Défi 2 - [ Partie 5 ]
Et voilà la dernière partie !! ᕦʕ •ᴥ•ʔᕤ
Je vous laisse découvrir ces derniers textes sur un nouveau groupe d'image, n'hésitez pas à commenter ! ♡♡
Texte de monicoffee :
That one boy
(Kim Sunwoo, The Boyz)
Cette vie vaut elle vraiment le coup d'être vécue ? Des fois ne vaudrait-il pas simplement abandonner ?
Je me contente de fixer le ciel. Je n'avais pas remarqué qu'il était si bleu, aujourd'hui. Pas un seul nuage à l'horizon. Même la météo est contre moi. Dire que j'imaginais la pluie tomber tandis que j'étais allongé sur le sol, nettoyant par la même occasion le sang et les larmes sur mon visage. Mais il fait beau. Je dois me contenter de fixer l'étendue bleue devant moi avec un gout métallique dans la bouche. Au moins, je n'ai pas pleuré. Je n'ai pas le courage de bouger, tout mon corps me fait mal.
— J'étais sûr que tu serais là. Ils t'ont pas raté.
Je peux reconnaitre cette voix entre mille, merci à l'ironie qui inonde sans cesse cette dernière. Il ne me manquait plus que lui. Je relève légèrement la tête pour voir celui qui se fait passer pour mon meilleur ami, Eric.
— Ils n'ont pas fini dans un meilleur état.
Je fixe Eric qui se contente de rire. Qu'est ce qu'il peut m'énerver. Je souhaite faire disparaitre ce maudit sourire de son visage. Je ne le supporte plus.
— Aller laisse moi rire Sunwoo, ce ne sont pas eux qui sont étendus sur le sol derrière notre lycée avec la lèvre ouverte. Arrête de jouer au dur. Tu n'as pas le niveau.
Je soupire avant de me forcer à me redresser pour m'asseoir. Il n'y a pas que ma lèvre qui a pris cher, mes cotes aussi me font souffrir. Mais je ne lui avouerais pas, cela lui ferait trop plaisir.
— Tais toi tu veux. Tu me donnes juste mal à la tête.
Il rigole une nouvelle fois avant de s'approcher de moi. Une main s'arrête dans mon champ de vision. Je le regarde un moment avant de prendre sa main. Il m'aide à me relever avant de me donner un tape assez forte sur mon épaule droite. Je lui lance un regard noir qu'il se contente d'ignorer.
— Ne me regarde pas comme ça. Aller on va acheter de quoi te soigner.
Eric fait un signe de tête en direction de ma lèvre avant de se retourner. Il n'attends même pas une réponse de ma part avant de partir devant. De toute façon, il sait que je finis toujours par le suivre et qu'est ce que ça peut m'énerver. Je finis par le rattraper et je peux presque m'imaginer son sourire satisfait quand il a réalisé que je marchais derrière lui.
Je suis trop perdu dans mes pensées pour prêter attention à ce qui se passe autour de moi. Tout m'a l'air si sombre, sans couleur et sans vie. Cela fait un moment que je vois le monde de cette façon. A la seule exception du ciel bleu que j'ai vu, il y a peu, quand j'ai ouvert les yeux. Vraiment quel est l'intérêt de vivre dans un monde comme celui là.
Je reviens à moi quand je vois Eric s'arrêter devant moi et me tenir la porte de la supérette. Nous rentrons avant de nous séparer. Nous avions peu de temps avant que les cours ne reprennent. A vrai dire j'ignore combien de temps je suis resté inconscient ou combien de temps il nous reste avant le début de notre cours de coréen.
J'attrape du désinfectant et un pack de glace. Je ne vois pas Eric avant de passer la caisse. Quand je suis sur le point de payer, il pose également une boisson énergétique quelconque dont j'ignore le nom et un paquet de cigarette, des Marlboro rouges, à côté de mes achats.
— Merci Sunwoo, je te revaudrai ça!
Je sais qu'il ne le fera pas. Il ne l'a jamais fait mais cela fait longtemps que j'ai arrêté de croire ce que Eric promet. Je me contente de payer en espérant que ma carte ne soit pas refusée. Quand je vois que ce n'est pas le cas, je soupire. Ce ne sera qu'un autre repas que je devrais sauter. Je peux y survivre.
Nous sortons avant de revenir sur nos pas en direction du lycée. Tous le long du chemin du retour pendant que je tiens comme je peux le sachet de glace contre ma bouche, Eric ne fait que de parler d'une soi-disant fête qui a lieu ce soir. A vrai dire, je n'écoute pas vraiment ce qu'il raconte. Et je suis presque sûr qu'il le sait. Quand nous pénétrons la porte principale de l'établissement, je me sépare immédiatement du blond pour me rendre dans notre salle de classe.
