Défi 3 - [ Partie unique ]
Bonjour tout le monde !
Je suis très heureuse de vous partager ( enfin ) les textes qui m'ont été envoyés à l'issue du troisième défi, qui a été réalisé il y a deux bonnes semaines ( ꈍᴗꈍ)
J'ai mis beaucoup de temps à me mettre à la mise en page parce que j'ai enchainé des journées très chargées, désolée, mais la voici !
Ce troisième défi donc, était le suivant :
Les participants avaient trois heures pour écrire leur texte en s'inspirant d'une des chansons que je leur avais proposé ! Ils pouvaient se baser aussi bien sur les paroles qu'uniquement sur la mélodie et ce qu'elle leur inspirait, du moment que l'idée de base était tirée de la musique ᕦʕ •ᴥ•ʔᕤ
Contrairement aux défis précédents, beaucoup ont gardé leur texte pour eux cette fois, et quelques uns m'ont dit que ça leur avait inspiré une histoire plus longue, du coup je suis contente !
Cette partie-ci est du coup un peu plus courte, d'où le fait qu'il n'y ai qu'une seule partie ;)
Mais trêve de bavardages !
Voici les chansons que je leur avais proposé :
— House of Cards de BTS
— Cyberpunk de Ateez
— Sacrifice ( Eat me up ) de Enhypen
— The dark side de Muse
— Chronosaurus de Stray Kids
— 1996 de Pomme
— Runaway de TXT
— Spring Day de BTS
Pour ceux qui seraient intéressés de voir les paroles des chansons pour réaliser le défi après de leur côté ou juste pour mieux comprendre les textes qui suivront, j'ai posté des traductions pour chacune d'entre elles sur mon compte instagram, dans ma story à la une "défis d'écriture" ;)
Et sur ce, je vous laisse avec ces textes réalisés à l'issue de ce défi... 👀
Comme d'habitude, n'hésitez pas à commenter et à laisser votre avis pour soutenir les auteurs ! 〜(꒪꒳꒪)〜♡♡
Texte de monicoffee :
( Ecrit sur la chanson Sacrifice ( Eat me up ) de Enhypen )
My sacrifice
Je courais sans savoir où j'allais. Je savais que c'était une mauvaise idée. Je sentais mon corps surchauffer alors que je continuais d'avancer sans me retourner. Mon sang pulsait dans mes veines et mon cœur battait beaucoup trop fort. Mes jambes me faisaient mal et je ne savais même pas où était le campement. Je ne suis pas du genre à avoir peur facilement. Encore moins de choses surnaturelles, j'adore ça. Mais là c'est différent. Depuis que nous sommes arrivés pour notre voyage d'étude on ne cessait de parler d'une certaine légende. Et je suis sûr d'avoir vu quelque chose.
Je me retournais rapidement pour être sûr que personne n'était derrière moi. J'avais beau ne rien voir, je sentais quelqu'un. Ces histoires me sont définitivement montées à la tête mais j'ai trop peur pour m'arrêter. La seule chose que je n'avais pas prévu, c'était me prendre les pieds dans une racine. Je sentais mon corps partir vers l'avant. Je fermais instinctivement les yeux. Mais l'impact avec le sol ne vint jamais. J'ouvre doucement les yeux pour voir des bras enroulés autour de ma taille pour retenir ma chute. Je relève la tête pour voir un garçon que j'ai déjà vu à l'université.
— Tu cours plus vite que je ne le pensais.
Je m'éloigne rapidement de lui. C'est donc lui que j'ai vu. Je n'ai pas rêvé. Il semble trouver ma réaction plutôt drôle au vu du sourire qui se forme sur son visage.
— Je n'ai rien vu !
— Je sais que ce n'est pas vrai. Sinon tu ne m'aurais pas fuis jusqu'ici. Ne t'inquiète pas, je ne vais rien te faire.
Je le regarde peu confiant. Je voulais m'enfuir tant que j'en avais le temps. Mais la douleur que je ressenti à la cheville en reculant m'en empêcha. Je grimace avant de m'appuyer sur un arbre à côté de moi.
— Est ce que tout va bien ? Tu es blessé. Je suis désolé. Je ne voulais pas t'effrayer. A vrai dire, je voulais te suivre pour éviter ce genre de chose.
Je relève la tête pour le voir fixer ma cheville. Ce garçon est vraiment bizarre.
— Ça n'a pas vraiment marché.
Il me regarde dans les yeux avant de sourire. Je ne le comprends vraiment pas.
— C'est vrai, je suis désolé. Laisse moi t'aider.
Je le regarde perplexe. Ce que j'ai vu sur lui peut tout sauf me rassurer. Il se baisse pour regarder ma cheville soulevant le bas de mon pantalon. Même moi, je suis surpris par la couleur et l'épaisseur que ma cheville à prise. Même si je ne le veux pas, je ne pense pas pouvoir retrouver notre camp sans son aide.
— J'ai vu ce que tu as fait. Pourquoi est ce que je te ferai confiance ?
Il relève la tête pour me regarder. Il se relève enlevant la terre de son pantalon. Il était bien plus proche de moi maintenant. Je pouvais presque sentir son souffle sur mon visage et comme je m'en doutais une forte odeur métallique s'en dégage. L'odeur du sang.
— Je sais que je n'ai pas fait la meilleure impression auprès de toi. Mais je peux t'expliquer, répondre à tes questions. Fait moi confiance, Riki.
Mes yeux s'écarquillent à l'entente de mon prénom. Comment est ce qu'il me connaît ? Je n'ai reconnu que son visage.
— Qui es tu?
J'ai beaucoup de questions mais celle-ci est la seule qui a réussi à franchir la barrière de mes lèvres et dont je n'avais pas peur de recevoir de réponse.
— Tu ne veux pas que nous ayons ce genre de conversation au milieu d'une forêt en pleine nuit. Revenons au camp et parlons là-bas.
Il me regarda attendant patiemment une réponse. Je n'ai pas trop le choix de faire ce qu'il veut. Je soupire avant d'hocher la tête.
— D'accord.
— Ok, alors accroche toi bien.
Je le regarde sans comprendre puis il se mets devant moi avant d'attraper mes cuisses et de me faire grimper sur son dos. J'ai serré mes bras autour de lui par réflexe. Comme je m'en doutais, son corps est froid, presque autant que le mien. Il fini par revenir sur nos pas, bien plus doucement que quand nous sommes arrivés jusqu'ici. Beaucoup de choses me passaient par la tête. Je ne comprends rien de ce qui est entrain de m'arriver. Je suis sans doute devenu fou d'une manière ou d'une autre.
— Comment est ce que tu t'appelles? Tu connais mon nom. Je veux savoir le tiens.
— C'est que tu deviens bavard avec le temps.
Je me contente de rester silencieux. Alors que l'autre garçon rigole.
— Jay. Mon nom est Jay.
Le reste du trajet est silencieux. Je n'avais pas remarqué que nous étions si loin des autres. Je me contente de regarder devant moi, essayant d'ignorer les sensations autour de moi. Comme la douleur toujours bien présente dans ma jambe droite, la pression des mains du plus vieux sur mes cuisses ou le sentiment de peur qui m'abrite depuis que je l'ai vu.
Mes yeux se ferment doucement sans que je lutte alors que les bruits des autres se rapprochent. Je suis revenu à moi quand je sentis une pression plus forte sur ma cuisse.
— On est arrivés la belle au bois dormant.
J'ai ouvert les yeux en voyant les tentes devant nous et plusieurs personnes dispersées dans le campement. Je pensais qu'il allait me poser mais il ne l'a pas fait. Je n'ai pas eu le temps de lui demander pourquoi quand un groupe de cinq garçon se sont dirigés vers nous. Je les avais déjà croisés dans les couloirs. je savais donc qu'ils étaient plus vieux que moi mais j'ignore qui ils sont. Ils doivent être amis avec Jay, ils ont l'air de s'inquiéter pour lui.
— Jay hyung, est ce que ça va ?
Je pouvais les voir me détailler de la tête au pied.
— Oui, désolé pour l'attente. Je voulais faire vite mais j'ai eu un imprévu.
Il fait un signe de tête dans ma direction. Je n'aime pas toute cette attention sur moi. Je suis du genre solitaire encore plus après avoir été envoyé en Corée par mes parents. Je ne m'en suis pas plains. Mon rêve a toujours été de devenir danseur. Alors cette université d'art est parfaite pour moi. Et après tout ce qui est arrivé avec ma famille, j'avais besoin de m'éloigner. Mais il se passe trop de choses étranges depuis que j'y suis. Pas que avec les autres mais avec moi aussi. Ce qui n'a fait que m'isoler encore plus. Et finalement, je déteste être le centre de l'attention en dehors de la scène.
— On t'avait dis de lui parler pas de le blesser.
