Nous sommes sortis juste après.

S'échapper n'était pas aussi compliqué que ce que je pensais – les Evos devaient être trop confiants étant donnés que les entrées et les sorties n'étaient pas gardées. Jas, Xander et moi étions presque sortis par la grande porte. Enfin, je pense que c'était quand même une porte secondaire dans la cuisine qui s'ouvrait et se refermait tout le temps – mais quand même, c'était trop facile. J'avais des doutes tout en m'échappant, à la recherche du moindre truc suspect, mais il n'y avait rien. Je pouvais le dire, ce n'était pas un piège.

Les Evos ne s'attendaient juste pas à ce que quelqu'un soit assez stupide pour revenir.

Quoi qu'il en soit, ce n'était quand même pas une bonne idée de sauter de joie, en hurlant : « Ah ! On vous a eu ! On est assez bête finalement ! »

Le moteur nous a quand même inquiétés au départ – il s'est arrêté deux fois, et tout le chemin du retour était un peu plus odorant et empli de bruits de frustration – mais il avait fini par démarrer au troisième essai. Jas conduisait, je tenais le fusil, et Xander était étendu sur la banquette arrière et s'endormi rapidement. Il y avait beaucoup de route, alors aucun d'entre nous ne se plaignait. Et puis, le garçon en avait pas mal vu – il méritait un peu de repos.

Peut-être après une heure, Jas parla pour la première fois.

« Je suis désolée d'avoir était si méchante. C'est juste que...beaucoup de gens m'ont menti, Violet. Et ça s'est toujours mal fini.

Je soupirai doucement. « Je sais. Je sais que je n'aurais pas dû mentir, et je sais que ça a blessé tout le monde, et que c'était mal... Mais qu'aurais-tu fait à ma place ? Sachant que ta famille a été tué à cause de ces mêmes secrets, que tu as des amis pour la première fois depuis longtemps et que tu es impliquée... Qu'aurais-tu fait, Jas ? »

« J'aurais menti. Bien sûr. Mais Violet... Tu n'as pas fait que mentir à propos de Wrobel. Tu as menti sur toi-même, sur ta famille, sur tes origines... Tu dois comprendre que, pour nous, découvrir que tout ce que l'on savait pour toi était faux était plus qu'un choc. Ça a changé le regard que l'on avait sur toi – que l'on avait sur tout »

« Tu pourras me pardonner ? » Demandai-je rapidement, regrettant mes paroles dès qu'elles furent sorties de ma bouche. Je ne méritais pas le pardon, et peu importe ce qu'elle allait répondre, ça allait être douloureux. J'aurais dû me taire, mais c'était trop tard maintenant.

Elle me regarda rapidement, laissant un léger sourire apparaitre sur son visage. « Bien sûr. C'est ce que font les amis »

Je me mis à pleurer et détournai le regard, puis j'entendis quelqu'un demander : « On est arrivés ? »

Je fis un bond d'un kilomètre de haut, jurant à voix haute. « Xander, je ne savais pas que tu étais réveillé ! »

« C'est parce que je suis furtif. Comme un ninja » M'informa-t-il, impassible.

Je me mis à rire. « On est à, à peu près, une heure. Tu veux dormir encore ? »

« Non » dit-il. « Ça va. Est-ce que toi et cette jolie fille étiez en train de vous disputer ? »

« Mon est Jas. Et oui, on se disputait, mais c'est fini maintenant. » Dis Jas, en souriant.

« Bien » Annonça-t-il. « Les disputes c'est stupide »

Jas et moi partageâmes un regard, riant.

« Oui, Xander » Dis-je. « C'est vrai »

***

Nous sortîmes de l'autoroute, parlant et riant et riant encore plus tous ensemble, et il nous a fallu en fait cinq minutes pour nous rendre compte qu'on était arrivés et que tout le monde était aligné dehors, les bouches grandes ouvertes.

L'air totalement incrédule sur leurs visages nous fit repartir dans un autre fou rire.

« Qu'est-ce qui est si drôle ? » Demanda Sofia, pleine de toute, nous regardant alors que l'on sortait de la voiture.

« Tout » Reniflai-je. C'était la vérité d'une certaine manière. Ils ne pouvaient pas comprendre sans rire également – quand tu subis autant de pression, de stress tout le temps, rire devient principal. C'était un moyen de décompresser. Et une fois que tu commences, tu sembles ne plus pouvoir t'arrêter.

Alex nous regardait curieusement, alors qu'Aretha semblait juste soulagée de voir qu'on ne s'était pas entretués.

Sofia, toutefois, fut la première à voir Xander.

« Ah ! » Cria-t-elle. « INTRUS ! IL EN SAIT TROP ! »

Xander criait aussi, faisant un bond d'étonnement en voyant une adolescente avoir peur d'un petit garçon chétif de dix ans. Alex et Aretha se mirent à rire, eux aussi.

Je déglutis, essayant de retrouver mon calme. « Les mecs... C'est Xander, le petit frère de Maddie. Il nous a aidé là-bas »

Il leur fallut une bonne partie de la nuit pour ne plus s'inquiéter.

***

« Ok, je suis officiellement perdue – je suis comme incapable de retrouver mon chemin dans le noir » Dit Sofia

« Qu'est-ce que le fait de ne pas savoir te retrouver dans le noir a à voir avec le fait de lire des diagrammes ou de comprendre un dossier scientifique ? »

« Rien. C'est juste un fait » Dit-elle, l'air suffisant.

Nous nous étions étalée sur le sol de la salle à manger, essayant de donner du sens au jargon technique qui remplissait tous les papiers éparpillés autour de nous, et évidemment, c'était plus facile pour certains que pour d'autres.

« Qu'est-ce que tu ne comprends pas, exactement ? » Demanda Aretha.

« Tout ! Ce passage n'a aucun sens ! » S'exclama Sofia, en levant les mains en l'air. Je regardai virevolter les papiers autour d'elle.

Il y eut un moment gênant, suivit par un plus doux. « Oups. Désolée »

« Dis-nous, qu'est-ce que tu veux savoir ? » Demanda Jas, en s'étirant.

Sofia prit une longue inspiration. « Est-ce que c'est une bombe ? Ou quelque chose dans le genre ? Comment ça fonctionne ? Qu'est-ce que ça va faire aux Evos, et à quel point cela va-t-il fonctionner ? Je... Je ne comprends pas »

« Ne prends pas ce que je vais dire pour vrai » Commençai-je, m'asseyant correctement. « Parce je ne suis même pas sûre de comprendre ça correctement, mais voilà ce que je pense : Ce truc n'est pas une bombe – enfin pas exactement. C'est une arme chimique. Probablement aéroportée, mais... Eh bien, je ne sais pas vraiment. Cela contaminera toutes les personnes aux alentours, mais voilà le plus important : si on arrive à l'utiliser là où des Evos sont réunis, alors ça les contaminera – en espérant que ce soit quelque chose de mauvais. »

« En espérant ? » Questionna Alex. « Je me sentirais plus confiant si c'était plus que de l'espoir »

« Moi aussi » Admis-je. « Mais je pense qu'on peut clairement se rendre compte que c'est quelque chose de dangereux, et donc que ça peut créer des dommages aux Evos »

« En fait, les amis, je crois que je viens de comprendre ce que c'est » Dit Aretha, se relevant, les yeux brillants. « Je pense qu'on peut rendre aux Evos leurs émotions »

***

Cette arme chimique va-t-elle être la clé de l'histoire ?

Bientôt Noël !

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