— Tu ne viens pas manger ? C'est ça ne m'attends pas ! Sunwoo! Tu m'écoutes ?! Je te rappelle qu'on est assis à côté ! Tu ne m'échapperas pas.
Je me contente de l'ignorer. Je suis soulagé de voir que personne n'est encore dans la salle de classe. J'en profite pour m'installer à ma place, soigner ma lèvre, avant de poser ma tête entre mes bras et fermer les yeux.
Quand je les ouvre le cours avait déjà commencé depuis je ne sais pas combien de temps. Eric est a côté de moi dessinant sur son cahier. Je baille avant de me redresser.
— Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ?
Je regarde le faux blond à côté de moi qui me lança un coup d'œil. Avant d'hausser les épaules et de se reconcentrer sur sa tache précédente. Je l'ignore ouvrant mon livre et prenant des notes de ce qu'il reste du cours. Je ne sais même pas pourquoi je fais autant d'effort. Finalement l'après midi s'est terminé avant que je n'ai eu le temps de réaliser. J'ai réussi à suivre ce que Eric me laissait suivre tout en fixant de temps en temps les gars de ce midi. Ils avaient l'air de mieux s'en sortir que moi. A vrai dire, j'ai juste l'impression que tout le monde s'en sort mieux que moi, même dans ma propre vie.
— Tu viens avec moi ce soir?
Je fini de ranger mes affaires dans mon sac avant de relever la tête vers Eric. Je fronce les sourcils en attendant qu'il ne développe sa pensée.
— Qu'est que tu me chies?
Le blond soupira avant de lancer son sac sur son épaule s'appuyant sur le bureau pour se pencher vers moi.
— De la fête. Tu m'écoutes ? Ça fait au moins cinq minutes que je t'en parles. Changmin t'as frappé trop fort à la tête ? Tu as l'air plus stupide que d'habitude.
— Merci Eric, c'est très gentil de ta part. Et non ma tête va très bien.
J'essaye alors de m'éloigner mais Eric ne lâche pas l'affaire posant son bars autour de mes épaules.
— Tu n'as toujours pas répondu à ma question! Tu viens avec moi à la fête chez Kevin ? Il y a littéralement tout le lycée qui vient ! Aller tu vas faire quoi de ton vendredi soir sinon.
— Je ne viendrai pas.
Je dégage la main du plus jeune de mon épaule avant de sortir de la salle de classe Eric sur mes talons.
Je me déteste. C'est tout ce qui me vient à l'esprit étant assis sur ce canapé une bière à la main regardant le monde présent dans le salon. Il fait trop chaud. La musique est trop forte et il est impossible de passer à côté de l'odeur de transpiration mélangée à celle de l'alcool.
Eric a eu raison de moi comme il le fait toujours. Pourquoi est ce que je continue de le suivre et d'écouter ce qu'il dit comme si j'étais son chien. Qu'est ce que je fiche à cette soirée. Kevin est le genre de gamin dont les parents voyagent beaucoup lui laissant la maison pour lui. J'ai déjà entendu parler de ces nombreuses fêtes. Pourtant c'est presque pire que ce à quoi je m'imaginais.
Je regarde Eric assis sur le sol. Il jouait à des jeux avec d'autres gens de notre classe. Je pouvais reconnaître Changmin, Juyeon et Haknyeon, c'est à dire les trois qui m'avaient fait manger le sol ce midi. Pourtant Eric semble bien s'amuser avec eux. Je me contente de regarder à vrai dire je ne sais même pas si je serait en état de jouer avec eux. Je suis encore conscient de ce que je fait mais je ne suis pas sûr que mon corps arrivera à suivre.
C'est pour ça que je n'aime pas les fêtes. Eric fini toujours par m'abandonner quelque part pour finalement aller vivre sa vie. Il n'a définitivement pas besoin que je l'accompagne dans ce genre d'endroit. Puis avec ma faible résistance à l'alcool, je ne tiens pas bien longtemps dans ce type de soirée. Je ne suis même pas sûr d'être capable de finir la deuxième bouteille de bière que le blond vient de me donner.
J'étais ailleurs. Je fixais le groupe de gens devant moi sans trop savoir vraiment ce qu'ils faisaient. Pourtant je relève la tête quand je remarque que Eric est tourné vers moi.
— Sunwoo on a besoin d'un joueur!
Puis il me tourna le dos une nouvelle fois. Je n'ai encore une fois pas mon mots à dire. Mais je me suis levé du canapé pour m'asseoir sur le sol à côté d'eux. Cela ne semble pas les déranger plus que ça, pas que je sois vraiment apprécié autour d'eux. Tout le contraire de Eric. Je me demande bien ce qu'il leur raconte à mon sujet.
