Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

14 : #391010

        On chuchotait sur son passage, colportait des rumeurs qu'il ignorait. Lucien était revenu au lycée le lendemain avec un mot de Glannon qui prétextait un problème de santé. Encore un. Et il avait continué à venir le surlendemain, et le reste de la semaine.

    À chaque fin de cours, il avait eu le droit à un petit moment avec ses professeurs. À vrai dire, Lucien sentait qu'ils s'intéressaient à ses problèmes juste parce qu'il loupait des jours à répétitions. Il avait droit à des inquiétudes quant à son avenir, si cela ne serait pas mieux de faire école à la maison ou encore de rattraper sur des heures de trous pendant le reste du mois. Il avait soit refusé soit esquivé le sujet.

    Il était à jour sur les leçons, ce n'était pas un problème. Lucien avait beau ne pas avoir étudié pendant un long moment, il restait néanmoins l'un des meilleurs de sa classe. La professeure de latin s'était réjouie de son retour et lui avait même offert un petit chocolat.

    Cependant, l'absence de Rith et Aheen était flagrante. Sans Neeve, Lucien se sentait bien seul.

    Monsieur Zliot n'avait pas de nouvelles des deux déchus, ou refusait de lui en parler. Quant à l'humain, il le tenait informé sans qu'il ne demande quoi que ce soit. Lucien avait donc appris qu'il allait beaucoup mieux, qu'il était sorti il y a deux jours et qu'il reviendrait lundi. Il avait demandé à l'adulte si Lucien passerait, qu'il pensait l'avoir vu en s'endormant mais qu'il n'était pas là à son réveil. Neeve ne s'en souvenait pas et cela était très bien ainsi.

    Néanmoins, Lucien n'avait pu réprimer cette envie de s'arrêter devant son casier, de le regarder en pensant à lui. Son cadenas à code n'avait pas bougé depuis hier, en revanche depuis le retour de Lucien si. Sûrement qu'un élève avait tenté de l'ouvrir pour déposer des documents ou des devoirs. C'était une fille de la classe qui apportait le tout en fin de semaine au garçon. Il ne saurait dire son prénom, il savait juste l'information.

    Le couloir s'était vite vidé, la fin de journée ternissait le hall principal et le froid lui avait caressé les joues. Son dos ne l'incommodait plus depuis trois jours, et pourtant c'était bien le même frisson qui avait dressé les cheveux de sa nuque. Ou était-ce l'odeur ? Soufre, pourriture, poussière. Il la connaissait, il la détestait mais surtout, il la redoutait. Elle n'annonçait jamais rien de bon.

    Tendre l'oreille ne lui avait pas servi à grand-chose. Il était temporairement devenu sourd. Un ultrason lui vrillait les tympans, il ne grimaça pas pour autant.

    Alors il avait commencé à regarder autour de lui. D'abord dans le couloir sombre tout près, malgré la pénombre, même le corridor adjacent pour la cantine semblait vide. Dehors ? Rien derrière lui. Les lampadaires n'éclairaient que le sol rouge et rugueux, ainsi que les arbustes près du portail. Les pauvres oiseaux qui volaient par-dessus les nuages n'avaient rien à voir avec la menace de l'odeur.

    Ce fut donc sur sa droite qu'il trouva la chose, le monstre. En fait, Lucien n'était pas certain qu'elle l'ait vu. Elle marchait si lentement qu'il n'entendit pas le bruit de son poids, et encore moins de ses griffes sur le carrelage.

    Lucien sentit son cœur douloureusement s'arrêter. Quoiqu'elle soit, personne ne lui avait à proprement parlé de cette créature, et le livre du père de Glannon n'en faisait pas la moindre mention.

    Il sortit ses mains moites de ses poches en se reculant à pas de loup – il avait même des sueurs froides dans le bas de sa colonne et la racine des cheveux de son front.

    Malheureusement pour lui, en arrivant à l'entrée du couloir, son sac heurta la porte coupe-feu coincé au seuil. Si le hall avait été rempli d'étudiants, on ne l'aurait pas entendu. Et tandis que le bruit creux métallique résonnait sur chaque casier, il retint son souffle. Figé comme il était, il se demandait s'il allait y passer cette fois-ci. Ce n'était pas Aheen, Rith n'était pas dans les parages et personne n'était témoin de la scène pour venir à sa rescousse. Est-ce que fuir serait judicieux ? Aurait-il le temps ?