Je cligne des yeux sans savoir ce qu'ils disaient. Est ce qu'ils sont pareil que Jay? Je devrais m'éloigner rapidement d'eux. Même si je doute qu'ils fassent quelque chose devant tous ces gens.
Je ne sais pas comment j'ai réussi à me libérer de la prise du plus vieux. Je grimace en atterrissant sur le sol avec ma cheville blessée. Heureusement l'adrénaline qui traverse mon corps limite grandement la douleur. Ils se tournent tous vers moi. Mais je n'ai pas le temps d'hésiter. Je me mets à courir.
Je ne les entend pas me suivre mais je continue à courir jusqu'à ma chambre pour cette semaine. J'ouvre la porte avant de la fermer derrière moi. Je reprends ma respiration sifflant à la douleur qui traverse mon corps. Je vais devoir rater des entraînements à cause de l'état de ma cheville.
— Chut, vous allez lui faire peur.
Je me tourne doucement avant d'allumer la lumière. Je mets ma main devant ma bouche pour m'éviter de crier. Ils sont devant moi.
— N'ai pas peur nous devons juste te parler.
Je regarde celui qui vient de parler. Il à l'air d'être le plus jeune d'entre eux. Pour une raison que j'ignore, il me fait penser à un chat. Il me sourit pour essayer de me rassurer. Mais ça eut l'effet contraire quand j'ai vu ces dents.
— Vous êtes comme lui ?!
Les cinq autres se tournent vers Jay.
— Tu lui as dit?
Un garçon avec des cheveux blond le regardait énervé. Je voulais bouger mais ma cheville me ramena à la réalité. Je me suis laissé tomber de tout mon poids sur le sol. Seul un gémissement m'échappa.
— Riki, est ce que ça va?
Je les regardais. Pourquoi est ce qu'ils me connaissaient ? Je sentis les larmes couler sur mes joues avant de me rendre compte que je pleurais. Je ne pouvais plus retenir mes sanglots et mon corps de trembler. Je ne sais même pas pourquoi est ce que je pleurais. J'ai trop de pensées et d'émotions qui traversent mon corps au même temps. Je sentis un bras passer derrière mes épaules. Je ne sais pas comment, mais j'ai réussi à savoir que c'était Jay même avec les yeux fermés.
— Il m'a surpris quand je chassais. J'avais besoin de sang frais. Je n'avais pas vu qu'il était là. Puis il a fuit et je l'ai suivi. Juste avant que je ne le rattrape, il s'est blessé à la cheville.
J'essayais de reprendre ma respiration. L'image du plus vieux avec un oiseau mort dans la main et du sang autour de la bouche avec des canines plantées dans le pauvre animal. J'étais figé sur place jusqu'à ce que nous yeux se croisent. Puis j'ai pris mes jambes à mon cou.
— Donc il sait que nous sommes des vampires?
Je me contente d'hocher la tête sans savoir si cette une question m'était destinée ou non. J'essuie mes joues avant de relever la tête vers eux.
— Ne me faites pas de mal. Je ne dirai rien.
Ils me regardent un peu perdu. Le plus grand d'être eux s'accroupit devant moi. Je sursaute légèrement quand il pose sa main sur mes cheveux pour les caresser.
— Nous ne te ferons rien. Je te le promets. Si nous soignons cette jambe d'abord après nous pourrons parler. Je crois que tu as beaucoup de questions à nous poser.
Je ne sais pas pourquoi mais j'hoche la tête. Il m'aide à me relever avant de m'asseoir sur mon lit. Ma cheville est enflée et d'un bleu très visible. Je grimace à la vue. C'est vraiment moche.
— Je ne comprends pas, un vampire se serait déjà régénéré.
Je tourne ma tête vers le plus petit d'entre eux. Les autres lui lance un regard noir.
— Sunoo, tais toi !
Il y a un silence dans la pièce alors que le garçon qui n'avait pas encore parlé continuait à bander ma cheville.
— Je ne sais pas ce que vous savez sur moi mais je ne suis pas un vampire.
Le garçon devant moi s'éloigne. Ils sont tous debout devant moi. J'ai mal à la tête. Je ne comprends pas ce qui se passe. J'ai presque envie de pleurer à nouveau.
— Riki, Je suis Heeseung. J'ai besoin que tu m'écoutes. Est ce que tu peux faire ça?
Je me contente de le regarder et d'hocher la tête. Il y un beau nom. Ça lui va bien. Je l'avais déjà détaillé avant quand il m'avait rassuré. Mais il a une aura qui pour une raison quelconque m'apaise. Un peu comme celle de Jay.
— Nous sommes des vampires. Tu l'as compris. Mais nous sommes spéciaux. Notre communauté est sans cesse menacée. Et ça depuis la nuit des temps. Si bien que pour nous protéger nous nous sommes cachés pour finalement ne devenir qu'une légende. Un jour, un sort fut jeté aux sept plus grandes familles de vampire à travers le monde. L'un de leur membre le plus fort serait doté de pouvoirs magiques pour protéger les siens. Nous criions que c'était un cadeau venant d'un ancien magicien.
— Et eux ce sont nous !
Sunoo, si je ne me trompe pas fait signe en direction d'eux six avec un grand sourire.
— Chacune de ces personnes devait transmettre une marque. Si elle mourrait l'individu ayant reçu la marque serait le prochain détenteur du pouvoir. En attendant, il ne resterait qu'un simple vampire.
— Pourquoi est ce que tu me racontes tout ça?
Je le regardais septique sans savoir comment je devrais comprendre son histoire. Même si après avoir vécu tout ceci, j'étais un peu obligé d'y croire.
— Parce que je suis l'un des garçons choisis. Et on m'a sans cesse répété que je devais trouver les six autres qui ont été choisis. Car quand j'ai reçu ces pouvoirs, ce que je ne savais pas, c'est que je ne pouvais les utiliser qu'avec la présence des autres détenteurs. Je ressentais comme un vide au fond de moi. Comme si jamais je ne serais complet. Avoir ces pouvoirs est un peu comme une marque d'âme sœur. J'ai passé des siècles à chercher et à attendre pour les trouver. Me sentir un peu moins seul.
— J'ai été le premier qu'il a rencontré. On s'est rencontrés aux États Unis. Mon père avait été assassiné par des vampires qui pensait pouvoir récupérer son pouvoir après sa mort. Je me suis caché ayant peur qu'il ne m'arrive la même chose après les avoir récupérer. Cela fait déjà presque trois siècles.
Je ne sais pas quoi dire. Ils ont l'air d'avoir mon âge. Pourtant, ils ont déjà vécu tant d'années.
— J'ai ensuite rencontré, un peu plus tard, Jake en Australie et Sunghoon en Corée le même siècle.
Il fait signe en direction du garçon au cheveux blond et de celui qui a soigné ma cheville.
— Heureusement pour lui, Jungwon et moi étions aussi en Corée. Mais nous ne sommes avec eux que depuis deux siècles pour moi et un pour Jungwon.
— Vous pouvez les utiliser maintenant ?
— Eh bien, plus nombreux nous sommes, mieux ils fonctionnent. Mais les avoir est assez dangereux. Beaucoup sont ceux qui refusent de les garder. Beaucoup sont ceux qui essayent de les voler.
— Arrête d'être barbant Sunghoon, et dis lui ton pouvoir.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rire au commentaire de Jake. Heeseung racle sa gorge pour ramener mon attention vers lui.
— Le mien est la télépathie et la télékinésie. Jungwon, c'est la vitesse. Jay, a une force hors du commun. Jake, contrôle le feu. Sunoo, peut effacer la mémoire et la gravité n'a pas d'effet sur lui. Sunghoon est plus spécial.
Je le regarde sans savoir. Il n'avait pas l'air de vouloir me parler. Je n'osais pas dire quoi que ce soit.
— Je suis à moitié loup garou. Ma mère est un vampire et mon père un loup garou. Ma mère avait le pouvoir d'imiter le pouvoir des autres. Elle me l'a transmis juste avant d'être condamnée par les vampires de notre famille pour trahison parce qu'elle a osé avoir un enfant avec un loup. J'aurais connu le même sort si je n'avais pas rencontré Heeseung.
— Puis nos pouvoirs évoluent. Selon la relation que nous partageons.
— Où est le pouvoir de la septième famille?
Ils me regardent avant de se regarder entre eux.
— C'est l'un des plus difficile à trouver. C'est le pouvoir du contrôle des ombres mais aussi de la téléportation. Nous avons beaucoup d'informations sur lui. Le seul problème est que le détenteur du pouvoir était un vampire qui voyageait dans le temps. Nous ignorons si ça a un rapport avec le pouvoir ou non. Je n'avais aucune idée dans quelle époque il se trouvait. Puis il y a quelques années en arrière, j'ai appris qu'il était mort.
— Comment est ce que tu l'as su?