Je n'ai pas compris le but du jeu. Résultat, j'ai bu plus que je ne le devrais. Finalement, les jeux se sont terminés il y a un moment maintenant et tout le monde se contente de parler. Mon regard s'est posé sur Changmin.
A vrai dire je voulais savoir si les deux points en dessous de son œil étaient des grains de beauté ou simplement du maquillage. Je ne les avais jamais vus avant. Il est vrai qu'il m'arrive de souvent l'observer. Ce qui est chiant parce qu'il est vraiment beau pour un enculé.
Un peu comme Eric. En parlant de lui, je peux voir son regard se poser sur moi de temps en temps. Mais je n'aime pas ça. Ce n'est pas comme s'il s'inquiétait. Je le connais trop bien pour savoir les intentions qui se cachent derrière toute cette attention.
— Sunwoo, tu n'as pas l'air bien. On va monter à l'étage. Je vais t'aider à t'allonger. Tu as définitivement trop bu.
Il passe sa main autour de mes épaules frottant par la même occasion mon dos.
Je me suis contenté de le fixer. Je m'y attendais pourtant ça me fait quand même mal. Je ne veux pas monter avec lui, un peu comme je ne voulais pas venir à cette fête. Peu importe ce que j'essaye de faire, je sais comment ça va se terminer. Et je n'aime vraiment pas ça.
— Non, je ne veux pas. Je vais bien, pas besoin de monter.
J'essaye de repousser son bras mais c'est une cause perdue. Il a déjà plus de force que moi alors en rajoutant les effets de l'alcool ça ne m'aide pas.
— On voit bien que tu ne vas pas bien. Arrête de faire une scène et monte avec moi !
Il élève la voix ce qui attire l'attention des autres personnes assises autour de nous. Il passe sa main atour de ma taille pour me forcer à me lever. Je me lève me tenant à lui pour garder l'équilibre. J'allais abandonner et me laisser emporter par la tempête qu'est Eric.
— Il a dit qu'il ne voulait pas monter avec toi.
Le silence s'abattît dans notre petit cercle. Mon regard se pose sur Changmin qui fixe Eric avec un regard noir.
— Il ne sait pas ce qu'il veut. Il n'est pas dans son état normal.
— Justement. Une autre raison pour laquelle il ne doit pas monter avec toi.
Je sentis la prise de Eric se resserrer autour de ma taille ce qui me fit mal aux côtes.
— Qu'est ce que tu insinues, connard?
Changmin qui depuis le début était assis fini par se lever pour être face à nous. Tous le monde l'imita. Cette fois, l'attention de l'entièreté de la pièce se dirigea sur nous.
— Je n'insinue rien. Pourtant tu sembles avoir quelque chose à te reprocher.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Ferme là avant que je te casse les dents.
— Tu as raison je ne sais pas de quoi je parles. Mais s'il y a une chose que je sais, c'est que ce n'est pas parce que c'est ton meilleur ami que tu peux abuser de lui.
La tension dans la pièce monte de plus en plus. Et je ne peux m'empêcher de poser mon regard sur le garçon devant moi après ce qu'il vient de dire, juste pour remarquer qu'il me regardait déjà.
— Je ne ferai jamais ça à Sunwoo. Tu es vraiment qu'un psychopathe !
Eric me lâcha enfin s'avançant pour se tirer face à Changmin les points serrés. Ce dernier l'a simplement ignoré en se rapprochant de moi.
— Est ce que tu veux que je te ramène chez toi?
Il ne parle définitivement plus à Éric mais bel et bien à moi. Je le regarde surpris sans vraiment savoir quoi dire. Ce midi il m'ouvre la lèvre et maintenant il me propose de me ramener chez moi.
— Tu te fous de ma gueule ! Je suis son meilleur ami je m'occupe de lui ! Tu l'as tabassé derrière le lycée ce midi et tu penses être de meilleur confiance !
Je n'aime pas ce que ce passe. Toute l'attention est porté sur moi. Je voudrais juste qu'on me laisse en dehors de tout ça. Je ne veux pas sentir tous ces regards sur moi. Qu'est ce qu'ils ont à tous me regarder comme si j'étais un animal en cage. Je suis si fatigué, de cette histoire, d'Eric et de la vie en général.
— Je ne te parle pas à toi. Sunwoo ? Tu veux que je te ramène ?
Je ne lui faisais pas confiance. Je ne sais pas ce qui pourrait m'arriver si je me contente de lui dire oui. Par contre, je sais ce qui va m'arriver si Eric m'emmène à l'étage avec lui.
— Ouais. Je veux rentrer.
