment les jambes pour imiter son action.

«C'est le tient ? Salut petit bonhomme. Il est adorable !» Complimenta Mat à sa gauche d'un petit rire en se penchant sur ses genoux pour voir le visage du garçon aux cheveux roux foncés.

«Oui c'est mon fils. Andy, je te présente Matthew. C'est mon nouveau collègue.» Présenta poliment Emily en désignant l'homme grand à son garçon qui refusait de la lâcher et de le regarder dans les yeux.

«Andy ?» Appela-t-elle en secouant son épaule, inquiète par le manque de réaction.

«Oui. Je sais qui vous êtes.» Grommela sombrement Andy en acceptant de lever son regard vide vers le fameux Matthew.

L'homme fût prit de court par le regard glacial du jeune garçon et de la haine qui s'y reflétait. Il émit un autre rire perplexe puis fixa Emily pour avoir une réponse mais la jeune femme était trop occupée à examiner son fils mystérieux. Ce qui l'interpela tout de suite fût l'expression platonique de cette dernière. Au lieu de le réprimander pour son manque cruel de politesse, elle se contenta de le regarder fixement dans les yeux, cherchant à communiquer par le regard.

«Papa !»

Les trois tournèrent la tête en direction du cri.

Le visage d'Emily blêmit considérablement. Par pur reflexe, elle positionna Andy derrière son dos avec Chucky alors que le garçon du nom d'Adrian se ruait littéralement dans leur direction à bras grands ouverts. Malheureusement et sans surprise il se prit les pieds dans ses lacets et fonça la tête la première dans la poitrine généreuse de la femme aux cheveux platines.

Sa face de rat s'enfonça dans le tissu moelleux de son débardeur blanc, libérant un petit cri de panique durant le processus. Tout se passait au ralenti. Les mains levées, Emily ne pouvait ni bouger ni crier cependant sa bouche était figée dans l'incrédulité totale et aussi le dégout tandis qu'elle baissa les yeux sur le garçon qui mettait beaucoup de temps à sortir de là ...

«Wow ! C'est vraiment super confortable les nichons ! Je veux les même !» S'exclama joyeusement Adrian d'une voix étouffée en plotant la poitrine d'Emily avec ses deux mains au plus grand scandale de la propriétaire mais aussi de tout l'entourage.

«Ouais les nichons !» Répéta bêtement la poupée aux cheveux oranges.

«Adrian ! Arrête ça immédiatement, tu m'entends ?! Excuse-toi tout de suite ! Veuillez excuser mon fils, il n'est pas comme ça d'habitude !» Balbutia nerveusement Matthew rouge comme une tomate de honte alors qu'il tirait son fils vers lui.

AH !

«Ah !» S'exténua Emily, le front sillonné et la bouche grande ouverte.

C'était donc son fils ce truc ?! Matthew était le père de cet Adrian prétentieux, vulgaire et intimidateur ? Voilà pourquoi elle se sentait étrange ce matin, c'était à cause de l'aura dégoutante de ce gars ! Dieu du ciel, en voilà un scoop en or. Tout à coup un sourire mauvais envahi ses traits de visage pendant qu'elle dévisageait audacieusement son collègue embarrasser par le comportement désastreux de son avorton.

Si les regards pouvaient tuer, il serait déjà dix mètre sous le sol.

Attends un peu, tu vas voir ! Maugréât-elle intérieurement en roulant plusieurs fois sa langue dans sa bouche, furieuse.

Contre sa hanche Andy resserra résolument sa prise sur son pantalon, demeurant silencieux et très tranquille, désireux de quitter les lieux. Emily faisait dorénavant le rapprochement avec son comportement douteux et ce garçon grossier. Les signes ne trompaient plus. Pas besoin de faire un tour dans son esprit pour comprendre qu'Andy avait peur d'Adrian et de Matthew et qu'il voulait les éviter à tout prix.

Elle allait finir par commettre un meurtre si Chucky ou Pennywise ne s'en chargeaient pas avant.

