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Défi 1 - [ Partie 2 ]


Et voilà la deuxième partie des textes écrits à l'occasion de ce premier défi ! A partir de maintenant, ils ont tous utilisé la liste 1 !

Je vous laisse avec ces petites pépites, et bonne lecture à tous ! 〜⁠(⁠꒪⁠꒳⁠꒪⁠)⁠〜



Texte de elysianabi :


HYUNG


C'était aujourd'hui.

Le départ de Hyung.

Je m'y suis préparé depuis depuis un long moment maintenant mais savoir que, dans quelques heures, je serai incapable de le voir à l'avenir autre que par appel vidéo ou en photo, que je ne serai plus capable de le prendre dans ses bras pour me rassurer, que je ne pourrai plus l'observer jouer au basket en bas de chez moi pendant de longues heures, que je ne pourrais plus venir passer ma main dans sa douce chevelure menthe pour l'apaiser lors de moments de doute ou d'angoisse, que je ne pourrai plus entendre le son de sa voix autre que lors de nos futurs appels...

Ça me fait peur.

J'ai vécu toute mon adolescence en sa compagnie, et on me dit à présent que je vais devoir passer l'année de ma majorité sans lui à mes côtés pour me soutenir, ça me fait mal. Mon cœur me fait mal à cette pensée.

Jimin hyung n'arrête pas d'essayer de me convaincre de lui avouer mes sentiments, que cela me soulagerait et me ferai un poids en moins à porter mais, c'est impossible pour moi de l'avouer à Hyung. Je ne sais que trop bien comment il réagirait si j'avais l'audace de lui avouer ce qui me pèse sur le cœur depuis presque trois ans.

Mon amour pour lui.

Hyung n'est pas une mauvaise personne, et je n'ai aucun doute que jamais il ne me jugera. Mais, lui dire que je suis amoureux de lui alors même qu'il me considère comme le petit frère qu'il n'a jamais eu, ça bouleverserait toute notre relation. Et je n'en ai pas envie.

De plus, ce soir, c'est celui de Hyung. Le dernier que l'on passe avec lui avant qu'il ne parte pour la Californie demain matin avec sa famille pour qu'il puisse partir faire ses études dans l'une des meilleures universités des Etats-Unis pour devenir un grand joueur de basket.

Il y a quelques mois, un homme est venu jusqu'en Corée pour venir voir Hyung et l'inviter à rejoindre son équipe, lui disant qu'il avait un potentiel immense et que ne pas saisir cette opportunité serait un véritable gâchis. Il a même proposé de donner une bourse à Hyung lorsque ce dernier à évoqué la situation de sa famille qui ne roulait pas sur l'or.

Hyung est passionné de basket depuis son enfance, et devenir joueur professionnel, c'est son rêve depuis toujours. Alors, bien sûr qu'il voulait de suite accepter l'offre de cet homme.

Mais... Il y avait nous.

Jimin hyung.

Seokjin hyung.

Hoseok hyung.

Et moi.

Le petit dernier de la bande, le petit protégé.

Jeon Jungkook.

Le petit métisse japo-coréen arrivé en Corée du Sud l'année de ses huit ans et qui est devenu le voisin de maison de Jimin hyung.

Il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que je ne sois adopté par l'ancien quatuor qui m'ont tous adoré, surtout Jimin hyung qui ne me lâchait pas un seul instant, clamant haut et fort que j'étais devenu son petit frère préféré, dépassant même son véritable frère qui n'a pas tardé à me détester pour ça.

Mais je m'en fichais.

J'avais trouvé un groupe d'amis avec qui je passais toutes mes journées malgré ma différence d'âge avec eux de trois ans. Nous étions liés comme les doigts de la main, toujours fourrés les uns avec les autres, faisant diverses bêtises ensemble et rigolant à gorge déployée.

J'avais trouvé ma famille de cœur très tôt, et jamais l'idée qu'un jour notre route se sépare ne m'était venue à l'esprit.

Ça me semblait impossible, nous étions bien trop liés pour que ça n'arrive.

Je n'ai pas de suite réalisé mes sentiments pour Hyung, malgré qu'ils soient apparus très tôt, sûrement vers mes onze ou douze ans. Ce n'est que lors de mon quinzième anniversaire que j'ai réalisé l'importance particulière qu'il avait pour moi, et que les sentiments affectueux que j'avais pour lui n'étaient pas les mêmes que ceux que j'éprouve pour mes autres hyungs.

Cette même année, Hyung s'est mis en couple.

Avec un autre garçon.

Kim Taehyung.

L'un des mes amis du collège ne faisant pas partie de mon groupe d'amis proches.

Je ne pensais en aucun cas que cela arriverait le jour où j'ai présenté Taehyung à mes hyungs, en toute innocence.

Pourtant, j'aurais dû m'en douter à l'instant même où leurs regards se sont rencontrés et où celui de Jimin hyung s'est posé sur moi, inquiet car il avait vu également la façon dont ils se regardaient, et qu'il connaissait parfaitement mes sentiments pour Hyung.

Hyung et Taehyung sont restés ensemble longtemps, jusqu'à il y a quelques mois.

Ils se sont séparés en bon terme et Taehyung à quitté peu de temps plus tard Daegu pour Séoul. Hyung ne m'a jamais avoué la cause de leur rupture, disant que ça n'avait pas d'importance.

Si il savait combien son regard posé sur Taehyung parlait pour lui.

— Hé, microbe. Tu vas bien ?

Je détourne mon regard du ciel pour le déposer sur le visage doux et poupin de Jimin hyung qui m'observe attentivement, comme s'il essayait de lire en moi.

Je lui souris, il me le rend.

— Je vais bien hyung, je dis faiblement.

Les rires des autres plus loin attirent mon attention et je tombe sur Hoseok hyung fuyant en criant un Seokjin trempé qui tenait dans sa main une bouteille d'eau remplie, sûrement dans le but d'arroser à son tour Hoseok hyung. Hyung les observe en rigolant, assis par terre et buvant doucement l'une des bouteilles de bière qu'avait acheté avant de venir Seokjin hyung.

Son rire parvient à mes oreilles comme une douce mélodie et un sourire affectueux naît sur mes lèvres, toujours sous le regard maintenant doux de Jimin hyung. Il vient s'asseoir à mes côtés sur le mur de vieille pierre où je me suis posé, légèrement éloigné du reste du groupe.

— Toujours pas décidé à lui dire ? me demande doucement Jimin hyung en observant à son tour le ciel dégagé du mois de juin, où on pouvait voir les différentes couleurs du soleil couchant parsemant le ciel.

Je mord ma lèvre inférieure et observe mes jambes, mes mains sous mes cuisses pour me tenir et les pieds se balançant d'avant en arrière.

— Tu sais que c'est impossible, je chuchote presque.

Jimin hyung souffle doucement, et je sais d'avance qu'il n'est pas d'accord avec mes paroles.

— Pourquoi tu dis ça Kook ? Tu ne sais pas ce qu'il ressent pour toi, peut-être que contrairement à ce que tu penses, il t'aime autrement que comme un frère ?

Le pincement que je sens venant de mon cœur me fait en vouloir à Jimin hyung de me donner de tels espoirs. Car ils ne sont que de stupides espoirs.

— Il aime toujours Taehyung, je lance et Jimin hyung tourne sa tête vers moi, les sourcils froncés.

— Ils ont rompu il y a plusieurs mois Kook. Rien ne dit qu'il a encore des sentiments pour lui. Ne pense pas qu'au malheur.

Je ne dis rien.

Jimin hyung tourne son regard vers Hyung et les autres qui sont maintenant autour du feu allumé plus tôt, rigolant ensemble et Seokjin hyung portant le pull d'Hoseok hyung. Le visage détendu de Hyung me rassure, savoir qu'il passe une bonne soirée me fait du bien. L'idée de Hoseok hyung de passer le dernier soir de Hyung en Corée ensemble était étonnamment bonne on dirait.

J'ai bien fait de ne pas écouter Namjoon hyung quand ce dernier m'a interdit de rejoindre mes amis, ne voulant pas que je traine avec ce qu'il juge de mauvaises fréquentations. Le fait que Jimin hyung et Hoseok hyung fument, pas seulement des cigarettes, était sans doute parvenu à ses oreilles.