La pièce se remplit une nouvelle fois de bruit. Je sentis le bras de Changmin se glisser sous mes épaules pour soutenir mon poids avant de m'éloigner de Eric. Je n'ose pas me retourner. Parce que je sais que si je le regarde maintenant, je vais changer d'avis.
Après quelques minutes, nous étions enfin sortis. L'air frais des nuits de printemps me fait vraiment du bien. Ça m'aide à décuver un minimum. Je marche silencieusement à côté de Changmin qui se contente de se tenir à côté de moi en souriant. Ça a duré jusqu'à ce que nous soyons dans le métro. A vrai dire la belle maison des parents de Kevin est loin du petit appartement dans lequel je vis.
Nous nous sommes assis toujours sans parler. J'ignore l'heure qu'il est mais le wagon est presque vide. Ce qui en soit me rassure grandement. Je me suis contenté de fixer la vitre fissuré. Cela montre bien de quel côté de la ville ont se dirige.
— Est ce que ça va?
Je tourne la tête dans sa direction avant d'hocher la tête. Il sourit toujours. Je l'avais pas remarqué qu'il le faisait autant. Et ce serait mentir de dire que je n'aime pas son sourire.
— Tu parles de ce qui vient d'arriver ou du coup de poing que tu m'as donné ce midi ?
— Encore désolé pour ça. Mais tu l'as cherché. Quelle idée de draguer la petite ami de Juyeon !
Je ne peux pas me retenir de rire après ce qu'il m'a dit. Je peux le voir me regarder surpris pourtant il ne dit rien. Je n'aurai pas été surpris de me prendre un nouveau coup de ça part. Ce midi, lui et ses amis ne s'en sont pas gêné.
— Putain d'Eric ! C'était la petite amie de Juyeon. J'arrive pas à croire qu'il m'ai fait porter le chapeau.
— De quoi tu parles?
— Laisse tomber. Ce n'est pas grave.
Je me suis contenté de fixer une nouvelle fois la vitre avant de passer légèrement ma main sur ma lèvre. C'est pour ça qu'il a su où me trouver.
— Dis toujours. Je t'écouterai cette fois. Je peux être surprenant quand je le veux.
Je ne le regarde pas mais je me contente de soupirer vaincu.
— Eric parlait avec une fille. Je n'avais aucune idée de qui elle était. Mais c'est sans doute la petite ami de Juyeon. Et Eric c'est contenté de me faire tomber à sa place.
Le silence s'installe à nouveau entre nous. Puis un bruit raisonna à côté de moi, comme s'il venait de claquer de doigts.
— C'est pour ça que tu faisais genre de ne rien savoir. Tu n'étais vraiment pas au courant de ce qu'il se passait.
Je me contente d'hocher la tête en le regardant cette fois. Il avait une expression sur le visage que je ne pouvais détailler. Notre arrêt est arrivé et nous sommes sortis. Nous marchons une nouvelle fois en silence jusqu'à arriver devant mon immeuble. Mais au lieu de rentrer directement chez moi, je me contente de m'asseoir sur les marche et pour une raison quelconque Changmin le fait aussi.
— Tu n'es pas obligé de rester avec moi tu sais.
— Je sais. Mais je dois avouer que tu m'intrigues.
— Balance tes questions. Fais toi plaisir.
Je le vois me regarder comme s'il réfléchissait à ce qu'il voulait dire ou comme s'il choisissait ses mots
— Tu sais ce que Eric raconte sur toi n'est ce pas?
Je reste silencieux un moment le regardant toujours dans les yeux. Son sourire avait disparu. Je n'ai même pas remarqué quand.
— Oui je le sais.
— Comment tu l'as su?
— Tu sais les gens parlent. J'entends ce qu'on dit derrière mon dos. J'ai vite fait le lien avec Eric. Je ne suis pas si stupide. Je vois clair dans son jeu.
— Ce qui allait arriver aujourd'hui, est déjà arrivé. Il a déjà, il a déjà abusé de toi. N'est ce pas?
Mon silence fini par répondre à ma place. Il se rapproche rapidement de moi s'asseyant sur la même marche pourtant il ne dit rien d'autre. Je pose alors ma main dans ma poche arrière pour sortir le paquet de cigarettes que Éric m'a fait acheter ce matin.
— Est ce que tu as du feu ?
En silence, il me passe un briquet et en échange je lui tend une cigarette. La première bouffée me fait un bien fou. Les effets de l'alcool commencent à se dissiper et je ne suis pas d'humeur à revenir à moi pour le moment.
— Tu vis seul?
— Officiellement non.
Je le vois me regarder sans comprendre. Je n'avais jamais remarqué qu'il pouvait être aussi mignon.
— Mon père est en prison. Ma mère est quelque part sans doute avec un homme riche. Ma grand mère est censée s'occuper de moi. Mais elle passe sa vie à jouer à des jeux d'argent dans les cafés, plus qu'être à la maison.