«Ton fils est une racaille. Vient Andy, on y va.» Grogna Emily entre ses dents en attrapant la capuche de son fils pour le tirer avec elle tout en fusillant Mat et son fils du regard, manquant de peu de trébucher sur une vielle dame et son caniche hideux.

«Attends Emily ! Je suis vraiment désolé ! Adrian est très gentil normalement, je t'assure !» Désespéra Mat en claquant l'arrière de la tête de son fils lorsque ce dernier tira la langue à Andy.

Au lieu de répondre, la femme à plusieurs mètres plus loin qui continuait de marcher à reculons pointa deux doigts devant ses yeux avant de les tourner dans sa direction, le prévenant qu'elle avait un œil sur lui maintenant. Elle plaqua Andy contre elle d'une manière protectrice car elle était sur le point de faire une crise de nerf devant tout le monde.

Personne, non personne ne touchait à son fils chéri !

Andy essaya de dire quelque chose mais la voix exaspérée de sa mère l'en empêcha alors qu'elle commença à maudire sous son souffle, la fureur à fleur de peau. Il récupéra hâtivement Chucky contre sa poitrine car à chaque fois il était à deux doigts de se faire renverser par les pas effrénés de sa mère qui rejoignait le trottoir. Elle allait encore shooter dans son meilleur ami comme le caniche de tout à l'heure ...

«Non mais quel toupet celui-là ! Mon fils n'est pas comme ça d'habitude nanana ... Arg il m'énerve ! Un de ces jours je vais le bouffer et il va moins rigoler avec sa tête de kinder !» Se moqua avec irritation Emily.

Bon ben, il allait se taire. De toute manière ce n'était pas la peine de discuter avec elle quand elle était dans ces états-là étant donné qu'elle pouvait facilement exploser une durite. Elle était très gentille mais il ne fallait pas non plus la chatouiller. De toute sa vie, il avait dû faire face à une seule grosse colère et très franchement il n'avait pas envie de la revivre de sitôt.

Andy leva les yeux au ciel puis se mit à sourire doucement alors qu'il glissa sa main dans la sienne plus ferme, chérissant sa petite maman surprotectrice et son courage sans limite. Au moins elle en avait contrairement à lui ... Il devrait vraiment prendre exemple sur elle.

Déterminé à devenir plus fort grâce à cet exemple, Andy sautilla sur les pavées en essayant d'adopter la démarche folle de sa mère qui ne faisait même plus attention à sa vitesse. Si jamais là il trébuchait ne serait-ce que par malheur ... Elle serait encore capable de le traîner sur le sol avec Chucky à ses pieds !

L'image étant très comique dans son esprit, le garçon timide se mit soudainement à rire à pleins poumons ce qui eut pour effet d'alléger l'atmosphère et d'apaiser la colère excessive d'Emily. Oui, son rire était un véritable remède contre l'aigreur. C'était un don particulier que lui avait attribué sa mère aimante.

Le front de la jeune femme en question se lissa, ses rides disparurent alors que la douce mélodie de la joie remplie ses oreilles jusqu'à ce qu'elle ne se mette à rire de bon cœur avec lui. Rapidement rejoint par Chucky qui lui ne comprenait même pas pourquoi ils riaient d'abord.

Et de l'autre côté du pâté de maison qu'ils venaient de franchir à toute allure pour s'éloigner du monde et des commérages, une entité pestait de jalousie dans les égouts après avoir été témoin de la scène inadmissible. Pennywise avait tout vu, la rage bouillonnante au creux de son ventre et menaçante d'exploser à tout instant.

Sa femelle ... Son territoire ... Sa progéniture ... Oh le petit fils de sa mère !

Que Maturin vienne en aide à ces maudits humains car il n'allait nullement être clément avec eux. En somme comme toujours en fait.

ARGHHHHHHHHHHHHHH !