— Je pense sincèrement que tu ne devrais pas abandonner comme ça Kook, reprend Jimin hyung en gardant son regard sur Hyung. Je suis sûr qu'entre vous deux, c'est plus qu'une simple amitié.

Tu te trompes pourtant hyung, je n'ai pas cette importance là pour lui.

— Jimin hyung, arrête s'il te plait. 

Il se tourne vers moi, le visage peiné. 

— Ne me donne pas d'espoir, c'est mon choix de lui dire ou non, et je ne changerai pas d'avis. Alors cesse d'essayer.

Il m'observe quelques instants puis se saisit de l'une de mes mains pour venir l'emprisonner dans les siennes. Il la caresse et embrasse le dos de ma main avant de la déposer sur sa cuisse. Je sais grâce à son geste qu'il accepte ma demande, mais à contre-cœur.

— On devrait y aller, ils semblent nous attendre, prononce Jimin hyung en remarquant nos hyungs tournés vers nous, Hoseok hyung empêchant Seokjin hyung de venir nous rejoindre.

Hyung aussi nous observe, et lorsque je croise son regard, un vide étrange prend possession de ma poitrine. Malgré la douceur que m'apporte la sensation d'être observé par celui qui détient mon cœur, je ne peux retenir la peine qui peigne mon âme de ne pas être aimé par lui.

— Allons-y.

Je descends du mur et suis Jimin hyung jusqu'au feu pour venir me poser aux côtés de Seokjin hyung qui ne tarde pas à me tendre une bouteille d'un liquide non alcoolisé. Il est celui le plus à cheval sur le fait de ne pas me donner d'alcool sachant que contrairement à eux, je suis toujours mineur.

— Merci, dis-je d'une voix douce à l'égard de l'aîné du groupe.

Il me sourit simplement, caressant quelques secondes mon épaule pour retourner dans la conversation du groupe, que l'arrivée de Jimin hyung et moi avait stoppé.

Je remarque Hyung m'observer avant de détourner le regard et d'apporter le bout de sa bouteille à sa bouche. Je le regarde avaler plusieurs gorgées du liquide et sens mon bas ventre se réchauffer. Je détourne alors rapidement le regard et me concentre sur la conversation de mes hyungs, tentant d'ignorer la sensation qui envahit mon corps.

Arrête ça Jungkook, arrête ça.

***

Je salue Seokjin hyung d'un signe de main, observant ce dernier traîner un Hoseok hyung bourré par le bras, n'écoutant pas les blablateries sortant de la bouche de son cadet et le poussant à aller plus vite pour pouvoir rejoindre rapidement sa voiture garée plus loin.

Un sourire est présent sur mes lèvres, témoin de la soirée joyeuse que j'avais passé avec mon groupe d'amis et du bon moment que j'ai passé avec eux.

Je m'apprête à saluer à mon tour Hyung pour partir en compagnie de Jimin hyung vers notre quartier, après avoir déposé Hyung devant chez lui, mais la phrase de ce dernier me stoppe dans mon action.

La main qui attrape la mienne et fait vibrer mon corps me stoppe également, mais fait commencer une course effrénée à mon pauvre cœur.

— Tu as une minute Kook ? me demande Hyung d'une voix hésitante et le visage montrant son air peu sûr de lui.

J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Je tourne mon regard vers Jimin hyung à mes côtés et aperçois le sourire présent sur son visage.

Il ne va quand même pas-

— Pas de soucis hyung ! Je te laisse Kook, moi je rentre maintenant. Passez une bonne soirée tous les deux ! s'exclame-t-il en nous saluant de la main et partant aux pas de course en direction de notre quartier, m'abandonnant sans scrupule aux mains pourtant attentionnées de Hyung.

Traître.

Hyung tourne son regard vers moi et doit certainement voir mon air fermé car il s'empresse de me rassurer.

— Si tu ne veux pas, c'est pas grave ! C'est juste qu'on a pas passé beaucoup de temps ensemble ces derniers temps et tu n'as pas beaucoup parlé ce soir alors...

La vision de son visage peiné fait fondre mon cœur d'affection et je ne peux retenir les mots de franchir mes lèvres.

— Ça ne m'embête pas Hyung, j'aime passer du temps avec toi.

Le petit sourire pourtant discret qui apparaît quelques secondes sur le visage de Hyung pour disparaître rapidement ne m'échappe pas, loin de là. Et je déteste mon coeur de s'emballer de telle manière.

Hyung nous conduit dans l'arrière de son jardin, là où se trouve un vieux trampoline où plusieurs fougères commencent lentement à pousser dessus, ajoutant une touche de tranquillité à l'endroit.

Je grimpe le premier dedans, Hyung me suivant de près et nous nous allongeons dans le trampoline comme tant de fois auparavant nous l'avions fait, le tendre souvenir de ces fois traversant mon esprit et calmant mon cœur anxieux.

Lorsque mon regard rencontre l'étendue noire du ciel, parsemée d'étincelles et créant une magnifique Voie Lactée, un sentiment apaisant de tranquillité prend mon être entier et je sens mon corps se détendre petit à petit.

Hyung me regarde, je sens son regard sur mon visage et vois du coin de l'œil le sien tourné vers moi mais je ne détourne pas pour autant mes yeux du magnifique tableau qui s'offre à moi. C'est la sensation de chaleur qui provient de ma main qui me fait détourner le regard pour le poser sur la main de Hyung entourant la mienne, ses doigts liés aux miens.

— Kook, est-ce que tu as déjà aimé ?

Je sens mon cœur rater un battement à l'entente de cette question et la peur et l'anxiété me prennent aux tripes, malgré que je n'en montre rien et garde un visage impassible.

— Oui.

Le simple mot qu'est ma réponse attire l'attention de Hyung, je le sens. Mais jamais il ne me demandera de qui il s'agit.

Il sait très bien que si je ne lui parle pas de moi-même, c'est que je ne souhaite pas qu'il le sache.

Il n'est pas comme les autres hyungs qui, en toute innocence et simple curiosité, tenteraient par divers moyens de m'enlever les mots de la bouche.

Lui respecte mon silence et mon besoin de secret.

Tout comme j'ai appris de lui à respecter le sien et celui des autres.

— J'ai longtemps cru avoir aimé et connaître mieux que personne ce sentiment.

Sa phrase attire mon attention et je pose enfin mon regard dans le sien, croisant ses orbes sombres qui construisent son regard si particulier et pourtant si chaleureux.

— Mais je me suis rendu compte il y a peu de temps qu'en réalité, je ne connais presque rien de ce sentiment.

Il reprend rapidement en voyant que je suis attentif à ses paroles.

— L'amour, je veux dire.

L'évocation de ce mot me fait me perdre quelques instants dans mes propres ressentis, et mon propre vécu.

Hyung est la seule personne à m'avoir fait connaître ce sentiment si connu et voulu.

Je ne sais pour ma part rien de l'amour, sauf celui qu'est ce que je ressens pour Hyung. Et parfois, la curiosité prend mon être entier et je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que serait la vie si je tombais dans le futur pour une autre personne que Hyung.

Est-ce que ce serait différent ? Plus doux ? Ou plus amer ?

Serait-ce également à sens unique ou serait-ce réciproque ?

Serait-ce douloureux ou tendre ?

Chaud ou froid ?

Ardent ou glacé ?

Passionnel ? Dépendant ? Malsain ?

Je ne sais pas.

Et d'un certain côté, je n'ai pas envie de savoir.

Peut-être que dans le futur, lorsque je serai prêt à faire un trait sur Hyung, l'envie me viendra.

Mais pour l'instant, elle n'est pas là.

— J'ai compris il y a peu de temps que ce que je croyais connaître par cœur, était bien plus compliqué que je ne le croyais.

Mon attention se reconcentre sur Hyung et je remarque que ses yeux ne m'ont toujours pas quitté.

— Je croyais avoir aimé Taehyung.

La simple évocation de ce nom provenant de Hyung me fait mal et je ne tarde pas à détourner le regard, le portant à nouveau sur le ciel.

Hyung doit sûrement penser que c'est car j'en veux toujours à Taehyung. Il pense que lui et moi nous sommes disputés et qu'à cause de ça, je me suis éloigné de ce dernier. La vérité, c'est que la simple vision de Taehyung et le fait de savoir que ce dernier avait droit à ce que je n'avais pas me donnait la rage.

J'avais l'irrésistible envie de le frapper.