— A vrai dire, on le ressent. C'est une sensation étrange.
Je regarde Jungwon qui semblait réfléchir à la formulation de ces mots. Ils ont sans doute ressenti ce sentiment plus d'une fois.
— A peine quelques années plus tard, j'ai ressenti la même chose. Le septième pouvoir a changé deux fois de propriétaire en moins de deux ans.
— Vous l'avez retrouvé?
— Aux dernières nouvelles qu'on avait, il était au Japon. Puis finalement, il est venu à nous.
Je regarde Heeseung dans les yeux. J'ai peur de comprendre ce qu'il veut me dire.
— C'est toi, Riki. Nous ne savions pas que tu ignorais même le fait d'être un vampire.
Les larmes coulent une nouvelle fois sans que je n'arrive à les arrêter.
— Comment...
— Ton grand père était le premier détenteur. Avant de mourir, il l'a transmis à ton frère. Qui a dû te le transmettre avant de mettre fin à sa vie.. Tu es sans doute devenu un vampire à ce moment là. Ton corps n'y est pas encore habitué. Nous sommes désolés d'avoir fait des recherches sur toi et ta famille. Mais nous voulions être sûrs.
— Nous espérions te trouver en faisant semblant d'être des étudiants d'universités. Dès que nous t'avons vu, nous savions que c'était toi.
— Vous voulez dire que je ne suis qu'un sacrifice. Mon frère m'a refilé ce qu'il ne voulais pas avant de partir et de me laisser seul.
— Je sais que c'est dur à croire. Mais nous sommes avec toi maintenant. Nous allons te protéger. Tu dois nous faire confiance.
Je sens un main se poser sur ma joue avant de sécher mes larmes. J'ouvre les yeux pour voir Jake me regarder.
— Ça a dû être si effrayant. Tes cheveux ont eux aussi changé de couleur. Je sais ce que ça fait. On a dû se moquer de toi, hein ? Tu as eu peur toi aussi ? Tu as dû te sentir si seul.
J'hoche la tête, les yeux à nouveau plein de larmes. Mon corps se mets une nouvelle fois à trembler. Je sens des bras entourés mon corps et je pose doucement ma tête sur l'épaule du plus vieux.
— Tout vas bien Riki, je suis là. Nous ne te laisserons plus tous seul. Nous sommes ensemble tous les sept maintenant.
Je soupire avant de fermer les yeux et avant que je ne m'en rende compte, je fini par m'endormir.
—————✎—————
Texte de teamaraisondevivre :
( Ecrit sur Sacrifice ( Eat me up ) de Enhypen )
On m'a longtemps dit que si on avait un problème il fallait le garder pour soi en son fort intérieur et bêtement j'ai fini par y croire. J'ai fini par penser comme tout ces gens. Et juste comme ça je me suis dit que mes problèmes n'avaient pas d'importance, qu'ils étaient infimes face à ceux des autres et que par conséquent je devais me taire et les garder pour moi. Mais qu'est qu'on doit faire lorsque nos problèmes deviennent des fardeaux trop lourds à porter ? Que doit-on faire s'ils nous détruisent petit-à-petit, s'ils nous rongent et nous vident de notre bonne humeur, aussi fausse soit-elle, chaque jour qui passe ? Plus le temps passe plus je me demande ce qui arriverait si je parlais de ce qui me ronge à quelqu'un. Est ce que je me sentirais mieux ? Serais-je sauvée ? Libérée ? Ou serait ce une mauvaise chose ? Devrais-je vraiment sacrifier ma vie, ma personne, mon existence toute entière pour les quelques regards qui se poseront sur moi ? Mais je sais aussi que malgré mes efforts rien ne pourra me sauver. Je suis destinée à vivre cette vie misérable et à affronter seule tout ces problèmes qui me font face. J'ai aussi longtemps cherché la mort. Moi je voulais le repos éternel et non la vie éternelle. Oui c'était ça tout à commencé à aller mal le jour où j'ai su qui j'étais et à quoi j'étais destinée mais moi je préfèrerai encore mourir que de servir de sacrifice à un "dieu" et encore moins à un "dieu" déchu.
—————✎—————
Texte de umi-san27 :
( Ecrit sur Cyberpunk de Ateez )
Relive
Yoo-Hyeon regarda par la fenêtre de sa chambre d'un air songeur, puis elle ouvrit le tiroir de sa coiffeuse. La jeune femme en sortit une photo d'elle, plus jeune, avec une autre adolescente.
Elle contempla la photo, ce qui lui fit repenser à une partie de son adolescence. Plus précisément à sa dernière année de lycée où elle sortait discrètement de la maison familiale pour aller se promener et prendre l'air pour se changer les idées.
Yoo-Hyeon soupira, puis rangea la photo, refermant le tiroir d'un coup sec, comme pour la voir disparaître de son champ de vision le plus vite possible.
"Je sais même pas pourquoi j'ai sorti ça... À quoi ça sert de penser à ça maintenant..."
Malgré ses paroles, elle savait très bien pourquoi elle l'avait fait, mais se refusait à l'admettre à voix haute.
La jeune femme venant d'une famille aisée avait été fiancée à un jeune homme de son âge et leur mariage aurait lieu le lendemain, faisant suite à plusieurs rendez-vous. Elle avait crû, quelques mois plus tôt, que le mariage lui permettrait d'oublier les moments qu'elle avait vécu lors de ses escapades nocturnes et qui lui avait donné la sensation de réellement vivre.
Ses parents avaient toujours tout décidé pour elle, se souciant majoritairement de leur image et celle de leur famille auprès des autres familles aisées. Au début de sa dernière année de lycée, Yoo-Hyeon avait fini par craquer et, après une grosse dispute avec ses parents, elle était sortie la nuit pour se changer d'air.
Suite à cette sortie rafraîchissante, elle avait continué à le faire au moins un soir par semaine pendant près d'un an. Puis ses parents avaient fini par le découvrir et l'avaient surveillée avec beaucoup plus d'insistance afin de s'assurer qu'elle ne sorte plus la nuit.
Yoo-Hyeon secoua légèrement sa tête pour faire sortir ces souvenirs de ses pensées, car avoir connu la liberté pour ensuite se la faire retirer violemment était ce qui la rendait réellement triste et hésitante. Elle ne voulait pas du mariage et avait longtemps pensé qu'il suffirait à lui faire tourner la page.
Pour autant, plus elle s'en rapprochait, plus elle y repensait, comprenant que le mariage n'allait que l'emprisonner un peu plus et qu'elle n'y serait pas heureuse. Mais elle tentait de se rassurer en se disant que son fiancé était quelqu'un de tout à fait correct et qu'il l'avait toujours respectée malgré ses réticences.
Alors que la jeune femme était perdue dans ses pensées, un bruit de pas se fit entendre, ce qui l'en sortit immédiatement. Elle se retourna et constata la présence d'une autre personne dans sa chambre, dans l'embouchure de la fenêtre menant au balcon.
En parcourant lentement le corps de celle-ci jusqu'à son visage, Yoo-Hyeon reconnu rapidement l'intruse et laissa échapper son nom.
« Min-Ji Unnie... »
L'intéressée lui adressa un sourire où il était possible de deviner un grand nombre d'émotions se mélangeant.
« Hey, Hyeonnie... »
La plus jeune dévisagea l'autre, croyant d'abord à une hallucination, puis, quand Min-Ji s'approcha d'elle pour s'asseoir sur un coin de la coiffeuse, la cadette dut se rendre à l'évidence qu'il s'agissait de la vraie personne, en chair et en os.
Leurs regards se perdirent dans celui de l'autre et les souvenirs remontèrent à la surface, même si Yoo-Hyeon les avait enfouis très profondément.
Les deux jeunes femmes s'étaient rencontrées lors d'une des escapades nocturne de la cadette. C'était l'une des premières, mais celle-ci commençait à se dire que sortir la nuit seule n'était pas une excellente idée. Min-Ji l'avait accostée en la voyant seule et, après un court échange, lui avait proposé de passer du temps avec elle et son groupe d'amies.
Celui-ci était composé de cinq autres jeunes femmes d'à peu près le même âge. Les six passaient notamment leurs soirées à vagabonder dans la ville ou sur les routes en motos pour celles qui en avaient une, à tagger les murs en masquant leur visage et fuir les forces de polices.
Yoo-Hyeon n'avait pas hésité longtemps avant de les suivre et, à force de les voir aussi souvent, elle avait sympathisé avec elles. La cadette restait malgré tout plus proche de Min-Ji, l'admirant ouvertement et appréciant leur complémentarité.
Avant de se faire attraper par ses parents, plusieurs mois étaient passés, ce qui les avait rapproché, et elles commençaient à tester les limites de leur amitié. Après les regards s'attardant sur le corps de l'autre, leurs mains commencèrent à se lier de manière moins amicales. Elles étaient allées jusqu'à s'embrasser à plusieurs reprises.