Les gens encore regroupés devant l'école se retournèrent brutalement lorsqu'ils entendirent un animal rugir atrocement derrière eux, effrayés par le bruit qui ressemblait à un hurlement de douleur. Peut-être un chien qui venait de se faire écraser ? Ou alors quelqu'un qui venait de se coincer quelque chose ? Genre une boule ?

Un silence envahi la ville suite à ce cri terrifiant qui avait résonné à des kilomètres à la ronde mais après quelques instants de plus, les habitants reprirent leurs conversations comme si de rien était, imperturbables ou très cons. Les deux peut-être.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Andy ne pouvait décrocher son regard de son réveil qui affichait les minuits vingt et une. Bientôt vingt-deux.

Il écoutait attentivement le bruit de la pluie dehors qui frappait les carreaux de sa fenêtre. Le vent qui soufflait faisait grincer les branches de l'arbre contre la vitre, le tonnerre résonnant au loin annonçant une nuit bien agité. C'était reposant comme bruit. Irrégulier et ensorcelant, les forces de la nature se déchainaient sur la ville et les éléments sans aucune pitié.

Le garçon dans son lit laissa sortir un soupir inaudible de sa bouche lorsque la fameuse minute passa enfin pour afficher les minuits vingt-deux. Déjà deux heures qu'il regardait fixement son réveil et le mur où se reflétaient les ombres de la tempête, créant des formes étranges et des créatures imaginaires. Il n'en avait pas peur toutefois son esprit étant très imaginatif il lui arrivait d'inventer des histoires avec ce qu'il voyait.

Sa respiration se bloqua au moment où les poils sur ses bras se dressèrent, inexplicablement. Après le flash lumineux de l'orage, il baissa pensivement les yeux vers la porte de sa chambre toujours fermée puis ensuite sur Chucky qui rechargeait tranquillement sur son socle près de la commode, ses yeux éteint signalant qu'il était hors d'usage. Il n'aimait pas trop quand son meilleur ami n'était pas auprès de lui mais de temps à autre, la poupée avait besoin de recharger ses batteries.

Andy sourit tristement à Chucky alors qu'il resserra ses couvertures bleues douillettes autour de son petit corps frissonnant par le froid soudain qui avait envahie la chambre. La fenêtre était pourtant fermée. Cependant un courant d'air glissait sur son visage pâle avant qu'il ne s'évapore mystérieusement, le laissant plus attentif aux bruits environnants.

Malgré le grondement du tonnerre et les éclaboussures des gouttes d'eau sur la fenêtre, Andy pouvait entendre le tic-tac régulier de la grande pendule de sa mère dans le salon à l'étage ici-bas. Pour une raison inconnue, cette dernière l'effrayait bien plus que l'orage. Peut-être parce que l'aiguille s'arrêtait tous les soirs sur les trois heures du matin ?

Sa gorge se serra atrocement et le sang se glaça dans ses veines lorsqu'il vit une ombre mouvante sur le mur face à lui. Cela ne venait pas de l'extérieur, il arrivait à faire la différence entre les branches et quelque chose de vivant. Tranquillement ses yeux s'élargirent tandis qu'il suivait du regard l'ombre qui portait comme de longues pattes descendre vers le sol puis disparaître du cadre illuminé de sa fenêtre.

Il se passa plusieurs interminables secondes dans l'angoisse avant qu'il ne sente du poids s'affaisser progressivement au niveau de ses jambes, au-dessus des couvertures. Andy compta jusqu'à cinq dans sa tête avant de prendre son courage à deux mains et de se redresser pour voir ce qui venait d'envahir son espace personnel au beau milieu de la nuit.

«Oh !» S'exclama-t-il, abasourdi par sa découverte.

C'était une créature velue de la taille d'un oreiller qui venait de s'installer sur son lit, ses huit pattes étendues sur la couverture comme si elle prenait ses aises. L'araignée géante était noire ou brune mais avec le peu de luminosité et les flashs occasionnels de l'orage, Andy ne pouvait pas le déterminer avec certitude. Un grand sourire s'illustra alors sur ses lèvres, émerveillé par elle.