Je n'aime pas le silence qui suit mes aveux.
— C'est pour ça que tu ne souris pas beaucoup ? J'aimerais te voir sourire.
Je le regarde surpris. Ce garçon est plus imprévisible que je le pensais. Pourquoi est-ce qu'il veut à ce point me voir sourire ? Il le fait sans arrêt lui même, ça devrait lui suffire.
— Tu te poses vraiment beaucoup de questions.
— J'en ai une toute dernière.
— Vas-y, si c'est la dernière, j'y répondrai.
Je peux le voir hésiter. J'ai deviné sa question. C'est bien la seule chose que j'ai été capable de deviner depuis que j'ai commencé à lui parler.
— Pourquoi après tout ce que Eric t'a fait, tu continues de t'accrocher à lui?
Je l'ai regardé. Je connaissais la réponse depuis longtemps déjà. Pourtant je ne l'ai jamais dis à voix haute. Ce serai que l'avouer à moi-même. Je tourne le visage pour regarder le ciel. Puis je prend une inspiration profonde avant de répondre.
— Parce que je l'aime.
Le silence revient. Je baisse les yeux pour le regarder une nouvelle fois. Il n'a pas l'air surpris. Je dirai plus déçu.
— Tu ne devrais pas.
— Je sais.
Avant que je n'ai eu le temps de m'apercevoir de quoi que ce soit, des lèvres se sont posées sur les miennes. Ce ne fut qu'un instant, une seconde avant que la sensation ne disparaisse.
Puis le garçon à côté de moi se leva. J'ai presque l'impression de tout avoir imaginé.
— Prends soin de toi, Sunwoo.
Et juste comme ça, il est reparti. Mon regard fixa le ciel une nouvelle fois. Cette fois, il était noir. La pollution lumineuse nous empêche de voir les étoiles. Mon regard fini par redescendre vers le trottoir pour voir une silhouette blonde à quelques mètres de moi. Il n'y avait que quelques marches qui nous séparaient.
Je souffle d'amusement en le regardant encore quelques instants. Puis je prends une dernière bouffée de cigarettes. Je l'écrase rapidement à côté de moi avant de lui tourner le dos et de rentrer chez moi.
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Texte de douxolaf :
Si le mot 'excès' devait porter un nom, il en serait la définition. Vivre sans se foutre en l'air, il ne connaissait pas.
Jay connaissait toutes les marques de cigarettes, chaque particularité et odeurs de drogues, les peines encourues pour vandalisme, vol, agression. Il fréquentait mal comme il était nocif. Il rigolait fort, parlait mal, insultait, manquait de respect, il se trouvait cool. Sûrement que sa dernière colère avait été la vieille, après avoir descendu cinq bières et deux pètes. Il s'était réveillé d'un mauvais songe, quand sa vessie l'avait menacé de le lâcher dans les minutes qui suivraient. Puis son ventre s'était aussi retourné que son sang avait été abondant et sec sur ses phalanges.
Ses 'potes' lui avaient appris qu'il s'était battu dans le métro après qu'un gars ait essayé de lui voler la seule chose qui le levait le matin. Heureusement pour lui, il avait manqué sa cible en frappant dans la vitre, d'où le sang. Jungwon n'avait donc pas eu à voir une énième victime de son manque de confiance en lui.
En parlant du loup, le garçon ne se trouvait pas dans la chambre piteuse derrière lui, ni dans le salon dans la même pièce. Il n'était pas là et Jay se maudissait. Encore une soirée de dérapage qui l'avait fait fuir après qu'il l'ait ramené chez lui. Jungwon s'en était allé pour la nuit.
Patraque, et la tête sans dessus-dessous, Jay appuya son coude sur la cuvette pour éviter que sa caboche ne rencontre le lavabo juste à côté. Jay détestait sa vie, mais il n'y avait que Jungwon qui le savait. Il n'aimait pas ses vices, pourtant il ne connaissait que ça pour se faire remarquer. Il avait besoin qu'on le regarde, qu'on le trouve cool, qu'on le détaille.
La serrure s'était faite entendre dans tout l'appartement plongé dans la pénombre. Il n'était pas parti pour de bon, du coup. Mais Jay était trop vaseux pour l'accueillir comme il se doit.
– Tu as vomi ? s'enquit-il en s'approchant de lui, posant sa main sur son crâne.
Jay opina du chef. Jungwon le tira un peu en arrière, le temps de tirer la chasse d'eau et que l'odeur âcre ne s'en aille. Puis il s'accroupit à ses côtés, s'affairant à lui essuyer la bouche, et le visage d'un autre petit paquet de papier toilettes, dégageant ses cheveux pour ne pas être dérangé.