Aucun doute que si Hyung avait connaissance de mes véritables pensées sur son ex-copain, il m'en voudrait.

— J'avais tort.

La surprise prend place dans tout mon être et mes yeux s'écarquillent.

Quoi ?

Hyung reprend, ne sachant rien du trouble qu'il crée en moi rien qu'avec ces simples mots.

— J'avais des sentiments pour lui, mais je n'étais pas amoureux.

Un rire douloureux sort de ses lèvres et je vois la peine sur son visage lorsque je tourne ma tête vers lui.

— Ça fait mal, de s'en rendre compte. Surtout sachant que lui, il était amoureux de moi.

Je garde le silence, concentré sur Hyung.

— Je m'en suis voulu, pendant des semaines. Mais lui, il ne m'en a jamais voulu, pas un seul instant.

Il tourne son visage vers moi et je ne remarque que maintenant que nos corps sont bien plus proches qu'avant, comme si l'un de nous s'était rapproché de l'autre. Et je sais très bien que ce n'est pas moi.

Pourquoi a-t-il fait ça ?

Son odeur rassurante et familière m'inonde, et lorsque Hyung vient se poser dans le creux de mon cou, inspirant ma propre odeur, mes mains deviennent moites.

Qu'est-ce qu'il fait ?

— Il ne m'en a pas voulu car il le savait déjà avant moi. Il attendait simplement que je me rende compte de la réalité.

Les mots sortent tout seul de ma bouche, et je n'essaye pas de les retenir.

— Quelle réalité ?

Le corps de Hyung pressé contre le mien, sa main dans la mienne, son visage collé dans mon cou et son autre main qui vient entourer ma taille de son bras m'envahissent. Il pourrait faire ce qu'il veut de moi, là maintenant, que je ne lui refuserai rien.

J'en suis incapable.

Il m'a tout entier.

— J'avais des sentiments pour lui, mais ce n'était pas de lui que j'étais amoureux.

Mon souffle devient de plus en plus saccadé.

Mon cœur bat à toute vitesse.

Mon esprit est brumeux.

Mais surtout...

— C'est de toi que je le suis.

— Yoongi Hyung...

C'est le goût de ses lèvres sur les miennes qui éteignent mes dernières résistances.




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Texte de kArmamoulle :


Dans les champs verdoyants de la jolie petite colline un jeune homme y prônait, assis face à un océan de fleurs, il détaillait de ses yeux azur la beauté de ces plantes et du bout des doigts il vint les effleurer avec douceur, leurs couleurs blanchâtres contrastaient avec sa peau basanée. La nature était un baume pour son âme meurtrie.

L'homme était d'une beauté éthérée et malgré l'air maussade qu'il semblait afficher à longueur de journée, rien ne portait atteinte à l'harmonie de ses traits finement dessinés. Quiconque oserait s'adresser à lui serait pétri d'admirations à son égard. Son charme était un appel à la luxure et ses yeux d'un bleu azuré en étaient les portes. Il était le genre de personne pour qui vous tomberiez amoureux au premier regard.

Soudain la brise se mit à souffler un peu plus fort, soulevant ainsi sa chevelure blonde ondulée. Cette soulevée était inattendue, le vent fit frissonner le jeune garçon qui vint machinalement croiser ses bras sur son torse, créant une légère friction dans le but de se réchauffer.

Brusquement une pluie commença à se déverser sur le jeune homme et prit de court il se leva de sa place initiale et à l'aveuglette, il cherchait à protéger son visage de la pluie. Engourdi par le choc, ses gestes imprécis le firent heurter un arbre. Tout sembla trouble autour de l'homme, il n'arrivait pas à savoir si ses yeux lui faisaient défaut ou si son environnement était privé de lumière mais il ne voyait strictement rien, un épais brouillard s'était formé autour de lui, l'enveloppant de sa fumée grisâtre.

Autrefois ce qui fut un champ calme et reposant était désormais son opposé. Agité, il chercha à se mettre à l'abri jusqu'à ce qu'un murmure capte son attention. Le garçon entendit un simple « Accepte-le Taehyung ». Se son à peine audible avait réussi à se frayer un chemin jusqu'à son oreille.

Ledit Taehyung se raidit instantanément et la tempête aussi se calma peu à peu retrouvant cette paix qui l'habillait.

Subitement la même voix se fit entendre. « Mon cœur, je t'en prie accepte-le... »

Taehyung ne sut quoi dire, les mots étaient coincés dans sa gorge refusant catégoriquement de sortir.

— J'ai besoin que tu acceptes ce qui s'est passé en Californie. 

Plus il parlait, plus sa voix était forte.

Taehyung savait d'ores et déjà qui était cette personne. Il reconnaîtrait cette voix entre mille... Cette voix qui a été un jour sa plus grande source de bonheur et qui aujourd'hui n'est plus que sa source de malheur. Cette voix qu'il arriverait à distinguer même sourd...

Envahi par toutes ses pensées Taehyung ne remarqua guère la présence qui se tenait maintenant devant lui. L'inconnu semblait être happé par Taehyung, inconsciemment il leva la main en direction de la joue du blond. La paume de sa main vint délicatement se poser sur cette dernière.

Taehyung sursauta légèrement à cette nouvelle sensation et par reflexe ses yeux se levèrent en direction de l'horizon pour venir se poser sur lui. « Je- pourquoi ? Comment...c'est impossible tu... ? », Il ne put terminer sa phrase car son visage s'est retrouvé plaqué contre un torse tonique et que deux grands bras l'encerclèrent. Taehyung ne manqua pas une minute pour lui redonner son étreinte. Il enfonça ensuite son faciès dans le creux de son cou et inhala avec force cette odeur boisée qu'il n'avait plus sentie depuis bien longtemps.

— Libère-moi

Taehyung resserra sa prise autour du garçon.

— Il le faut p'tit cœur, je t'en prie... Libère-moi de tout ça, plaida alors l'étrange jeune homme.

Taehyung secoua furtivement sa tête, refusant en tout point les paroles du garçon. Il est vrai que son comportement pourrait être comparé à un jeune enfant de 5 ans, à qui les parents on refusé de lui acheter un trampoline pour Noël. Mais il était bien trop têtu pour ne serait-ce l'écouter.

— Taehyung, en faisant ça tu te fais du mal... Tu nous fais du mal...

— J'aurais plus mal si tu partais maintenant... Je-je ne suis pas prêt à te laisser partir, pa-pas auj-ourd'hui..., dit-il en balbutiant sa phrase.

— Je sais que c'est difficile, mais ça fait 3 ans maintenant Tae... Les minutes me sont vraiment comptées et si je reste plus longtemps je disparaîtrai pour toujours... 

L'étranger commença à caresser le blond afin de calmer ses légers tremblements.

— Accepte le fait que je sois m- 

L'inconnu ne put terminer sa phrase que Taehyung l'interrompit sans scrupule.

— Assez ! Stop ne dit pas un mot de plus... Ne prononce pas ce mot interdit.

— Taehyung...

—Je ne peux pas me résoudre à accepter le fait de te laisser partir ! Non je ne peux pas... C'est trop dur... 

Immanquablement, ce deuil infranchi lui arracha d'intarissables sanglots. Le liquide de ses larmes transforma son joli visage en un ruisseau de désespoir. Et un torrent d'émotions traversa tout son petit corps. L'homme qui avait regardé depuis le début se sentit mal pour son amant. Le voir pleurer était si ignominieux qu'il était prêt à fermer les yeux sur ses propres besoins... Quitte à disparaître dans l'oubli...

— Tu sais quoi ? Oublie ce que j'ai dit okay ? Je resterai à tes côtés jusqu'à la fin mon amour. Alors sèche moi ces vilaines larmes et rentrons à la maison, hum ? prononça-t-il avec un magnifique sourire.

— Mais-mais tu as di-t qu-e si tu restais plus long-temp-s tu disparaîtra-as pour toujours..., Taehyung leva la tête vers son amant il ne comprenait pas les agissements de ce dernier.

— Je sais, dit-il avec le même visage doux et affectueux.

— Alors pourquoi tu....

—Parce que je t'aime, voilà pourquoi Taehyung. Je me fiche de disparaître, si je suis avec toi alors le reste n'a pas d'importance, mon cœur.

—Mais-

— Chuuut.