Yoo-Hyeon avait été surprise par ses parents avant qu'elles n'aillent plus loin et surtout avant qu'elles ne se rendent compte que leur attirance réciproque était de l'amour. La plus jeune l'avait réalisé après les premières semaines d'interdiction de sortie sans qu'un adulte soit avec elle, car elle souffrait réellement de l'absence de Min-Ji. Cela l'avait amené a se poser des questions, perplexe quant à son état, puis elle avait conclu qu'elle était amoureuse de son aînée.
Sauf qu'il était déjà trop tard, car ses parents avaient décidé de l'envoyer à l'étranger pour ses études supérieures et qu'elle n'avait jamais récupéré le numéro de la plus vieille. Alors Yoo-Hyeon avait fait une croix sur l'idée d'un jour revoir l'autre jeune femme.
De ce fait, en la voyant en vrai depuis des années, elle avait crû rêver. La cadette s'extirpa de ses pensées en se rappelant que Min-Ji était dans sa chambre, assise à quelques centimètres d'elle. Elle la questionna d'une voix légère - du moins, elle l'espérait.
« Comment vas-tu depuis le temps ?
– Ça va, j'ai récupéré un local et je le gère avec Bo-Ra. (Elle prit un air plus sérieux et inquiet) Et toi ?
– Super, je vais me marier demain. Comment pourrais-je aller mal ? »
La plus jeune se força à sourire afin de cacher sa souffrance, préférant se montrer heureuse à son aînée pour ne pas l'inquiéter. Cependant, celle-ci ne fut pas trompée par son faux sourire et se rapprocha d'elle doucement avant de prendre délicatement les mains de la cadette dans les siennes. La plus âgée lui répondit ensuite avec une voix inquiète.
« Tu... tu m'as surtout l'air de mourir à petit feu.. Tu as perdu du poids depuis qu'on s'est vues... tu as des cernes... tu donnes l'impression d'aller à l'échafaud... Je t'ai dit que je serais heureuse pour toi, si tu es heureuse dans ta vie... mais c'est pas ce que tu renvoies... T'es vraiment sûre que tu veux te marier ?
– Oui bien-sûr ! J'ai toujours voulu me marier ! J'ai même pu faire des études avant. Tout ce que je voulais avant de me marier s'est réalisé.
– Hyeonnie... je t'ai toujours dit que tu mentais mal... Tu n'as pas changé... Tu sais tu peux tout me dire, je ne te jugerai jamais et rien de ce que tu diras ne sortira de là. »
Yoo-Hyeon la regarda avec hésitation avant de serrer les mains de son amie.
« Je peux pas... Sinon, je le regretterai vraiment... (Elle fut soudain surprise par l'air triste de l'autre) Unnie, c'est mon choix... Je ne veux pas que tu sois triste...
– Je... (Elle monta rapidement l'une de ses mains à ses yeux) Merde, je m'étais jurée que je ne pleurerai pas peu importe ton état.
– Unnie, pourquoi pleures-tu ?
– Tu pleures aussi, Hyeonnie. »
Min-Ji posa ses mains sur les joues de la plus jeune afin de venir essuyer délicatement les larmes qui commençaient à couler. L'instant d'après, la cadette fit de même pour la plus âgée avec la même délicatesse.
Elles restèrent à se regarder quelques minutes, semblant vouloir découvrir les changements opérés par le temps chez l'autre jeune femme. Toutes les deux avaient quatre ans de plus, donc leur visage avait perdu toute trace de trait enfantin. Elles étaient toutes deux face à une autre adulte et plus adolescente voire jeune adulte.
L'aîné prit la décision de rompre le silence et questionna la plus jeune d'un ton sérieux, mais plus doux que précédemment.
« Hyeonnie, es-tu sérieusement heureuse de te marier à cet homme demain ?
– Je... Je sais pas, unnie...
– Tu peux toujours leur dire que tu veux plus de temps pour réfléchir, non ? »
Yoo-Hyeon secoua négativement la tête avant d'expliquer sa réponse.
« J'ai déjà fait durer plusieurs mois, mes parents et les siens ne veulent pas attendre plus longtemps. Ils ont peur que je change d'avis...
– Alors je te kidnappe. »
La plus jeune la dévisagea avec un regard perdu, puis recommença à pleurer.
« Plaisante pas avec ça. Je vais te croire et je vais être déçue d'apprendre que tu disais ça pour me remonter le moral.
– Hyeonnie, je plaisante pas. Ma moto est en bas. Bo-Ra et Si-Yeon attendent à côté. Si tu veux partir, je te prends avec moi. Et je te rendrai ou pas à tes parents, si tu souhaites revenir après. »
Min-Ji regardait sa cadette, motivée et avec sérieux. Cette dernière renifla tout en séchant ses larmes avant de lui rétorquer d'une voix tout aussi sérieuse.
« Unnie, si je réussis à partir d'ici, c'est pas pour revenir après. Tu sais comme moi que c'est pas un endroit pour moi ou pour personne d'ailleurs.
– Tu veux partir ? Tu n'as qu'un mot à dire et je t'emmène.
– Ils me surveillent trop pour que je réussisse à sortir d'ici.
– Ils m'ont pas vu rentrer, pourtant je suis pas la personne la plus discrète. Je suis sûre que tes parents pensent que tu vas pas leur échapper vu que ton mariage est demain. "
En voyant la plus jeune hésiter, l'aînée rajouta un autre argument à sa cause, souhaitant réellement que l'autre la suive.
« Et puis, même s'ils nous rattrapent, t'auras au moins essayé de leur échapper. Peut-être que ton fiancé comprendra que tu veux pas de lui et ses parents demanderont que votre mariage soit annulé ?
– J'en doute fort... (Malgré ses paroles défaitistes, elle sourit et se leva, rompant l'échange de regard) Mais ça vaut le coup d'essayer. »
En se relevant et en croyant les yeux surpris de la plus âgée, Yoo-Hyeon fit un petit sourire amusé, puis déposa un rapide baiser sur les lèvres de l'autre avant que celle-ci ne puisse réagir.
« Merci de toujours me remonter le moral, Min. Et d'être aussi obstinée pour mon bien être. »
La jeune femme rassembla rapidement quelques affaires, notamment de l'argent liquide et ses papiers d'identité – elle avait réussi à convaincre ses parents de lui laisser, en cas de problème inattendu, ce qui se révélait finalement utile. Elle écrivit une petite note afin de prévenir ses géniteurs qu'elle partait de son plein gré et de dire à son fiancé qu'elle ne le méritait pas.
Après avoir fini de préparer un simple sac pour partir, elle reporta son attention sur son aînée qui ne semblait pas avoir bougé depuis le baiser, surprise de la facilité avec laquelle la plus jeune l'avait embrassée. Celle-ci vint lui secouer doucement l'épaule et la taquina affectueusement.
« Je croyais que tu étais la moins gênée de nous deux pour ce genre de chose.
– Hm... Préviens la prochaine fois, j'ai pas eu le temps d'en profiter tellement j'étais surprise.
– Je ne faisais que te donner un bisou de remerciement. On n'a pas le temps d'aller plus loin pour le moment, cher prince. »
Le surnom fit sourire Min-Ji qui se leva tout en invitant l'autre à sortir par la fenêtre.
« Eh bien, permettez-moi de vous escorter, princesse. »
Le balcon n'étant pas très haut et au premier étage, elles purent descendre sans trop de mal. Ensuite, la véritable épreuve fut de franchir le mur extérieur de la propriété, car il était relativement haut. Elles furent ensuite aidées par les deux autres jeunes femmes pour descendre de l'autre côté du mur. L'aînée invita Yoo-Hyeon à monter sur sa moto, lui passant son casque, puis les deux véhicules démarrèrent et s'éloignèrent rapidement de la prison de la plus jeune.
—————✎—————
Texte de kArmamoulle :
( Ecrit sur les chansons The Dark Side de Muse et 1996 de Pomme )
Dans ce monde rempli d'animosité, toi, tu étais cette lumière qui faisait vibrés les âmes déchues.
Tu brillais tel le soleil dans le ciel, brûlant d'un feu dangereusement grand, illuminant même les abîmes les plus obscurs.
Je me souviens de cette folie qui t'habillait... Elle te faisait danser sur ce monde en cendre.
Insouciant et épanoui, voilà ce qui te caractérisait tant...
Dans tes yeux subsistait la beauté des cieux... Et ta splendeur était l'égal même d'un soupir d'éternité, elle faisait valser mon cœur en extase face à une beauté que nombreux ne pouvaient comprendre.
Tu avais cette chose si singulière, si particulière qu'elle enivrait les hommes les plus droits et les plus stricts... Même si derrière c'étaient ces mêmes personnes qui appelaient ça de la sorcellerie...