– T'es vraiment dans un sale état.
Jay hocha de nouveau la tête. Oui, encore.
– Allez, montre-moi ça.
Doux et attentionné, le garçon lui remonta la manche pour découvrir une grande partie de son poignet. Jay avait fermé les yeux puisque sa tête avait commencé à tourner. C'était d'un désagréable intense mais il ne râla pas, par respect pour Jungwon.
– Tu vas avoir de sacrés cicatrices ; émit le sobre des deux, nettoyant déjà ses plaies.
– Désolé... ; d'un grognement profond.
– Ce n'est pas à moi à qui tu dois des excuses.
– Hum... désolé, moi...
Il aurait presque pu entendre le sourire du garçon tant il se l'imaginait si bien. Jungwon lui disait souvent qu'il le trouvait drôle, et ce en toutes circonstances.
Ses doigts chauds caressaient son poignet comme si Jungwon pensait que Jay ne le sentirait pas. Or ça lui éveillâtes tous les sens. Il suffoquait autant de ne pas le voir que de ne pas le sentir contre lui. Mais s'il bougeait pendant qu'il le soignait, il allait se faire rouster, il le savait. Et Jay ne voulait pas se faire réprimander.
– Heureusement que les métros n'ont pas de caméras de surveillance qui fonctionnent correctement ; continuait-il de faire la conversation ; tu imagines ? J'ai pas envie de t'attendre encore à la sortie du commissariat.
Jungwon n'aimait pas non plus la vie que Jay menait, pourtant il restait, sans qu'il ne comprenne pourquoi.
– Tu as bu de l'eau ce matin ?
– Pour quoi faire ? ; ronchonnait Jay, de mauvaise foi.
Jungwon l'avait bandé plus rapidement que prévu, ou alors Jay s'était endormi entre temps sans s'en rendre compte, puisqu'il abandonna sa main pour se lever. Sa chaleur lui manquait de manière infernale, sa voix, sa présence près de lui. Jay releva à peine la caboche pour tenter d'écouter ses bruits de pas, mais Jungwon était très discret ou Jay trop sourd d'un bourdonnement incessant.
– J'ai oublié de te faire promettre d'en boire ; se réprimandait Jungwon en se posant à côté de lui.
Chose qu'il faisait en temps normal et que Jay respectait à la lettre. Ses désirs sont des ordres et ses demandes inviolables.
Jay avait immédiatement tourné sa tête vers lui quand il eut entendu les premières notes de sa voix, il voulait se coller à lui, sentir son odeur de pomme et se mettre en sécurité dans ses bras. Or Jungwon n'avait pas capté les signaux, ou les avait tout bonnement ignorés, puisqu'il attrapait son menton d'une main pour le décoller de la cuvette et amener son visage au sien. Jungwon savait qu'il n'allait pas boire dans l'immédiat et prit donc les choses en main.
– Bois ; lui ordonnait-il.
Puis, une dizaine de secondes plus tard, il posa ses lèvres sur les siennes, appuyant sur son menton pour que Jay ouvre sa bouche sans résister. Si Jay ne prendrait pas un verre de sa propre initiative, il allait quand même boire de l'eau. Jungwon s'écarta quand il lui eut tout déverser dans la bouche, la referma immédiatement de ses doigts.
– Avale.
Exécution immédiate. Il réitéra le geste quatre fois avant de jeter le verre dans l'évier en essuyant le coin des lèvres et le bas du visage de son amant de sa manche. Jay se laissa faire, agrippant ses bras pour ne pas s'écrouler par terre d'un tournis incessant.
– Tu vas peut-être mieux vivre ton réveil ; murmurait-il avant de l'enlacer pour le soulever.
Les tripes déjà passées par dessus bord, il n'allait pas recommencer de si tôt et Jungwon l'emmena immédiatement sur son matelas de luxe au sol. Il peinait sous le poids mort qu'était le garçon, mais cela était habituel et il avait fini par ne plus manifester son mécontentement s'il voulait que Jay dorme sur le lit, et pas sur le sol à le fuir.
Il déposa maladroitement l'alcoolique sur les draps, lui levant les bras pour l'aider à se déshabiller de ses vêtements tâchés de vomi. Jungwon était comme immunisé contre le dégueuli du garçon. Jay essayait même d'y mettre du sien en bougonnant contre son mal de crâne. Cinq minutes plus tard, il était en sous-vêtements sous la couette propre par miracle. Or Jay suppliait de gémissements que Jungwon le rejoigne, chose qu'il fit aussitôt. Le sobre se colla à lui, entourant son dos de ses mains et blottissant son nez contre son cœur.
– Tu pues l'alcool.
