« Arrête, stop, j'ai mal... »

Surpris, Cyril se retira immédiatement.

« Tu veux que je rallume la lumière ? demanda-t-il à sa petite-amie.

– Non, non, s'il te plaît. »

Il la sentit s'éloigner et se réfugier sous la couverture.

« Hé, ça va ? »

Salomé ne répondit pas, mais Cyril compris à son tremblement qu'elle sanglotait silencieusement.

« Salomé, tout va bien ? On peut en parler, tu sais. »

Elle resta dans son mutisme. Il posa une main sur son bras à travers le drap.

« Tu veux un câlin ? »

Finalement, une toute petite voix lui murmura :

« Oui. »

Aussitôt, Cyril se glissa à son tour sous la couverture et se rapprocha de sa petite-amie avant de l'enlacer tendrement. Leurs corps encore chauds se collaient entre eux.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Une nouvelle fois, une hésitation.

« Je... Je ne sais pas, ça se passait bien et puis d'un seul coup j'ai senti comme un coup dans mon bas-ventre, une douleur super aiguë.

– C'est la première fois ?

– Je... Non, finit-elle par avouer. Une fois ou deux...

– Tu ne m'en as jamais parlé, lança-t-il en essayant de prendre sa voix la plus douce possible, il ne souhaitait pas être dans un ton de reproche.

– Je sais, mais parfois, on est tellement lancé que j'ai peur de t'arrêter... »

Cyril se sentit mal à l'aise d'un seul coup. En une fraction de seconde, il revoyait mentalement les dernières fois qu'ils avaient couché ensemble, jamais, en trois ans de relation, il n'avait remarqué une seule fois que Salomé pouvait souffrir. Était-ce lui qui fermait les yeux ou Salomé qui dissimulait trop bien ? Dans tous les cas, il s'agissait clairement d'un manque de communication entre eux.

« Hey, Sam, reprit-il en la berçant doucement, tu sais que je ne veux pas te faire de mal et je veux que tu puisses me dire si ça ne va pas, à tout moment. Je suis... »

Il buta sur le mot.

« Impressionnant ? Je te fais peur ?

– Pas du tout ! s'exclama la jeune femme. C'est juste que je n'ai pas envie de tout gâcher.

– Tu ne gâches rien du tout en arrêtant, mais tu te gâches le plaisir que l'amour devrait être. Et ça me gâche mon plaisir si tu as mal. Et puis, si la pénétration te fait mal, tu sais qu'on a plein d'autres manières de faire l'amour. »

Il ressentit le corps de sa petite-amie se détendre d'un seul coup, comme si elle se relâchait d'un poids.

« Je sais, il faut que je t'en parle. Je... Ça n'arrivera plus...

– Sam, je ne veux pas t'obliger à quoique ce soit, mais oui, il ne faut plus que ce genre de situation se reproduise, à la moindre douleur, on stoppe, on fait autre chose, un câlin c'est très bien aussi, tu n'as pas à avoir honte de quoi que ce soit. Et si ça arrive trop souvent, peut-être qu'on pourrait en parler à quelqu'un, consulter ? »

La jeune femme opina, tout en se blottissant un peu plus dans les bras de son compagnon.

« Je veux que lorsqu'on soit entre nous deux, cela reste toujours un espace safe, où tu te sens en sécurité et où tu puisses tout dire. Et moi aussi. »

Salomé l'embrassa.