Sorcellerie ? Quel mot fondamentalement ridicule. L'Être Humain a toujours eu peur de l'invisible, pour eux les gens comme nous ne sommes que le fruit d'un odieux péché.
Mais est-ce qu'un jour ils comprendront que rien ne nous différencie d'eux ou du moins peu de choses ?
Que l'Amour que je te porte et exactement le même que celui qu'ils portent pour leurs femmes ?
Mais que puis-je y faire ? Dans une société aux mentalités d'acier là où mon avis est comme mes pas sur le bord de la plage... Il lui suffirait d'une simple vague pour disparaître. Alors penses-tu que je suis de taille ? Face à des gens qui on grandi et évolué dans un milieu où même le plus débile des mensonges devient une vérité absolue...
À l'époque où je t'ai connu, j'aurais voulu avoir le courage de les combattre... J'aurais voulu pouvoir crier à la mer : Oui j'aime un homme même que j'l'aime de tout mon cœur et de toute mon âme ! Oui j'ai un homme et personne je dis bien personne ne pourra entraver notre conte de fées !
Pourtant... Je n'ai jamais pu hurler à l'océan que je t'aime... Cette phrase... Les vagues auraient dû les entendre afin que l'écho de ces dernières puisse les transmettre à la terre entière !!
Le monde entier aurait dû être au courant de l'Amour que je te porte... Le monde aurait dû jalouser notre histoire sans point final...
Car oui je te l'accorde désormais il n'y a plus de nous mais... Putain... Taehyung...
Tu es l'adieu que je n'oserais jamais prononcer...
Notre histoire à était une étoile filante, brillante, intense mais... Condamnée à s'éteindre...
Nous étions des amants maudits destinés à une fin sans suite...
Mais... Malgré tout je continue d'espérer... Je fais même le vœu le plus égoïste qui soit... Celui de rester à mes côtés.
Laisse-moi croire que j'ai le pouvoir de ressusciter ce qui n'est pas encore décédé. Laisse-moi croire encore une dernière fois que je n'ai pas tout perdu... Que je te t'ai pas perdu.
Que tu ne t'es pas éteint comme les étoiles... Que tu ne t'es pas évanoui dans l'air... Et que tu n'as pas écouté le dernier appel de la Lune qui murmurait ton nom dans la pénombre...
Dit moi que tu n'as pas rejoint la promesse de l'éternité ?
Dit moi que tu n'es pas allé vers cette sublime apothéose que représente le fin ?
Car si c'est le cas... Alors je perdrais la tête devant la virgule de ton absence...
Mon cœur qui lui n'appelait que ton nom sera maintenant dépourvu d'oxygène parce que oui... L'air alimente mon anatomie mais toi tu le fait vivre...
Et mon âme... elle ne deviendra plus qu'une simple solitaire qui chercherait en vain son autre moitié... Et dans les replis du temps mon existence ne se résumerait seulement qu'à un égarement et puis je vagabonderais juste dans l'infime espoir de te revoir.
Pourrai-je sincèrement me passer de toi ? Pendant une longue période l'intégralité de mon être voulait trouver sa place que dans le creux de tes mains...
Mais si ces mêmes mains qui ne touchaient pas uniquement ma chair mais aussi tout ce que je pouvais représenter venaient à disparaître...
Qu'adviendrai-je ?
Serais-je plus qu'une âme tourmentée ?
Non je refuse ! Je ne veux pas de cette issue...
Taehyung, laisse-moi te dire un secret.
J'ai glissé dans cette lettre le plus beau des cadeaux et murmuré aux mots de te transmettre un adieu poétique.
<< J'ai glissé dans cette lettre mon premier je t'aime >>
—————✎—————
Texte de koobbii :
( Ecrit sur House of Cards de BTS )
House Of Cards était notre Quartier Général. J'y entrai d'ailleurs, mon sac noir sur l'épaule. J'avais poussé la porte d'entrée avec plus de force que prévu puisqu'elle se cogna contre le mur. Ce n'était que le cadet de mes soucis puisqu'aujourd'hui, je ne pensais qu'à une seule chose ; une toute dernière mission.
C'était la dernière mission de notre réseau, après cela, chacun ira vaquer à ses occupations ou même, ira se construire une nouvelle vie.
Je n'habitais pas dans House Of Cards, personne d'ailleurs, on avait un bâtiment construit à cet effigie pas loin d'ici.
J'entrai dans l'ascenseur, faisant tournoyer la sucette présente dans ma bouche. Mes cheveux me barricadaient presque la vue alors, je sortis un élastique de ma poche et je les attachai en arrière comme j'avais l'habitude de faire.
En sortant, je croisai mon patron en costard cravate, comme d'habitude. Je me penchai à quatre-vingt-dix degrés pour le saluer avant de reprendre ma route. J'avais rendez-vous avec mon coach sportif pour finaliser mes entraînements. Ce soir, je devais être plus qu'opérationnel. Tout le monde était sous pression, même mon coach. Je l'avais senti dès que j'avais posé un pied dans le bâtiment.
La tension planait lourdement et ça ne sentait pas bon. Même une personne extérieure à tout ça aurait dit ''wah, ça craint ici''. Et effectivement. On craignait tous.
Chaque personne ici présente représentait un potentiel danger pour la société, qu'il soit politique, de drogues, de violences ou de combat, on représentait tous un danger quelconque.
Moi par exemple, j'étais professionnel dans le hack, la vente de stup pour amadouer nos ennemis et dans le combat. J'étais un véritable couteau suisse dont mon actuel patron était fier. J'étais un peu comme son diamant aux cinq cent quarante-sept carats. On me surnommait Le Golden en référence au diamant aux cinq cents et quelques carats, le Golden Jubilee.
Je n'étais évidemment pas seul dans ce réseau, bien que j'étais à la tête de mon équipe spécialisée dans le multitache, j'avais donc des camarades sur qui je devais veiller. Nous n'étions pas beaucoup à être multifonctions mais c'était assez pour aider tout le reste du réseau. Mon équipe était la plus puissante et importante, sans nous, House Of Cards aurait déjà succombée face à nos puissants ennemis.
Mon salaire allait donc avec les risques. Le mois dernier, j'ai touché près de dix millions de wons (~7000€). Rien que pour cette dernière mission, notre patron nous a annoncé plus de quinze millions de wons chacun (10.5k€). Et évidemment, les risques étaient bien présents et comme nous étions l'équipe la plus importante, nous avions eu le droit à des primes.
Alors que je terminai mon entraînement avec mon coach, mon fidèle et meilleur ami Dae-eon vint à ma rencontre, les mains dans les poches.
J'enlevai mes gants et le serra dans mes bras. Nous savions que ce soir, peut-être, l'un d'entre nous ne reviendra pas vivant alors, entre nous tous, on avait un peu baissé les barrières du professionnalisme, laissant l'appréhension et la peur agir sur nos corps. Cela se traduisait par des accolades ou même de vrais câlins. Nous tous, nous nous connaissions depuis des mois voire des années pour certains.
Moi par exemple, je connaissais Dae-eon depuis trois ans maintenant. Une blessure sur lui causée par un ennemi pouvait me rendre fou. Et c'était ce qu'il s'était passé il y a moins d'un an. Je m'en rappellerai certainement toute ma vie. Il avait failli y passer sous mes yeux, tout ça parce que notre patron était un immense radin. Les ennemis ont trouvé notre position avant même que je ne puisse brouiller les pistes. Ils l'ont choppé et l'ont pris en otage, nous demandant une rançon de plus de cent cinquante millions de wons (105k€).
Mon ancien patron m'avait passé un savon, il a failli m'envoyer en mission suicide en Irak pour que je comprenne les conséquences de mes actes. Moi-même j'ai voulu tout plaquer et partir loin de cet endroit, pour ne plus jamais revoir son visage ou même, affronter la déception dans les yeux de mes camarades. J'ai songé à quitter le pays, à me refaire une nouvelle vie.
Mais je suis resté ici, la tête baissée pendant des mois. Et même lorsque l'on a pu le sortir de là, je ne l'ai pas relevée. Je n'avais pas eu assez de courage de pouvoir le voir ne serait-ce qu'une seule seconde. C'était de ma faute s'il avait été capturé.
Bien plus tard, lorsque je me suis moi-même dit qu'il fallait que j'aille lui parler, il m'avait expliqué qu'il n'avait pas été torturé. Il avait été prisonnier comme dans une prison classique. Il m'a confié qu'il savait qu'il n'allait pas mourir parce qu'il avait confiance en nous, en notre réseau.
Même avec tout ce qu'il m'a dit ce jour-là, j'ai continué à faire des cauchemars tous les soirs, à faire des insomnies tellement sévères que même les somnifères ne faisaient presque pas effet. Je restais parfois presque trois jours d'affiler sans dormir une seule seconde. Je faisais peur à voir, j'avais des hallucinations, des terreurs nocturnes, des paralysies du sommeil. Toute ma vie avait basculé ce jour-là.