Et d'un seul mouvement de tête l'étranger aux cheveux noir rapprocha son visage de celui de Taehyung scellant ainsi leurs bouches. Le baiser fut fiévreux, désireux. Tous deux exploraient la cavité de l'autre, redécouvrant le bonheur à l'état pur. Leurs langues se cherchaient, s'entremêlaient. Tous les deux redécouvrirent une passion bien trop longtemps enfouie dans leurs cœurs.

Après quelques secondes ils se séparèrent à bout de souffle rejoignant leurs fronts. Les yeux fermés l'ébène dit :

— Je t'aime Taehyung

— C'est d'accord...

— Quoi ? De quoi parles-tu ?

— Je vais le faire...

— Mais, Taehyung ne te sens surtout pas obligé de le faire...

— Arrête, laisse-moi puiser dans mon dernier élan de courage... 

Le blond souffla quelques secondes avant de se lancer.

—Le 13 juillet 2020 vers 23h, toi Jeon Jungkook âgé de 23 ans est..., Taehyung laissa un temps de suspension lorsqu'il senti encore une fois les larmes lui monter aux yeux, décédé... d'u-un accident de la route en Califo-ornie. Ami de chaque instant, amour de ma vie, moi Kim Taehyung ici présent accepte de te libérer...

Jungkook sourit. 

— Taehyung ? Sache que je t'ai vu éblouissant toute ma vie, j'ai vu tes yeux se voiler par des millions d'étoiles en plein jour d'été un nombre incalculable de fois et chaque instant je n'ai cessé de penser à toi.

Jungkook vint lentement prendre en coupe le visage de Taehyung et de ses pouces il essuya délicatement ses larmes.

— Me laisser partir ne signifie pas que tu m'oubliras forcément, tu sais ? Mon silence saura te rappeler celui que j'ai été de mon vivant... "Je ne pars pas vraiment" voilà mon "Je t'aime".

Et c'est ainsi qu'il s'évapora son sourire ne le quittant point.

Jungkook s'envola en ce triste jour ébloui par une colombe rejoignant le ciel.




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Texte de penseesindociles :


Mon corps se vida. Mon esprit ne demeurait, lui, qu'un amas de pourriture qui ne demandait qu'à l'amour d'un homme. Ma lèvre subit mes orageuses pensées et s'ouvrit à la suite de mes paupières. Mon regard habilla la nudité de cette personne qui, de ces heures dernières, avait partagé ma couche. Je redessinai ses courbes gracieuses et graciles et méditai, après, à ce qu'elles donneraient en peinture. Or, je n'osai rien. Pas une parole à l'égard de sa féminité qui ne plaisait qu'à l'artiste qui sommeillait en mon sein. Mon côté autre songea à lui, à cet homme du péché qui me poussait à l'interdit, à ses brunes boucles qui me poussaient aux sentiments. À une souveraineté certaine.

Je m'élevai à l'assise. La doucereuse chaleur de ce matin californien m'étira un sourire complaisant. Mes pupilles à l'ambre de la couleur maquillèrent mon amante qui se rhabillait gaiement. Les minutes allaient sur le cadre mural ; la journée débutait. Et Moon Haejin, dans son infinie beauté, patina dans une pièce voisine parce qu'elle le savait. Je ne donnais que si peu de crédits à mes relations d'un soir... Et parce que seule ma profession m'importait, je ne trouverai que malheur à m'en défaire pour un amour changeant.

Néanmoins, il y avait Jeongguk. Et de cela, je ne pouvais lutter.

— Quelqu'un est là, trésor.

J'entendis.

La jeune femme qui, plus tôt quitta mes draps, me héla à l'entrée d'un invité que j'avais attendu de revoir. Son gris de nuances me considéra longuement ; je l'invitai en mon appartement où un effluve acrylique embaumait la pièce séjournale. Sa chevelure de jais déguisait sa peau si diaphane ; sa bouche, rosée, demeurait surmontée de grains d'une noirceur inaltérable ; son précieux sourire était tel celui d'une juvénile allégresse lors des premières journées de vie.

Jeon Jeongguk était d'une grâce et d'une splendeur qui me donnaient rougeurs. Et je le croyais, bien ; j'étais foutrement amoureux de lui. Nos vues se rencontrèrent, s'accrochèrent et ne purent jamais se quitter.

Je joignis mes mains au fond des poches de la salopette bleutée que j'enfilais le plus souvent. La gouache, sur mon habit, s'infiltrait et se mêlait à son denim. Le présent rose semblait la teinte des joues du confiseur assis à mon devant tandis que le présent vert me rappelait l'herbe verdoyante du printemps. La saison à laquelle notre rencontre fut.

— Qui... Qui est-elle ?

Il me demanda.

Mes sourcils se creusèrent et croisèrent la silhouette désignée à l'arrière par Jeongguk.

Je ne rétorquai rien. Que dire, après coups ?

Je perçus l'embarras de mon cadet à ses doigts qui jouèrent entre eux sans n'avoir la cesse. Je me raclai la gorge et humai la séduisante odeur de la pâte à gaufres à la cuisine. Et je me lançai, à la certitude que cela ne me causerait que du tort.

— J'ai passé la nuit avec elle.

— Vraiment, Taehyung ?

Un riot désuet m'étrangla. J'opinai le menton et glissai la paume entre les mèches brunes de mon chef.

— Vraiment, Jeongguk. Allons parler ailleurs, si tu veux bien...

Il fit non. Son attitude trahissait sa nervosité mais je le connaissais suffisamment pour déceler un soupçon d'amertume. Je ne dissimulais rien. Cet homme avait la connaissance de mon amour ; or, il n'avait trouvé meilleure réponse que se jeter à la nuque d'une autre que moi. Un soupir caressa le seuil de mes lippes. Et je pensai à cette enfance heureuse où nous étions amis dans une harmonie quatuoresque. Jimin ne m'avait guère compris lorsque je lui avouais mes envies, mes désirs de faire le plus jeune, mien. Hoseok, lui, ne savait rien. Je ne l'avais plus vu depuis près de deux semaines après qu'il soit tombé d'une pirouette en trampoline. Après l'incident, il me boudait.

Et je le réalisais, désormais : j'aurais dû m'interdire à la moquerie. Or, comment agir lorsqu'un tel homme se retrouvait entre tes bras à sangloter risiblement pour un bobo ?

Autrefois, Jeongguk, également, se plaisait de mon corps réconfortant lorsque rien n'allait. Maintenant, il me scrutait, à la fois curieux et de dégoût comme si je restais le microbe, le parasite de son existence éternelle.

— Je t'aime, tu sais... Mais je... Je ne suis pas comme ça, je...

— Comme moi ? Quelqu'un qui aime les hommes, tu veux dire ?

— Oui. Pardon, Tae.

Menteur.

Et désormais, c'était moi qui le toisait avec un mépris que je ne taisais pas.

— J'ignore pourquoi tu te mets à mentir soudainement et je sais que tu ne l'admettras jamais... Enfin, quelle importance.

Je plaidais. Jeon Jeongguk était ce genre de gens qui peinait à la confiance et à l'estime.

Et depuis qu'il égayait ma vie, je subissais son irrationnelle peur de l'autre. Sa famille l'abhorrerait si elle apprenait son attrait pour ceux de son sexe, si elle apprenait que nous avions échangés ce baiser de passion sur la baie de Santa Monica.

Moon Haejin nous salua farouchement en apposant le petit-déjeuner sur la table devant. Je remerciai l'arrivante qui s'en alla alors s'en attendre.

Je me mis sur pieds et invitai le Jeon à me devancer vers mon atelier au fin fond de l'habitation. Je le suivis, plateau en mains. À ma rejointe, il n'attendit pas pour ôter ce qui le couvrait amplement. Je ne comprendrais pas cet homme plein de réserves mais qui restait un appel à la débauche. Les yeux au vague, je considérai son appui en avalant l'eau de ma bouteille. Son liquide traversa ma trachée et me permit de ne pas me sentir si faible à la vue de son membre de genre. Je me décollai de la tranche de mon bureau et l'approximai d'une lenteur animalique.

— Je suis bien installé, ça va ?

Il m'interrogea.

Je le peignais depuis des mois. Pourtant, le voilà qui se malaisait d'une question de posture. Les mots se coincèrent dans ma cavité ; je n'en sortis que le souffle. Mon bouchon, je le refermai et déposai mon contenant sur un meuble adjacent. Jeongguk contemplait ma venue de son grand regard dont je me rendais fou. À quelques pas, je me mis à l'incline sur son charnel à la somptuosité grecque. Mes doigts refirent les contours de ses muscles qui tressaillirent à mon passage ; il me laissa faire, d'intérêt.