«Tu es trop belle, toi ! Mais d'où tu viens ? Comment es-tu entrée ici ?» Questionna le garçon perplexe en s'autorisant un coup d'œil horizontale pour trouver une ouverture suffisamment grande pour une araignée de cette taille.

Mais ses yeux s'arrêtèrent aussitôt dans le coin gauche de sa pièce.

Il y faisait anormalement sombre, tellement sombre que même la lumière naturelle et celle des éclairs n'arrivaient pas à l'éclairer. C'était comme si le coin de sa chambre avait été imprégnée par une espèce de masse noirâtre moléculaire empêchant toute luminosité de passée en travers. Mais ce n'était pas le pire. Quelque chose était tapi là-dedans, en train de le regarder fixement en travers cette noirceur oppressante.

Deux points brillants plus précisément.

Dès qu'Andy établit un contact visuel avec eux, il se sentit subitement très bizarre. Une pression derrière sa nuque et des picotements sur sa peau alors que son cœur faisait une embardée dans sa poitrine face à cette chose qui le fixait sans ciller. Néanmoins il ne ressentit jamais de peur, juste de la curiosité et une touche d'incrédulité.

Car cette présence dans sa chambre n'était pas du tout menaçante. Au contraire ! Elle était apparue en même temps que l'araignée sur son lit et il avait déjà une petite idée de qui cela pouvait bien s'agir. Essayant de ne pas s'emballer de joie à cette visite nocturne, Andy prit une profonde inspiration puis baissa les yeux sur la créature adorée qui ne bougeait pas d'un poil de ses genoux.

Il adorait les araignées ! Comment savait-il ? Cela voulait dire qu'il avait déjà fait un tour dans son esprit ? Pour savoir ce qu'il aimait ? Andy se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas crier de surexcitation et ne pas être tenter de courir vers l'ombre intimidante dans le coin de sa pièce qui continuait de le regarder dans le plus grand des silences. Les deux points brillants étaient minuscules et seraient décrits comme terrifiants par quelqu'un de normal, mais Andy était loin d'être normal.

«J'aime beaucoup ces créatures. Elles sont silencieuses, prédatrices, tellement douces et solitaires ... Personne ne les aimes parce qu'elles font peurs à cause de leurs corps et de leurs pattes. Un peu comme moi en fait.» Parla calmement le garçon dans son lit en levant sa main gauche pour caresser affectueusement le gros thorax de l'araignée satiné.

«Je ne dors jamais vraiment la nuit. Maman ne le sais pas, enfin je crois, mais je reste plusieurs heures dans le noir à attendre le sommeil. Je ne suis pas fatigué. Il m'arrive de faire des rêves et des cauchemars, mais c'est très rare. J'en fais à nouveau depuis que je suis ici. Toi aussi, tu fais des cauchemars ?» Andy leva curieusement les yeux de son nouveau compagnon pour regarder l'ombre dans le coin.

Encore une fois, pas de réponse. Mais cela ne le découragea pas pour autant.

«J'aimerais beaucoup apprendre à te connaître. Je sais que toutes ces anomalies, ces pouvoirs, viennent de toi. Ça voudrais dire que nous sommes pareils, pas vrai ?» Demanda-t-il avec un brin d'espoir dans sa voix.

Les deux points brillants semblables à des yeux s'estompèrent brièvement avant de revenir à leur état normal.

«Je sais me faire tout petit et discret. Promis ! Je suis un bon élève. Je veux devenir plus fort et brave ! Au lieu du Andy maigrichon et froussard que je suis ...» Murmura-t-il ensuite pitoyablement en baissant les yeux sur l'araignée qu'il continuait de caresser tendrement.

La créature en question asticotait ses grandes mandibules alors qu'elle savourait les douces caresses sur son thorax, ses multiples petits yeux noirs luisants aux flashs de l'orage qui baignaient de temps à autre la chambre.