Mes collègues n'étaient pas du côté du patron et savaient à quel point je m'en voulais, à quel point je me sentais mal. Ils savaient très bien que ce n'était pas de ma faute. Parce que oui, nos ennemis avaient payé très cher du nouveau matériel. Nous n'étions pas au courant de cela, car, notre duo de '' pigeons voyageurs '' étaient eux-mêmes des taupes. Ils avaient réussi à s'infiltrer dans notre réseau parce que notre ancien patron n'avait pas pris assez de précautions lors des recrutements.
Tout m'était tombé sur la tête. Toutes les erreurs de ce soir-là m'étaient tombées dessus.
Mes collègues savaient que rien n'était de ma faute. Leur matériel technologique était bien plus avancé que le mien. Et le mien était payé par le patron et uniquement lui, qui ne voulait pas investir plus que ça... Je ne pouvais rien faire.
Depuis cet événement, une pétition au sein de notre réseau a eu lieu. Mes collègues voulaient me venger de cette profonde injustice. Ils ont fait une pétition appelée '' justice pour notre hackeur '' qui disait que si le patron ne démissionnait pas, ce serait tous mes collègues, y compris moi, qui partirons du réseau. On parlait là de plus de deux cents personnes. Deux cents personnes voulant me défendre et se venger de notre patron ingrat.
On a réussi à le faire couler, il a démissionné le lendemain de la pétition signée par, environ, deux cents dix-huit personnes. C'était là que j'ai compris que ma place était ici, que j'étais aimé et soutenu par mes collègues de travail.
J'avais été heureux pour la première fois depuis plus de deux ans.
Ce soir était très spécial.
D'abord, je ne souhaitais pas faire la même erreur. Je ne voulais plus subir un enfer pendant des semaines, non. Je voulais briller et montrer à toute mon équipe que je pouvais le faire, que j'avais les capacités à déjouer tout un réseau entier. C'était mon travail.
Deuxièmement, c'était la toute dernière mission avant que tout le monde parte chacun de son côté. On avait eu quelques problèmes avec la police, l'armée et Interpol à cause des meurtres à répétition, alors cette décision de dissolution était la plus logique de toutes.
Et troisièmement, c'était une mission dirigée par notre nouveau patron, bien plus cordial et tolérant que le précédent. Monsieur Sun était un patron correct qui se souciait de la santé de ses hommes. On avait eu le droit à des pauses, à des activités en dehors du QG, à des vacances, à des week-ends en groupe.
En soi, les problèmes avec la justice ne dataient pas d'aujourd'hui, je n'étais même pas encore dans le réseau qu'il y en avait déjà. Mais dernièrement, le gouvernement coréen a décidé d'agir. Monsieur Sun n'aura pas été notre patron très longtemps. Et même si je voulais que cela dure encore des années, notre santé mentale nous rappelait souvent à l'ordre.
Cette dernière mission consistait à endommager un autre réseau ennemi se trouvant près du port à Mokpo, dans l'extrême sud-ouest du pays. On ne voulait pas totalement le faire couler, juste laisser une dernière fois notre trace sur les ennemis, pour qu'ils se rappellent de qui l'on était.
Je sortais de la douche, mes pensées en bataille dans ma tête, mes yeux traînant dans le vide, Yeon vit la tête que je tirais alors, il me prit le bras un court instant. J'étais toujours torse nu, une serviette autour des hanches, les cheveux trempés.
Sa mine inquiète me fit redescendre sur terre. Je ne voulais pas l'inquiéter à quelques heures de notre mission. Ce n'était pas ça mon but.
— Si tu penses encore à la dernière mission qu'on a faite, ce n'est pas de ta faute et ça ne va pas se reproduire. Essaye de te reposer avant, tu fais peur à voir avec tes yeux dans le vide. Tu ne pourras pas faire ça en pleine mission. Je serai à côté de toi tout le long, tu ne seras jamais seul. Révise tes réflexes sur l'ordi et va te reposer après. S'il-te-plaît.
Ses mots me percutèrent comme si je me prenais un camion en pleine tête. Mes pensées étaient hyperactives et cela se voyait de l'extérieur, exactement ce que je voulais éviter.
Après une accolade amicale, je m'étais habillé, la tête encore plus embrumée qu'avant.
J'étais préoccupé par tout ça. J'avais refusé de parler à mon psychiatre de tout ça. Déjà parce que je n'étais pas autorisé à ça et puis, si j'en parlais, les séances seraient infinies. Je lui avais juste parlé de mes gros problèmes de sommeil et j'ai eu le droit à des somnifères, mes précieux somnifères.
Sans ça, j'étais un zombie. Peut-être aurais-je dû en reprendre hier soir. Ou l'avais-je fait ? Peut-être. Je ne m'en souvenais plus.
Mes problèmes de mémoire aussi jouaient énormément sur ma santé mentale. J'avais oublié des leçons hyper importantes sur le code, des choses que je faisais quotidiennement. Peut-être avais-je un peu trop abusé sur la dose quotidienne ces derniers temps. Oui, je dépassais la dose limite quotidienne depuis quelques semaines. Ils n'étaient pas assez dosés à mon goût. Je ne dormais pas comme un bébé chaque nuit alors que c'était ce que je pensais lorsque j'ai eu cette ordonnance.
Quelle déception...
En entrant dans le couloir de nos dortoirs, je heurtais l'un de mes collègues, Gyun. C'était le meilleur tireur d'élite de notre réseau. Il m'avait battu un nombre incalculable de fois sur le stand de tir.
Je m'excusais rapidement et repris aussitôt mon chemin vers ma chambre mais avant que je ne puisse faire un pas de plus, Gyun me retint par le bras.
— Yeon m'a dit que ça n'allait pas, tu veux en parler ?
Gyun était mon aîné de quatre ans et était comme un grand-frère pour moi. Il s'inquiétait souvent envers les plus jeunes que lui, dont moi.
Lorsque je croisais ses iris, quelque chose me disait que c'était la dernière fois que je le voyais. Je détestais cette sensation plus que désagréable à mon goût. Pourtant elle était bel et bien là et était persistante comme si elle voulait me convaincre que c'était la dernière fois que je croisais son regard.
Pour ne pas qu'il voit mes larmes, je m'empressais de le prendre dans mes bras. Je le serrais fort contre moi. Il me rendit sa force et me frotta le dos, comme pour me rassurer. Ce ne fit qu'empirer ma peur et à présent, je sanglotais dans ses bras.
— On se reverra, peu importe où, on se reverra.
Il sous-entendait clairement l'au-delà.
Je retins quelques hoquets dans le but de les lâcher plus tard. Il se recula un peu pour pouvoir me faire face. Sa main s'activait dans mes cheveux.
Ce gars-là n'avait aucun défaut. Il pouvait être mon grand-frère sans aucun problème. J'aurais vraiment aimé qu'il le soit. Il savait nous rassurer quand il le fallait, il savait nous soigner, nous faire plaisir, nous guider. L'idée même de ne plus jamais le voir me déchirait le cœur, au sens propre. Je ressentais une immense douleur dans le thorax en ce moment même et c'était mentir de dire que c'était agréable.
— On se voit plus tard, mh ?
Après cela, il s'était éclipsé. Il avait très bien compris que je ne voulais pas parler de ce qui me tracassait alors, il m'avait laissé seul pour me recentrer.
_______________
Il était près de vingt heures et notre toute dernière réunion venait de s'achever. J'avais pu me reposer un peu avant de partir. Chacun devait se rendre au rendez-vous par ses propres moyens, histoire de n'éveiller aucun soupçon.
J'étais le premier à charger ma voiture de mon matériel. Yeon passa par là, il était garé à côté de moi. Nos deux voitures étaient noires et étaient du même modèle. On avait acheté nos voitures le même jour, en même temps. Le jour où on a touché plus de sept millions de wons (~5k€), on était partis aussitôt se payer la voiture de nos rêves communs, ensemble.
Yeon passa un bras autour de mes épaules et regarda mon matériel.
— Wah, j'imagine qu'il y en a pour le double de nos voitures réunies, pas vrai ?
Je soufflais d'amusement et hochai la tête. Il me fit deux tapes dans le dos après m'avoir ébouriffé les cheveux, me fit un clin d'œil et monta dans son véhicule.
Pendant que je chargeais le coffre, je vis plusieurs de mes collègues partir, parfois seuls, parfois à deux. Ça commençait à rendre les choses vachement réelles. Le parking se vidait au fil du temps et lorsque je finis de charger mes armes, il était près de vingt heures quarante-cinq. On devait être à Mokpo à quatre heures du matin grand maximum. Autant dire que j'avais tout le temps qu'il me fallait pour y aller. La nuit, les routes étaient vides alors, cinq heures et demie de trajet n'était rien. Puis, conduire une voiture comme la mienne révélait plus de plaisir qu'autre chose.