Nos pupilles se croisèrent ; je déglutis et sans plus de reste, je vins presser mes lèvres contre les siennes en me jurant au regret. Or, lorsqu'il me rendit mon geste, je compris qu'il n'en serait rien et que de là, se tissait un lien obscur entre nous.




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Texte de Jeshipledouchien : 


Les contaminés

Vous est-il déjà arrivé d'imaginer un monde où le chaos règne, où les limites sont transgressées sans regret et où les bords de la conscience humaine s'effritent ?

Il en faut très peu pour que l'humain perde sa part d'humanité.

C'est ce que j'ai pu vivre, dans les fin fonds de la Californie.

Le chaos n'est qu'une vague idée avant d'avoir fait sa connaissance. Il peut même être un fantasme, mais la vision du monde change éternellement une fois qu'on s'y retrouve en son milieu.

Cela fait plusieurs semaines déjà que sévit une épidémie dans les rues de nos villes, dans les villes de notre pays. Cela ne m'étonnerait pas qu'elle se soit déjà propagée en Amérique du Sud, peut-être même en Europe. Tout ce que je sais, c'est qu'elle sévit tout juste derrière moi, alors que je cours jusqu'à en perdre haleine, coursé par des contaminés.

La nouvelle est tombée il y a exactement trente six jours, et depuis, le chaos nous enveloppe, nous retire tous nos biens et nous ronge jusqu'à la panique. La vraie. De celle qui nous paralyse ou au contraire nous fait agir sans réfléchir.

Un microbe aux effets étranges a été repéré dans la nuit du 7 avril, alors que je regardais la télé au chaud sur mon canapé avec ma soeur et mes parents. Mes poings se serrent violemment à la pensée de ceux-ci.

Alors que mes yeux étaient scotchés sur le grand écran, les chaînes de télévision s'affolaient anormalement.

Un être humanoïde mais qui pourtant était dénué d'humanité et les yeux rongés par la haine avait été retrouvé ce soir là. Il a été observé en laboratoire, et il paraît qu'un liquide violet comme la nuit remplaçait le rouge de son sang. Puis de plus en plus de personnes ont été surpris dans la même situation. Bientôt, une ville entière était contaminée. Un village tout proche de Bakersfield, mon territoire d'enfance.

Les médias ont annoncé une épidémie de zombies. J'ai trouvé cela d'abord ridicule. Quoi de mieux que de rire de ce que l'on a jamais pu vivre en face à face ?

C'est lorsque l'épidémie a finalement touché Bakersfield, que mon sourire d'inconscient s'est mis à se détériorer.

Depuis, tout le monde se bat pour sa survie. Et je n'ai aucune putain d'idée d'où se trouvent ma sœur et mes parents. Nous nous sommes fait poursuivre et je les ai semés.

Mais il y a plus grave que cela sur l'instant présent ; je suis toujours en train de courir, et mes muscles commencent à me faire de plus en plus mal. Les larmes sont difficiles à retenir et la tête difficile à tourner. Pour ne pas voir. Ne pas les voir.

Ces êtres qui me poursuivent depuis au moins trente minutes. Démuni, je ne sais que faire. Il faut que je trouve un endroit où me réfugier.

Mais alors que je réfléchis à une stratégie pour ma survie, je perds tout espoir ; dans cette longue rue en goudron, en face de moi, je vois une femme et deux hommes courir comme si leur vie en dépendait.

Et c'est quand je comprends que tous mes membres se crispent.

Leur vie en dépend.

Tout simplement parce qu'une rangée de contaminés les poursuivent de très près.

Le cerveau qui court circuite, le message de la mort si effrayant que les neurones n'ont même pas le temps de l'assimiler, tout cela en quelques millisecondes à peine.

Je vais mourir. C'est ce que je me dis.

Je regarde fébrilement à droite, à gauche, mais rien que des maisons dont les portes sont sûrement verrouillées à clef.

Alors que je continue de courir malgré la douleur lancinante et les larmes qui me brouillent la vue, j'aperçois un des hommes en face bifurquer vers la droite et essayer d'ouvrir la porte d'une maison.

L'espoir m'anime et je m'attends à la voir s'ouvrir. Mais rien. L'homme ne se démunit pas et se dépêche de casser l'une des fenêtres à l'aide de son coude. Alors lui et ses deux compagnons se faufilent à l'intérieur.

J'évalue la distance des contaminés devant et derrière moi et je me dis que j'ai une chance, moi aussi. J'ai une chance de survivre.

Je dois avoir une minute tout au plus pour atteindre la bâtisse et pouvoir y entrer sain et sauf.

J'accélère en sentant mes cuisses hurler si fort que j'aurais pu m'écrouler. Mais j'imagine que la panique et l'instinct de survie font bien les choses.

C'est avec vitesse que je m'introduis dans l'espace alors que les trois autres me regardent avec des regards effrayés, ayant peur pour leur survie ; si je ne me dépêche pas assez, les contaminés auront le temps de nous atteindre.

Je mets toutes mes forces pour monter sur le bord de la fenêtre et m'engouffrer à l'intérieur. De l'autre côté, je me laisse tomber sur un carrelage gelé qui va sûrement me valoir une côte fêlée.

Alors que la douleur me lacère le dos et m'empêche d'avoir totalement conscience de moi même, j'entends du bruit, beaucoup de bruits. Des pas se rapprochent, des cries, un meuble qu'on pousse sur le sol vers la fenêtre, puis à nouveau le silence et des soupirs de soulagement.

Putain ! On a failli crever merde. Jure l'un d'entre eux.

L'autre éclate en sanglot, et la fille, elle, reste silencieuse, le regard dans le vide. Tandis que je reprends petit à petit mes esprits, je m'assois contre le mur porteur de cette maison inconnue. Ma vision se fait à nouveau normale et j'observe les trois personnes présentes dans la pièce.

Personne ne semble se connaître. Et nous sommes coincés là par hasard.

Au moins, il semble que nous ayons notre âge en commun, ce qui n'est pas surprenant ; la plupart des survivants sont des adolescents ou des jeunes adultes comme nous. Les enfants et les personnes âgées ne courent pas assez vite.

On fait quoi, maintenant ? Murmure le garçon aux cheveux noirs et ébouriffés.

Alors que nous entendons encore légèrement les contaminés grater contre le meuble placé devant la fenêtre, j'essaie d'éviter leur regard.

Je ne sais pas... On est foutu.

- On est pas foutu. La preuve, on a survécu. Et maintenant, on est en sécurité. Répond la fille.

Elle a l'air d'avoir un sacré caractère, et ses longs cheveux bruns sont remontés en chignon sur son visage allongé. Le sang sur sa joue gauche lui donne un air de guerrière, mais pourtant, il n'y a pas de quoi s'en réjouir.

J'imagine qu'elle a perdu des proches, elle aussi. Qu'elle a vu l'horreur de la mort, les dégats psychologiques suite à la vue d'une hécatombe.

Je repense à tous ces livres et ces films apocalyptiques dans lesquels j'adorais me plonger. Maintenant, je les hais pour avoir embelli une vérité qui n'est pas des moindres ; le chaos n'a rien d'attrayant.

Je ne suis pas un guerrier, et je ne sauverai pas le monde.

On a survécu, mais pour combien de temps ?! Je m'emporte. Si nous restons là, nous finirons par être en manque de vivres. Et si nous sortons, c'est la mort assurée.

Mon ton froid a eu le don de rendre tout le monde mal à l'aise.

Le jeune homme aux cheveux blonds et soyeux malgré la situation essuie ses larmes et respire longuement. Il nous observe un moment, sentant que la tention est à son comble.

- Vérifions premièrement ce que nous avons ici. Fouillons la maison, et ensuite, on avisera.

Alors que nous nous levons tous pour nous activer, je marmonne :

- On avisera hein...

J'ai arrêté d'espérer lorsque j'ai compris que le concept de l'espoir était de vouloir quelque chose de quasiment inatteignable.

Nous fouillons tout de fond en comble.