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Texte d'un ou d'une autrice anonyme :
Dansons ma chère et tendre existence
Dansons sous le regard de notre piètre souffrance
À nu face à notre reflet
Je ne veux plus jamais me camoufler
Les morceaux de verre transpercent la peau nue de mes pieds tachant ainsi le sol de mes pas. Les yeux fermés, je danse avec ivresse, avec emportement, grisée par ma libération...
Mon anatomie enjambe la barrière des mots et raconte avec grâce mon histoire gardée sous clés bien trop longtemps. Mes gestes résument mon mal-être qui perdure dans le silence, ce cachant du bruit, fuyant la parole.
Tandis que mon corps bouge sous le rythme d'une chanson muette, mon esprit lui, vagabonde dans les replis du temps, là où les souvenirs s'élèvent doucement... éveillant en moi un sentiment d'insécurité.
Mes pieds se font plus insistants sur le bitume, les flots d'un passé fantomatique revinrent à la surfasse et c'est alors qu'un torrent d'émotions m'emporte jusqu'au large, essayant de me noyer dans le vestige de ces eaux troubles...
Mon esprit fuse dans tous les sens et mon corps avance sur le sol avec une ardeur impétueuse. Les bruits des crient revinrent peu à peu dans ma tête....
— Sale gosse ! Tu n'es qu'une erreur j'aurai dû t'avorter !!
Une larme vit le jour au creux de mon œil.
—L-lâche moi t-tu me fais m-mal...
— Je t'ai dit de la fermer !
Le bruit d'une violente claque se fit t'entendre et une légère odeur d'alcool flotta dans l'air.
Cette larme fit un long trajet sur ma joue.
— Comme tu es laid... Tu crois vraiment que quelqu'un pourrait aimer une personne comme toi ? Regarde toi avec toute ces cicatrises tu crois vraiment que quelqu'un pourrait te désirer plus tard !?
Avant de venir s'échouer sur le coin de mes lèvres.
Et comme étouffé j'ouvre d'un coup les yeux essayant par tous les moyens possibles de fuir ces mauvais souvenirs quand soudain je m'arrête, figé, je la revoie devant moi. Elle se pavane dans sa belle robe blanche le sourire aux lèvres. Ces longs cheveux noirs virevoltent au gré du vent, elle n'a jamais été aussi belle...
— Comme tu à grandis...
Mon corps se crispe à un tel point que les muscles de mes mollets commencent à me faire mal.
— Tu es devenu un beau jeune homme.
Pourquoi cette phrase me fait si mal ?
— Tu m'as manqué...
Je t'en prie ne termine pas ta phrase...
— Fils.
Soudain, les émotions contenues dans ma poitrine explosent et font ainsi remonter à la surface la laideur de son âme, comme la vase déposée au fond d'une eau croupie, elle trouble et empeste à la moindre agitation.
Elle me répugne.
— Maman t'aime beaucoup tu sais ?
Pourquoi ces mots sonnent-ils si faux à l'oreille ?
Ma mère s'avance, les yeux me sondant de part en part et sous son regard malicieux je me sens nue, épié.
— Approche, je ne te ferai aucun mal chérie.
— Maman est là mon cœur vient dans mes bras. Montre à maman à quel point elle t'a manqué trésor.
Le mensonge bouleverse la communication de deux cœurs.
Avec toi mère, les sons qui sortent de ta bouche riment toujours avec fausseté. Durant toute mon enfance tu n'as pas eu la décence de me faire vivre, dès ma naissance tu m'as enfermé dans une cage aux murs invisibles. Puis j'ai vécu dans cette prison de verre en pensant que la liberté est un crime...
Je ne suis qu'à tes yeux qu'un déchet que tu traînes sur le sol comme un vieux chewing-gum collé à ta pauvre semelle, noircit par le temps et la négligence de tes pas indécis.
Mais que puis-je y faire ? Tu as toujours été ainsi avec moi, j'étais une tâche pour toi impossible à laver et tu avais beau essayer tous les produits possibles et imaginables pour m'effacer de ton joli vêtement blanc, je ne suis jamais partie.
Même si au final c'est toi qui as fini par t'enfuir. Je me souviens très bien de ce jour où toute ma vie a basculé, en bien comme en mal. Je me suis retrouvé seul dans cette maison au mur glacial, pleurant après une mère qui ne m'a jamais vraiment considéré...
J'avais 10 ans le jour où tu as fermé la porte derrière toi et que tu n'es plus jamais rentrée par celle-ci, j'avais 10 ans le jour où tu m'as brutalement jeté dans le monde des adultes sans m'y préparer, j'avais 10 ans et toi tu en avais 25 et malgré cet âge avancé tu n'as pu faire preuve de sagesse ou même de sympathie à mon égard...