Je montai donc dans ma voiture, je sortis mon téléphone pour regarder les dernières photos que j'avais prises avec ma petite-amie il y a quelques jours. Je pensais à elle chaque soir. Je savais qu'elle était hyper inquiète pour ce soir malgré le fait que je lui ai assuré que tout allait bien se passer.
C'était une grosse erreur de ma part d'affirmer que rien ne pouvait m'arriver alors que je risquais purement et simplement ma vie. Je ne voulais pas lui dire ça. Lui mentir était la meilleure des choses pour la protéger. Heureusement, elle habitait au Japon alors, rien ne pouvait lui arriver.
La toute dernière photo qu'on avait pris ensemble, c'était à la N Seoul Tower lors de son dernier voyage en Corée du Sud. On avait accroché un cadenas avec nos initiales dessus. Ensuite, on est allé manger au restaurant qui trônait au-dessus de tout Séoul. On a visité le parc, fait les magasins... J'avais tant de beaux moments et de souvenirs en tête avec elle.
Je me devais de revenir intact pour elle, pour moi, pour mes proches.
Alors que je n'y attendais pas, quelqu'un toqua à la vitre côté conducteur. J'avais un peu sursauté avant de voir que ce n'était que mon patron.
J'abaissai la vitre et il me dit simplement ;
— C'est l'heure, on doit y aller.
C'était aussi, peut-être, la dernière fois que je le voyais car, une fois entré dans ce bâtiment, chacun devait accomplir ses tâches. Moi par exemple, je devais rapidement déployer mon matériel pour attaquer et surprendre nos ennemis avec mon ordinateur. Heureusement pour moi, Yeon allait être à mes côtés parce qu'il avait les mêmes capacités que moi avec le hack. Nous allons être deux pour attaquer électroniquement. Le reste se passait sur place.
En tout, il y avait l'équipe tireur d'élite, hacking, corps à corps, médicale, explosive et notre patron qui gérait toute l'organisation.
Nous étions deux cents huit personnes présentes aujourd'hui pour cette mission.
Certains n'allaient jamais revenir.
D'autres partiellement.
Mais c'était le risque du métier, celui pour lequel, nous avions tous signé un contrat stipulant que nous acceptions la mort, que nous prenions conscience de tous les risques possibles dans le monde terrifiant qu'était celui de la mafia coréenne.
Après plus de deux ans dans ce réseau, je voyais la lumière au bout du tunnel. C'était la fin de quelque chose et le début d'une autre chose. La mort ou la vie, peu importe. L'un était infini tandis que l'autre était chronométré.
Un peu comme le temps qu'il me fallait pour que j'aille au lieu du rendez-vous.
Ma playlist activée, je me mis aussitôt en route, empruntant l'autoroute et m'élançant à plus de cent kilomètres par heure à bord de ma belle berline noire brillante.
Je me remémorais chaque détail à ne pas oublier pour cette soirée. Je me repassais la liste de tout ce que j'ai pris.
Rien ne manquait à l'appel alors, un faible sourire se dessinait, signe de satisfaction de n'avoir rien oublié. Mon coude posé sur le bord de ma portière, ma main caressant mes lèvres, l'autre tenant le volant, je souriais.
J'étais prêt.
En cours de lecture : Metamorphosis - INTERWORLD - 2:22.
Prochain titre : hothi - aarise - 3:46.
—————✎—————
Texte de moi-même :
( Ecrit sur Cyberpunk de Ateez )
Acte 1 : Guerilla
Devant eux, la ville s'étendait.
Silhouette floue de gratte-ciels qui se détachaient de la nuit polluée par les multiples lumières blanchâtres qui illuminaient les rues basses de la cité, elle semblait sans fin, s'étalant à perte de vue. Ses imposants immeubles paraissaient engloutir totalement les autres bâtiments, et leur ombre gigantesque témoignait d'une prouesse architecturale évidente, qui ne manquait pas d'impressioner. Mais de cette immense ville aux rues innombrables, aucun bruit ne s'échappait. Aucun éclat de joie, aucune exclamation de fêtards tardifs, aucun sanglot de citoyen touché par un drame de la vie, aucune levée de voix au détour d'une ruelle. Rien d'autre que le ronflement paresseux des machines qui alimentaient la Grande Barrière jour et nuit.
Exeter, la cité sauveuse qui avait autrefois arraché l'humanité aux griffes mortelles des dangers du dehors, n'était aujourd'hui habitée plus que par des âmes volées. Des enveloppes vides, des corps sans esprits. Un peuple sans vie. Il arrivait à San de se demander s'il n'aurait pas mieux valu que ses ancêtres ne construisent pas ces remparts, et périssent en gardant ce qui faisait d'eux des humains.
— San.
S'arrachant à sa contemplation silencieuse, il se retourna d'un seul mouvement vers Yeosang qui lui faisait signe de le suivre, sa capuche remontée sur ses cheveux blonds atypiques, et le bas du visage recouvert par un tissu. Ils s'engagèrent le long des escaliers métalliques qui encerclaient l'immense réacteur H-478 sans attendre, accompagnés seulement par le son de leurs semelles qui cognaient contre les marches grisâtres à peine discernables dans l'obscurité de la nuit. S'il n'y avait pas ces veilleuses blanchâtres accrochées un peu partout autour d'eux, ils auraient eu bien du mal à se repérer.
Ils parvinrent jusqu'à la plateforme la plus haute, et saluèrent d'un geste de tête leur camarade qui s'y trouvait déjà.
— Hongjoong est arrivé ? questionna San en se postant à ses côtés.
— Oui, mais il ne va pas monter. Il reste en bas. Tu sais, au cas où.
Seonghwa n'eut pas besoin de terminer sa phrase. Au cas où on se fasse repérer. Au cas où les autorités arriveraient pour nous faire taire à jamais. Au cas où quelque chose ne se passerait pas comme prévu. Il y avait mille façons que cela tourne mal, vu l'action purement illégale qu'ils s'apprêtaient à faire. Le sang de San pulsait désagréablement à ses tempes rien que d'y penser.
Il s'efforça de passer outre cette appréhension, et tourna le regard vers l'intérieur du réacteur accessible depuis cette dernière plateforme, le cœur tambourinant puissamment dans sa poitrine. Le trou circulaire était immense. Il s'échappait de lui une fumée grisâtre qui montait haut dans le ciel avant de se dissiper, et maintenant, il comprenait mieux pourquoi le grand-père de son ami lui avait dit de prendre de quoi se cacher le visage. L'air était tout simplement irrespirable. Même avec un tissu plaqué contre son nez et sa bouche, il avait l'impression que chaque inspiration lui brûlait les poumons, et qu'il ne parviendrait plus à happer assez d'oxygène s'il restait là trop longtemps.
— On va vraiment balancer un truc là dedans ? maugréa Yeosang, qui avait lui aussi le regard rivé sur l'intérieur du réacteur.
— Ouais. C'est le seul moyen de le faire déconner sans se faire choper.
— Il ne va pas exploser ?
— C'est un risque.
La réponse de Seonghwa fit remonter un frisson glacial le long du dos de San, mais il ne broncha pas. Il le savait déjà, de toute manière. Et il s'était déjà promis qu'il était prêt à prendre tous les risques si c'était pour leur cause. Il préférait même mille fois mourir plutôt que de devenir comme tous ces gens sans âme ni émotion qu'il croisait jour et nuit, et qui n'existaient que pour obéir aux ordres donnés et réaliser des tâches répétitives pour faire tourner la cité. San était un humain. San était vivant. Et il ne voulait pas d'une existence comme celle qu'on lui proposait. Si pour construire son nouveau monde il devait prendre le risque de se faire péter avec un des réacteurs qui produisaient en masse l'énergie qui alimentait l'entièreté du système informatique de la cité, alors il le faisait sans hésiter. Certains combats sont un devoir. Non un choix.
L'oreillette implantée dans son oreille interne émis alors un grésillement désagréable, comme pour lui rappeler qu'il était lui aussi doté de ce système qui tuait et anéantissait lentement toute forme d'émotion chez ses congénères, et la voix saturée par l'omniprésence d'énergie alpha retentit à nouveau dans son cerveau, trop floue pour qu'il ne puisse distinguer ce qu'elle disait. De toute manière, il se doutait bien de quels genre de discours il devait s'agir. Encore des mots vides de sens visant à endormir toute sorte d'individualité et de réflexion, et à étouffer toute l'humanité qui pouvait encore se trouver chez les gens en leur assurant qu'écouter ce qui était dit, c'était ouvrer pour le bien de la cité.
San détestait cette voix. Le surdosage d'énergie qui la rendait inaudible était bien la seule raison qui faisait qu'il était heureux de se trouver là. Avec la perspective d'un nouvel avenir qu'ils étaient en train de construire, aussi.