La maison comporte une grande pièce principale munie de tous les objets typiques d'un salon, puis de deux chambres au rez de chaussée, d'une cuisine et d'une salle de bain qui accompagne également les toilettes. L'étage accueille deux autres chambres, une salle de bain similaire ainsi qu'un bureau.

Dehors, on peut observer un jardin, dans lequel trône un vieux trampoline. Alors que j'observe cette structure par la fenêtre du salon qui n'est pas cassée, je me fige soudain d'horreur. Une petite forme indéfinie se trouve sur l'étendue rebondissante du trampoline.

Mon sang ne fait qu'un tour alors que je comprends l'identité de la silhouette. Je ferme violemment les rideaux alors que ma tête se met à chauffer. Une nausée me prend, alors que l'image de cet enfant ne veut pas quitter mon esprit. Pourtant, ce n'est pas le premier que j'aperçois.

Mais on ne s'habitue jamais, jamais à la mort.

Est-ce vraiment la mort, puisqu'il se réveillera à nouveau sous une nouvelle forme ? Une forme bien plus cruelle.

Je reprends mes esprits et m'éloigne à reculons de la fenêtre.

C'est alors que je heurte le corps du garçon blond. Je sursaute violemment et me retourne pour lui faire face, la panique déformant mon visage.

- Ça va ?

- Je- Oui.

J'essaie d'oublier l'enfant et me concentre sur le visage angélique de mon vis à vis.

- T'as croisé quelqu'un dans la maison ? Me questionne t-il.

- Personne.

Il acquiesce, et nos regards se détachent pour fouiller à nouveau chacun de notre côté.

Nous finissons par nous rassembler autour de la table de la cuisine avec nos trouvailles. La maison ne semble pas habitée, mais il reste pas mal de nourriture et de choses qui pourraient nous servir.

- Tout juste de quoi survivre quelques semaines. Souffle la fille.

- Et ensuite ? Je murmure, incapable d'élever la voix.

Les larmes se bloquent dans les travers de ma gorge. Ma famille me manque et je me demande où ils se trouvent à l'heure actuelle. Je pris intérieurement pour qu'ils soient tous sains et saufs.

Le noiraud se gratte la tête.

- Ensuite... Ensuite, on ira chercher de quoi se nourrir à nouveau. Ou on passera à la maison d'à côté. Quelques mètres dehors devraient être faisables sans qu'on ne se fasse attaquer.

La fille semble s'énerver.

- Et puis encore ? On ne va vivre éternellement comme ça !

- Tu veux qu'on fasse quoi d'autre ?! Je hurle presque, sentent les larmes me chatouiller le bord des yeux. On ne peut rien faire d'autre qu'attendre !

Le blond se décide enfin à prendre la parole pour calmer le jeu.

- Il suffit qu'on attende calmement ici que les autorités s'occupent de ce cas, et qu'ils viennent nous sauver.

Le noiraud pouffe de rire, d'un rire nerveux, mauvais, mais aussi empli d'une tristesse et d'une détresse affligeante.

- Que les autorités nous sauvent, hein ? Tu es naïf. Les autorités ne peuvent rien faire. On va moisir ici.

- On ne moisira pas. J'affirme. Je veux retrouver ma famille.

- Il y a peu de chances que tu retrouves ta famille... Chuchote doucement la fille.

Mes nerfs ne font qu'un tour.

- De quoi tu me parles ?! Je t'inderdis de dire ça ! Je suis certain qu'ils sont vivant.

Elle me regarde avec de la pitié plein les yeux, et une vague de compréhension.

Il y a un long silence pesant, avant qu'elle n'annonce.

- Je- Je viens de voir ma mère se faire massacrer par ces machins et je- je-

Elle se mord les lèvres avant de continuer.

- Il est quasiment impossible de s'en sortir, il faut qu'on soit réaliste.

- Calmons nous. S'impose le blond. Ça ne sert à rien de discuter alors que nous sommes tous pris par nos émotions. Autant commencer sur de bonnes bases. C'est quoi, vos prénoms ?

On le regarde tous les trois avec un air méfiant, pendant quelques minutes où nous ne cessons de nous défier, de s'analyser, de se décrypter.

Finalement, la carapace se fend brutalement lorsque le noiraud prononce :

- Jungkook. Je m'appelle Jungkook.

- Moi c'est Jennie. Enchaîne aussitôt la fille.

- Je m'appelle Yoongi. Je me présente, commençant à ressentir les effets de ces présentations ; l'atmosphère s'apaise et les animosités s'évanouissent.

- Je suis Jimin. Fait le blond. Bien, maintenant passez moi un crayon et une feuille. Je refuse qu'on reste sans rien faire.

Nous acquiesçons tous, avec un peu plus de réticence pour Jennie et moi, et le dénommé Jungkook se précipite à la recherche d'un bout de papier et de quoi écrire.

Nous passons l'après midi à réfléchir, à échafauder des plans de survie tous plus inutiles les uns que les autres, et notre quator finit par rapidement s'épuiser.

Nous finissons par nous endormir sur le canapé sur lequel nous nous étions posés, les uns collés aux autres.

C'est étrange comme le chaos rapproche d'une facilité déconcertante, autant qu'elle brise et peut faire s'éloigner des proches tout aussi brusquement. La chaleur des trois corps autour de moi m'a permis de dormir à peu près correctement, sans que les images d'une hécatombe ne viennent troubler mes cauchemars.

***

Je suis réveillé brusquement par une souffle saccadé et une masse qui bouge près de moi. J'ouvre doucement les yeux, et alors que j'entraperçois les rideaux de la fenêtre du salon que j'ai clos hier, ainsi que la table basse pleine de plans au crayon de papier, je me souviens brutalement de la réalité qui nous enveloppe.

Je ne suis pas dans mon cocon familial.

Je suis dans une maison inconnue, avec trois inconnus, et des grognements sourds se font entendre dehors par ces monstres humanoïdes.

Je finis par identifier la source de ce qui m'a éveillé. Jimin, à ma droite, tout au bout du canapé, semble être pris dans un mauvais rêve. La sueur coule sur sa tempe alors que ses membres tremblent et que ses lèvres semblent murmurer des bribes de phrases incompréhensible.

- L-laissez... le... Je parviens à identifier ces quelques mots.

Je décide de secouer doucement son bras. Mais rien n'y fait. Alors j'atrappe son visage entre mes deux mains et recommence mon geste, en le secouant pour le sortir de là.

Il ouvre soudainement les yeux, et semble enfin atteindre la surface alors qu'il se noyait. Sa respiration se fait difficile et je m'approche pour m'effondrer sur son torse.

- J'ai- je revis les même choses en boucle... Il murmure avant d'éclater en sanglot.

Je le sers plus fort pour lui assurer qu'au moins une personne est là pour lui.

- Mon ami... Je- j'étais avec mon ami quand...

Sa voix se brise alors que les ronflements des deux autres ne sont pas perturbés, signe qu'ils dorment profondément. J'écoute ses pleurs pendant un long moment, sentant son torse qui se soulève et qui s'abaisse.

Et si je me cache sur son t-shirt, c'est que je pleure aussi.

Une fois que je reprends mes esprit, j'atrappe sa main.

Viens.

Je le tire pour qu'il se lève du canapé, et garde fermement sa main dans la mienne afin de l'emmener à l'écart. Nous nous installons dans la cuisine, à même contre le carrelage, dos au mur. Une fenêtre en hauteur nous permet de voir la beauté du ciel, mais de cacher l'horreur du sol.

Quelques étoiles percent les sombres nuages, et la lune est étrangement brillante.

Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je confesse. J'ai beau me dire que je retrouverai ma sœur et mes parents, je crois que c'est une espérance qui ne vaut pas le coup. Mais si je me dis qu'il leur ait arrivé quelque chose, la douleur serait si grande que je serais incapable de me mettre debout. Je crois que mon cerveau bloque les informations. Et le pire, ce serait de les revoir... mais sous une autre forme.

D'une traite, mes craintes se sont évaporées, et pour une raison qui m'échappe, je les ai offertes à cet inconnu. Je prends de longues inspirations, alors que la tête du jeune homme se pose sur mon épaule.

Je n'ai aucune idée d'où sont ma famille. Mais je- j'étais avec mon ami, enfin, mon meilleur ami, quand tout ça est arrivé. Pas plus tard qu'il y a quelques jours, je survivais avec lui. Et je l'ai vu mourir sous mes yeux, Yoongi. Personne ne devrait avoir à observer ça. Je- j'ai rien pu faire. Je n'ai rien pu faire d'autre que fuir, putain.

Sa voix finit par mourir dans le silence de la bâtisse. Elle est tant sous l'emprise du malheur que j'aurais tout donné pour lui donner un peu plus de couleurs.

D'un accord commun, j'attrape sa main et nous nous endormons dans cette position, assis l'un contre de l'autre à la recherche de réconfort, les doigts entremêlés afin de s'accrocher à quelque chose de réel et de doux. Ses cheveux soyeux qui caressent mon visage au fur et à mesure que sa respiration devient régulière m'aide à accueillir à nouveau les bras de Morphée.

Plusieurs fois dans la nuit, je sens ses doigts se resserrer sur les miens, comme si un cauchemar traversait rapidement les pensées embrouillées de son cerveau endormi.

C'est étrange comme l'affinité est puissante et rapide lorsque le noir nous entoure. C'est la lumière de mes coéquipiers, en particulier celle de Jimin, qui m'ont permis d'y croire toujours un peu au plus profond de moi.

***

Cela fait cinq jours que nous sommes là, et malgré l'amitié évidente qui nous unie à présent, la tension est à son comble.

Nous avons largement assez de nourriture, mais les arrivées d'eau ont été coupées, et seulement quelques bouteilles vont nous aider à tenir.

Il va falloir prendre une décision.

On va déménager dans la maison d'à côté. Affirme Jennie.

T'es folle ?! S'exclame Jungkook. T'as vu tous les contaminés qui rôdent autour de cette maison ? Ils ont senti que des gens se cachaient ici, et si on sort, je paris qu'on finira comme eux !

Et tu veux la trouver où, ton eau, si on sort pas ? Je réplique calmement, ne voulant pas que la discussion ne s'envenime plus qu'elle ne l'est déjà.

Il paraît que boire sa pisse n'est pas si mauvais. Murmure t-il avec un air de dégout et peu convaincu de son propre argument sur le visage.

Je soupire et m'appuie contre l'épaule de Jimin. Nous sommes tous les deux sur le canapé, alors que Jungkook et Jennie sont avachis sur les fauteuils de l'autre côté de la table basse.

Je sens le souffle de Jimin alors qu'il soupire à son tour :

Je suis d'accord pour qu'on sorte. Il faut au moins qu'on essaie, Jungkook.

L'interpellé se lève brusquement.

Ça ne t'a pas suffit de voir ton ami mourir ? Moi, voir des proches se faire bouffer, ça m'a suffit, je ne veux plus jamais vivre un truc pareil !

Jimin se détache de moi pour se lever brusquement. J'essaie de le retenir par le poignet mais n'y parviens pas. Ce dernier attrape le col de Jungkook.

Décidemment, ces deux là ont du mal à s'entendre.

– Répète ce que t'as dit sur mon ami. Il crache. Je ne veux pas vous voir mourir non plus, mais comprends qu'on n'a pas le choix.

On peut trouver une autre solution.

T'es borné ! Hurle Jimin. Il n'y a pas d'autres solutions, tu comprends !?

Dans la manœuvre, la poigne de Jimin se ressert sur le col de Jungkook, et ce dernier bascule en arrière, tombant sur le coin du fauteuil qui se décale sous son poids.

Un couinement de douleur lui échappe, et Jimin se précipite immédiatement pour s'excuser.

Pardon, je suis désolé de m'être emporté. Ça va ?

Une grimace se forme sur le visage de Jungkook, et ses yeux fixent le sol, coupable.

C'est moi qui suis désolé. La peur de vous perdre m'aveugle. Je- je ne veux pas vous perdre.

Ne t'inquiè-

Putain merde, les gars ! Regardez !

Tout le monde se tait alors que Jennie pointe du doigt quelque chose au sol, à l'emplacement où le fauteuil était initialement installé.

Une trappe. À peine visible.

Les prunelles de Jungkook se mettent à briller, pleines d'espoir.

Peut-être qu'on y trouvera de l'eau. Souffle t-il.

Jimin s'approche prudemment après m'avoir lancé un rapide coup d'œil. Il attrape la poignée de la trappe et la soulève délicatement, comme si des contaminés allaient se mettre à y sortir par centaine.

Mais il ne se passe rien. Le silence recouvre le salon de notre habitat. Silence que Jimin brise enfin, la tête à travers le trou tout juste large pour un être humain.

Je vois pas le bout. On dirait que c'est très profond.

Je fronce les sourcils.

Étrange.

Qui cache un lieu pareille dans sa maison ?

Je m'approche à mon tour et observe les profondeurs de ce puit. Une longue échelle en bois est posée contre la paroi étroite.

J'y vais. J'affirme.

Alors que j'empoigne les cordes de l'échelle, les voix de mes amis s'élèvent à l'unisson.

Nous aussi.

C'est ainsi que nous nous enfonçons tous les quatre dans cet espace restreint. Plus nous descendons, et plus une odeur pestilentielle nous agresse les narines.

Y a quoi là dedans ? Se plaint Jimin au dessus de moi, deux de ses doigts pinçant son nez.

Je hausse les épaules.

On verra bien. Je murmure, tout à coup peu sur de moi.

Ce que renferme cet endroit n'a en rien l'air de banal. Mais je m'efforce de calmer mes tremblements et mes membres endoloris, et je continue ma décente.

Les gars... C'est pas normal cette odeur. Chuchote Jennie. On dirait... on dirait l'odeur des contaminés.

Elle parle si bas que j'ai du mal à l'entendre, comme si elle ne voulait pas se faire entendre par des indésirables.

Étant le premier de la file à descendre, je repousse toutes mes peurs. Je bloque les informations qui tentent de monter à mon cerveau comme je sais si bien le faire.

Le sol est à présent tout proche, et on ne voit plus grand chose. J'atterris sur ce qui me semble être du béton, et m'écarte pour faire de la place à Jimin et à mes deux amis.

La pièce dans laquelle nous sommes paraît très vaste, néanmoins, je ne vois pas grand chose.

Passe les allumettes. Je chuchote tout bas à Jimin à qui j'ai demandé d'en prendre, pour faute de manque de téléphone ; le seul qui a survécu, celui de Jungkook, n'a plus de batterie et il n'y a dans ce monde à présent apocalyptique plus l'électricité pour nous sauver la mise.

Une fois une allumette à la main, sentant le cœur de mes compagnons ainsi que le mien battre à un rythme effréné, je fais racler le petit objet contre la boîte.

Une flamme s'allume instantanément et prend de l'ampleur dans un léger souffle. Sa lueur si singulière et dansante se répand sur les murs du sous sol.

Les formes se dessinent, les objets deviennent identifiables et une silhouette s'anim-

Un hurlement à glacer le sang s'échappe de ma propre personne et de mes trois coéquipiers.

C'est quoi ce bordel ?! Hurle Jungkook.

Je tente de reprendre ma respiration qui s'emballe à cause de la panique.

Là, au fond à gauche, se tient un contaminé. Cependant, il est attaché, en plus d'être dans une sorte de cage de verre.

La lumière semble l'avoir éveillé car il se débat maintenant avec ses chaînes, les pupilles vitreuses braquées sur nous comme si rien d'autre n'existait.

Il est effrayant.

Ce liquide violet étrange que j'avais vu à la télé coule de ses poignets déchiquetés tant il a tiré sur ses chaînes.

Serait-il prêt à abandonner ses propres mains pour se libérer de celles ci ?

Un frisson me parcourt, et je sens le corps de Jimin se cacher derrière moi, cherchant une accroche à sa panique.

Jennie brise alors le silence qui n'était coupé que par les grognements de cet être horripilant.

On dirait une sorte de...

... laboratoire. Je termine en observant les objets étranges dans toute la pièce.

Des liquides non-identifiables, des bocaux aux contenus répugnants, des outils pour la plupart recouverts de ce sang violet, comme s'ils avaient été utilisés pour se battre. Et surtout, un bureau, blanc et très propre, contrastant avec le reste du décor.

On se croirait dans un film. Exprime ironiquement Jungkook alors qu'il s'approche courageusement du bureau.

Je le vois trembler de tout son être, mais ça ne l'empêche pas de fouiller dans les tiroirs et les placards.

Alors je fais un signe de tête à Jimin et Jennie, et nous nous empressons de l'aider à la tâche.

Ce n'est pas facile de rester concentré alors qu'une chose aussi effrayante se trouve derrière nous et nous dévorerait bien si ses chaînes et sa prison de verre ne l'en empêchaient pas.

Je crois que je tiens quelque chose.

Jennie revient vers nous avec une petite bouteille. Je la lui prends des mains avant d'y lire :

Antidote.

Mon sang ne fait qu'un tour.

Alors l'espoir n'était pas que du vent. Il pouvait porter ses fruits, parfois.

Je lui rends la bouteille avec des mains tremblantes.

Vous pensez que ce truc marche vraiment ? S'interroge Jimin.

J'en sais rien, mais prenons ça et barrons nous d'ici. S'affole Jungkook.

Les yeux exorbités, ce dernier fixe les poignets du contaminé qui commencent à être complètement déchirés. Bientôt, il pourra se libérer, et je n'ai aucune idée de la solidité de l'espace en verre dans lequel il se trouve.

– Dépêchons nous. J'affirme.

Mais alors même que les mots sortent de ma bouche, le monstre se défait de ses chaînes, et ses membres maintenant amputés se précipitent pour essayer de briser le verre avec une force terrifiante.

On se casse ! Tous à l'échelle ! Hurle Jennie alors qu'elle se précipite vers l'entrée de la trappe.

Jungkook la suit avec précipitation et attrape les cordes de l'échelle. Je suis le suivant, suivi de près par Jimin.

J'ose jeter un coup d'œil à la cage de verre, et j'observe avec horreur quelques fissures qui se creusent sur ses parois. Merde.

La vitre ! Elle va briser, grouillez ! Je m'exclame alors que les deux devant moi font du mieux possible pour escalader l'échelle de bois.

À ce stade de notre ascension, je ne peux plus voir la pièce en dessous, mais j'entends le bruit assourdissant du verre qui se brise et se répand dans un fracas frissonnant sur le béton armé.

Jimin hoquette.

Il- il monte vers nous. Nous informe t-il.

J'ai le cœur au bord des lèvres. Je baisse le regard, et je tombe sur le contaminé à quelques mètres, qui grimpe à une vitesse affolante.

Il va nous rattraper ! Je crie de toute mes forces. On aura jamais le temps d'atteindre le haut !

Mais alors que je m'efforce à ne pas regarder en bas, et à monter le plus vite possible, Jimin lâche soudain un crie déchirant.

Yoongi !

Je me retourne, un frisson incontrôlable prenant les reines sur mon corps. Le contaminé a attrapé la jambe de Jimin avec des mains nouvellement poussées, et tente de le tirer vers le bas.

Je réfléchis à toute vitesse.

Tout sauf lui.

Jennie ! Passe moi le flacon !

Je ne laisserai plus jamais filer quelqu'un.

Jennie passe le flacon à Jungkook, qui me le donne lui même. Je m'accroche à l'echelle à l'aide de mes coudes alors que je m'efforce à ouvrir la petite bouteille.

Lorsque je vois les mains de Jimin manquer de lâcher prise sur l'échelle, c'est là que toute ma panique s'évapore. Il ne me reste plus qu'un instinct de survie et l'envie de sortir Jimin de là.

Je redescends à son hauteur, et alors que le contaminé ouvre sa bouche pour pousser un long grognement, je fait tomber quelques gouttes du flacon, en visant cet endroit précis.

Le liquide du flacon entre dans sa cavité bucale, et je m'occupe maintenant de tenir les mains de Jimin avec le peu de force qu'il me reste, pour ne pas qu'il ne lâche prise.

L'antidote semble faire effet, malgré le peu d'espérance que j'avais. Le contaminé lâche la jambe de Jimin dans un râle déchirant et s'écroule sur le sol bétonneux de la pièce sous-jacente. Il semble se tortiller dans tous les sens et souffrir le martyre.

On dirait qu'il se transforme. S'exclame Jennie. Vous pensez qu'il retrouve sa forme normal ? On pourrait peut-être lui poser des questions.

Dis pas n'importe quoi. C'est un contaminé, laissons le pourir ici. S'affole Jungkook.

Je n'écoute pas les chamailleries de mes deux compagnons, et mes yeux scrutent Jimin, tandis qu'il me scrute en retour. Je m'assure qu'il va bien, et en dehors de son air hébété, ça a l'air d'aller. Je soupire de soulagement.

Nos muscles à tous commencent à douiller à force de s'accrocher à l'échelle, et il va falloir prendre une décision rapidement. Le monstre semble avoir repris une forme plus humaine, moins effrayante. Et il gémis alors qu'il tient ses poignets sanglants. Rouge.

Plus de violet, simplement du rouge.

Il est revenu à sa forme humaine. On devrait descendre l'aider. Je ne peux m'empêcher de dire, voyant l'homme en dessous de nous crier de douleur.

J'échange un simple regard avec Jimin, et d'un accord silencieux, nous redescendons. Jennie et Jungkook restent à leur hauteur, nous attendant.

Après une longue analyse pour s'assurer qu'il n'a rien de dangereux, j'atrappe l'homme pour le mettre sur mon dos, et je remonte avec peine l'échelle, suivi de Jimin.

Une fois tous arrivés en haut, la trappe refermée et le fauteuil replacé, nous nous regardons, essouflés, sous le choc. L'adrénaline m'a tant fatigué qu'après avoir déposé l'homme à terre, je m'écroule sur le canapé, les yeux ouverts comme des billes.

L'homme est mal en point, et peine à parler.

Jimin vient s'assoir à côté de moi.

Alors cet antidote permet de faire revenir les contaminés à leur forme humaine. Souffle t-il. Tous ces gens... Tous ces gens ne sont pas morts.

Sans lui répondre, je fonds dans ses bras et murmure.

J'ai cru que j'allais te perdre.

Il me serre plus fort encore.

– Je l'ai cru aussi.

Jennie s'approche de nous, attrape le flacon dans ma poche et nous sourit.

Eh les amoureux ! C'est pas tout, mais on a le monde à sauver.

Elle nous pointe l'antidote d'un coup de tête et nous fait un clin d'œil, qui a le don de détendre l'atmosphère. Le visage de Jimin est rouge comme une pivoine, et étrangement, cela me donne envie de l'embrasser. Je crois que s'il n'y avait pas eu de témoins, je l'aurais fait.

Je- cobaye... mais... abandonné ici... antidote... recette... dans carnet... tiroir...

L'homme essaie de se relever en marmonnant, mais Jungkook le rallonge.

Vous nous raconterez tout, mais je crois que vous avez d'abord besoin de repos.

L'intéressé acquiesce, et s'effondre immédiatement, les yeux fermés et la respiration régulière de quelqu'un qui s'est endormi.

Jennie nous rejoint sur le canapé, pour nous serrer dans ses bras, timidement au début. Puis Jungkook s'approche et fait de même, et je crois n'avoir jamais autant apprécié un câlin collectif.

Je vais pouvoir sauver mon ami. Souffle Jimin.

Et moi ma famille. Je murmure.

Mes deux frères et ma petite amie. Avoue Jungkook, qui n'avait jamais parlé de ses proches perdus jusque là.

Le monde. Conclut Jennie.

Et un faible sourire forme une demi-lune sur mon visage.

***

[Cinq ans plus tard]

– Bonjour, nous accueillons Monsieur Jeon, Monsieur Park, Monsieur Min et Madame Kim. Vous êtes aujourd'hui les invités spéciaux de notre émission. Il y a de cela quelques années, vous avez été les héros de notre humanité. Votre courage n'a pas de limites. Pouvez vous nous conter comment vous avez trouvé la recette de l'antidote d'une épidémie qui a failli décimer notre population entière ?

Je souris en coin et regarde mes compagnons avec complicité, alors que mes deux mains se posent à plas sur le plateau télé, m'apprêtant à raconter le récit pour au moins la centième fois.

Et chaque fois que les mots passent les barrières de mes lèvres, Jimin me regarde comme si j'étais l'une des sept merveilles du monde.

Et rien que pour cela, rien que pour son regard, je pourrais encore conter notre histoire dans l'éternité.


FIN 




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Et voilà pour cette deuxième partie !! J'espère que ces textes vous auront plu, et une nouvelle fois, n'hésitez pas à commenter pour les auteur.es ! (✿◡‿◡)

A bientôt pour la dernière partie sur ce défi 1 👀






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