«J'aimerais que les gens aient une raison de me craindre pour une fois. Que les rôles soient inversés.» Andy plissa les yeux puis serra la mâchoire avant de poursuivre dans ce même timbre sinistre.

«Mais je ne suis pas un monstre. Maman me le répète sans arrêt car elle pense que je suis quelqu'un de bien. Mais est-ce que les gens biens ont ce genre de pensées ? Je ne crois pas et c'est ce qui m'effraie le plus chez moi. Je veux savoir ce que je suis et qui je suis en réalité.» Se confessa-t-il mais il ne put finir sa phrase à cause d'un gros craquement qui retentit dans la pièce.

L'instant d'après, la présence démoniaque au coin de la chambre se volatilisa et la pression redescendit à nouveau, libérant l'enfant de son emprise naturellement néfaste. Il cligna des yeux, plusieurs fois, alors qu'il revenait lentement à lui. Que venait-il de se produire ? C'était comme un rêve ! Une enveloppe glaciale qui lui permettait de s'ouvrir au monde extérieur et de dire ses pensées les plus sombres sans crainte ni peur.

Andy fût déçu de constater que l'araignée avait disparue avec son père.

Après tout, ce n'était qu'une illusion non ? Pennywise avait joué avec son esprit pour qu'il s'ouvre à lui mais il suffisait de demander, il n'avait pas besoin d'user de ses pouvoirs télépathiques pour ça ! Andy était très enclin à discuter avec son créateur sans avoir à passer par toutes ces mascarades inutiles.

En tout cas il était d'une puissance incomparable s'il arrivait à jouer avec les émotions des gens d'une simple présence et d'un simple regard. Etait-ce lui qui jouait également avec la météo ?

Plus il y réfléchissait et plus il était en admiration, impatient de découvrir ses autres secrets.

D'un sourire ridicule, le garçon roux secoua la tête puis récupéra sa précieuse peluche clown qu'il serra amoureusement contre sa poitrine, des pensées positives pleins la tête et l'espoir d'avoir un vrai contact avec son père très prochainement. Patience ! Cette fois-ci, il s'endormi sans aucune difficulté.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

«Allô, Bill ? J'essaie de vous joindre depuis presque une semaine ! Ça à recommencer, je te l'avais dit. Les autres arrivent bientôt à Derry. Il faut qu'on l'arrête maintenant, nous n'aurons plus d'autres chances. Ça est revenu.» Mike fixait pensivement l'extérieur pluvieux devant sa fenêtre ronde au dernier étage tandis que la voix à l'autre bout du fils se faisait silencieuse.

L'orage gronda et illumina le ciel nocturne de la ville plongée dans les ténèbres et la brume. Dans ses mains, les journaux indiquant que deux corps mutilés avaient été retrouvés près de la rivière. Il y eu une profonde inspiration dans le téléphone.

«Je serais-là dans peu de temps.»

Mike expira bruyamment par le nez alors que le soulagement le balaya de plein fouet.

A suivre ...

Tadam ! Les choses vont se corser dans la suite avec le retour des ratés. D'ailleurs ne vous inquiétez pas, Pennywise fera son grand retour dans le prochain chapitre avec une nouvelle confrontation avec Andy mais aussi avec Emily ... Ce sera très drôle, vous verrez x)

D'ailleurs pas mal de vos anciens défis seront dans le prochain normalement. Notamment ceux avec Pennywise et Emily.

Dites-moi ce que vous en avez pensez et surtout n'hésitez pas avec les défis ! Des phrases humoristiques, du drame, des gestes, des scènes que vous aimeriez voir ... Tout !

/SECTION DEFIS\

Défis Ça 8 :

Stou -> Emily glisse un «je t'aime» à Pennywise ... Sans faire exprès.

ElyseDuScorpion -> Chucky veut adopter un Scorpion.

MayLeen__ -> Adrian court comme un con et se casse la gueule sur Emily, le visage entre sa poitrine, tout cela sous les yeux de notre Penny qui rage après Adrian intérieurement.

VP


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