Il se retourna vers Yeosang, qui arrangeait les derniers réglages sur une petite machine crée par lui même, avant de remonter le regard vers Seonghwa, dont les sourcils étaient plissé d'un angle impatient.
— Tu as terminé ? demanda-t-il quand Yeosang referma le petit boîtier après avoir tripatouiller les fils à l'intérieur.
— Hm. Ça devrait être bon.
Seonghwa se saisit de la petite machine, et l'observa attentivement un instant, avant de la tendre à San.
— Tu le fais ?
— ... Ouais.
San la saisit lui aussi, tandis que Yeosang les jaugeait tour à tour d'un air anxieux. Lui qui n'était pas habitué au terrain devait se sentir bien mal, ici, à deux pas du trou béant d'un réacteur qu'ils s'apprêtaient à mettre hors-service. Il avait beau être celui qui avait confectionné ce petit boîtier qu'ils s'apprêtaient à jeter dedans et avoir normalement effectué les réglages nécessaires pour qu'il ne leur explose pas à la figure, c'était une première. Et le risque zéro n'existe pas.
— Vous pouvez commencer à y aller, suggéra alors San pour essayer de rassurer Yeosang. Je vous rejoins.
Seonghwa s'apprêta à riposter, mais y renonça devant la mine blême de leur camarade. Il hocha la tête, avant d'entraîner à nouveau Yeosang vers les escaliers métalliques qui s'enroulaient autour du réacteur.
— Ok, lui lança-t-il en se retournant vers lui. On se dit à tout à l'heure alors, San.
— Hm. À tout à l'heure.
Ses deux amis disparurent de son champ de vision, et San se retrouva bientôt seul. Lentement, il vint se placer au bord du réacteur. Les yeux larmoyants face à toute la fumée qui s'échappait de l'immense cavité, la respiration douloureuse, la voix grésillante et inaudible de l'oreillette retentissant toujours contre son crâne et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, il tendit sa main dans laquelle reposait le petit boîtier au dessus du vide.
Puis, dans une grande inspiration, il lança le compte à rebours.
Trois...
Pour changer le monde et redonner un sens à l'humanité.
Deux...
Pour ses camarades et amis qui luttaient pour le même combat de lui et qui l'avaient sorti de l'apathie globale qui touchait chacun.
Un...
Pour tous ces gens qui s'existaient plus vraiment, à qui on avait volé l'essence même de leur existence, qu'ils puissent enfin goûter aux réalités des émotions. Pour que les hommes puissent à nouveau aimer un jour.
Zéro.
Pour détruire ce système qui les aliénait.
San lâcha la petite machine qui alla disparaître derrière l'épaisse fumée blanchâtre qui s'échappait du réacteur.
_______________
« Le monde dans lequel nous vivons est parfait, et par conséquent, sûr. »
« La moindre petite erreur provoque une fissure, et cette fissure va vous faire souffrir. »
« La douleur est un sentiment inutile et un facteur négatif dans votre vie. »
« Nous souhaitons vous protéger. »
« Souvenez vous que nous travaillons pour vous. »
« Vous, qui vivez à votre place, êtes le monde lui-même. »
La voix dans sa tête se tut soudainement, les lumières blanches s'éteignirent toutes d'un seul coup, et le silence étouffant prit alors toute la place.
Wooyoung releva la tête de l'écran désormais noir sur lequel il était en train de travailler, confus. Autour de lui, chacun jetait des coups d'œil perdus à l'autre, tous eux aussi frappés par ce soudain silence. Il y eut un temps de latence. Pendant un moment, personne ne dit rien. Mouvements nerveux portés à l'oreille dont la petite oreillette active en permanence s'était soudainement tue de façon inhabituelle. Échanges de regards confus. Murmures inaudibles lancés ça et là.
Puis, enfin, une voix forte s'éleva, brisant le mutisme ambiant :
— Qu'est ce qui se passe ?
L'angoisse qui transparaissait dans la question n'étonna personne. Wooyoung sentait lui-même un inconfort inhabituel naître en lui face à cette situation.
— Il doit y avoir un bug, répondit une autre voix.
— Ils vont régler ça vite, assura une autre.
Entendre des gens parler sonnait bizarre, dans cette grande pièce. Habituellement, ici, personne ne disait jamais rien. Chacun se contentait d'écouter la voix et les instructions données via l'oreillette, et se concentrait sur son travail, sans faire quoique ce soit d'autre. Là, alors plongés dans un silence et dans une obscurité seulement contrée par les veilleuses de secours blanches accrochées en haut des portes, personne ne savait vraiment comment réagir. Peu osaient parler. Et ceux qui le faisait ne faisaient que prononcer des phrases vides de sens.
Wooyoung croisa le regard d'une femme assisse à côté de lui tous les jours, avant de le détourner, mal à l'aise. Il ne lui parlait jamais, à cette femme. Les seules personnes avec qui il échangeait quelques mots étaient les gens qui mangeaient à sa table le midi et le soir, et il n'avait absolument aucune idée de comment s'y prendre pour briser cette drôle d'ambiance. Il ne connaissait même pas son prénom.
Dans la pièce, ça commençait lentement à s'agiter. Certains avaient fini par se lever pour aller voir dehors si cette coupure soudaine s'étendait dans toute la ville. Ils revinrent une dizaine de minutes plus tard – Non, il y a de la lumière plus loin. Ça doit être simplement le secteur. D'autres avaient commencé à se rassembler en petit groupe pour contrer à ce silence oppressant – Ça fait longtemps que vous travaillez ici ? Neuf ans ? Je n'avais jamais fait attention à vous. D'autres encore tentaient de prendre les choses en main, et de remplacer la petite voix dans l'oreillette qui leur disait toujours quoi faire – On devrait rentrer dormir dans nos chambres. La panne sera sûrement réglée demain, ils nous donnerons des explications. De toute manière, on ne peut plus travailler, rien ne fonctionne sans courant.
Wooyoung écoutait, observait, s'incommodait de cette atmosphère étrange. Il régnait dans la pièce une désagréable ambiance sur laquelle il n'arrivait pas à poser de mots, mais qui lui crispait les muscles et lui arrachait de drôles de frisson. Il avait hâte que son oreillette se réactive pour le faire s'éloigner de tout ceci.
— Jeune homme.
Il sursauta, et réorienta son regard sur l'homme d'âge mur qui venait de s'adresser à lui, dont les lèvres étaient ornées d'un étrange sourire qui n'en était pas vraiment un.
Sourire.
Ce mot parut soudain abstrait à Wooyoung.
— Nous allons rentrer dans nos chambre. Ne restez pas là.
— J'arrive, souffla Wooyoung en se levant à son tour, tout en tentant de faire abstraction de la sensation incommodante qui ne faisait que monter en plus de secondes en secondes.
L'homme hocha sommairement la tête avant de se diriger vers une autre personne qui n'avait pas bougé de sa place originelle, et Wooyoung se détourna de lui pour suivre ses collègues le long des immenses couloirs du bâtiment dans lequel il vivait. Par automatisme, ils se rangèrent tous dans une file propre, marchant les uns derrière les autres sans se déranger. Sans la lumière des lampes qui éclairaient le couloir et les indications données par l'oreillette, la scène avait quelque chose d'étrange. De dérangeant. Il se surpris presque à souhaiter que cette ligne si parfaite ne soit rompue.
Ce ne fut pas le cas, évidemment, et ils regagnèrent finalement chacun leur chambre respective après de brefs échanges maladroits, et des mots qui n'avaient pas grand sens.
— Demain, tout ira mieux. » assura sa voisine de chambre à Wooyoung lorsqu'ils parvinrent au niveau de leur dortoir.
Wooyoung hocha la tête sans rien répondre.
Il s'enferma dans son propre minuscule studio, alla à son petit lavabo pour se passer de l'eau sur le visage et sur les mains par réflexe, puis se coucha dans ses draps blancs. Le regard rivé sur le plafond, il attendit. Que le sommeil le gagne. Que cette désagréable sensation dans sa poitrine qu'il n'arrivait pas à nommer le quitte. Que la voix qui le guidait jour et nuit ne se réveille à nouveau. Que tout redevienne comme avant.
Ce qu'il ne savait pas, et qu'aucune des personnes présentes dans le bâtiment ne savait non plus, c'était qu'avant ne deviendrait bientôt plus qu'un souvenir pour lui.
Car ce n'était que le début.
A suivre /
C'est inspiré d'une histoire que j'ai en tête /
Viendra peut-être un jour
—————✎—————
Et voilà pour les textes de ce troisième défi !!
J'espère qu'ils vous auront plu, encore désolée pour le retard, et je vous dis à août pour le défi suivant 〜(꒪꒳꒪)〜♡♡
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro