12 juillet - correction
Je suis légèrement stressée lorsque j'entre dans la bibliothèque. Vérifiant, encore une fois, que j'ai bien vu le message : RDV au rayon comics, 117 avenue Vauban. L'adresse correspond à la médiathèque principale de la ville. Malgré mon goût pour la littérature, je n'y suis jamais entrée. Et encore moins pour un date ! Julie avait-elle décidé qu'elle devait me surprendre à chaque coup ?
En tout cas, la bibliothèque est jolie. Moderne, elle a été installé dans un bâtiment construit pour l'occasion, tout en verre et charpente métallique, ce qui lui offre une magnifique luminosité. On est bien loin des lumières tamisées et vieillottes de l'imaginaire qu'on a d'un tel lieu. Et c'est plus engageant comme ça pour un rendez-vous romantique avec une inconnue.
Une des hôtesses d'accueil me gratifie d'un sourire qui m'invite à entrer à l'intérieur. Cela me donne assez confiance pour m'aventurer dans les rayonnages, mais je dois vite m'avouer vaincu : je n'ai aucune idée d'où peut se trouver le rayon « comics ». Heureusement, un homme vient rapidement me proposer son aide et me guide à travers les étagères pour trouver mon bonheur. Lorsqu'il m'abandonne, je me retrouve seule. Il ne semble pas y avoir un chat, et le silence règle, on entend même pas les pages tourner.
Je me sens toute petite et clairement perdue devant le rayon. Je ne me suis jamais intéresser à ce genre de littérature et je ne sais par quoi commencer. J'en prends une au hasard et commence à la feuilletter, plus pour passer le temps et calmer mon angoisse qui gronde que par réel intérêt. Je fonctionne toujours comme ça lorsque je rencontre des personnes avec qui je discute sur les applications. Même si j'ai déjà vu plusieurs photos de Julie et que nous avons longuement parler au téléphone, j'appréhende le moment où je vais réellement la découvrir. Une personne, aussi honnête soit-elle, ne peut être à cent pour cent elle-même qu'en vrai. A mes yeux.
« Je pense que celle-là te plaira plus ! »
Je sursaute, j'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'ai pas remarquer que quelqu'un s'était glisser à côté de moi. Je n'ai même pas besoin de relever la tête pour savoir de qui il s'agit. Petite blonde, un grand sourire ravageur, des taches de rousseur qui parsèment son visage et des yeux sombres qui donnent déjà envie de s'y perdre, elle est exactement la même que sur les photos qu'elle m'a envoyé, et dégage la même chaleur.
« Merci... Julie, je bredouille. »
Toujours avec son grand sourire, elle s'amuse de ma timidité. J'échange le livre que je tiens pour celui qu'elle me tend et je rougis rien qu'à en voir la couverture. Le titre, Sunstone, ne me dit rien mais l'image dans les tons rouges est sans équivoque : deux femmes aux habits légers et sexys, et aux regards déterminés. Je m'imagine très bien ce que je vais y trouver en en tournant les pages, j'en ai des picotements dans le ventre, mais la gêne est présente et je sens mes joues se rosir.
Je relève les yeux. Elle ne perd toujours pas son sourire.
« Eurydice, je présume ? »
J'acquiesce d'un signe de tête. Elle me plaît bien. Physiquement bien sûr, c'est pour ça que j'ai commencé à discuter avec elle, mais aussi par son originalité et son assurance. Elle a un charisme indéniable. Rapidement, le livre toujours en main, elle me propose qu'on rejoigne la petite cafétéria, installée dans une mezzanine à l'écart afin de poursuivre la conversation dans un endroit plus approprié. J'accepte avec plaisir.
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