Je t'ai très longtemps détester.
Je te haïssais tellement que cela a fait écho sur ma vie de tous les jours et chaque fois que je passais devant une école et que je voyais des mères, des familles tout simplement, attendre leurs enfants devant le portail. Je ne pouvais empêcher mon cœur de ressentir une immense tristesse parce que je n'ai jamais pu vivre ce sentiment...
Celui d'être aimé et attendu.
— Pourquoi ? Dis-je, mes yeux s'embrumant petit à petit.
— Était-il nécessaire de partir et de me laisser pour mort ? Quand tu m'as laissé, je me suis senti bizarre, abandonné, flottant, comme un personnage dans une phrase que l'auteur ne finit pas.
— Chéri qu'est-ce qu-
— Tu n'es qu'une lâche, tu as fait un enfant comme on fait des pâtés de sable à la plage... Et tu te foutais pas mal de savoir qu'une fois partie, la première vague détruisait ton œuvre...
Son sourire quitte peu à peu ton visage.
— Tu n'es qu'une coquille vide qui a tout acheté y compris l'illusion d'une mère aimante ! Tu ne m'as jamais montré la moindre affection ! Jamais ! Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un tel traitement ? Je n'étais qu'un enfant maman ! - Les larmes jaillirent de mes yeux et ma voix craqua sous le coup des émotions - Un putain d'enfant ! J'avais peur sans toi ! J'étais horrifié par le monde réel mais toi tu n'étais pas là pour me protéger ! En fait tu n'as jamais été là pour moi...
Sa peau craquelée, elle se fissure à chaque mot que je prononce, me montrant la vraie toi, ce que tu es réellement.
Une mauvaise mère.
— Pourquoi tu ne m'as donné naissance si c'était juste pour partir et ne plus revenir ? En m'avortant tu nous aurais évité bien des soucis, alors pourquoi m'avoir gardé ?- Lorsque je prononce ces mots, je ne tremble plus et malgré mes pleurs, la peur ne me gouverne plus. Je suis lénifié de toute l'aigreur de mes tourments. Pendant une trop grande durée je me suis tué avec ma propre allumelle... Et par extorsion je me suis perdu dans ce grand vide que représente la Terre.
Ma parole est pour elle porteuse d'une vérité accrue. Le mensonge et la tromperie ne s'emmêlent point avec ma langue... Ma bouche retranscrit juste les questions qui ont pendant très longtemps été l'objet de mes insomnies.
— Je t'en pris dit quelque chose...
Aucune réaction. Rien n'habille son visage si ce n'est que le vide lui même.
— Mais putain dit quelque chose, merde ! Tu as passé une grande majorité de ta vie à me rabaisser et à m'humilier ! Tu trouvais toujours les mots juste pour me faire du mal ou à feindre une sympathie inexistante à mon égard alors pourquoi aujourd'hui tu ne dis plus rien ?!?
Le silence du vide qui s'étire autour de moi, ondule en vague de larmes, baignant la peau de mon visage, marqué par la détresse d'une réponse en vain.
J'allai lui crier dessus, j'allais encore une fois lui faire part de mes souffrances quand soudain elle s'est mise à marcher dans ma direction. Sans regard est voilé par un sentiment que je ne peux déchiffrer en dépit de cette familiarité troublante. Ces pas sont lents et le verre éparpiller sur le sol ne semble pas lui écorcher la peau des pieds au contraire on dirait qu'ils lui passent à travers mais sans pour autant la blesser.
J'ai cru qu'elle allait s'arrêter devant moi, mais à ma grande consternation, elle a seulement continué son chemin. Par instinct je ferme les yeux, à l'attente de la collision de nos deux corps mais il ne vint jamais.
Interloqué, je réouvre les yeux et au lieu de tomber sur ma mère mon regard se pose sur un miroir brisé. Dans ce dernier je me vois enfant, les yeux larmoyant et une peluche dans les mains.
Et comme si mon propre regard me communiquait un message muet, je compris une chose essentielle, une chose que je semblais avoir oublié...
La où j'ai été, un vide avait pris place, autour duquel j'errais le jour et dans lequel je sombrais la nuit...
Oubliant le fait que personne n'est venu me chercher à l'époque.
Et que mon moi enfant n'avait jamais quitté cet appartement...
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Et voilà pour les derniers textes réalisés à l'issue de ce deuxième défi ! 〜(꒪꒳꒪)〜
Encore une fois un grand merci et surtout un grand bravo aux participants, qui l'ont tous relevé avec brio ! C'est toujours un grand plaisir de découvrir tous vos textes, j'ai sincèrement adoré ! ♡♡
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée, et je vous dis à très bientôt pour l'organisation du troisième défi sur mon instagram ;))
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