    Ses billes rouges s'étaient tournées vers lui. Aucun adulte aux alentours, aucun humain, aucune espèce surnaturelle, la bête n'avait d'yeux que pour lui. Menaçante, elle pivota son corps lentement dans sa direction en grognant sourdement. Elle était immense, de la hauteur et la largeur de la double porte séparant l'entrée principale du hall.

    Si elle lui voulait du mal, il aurait mal. Or, il ne prendrait pas le risque.

    Il se réfugia aussi rapidement qu'il put dans le petit couloir de la cantine au moment où le monstre rugit et se mit à courir dans sa direction. En plus d'être rapide, elle était aussi bruyante que glaçante. En passant près de lui, Lucien couina presque de douleur au vent mordant qui mangeait ses mains. Il ne perdit pas de temps à repartir en arrière, débloquant les lourdes portes avant que la créature n'ait pu l'atteindre. Le souffle lui manqua quand il se rendit compte du danger à côté duquel il venait à l'instant de passer. Un minuscule morceau de sa griffe avait réussi à passer mais la force de son cartilage ne faisait pas le poids. Il put fermer définitivement les deux battants une seconde après.

    Paniqué, il ne réfléchit pas à une multitude de possibilités. S'il avait réussi à arracher le système d'aimant coincé sur les portes, il était capable de plus de force qu'un humain lambda. Casser les poignées ne lui rendrait pas service. En revanche, il démonta rapidement le haut pour les tordre entre elles et se reculer aussitôt. Lucien n'attendit pas de vérifier si son système d'urgence allait tenir ou non, il se mit à courir dans le sens inverse et tenta de rejoindre l'entrée principale. Lucien ne voulait pas la lâcher des yeux, ayant trop peur qu'elle ne détruise la porte, ce qui ne saurait tarder.

    Comment est-ce que personne n'entendait le vacarme que les deux battants faisaient en s'explosant ? Que l'écho ne résonnait pas en chacun présent l'établissement lorsqu'elle hurla de frustration ? Était-il le seul à la voir ? Était-il fou ?

    Lucien se jeta au sol avant qu'elle ne l'atteigne à la tête. Il se réceptionna difficilement sur le carrelage, ne sentant pas la douleur de ses doigts se tordant. La frayeur contracta son palpitant en apercevant la bête s'écraser contre le mur du couloir et l'exploser grossièrement. La créature ne semblait pas avoir de nerfs et se releva à peine ses griffes eurent touché le relief du sol. Une flaque visqueuse et brumeuse marqua le tapis incrusté près de la porte. La chose glissa un long moment, ratatinant son menton deux fois avant de pouvoir retrouver un semblant d'équilibre.

    La gorge de Lucien abritait une balle de tennis en prenant la fuite sur les fesses. Ses jambes étaient trop faibles pour lui permettre de se relever. Son pantalon foncé faisait le ménage de la crasse tandis que la pulpe de ses doigts s'accrochaient à chaque rainure, finissant par taillader ses phalanges. Avec un feulement frôlant les aiguës, la bête prit de l'élan pour lui sauter dessus.

    Impossible de l'éviter, Lucien tapa sa tête violemment contre le carrelage, ses épaules étaient broyées par les énormes griffes du monstre et son nez le brûlait de l'odeur nauséabonde. Il était on ne peut plus sonné.

    La chose souleva plusieurs fois son corps pour l'assommer au sol, comme s'il n'était devenu qu'une vulgaire poupée de chiffon.

    Elle lui hurla de nouveau dessus en levant une patte dans l'intention de lui couper la tête, le torse ou que savait-il. Instinct de survie, et avec une vitesse qu'il ne connaissait pas, il esquiva de justesse le coup. Il brisa un carreau et des éclats blessèrent son oreille droite ainsi que sa nuque. Il ignora la douleur et se dégagea sans trop comprendre comment. Ni une ni deux, il rampa hors de sa portée à quelques secondes de se faire déchiqueter la gorge.

    L'adrénaline dans les veines, il se remit sur ses pieds et courût jusqu'à la porte, détruisant malencontreusement les vitres. Quelques éclats se faufilèrent sous ses semelles et il crut bien glisser sous son espoir de finir intact. Malgré sa vitesse vertigineuse, le portail était trop loin pour qu'il ne se fasse pas rattraper. Lucien analysa rapidement les environs, et sa tension monta encore d'un cran lorsqu'il entendit un bruit sourd sortir du bâtiment. Ses pieds prirent le contrôle sur son raisonnement et il se précipita vers la grille protégeant le bâtiment. Grande et verte, il serait impossible de la grimper en temps normal. Cependant, il se refusa de réfléchir au risque d'y laisser la peau et priait plutôt pour avoir les compétences suffisantes afin de la franchir. S'il était rapide et fort, Lucien avait sans doute une bonne détente.

    Sur le gazon malade, il retint sa respiration et prit de l'élan pour se propulser en direction du ciel. Il espérait seulement avoir assez de hauteur afin de ne pas se blesser. Sauf que, dès que ses pieds eurent quitté le sol, une douleur immense, et plus intense que tout ce qu'il a pu connaître jusqu'à maintenant, lui brouilla la vue, et le fit chuter lourdement. Heureusement pour lui, il était de l'autre côté. Point négatif, il était cloué au sol à se tordre de douleur.

    Impossible de crier sa souffrance, sa voix restait bloquée dans le fond de sa gorge et l'air lui manquait bien trop cruellement. Il fixait le ciel grisonnant à se demander si la pluie viendrait calmer la soudaine chaleur qui saisissait son corps.

    Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce que c'était ? Comment, au seul moment nécessaire, ne pouvait-il plus bouger ?

    Ses doigts étaient comme paralysés, ses jambes refusaient d'obéir, ses poumons manquaient d'air et tout tourbillonnait. Lucien suppliait, il ne savait trop quoi – de lui venir en aide – qu'on ne le laisse pas périr sous les griffes malodorantes d'une créature que personne ne voyait.

    Il réussit tout de même à se retourner sur le ventre et à se traîner. Ce ne fut pas sans difficulté. Les graviers s'insinuaient sous les couches d'épaisseurs de ses vêtements. Ce que c'était désagréable ! Et pourtant si moindre. Lucien avait l'impression de sentir chaque angle rugueux des callaisses, qu'elles déchiraient sa peau comme du vulgaire papier mouillé. Sans que cela surpasse l'enflammement de ses omoplates.

    La créature ne mit pas bien longtemps avant de détruire la barrière pour enlever tout obstacle la séparant de lui. Il ne connaissait même pas la raison de cet acharnement ainsi que celle du pourquoi elle s'en prenait à lui. Il cacha ses oreilles dans ses mains en s'arrêtant net, tentant une protection contre le grincement qui vrillait ses tympans.

    Cette fois-ci, elle ne prit pas le risque de le laisser s'enfuir. Son nez s'écrasait contre le gourdon froid, sa lèvre se fendait, ses paupières allaient presque briser ses globes oculaires. Elle enfonçait son visage et sa nuque dans le mélange de pétrole.

    Il crût même entendre la bête ronronner.

    Lucien commençait à étouffer. À tâtons, il cherchait une de ses pattes solidement accrochées à lui. Il ne fit que la frôler, elle était trop fine. Le brume s'enroulait autour de ses doigts, la sensation d'électricité le dérangeait plus qu'elle ne lui faisait du mal. Le poids sur son dos rajoutait une couche supplémentaire à sa souffrance. Cela devenait un calvaire et il était aussi impuissant que toute sa nouvelle vie depuis son réveil. Incapable de faire la moindre chose qui pourrait le mettre dans une situation confortable plus d'une journée.

    La chose le torturait avec beaucoup de plaisir. Lacération lente et profonde de l'arrière de ses cuisses, entailles ci et là sur ses mains, ses flancs mis à nu, elle l'avait même trainée deux secondes sans relâcher la pression. Il avait fini par hurler à la majorité des tourments, Lucien avait beau se débattre, la situation ne lui était aucunement favorable.

    Si personne ne venait à son aide, Lucien implorait qu'on l'achève.

    Il ne saurait dire pendant combien de temps cela avait duré, mais ce fut beaucoup trop long. Le monde serait-il aveugle ? Ne l'entendait-il pas crier à la mort ? Frissonner de peur au vacarme que le monstre faisait à chaque satisfaction de le faire hurler ? Lui avait-on tourné le dos ?

    Il trouva cela injuste.

    Un temps infini s'écoula, puis le poids s'enleva. Était-il mort ? Lui avait-il finalement entaillé la gorge jusqu'à plus de sang ? Il n'aurait su dire. Criait-on vraiment son nom ? C'était si lointain. Il se sentit, tout du moins, respirer convenablement lorsque son visage fût caressé par le vent glacial. Il brûlait chaque parcelle de son épiderme. S'il pouvait encore bouger, regarder le ciel, ouvrir les paupières ou encore soupirer, il le ferait.

    Cette sensation de végétation lui était désagréable au possible, un poil trop familière à son goût. On le souleva, il le perçut. On le traîna, ses chaussures s'accrochaient au bitume. On lui parlait, ses oreilles recevaient l'information sans que son cerveau ne la traite.

    S'imaginait-il tout cela ? Si cela était vrai, ça voulait automatiquement dire qu'il était en vie. Bonne nouvelle ! La mauvaise étant celle qui concernait son réveil. Comment rappeler son conscient à prendre le dessus ?

    À un moment, Lucien réussit à geindre lorsque son sauveur l'avait malencontreusement fait tomber contre un trottoir. La voix s'était précipitée. À dire quoi ? Mystère. Il se plaint à nouveau en sentant son épaule lui faire l'effet d'une amputation lorsqu'on la fit rouler vers le ciel. La sensation d'un membre manquant aussi était inexplicable – et pourtant, c'était bien ainsi qu'il le ressentait.

    C'était moins douloureux que précédemment, néanmoins il se serait passé de souffrir plus.

    Après un long moment à endurer le trajet, la personne le déposa aussi doucement qu'elle le put. Le haut de son dos s'arrachait au contact solide qu'il rencontra, son crâne le lançait désagréablement tandis que l'arrière de ses jambes fourmillait sans cesse depuis l'instant où la bête avait cessé de jouer avec lui.

    La voix s'affola toute seule, résonnant ci et là, comme dans un songe. On prenait son pouls, il sentait sa gorge être légèrement compressée à un point précis. On le relâcha à peine trente secondes plus tard, ou cela avait-il duré plus longtemps ?

    Lucien détestait ne pas savoir, ne pas avoir conscience de ce qui l'entourait. Était-il dans un endroit chaud ? Avait-on allumé le chauffage ? Il bouillonnait. Il aurait aimé extérioriser sa douleur, or sa gorge le trahit. Il devenait silencieux, il était souffrant de mutisme. Son corps le lui imposait, il refusa l'aide.

    Qui que ce soit, ses mains étaient glaciales, elles le brûlaient presque. Les effluves de son souffle court tourmentaient son arc de cupidon et son nez fracassé. On frôlait la peau de son visage, n'osait pas le toucher mais ce fut cependant assez pour qu'il retienne sa respiration dans l'espoir d'apaiser son calvaire.

    La voix paniqua à nouveau, Lucien venait de tomber sur le côté. Il n'avait plus la force de soutenir sa tête, elle pesait aussi lourd qu'une pastèque sous fertilisation intensive. On palpait son cou lorsqu'on l'eut redressé. La fraîcheur finit par créer une écharpe de fortune qui lui coupa l'envie d'expirer. Lucien avait déjà tant de mal à ne pas sombrer dans l'ombre qui l'appelait depuis le début de la torture, il peinait encore plus à ne pas défaillir sous l'intention maladroite de son sauveur.

    Et pourtant, ce fut bien ainsi que Lucien sentit ses derniers efforts partir en fumée. Le noir l'avait appelé, tiré, hapé. Il n'avait pas réussi à lutter plus, à s'accrocher aux bordures glissantes de sa conscience.

    La chute n'avait pas été longue, la lumière, bien que faible, l'avait entouré. Il y avait des odeurs, des sensations, de la familiarité dans les limbes de son subconscient. Ce n'était pas si terrifiant finalement, il avait réussi à ouvrir les yeux, à bouger, il n'avait pas mal. Pourtant jusqu'à présent, il n'était jamais venu.

    Il eut du mal à comprendre où il était, ce qu'il faisait ici et encore plus comment cela était possible qu'il se voit dans un miroir qui n'en était pas un. Différent fut le mot approprié pour ce qu'il voyait. Malgré le fait que la pièce soit très lumineuse, très claire et attrape l'œil, il ne pouvait détourner son attention de ce garçon qu'il voyait de dos. Ses ailes obstruaient sa vue en grande majorité. Elles étaient immenses, d'une couleur d'or que personne ne pouvait décrire, blanches à la base de ses omoplates ainsi que le début de leurs barbes.

    Elles l'hypnotisaient.

    Le garçon les possédant peaufinait des détails sur son buste, Lucien ne réussit ni à déterminer ni à voir ce qu'il faisait exactement. Pourtant, il reconnut la personne, il l'avait su dès le moment où il l'eut vu. C'était lui, vêtu d'un presque rien sur le corps, de l'or aux bouts des pieds et des doigts, les joues roses d'une santé de fer, le regard vif et brillant, même ce nez proéminent ne trompait pas.

    C'était bien lui, pas de doute.

    Mais qu'est-ce que c'était ? Un souvenir ? Une hallucination ? Un rêve ? Un message ? Difficile à déterminer, Lucien eut du mal à détacher son attention.

    Le choc, sûrement, l'avait poussé à se rapprocher sans bruit, sans toucher le sol. Son double, bien que distrait dans sa tâche, ne l'avait pas remarqué. À vrai dire, il traçait des spirales compliquées autour de son cœur, son autre main caressant un pendentif caché de ses doigts. L'ailé était pensif, inquiet, aussi lointain que Lucien avait une idée précise de ce qu'il voyait. Il finissait même par sourire doucement, baissant son regard sur un flocon aussi lumineux qu'une étoile dans le ciel, caressant les contours avec une délicatesse sans nom.

    Il s'était fait surprendre, quelqu'un était rentré mais n'avait pas toqué. La porte n'existait pas mais il avait quand même attendu qu'on l'invite. Il parce que la voix était masculine, chaleureuse, connue.

– Ne prendrais-tu pas du retard pour le surveiller ?

    Le noiraud rit doucement.

– Je ne le surveille pas, mon frère; le reprit-il; je l'observe.

    Lucien ne vit pas son visage, de l'ombre couvrait jusqu'à la courbe de son nez. En revanche, ses ailes étaient bien différentes. Plus petites, moins fournies mais plus droites. D'une couleur particulière de bois brûlé. Splendide était le mot pour les décrire.

– Du pareil au même.

    Le garçon aux ailes d'or regardait avec beaucoup d'affection l'ange qui s'approchait de lui. Son sourire n'avait cependant pas les mêmes nuances.

– Qu'a-t-il fait aujourd'hui ?

    Même si cela n'avait pas été méchant, son double avait détourné le pendentif de son vis-a-vis, il ne voulait pas qu'il le touche.

– Il est sorti, il fait beau en bas; l'informa-t-il en le rangeant

– Beau comment ?

– Comme le premier jour de neige.

– Fascinant; s'amusa-t-il.

    Et la scène s'évapora, puis disparue comme si elle n'avait existé. Lucien n'avait pas réussi à distinguer plus de détails, c'était si rapide, si nouveau. Serait-ce son jumeau ? Ou réellement lui ? Neeve lui avait parlé d'un frère, mais il n'avait pas spécifié s'il lui ressemblait ou non.

    Son prénom résonnait, de manière lointaine et en écho. Il avait beau se tourner dans tous les sens, blesser presque sa nuque pour comprendre d'où cela provenait, le sombre n'accueillit aucune présence. La douleur dans le haut de son dos aussi ne semblait pas réellement exister. Bien qu'il la sente, il ne la trouva pas horrible.

    À force de regarder partout, il n'avait pas de suite remarqué qu'il se trouvait dans une forêt de feuilles blanches. Les buissons ressemblaient à du coton, l'herbe était d'un rosé palissant et les troncs faisaient concurrence aux nuages d'un ciel ensoleillé. Un enfant pas plus haut que trois pommes passa à travers lui, il en sursauta si cela était possible. Il courait, rigolait à en rivaliser le chant des oiseaux... inexistants. Pour fait, il n'entendait rien de particulier autre que ses pieds maigrichons sur les brindilles qui jonchaient le sol. Ses cheveux noirs contrastaient le décor, comme si la couleur n'y était pas à sa place et que la scène était truquée.

    Lucien savait qu'elle ne l'était pas.

    Ses petites ailes, pas plus grandes que la longueur de sa colonne, l'aidaient à ne pas tomber en zigzaguant entre les buissons bourgeonnant de fleurs vives et belles. Elles étaient vivaces d'une jeunesse moins âgée que le petit garçon. Il faisait voler une feuille sans que le vent ne la porte. Ses doigts eurent à peine frôlé le pétiole que le limbe s'embellissait d'or.

– Lucien; l'appelait-on un peu plus loin.

    C'était un autre petit ange, presque la copie parfaite de ce que les humains se faisaient d'un ange. D'une beauté à en faire pâlir les fées. En passant par ses boucles rebondissantes sur son front de porcelaine, des yeux bleus d'un solstice d'été et... que dire de ses ailes ? Blanches, courtes, rondes, fournies. Ses cheveux étaient blonds comme les blés mais des mèches annonçaient l'octobre de leur futur.

    Il le suivait avec moins de rapidité, plus de difficulté.

– Attends-moi ! J'ai des petites jambes.

    Le noiraud avait ralenti sa course jusqu'à l'arrêter, jouant avec la feuille qui imitait les mouvements de sa main. Haut, bas, elle la suivait docilement.

– Sers-toi de tes ailes.

– J'en suis fatigué; se lamenta le garçon en se penchant, mains sur les genoux; elles n'ont pas ta force.

– Tes seules limites sont tes plaintes.

    La feuille se posa sur la pulpe de ses doigts, épousant les courbes fines de sa paume.

– Ne t'es-tu pas reposé ?

– Non, je t'ai suivi.

    Le petit noiraud, nommé Lucien, sourit. Il semblait flatté.

– Comme toujours.

    Boucle d'or voulut protester mais l'image se brouilla de fumée, camouflant ses paroles ainsi que son beau regard. Lucien chuta sans avoir le moyen de s'accrocher.

    Lui aussi était soudainement épuisé. Ses muscles ne répondaient que par de petits spams, son souffle diminua, l'air ne semblait plus exister plus loin, plus bas. Il était bien impuissant.

    Cela dura un moment infini, il avait eu le temps de fermer les yeux en priant de se réveiller. Cependant, c'était moins ennuyant que l'attaque de la créature immonde. Il pouvait encore entendre ses hurlements résonner dans sa tête.

    Sa tête ou son imagination ? Il recula vivement, passant au travers de plusieurs ailés ensanglantés. Il y avait des corps au sol, du blanc plus si immaculé sur de l'herbe vomissant d'un trop plein. Des plumes noires se noyaient dans la mare incessante qui enveloppait la terre jusqu'à l'autre bout de la colline. Il faisait sombre, l'odeur était infecte et la vue repoussante. C'était la même bête qui l'avait attaqué et vu plusieurs fois. Néanmoins, elle était plus imposante, plus féroce et plus menaçante.

    Un éclair passa un peu trop près de Lucien et il tomba sur ses fesses, réprimant un cri. Il ne touchait pas le cadavre, mais ses mains étaient sur ses bras inanimés, ses jambes sur le dos d'un ange aux ailes arrachées, les yeux révulsés, il devait hurler avant de mourir. De panique, Lucien tenta de s'écarter, de fuir cette horreur. Il était bien trop patraque pour ne serait-ce que se remettre debout.

    Le démon embrocha un guerrier à l'armure blanche qui s'était élancé vers lui, épée pointée sur lui. Du sang avait giclé de sa bouche en même temps que ses yeux sortaient de leur orbites. Un deuxième en profita pour essayer de trancher sa nuque, mais fut balayé telle une vulgaire chaussette à l'autre bout du champ de bataille. Lucien eut aussi mal pour le premier que le deuxième. Ainsi que la ribambelle d'autres se donnant corps et âmes pour achever la dernière créature debout.

    Le verdict semblait prononcé, les plumes blanches tombaient plus que la défense du démon. C'était un massacre.

    Puis, rapidement, la bête hurla un cri qui vrillait les tympans de tous autour d'elle, même Lucien. Une lumière aveuglante obligea le jeune homme à se couvrir les yeux avant de souffrir, même si jusqu'ici, il ne sentait rien. Un bruit de craquement lugubre et de déchirement rivalisait avec le son faiblissant que le démon faisait. Bientôt, plus rien ne se faisait entendre autre que la pluie et l'orage grondant.

    Curieux, Lucien avait abaissé sa main pour voir le fameux ange qui avait réussi à avoir le dernier mot. C'était son double, protégé d'une armure dorée et scintillante, elle était néanmoins tachée de sang ça et là, ses cheveux dégoulinaient de liquide sombre et poisseux, et ses lèvres étaient coupées et pourpres. Il était essoufflé, où du moins la fatigue l'avait rattrapé. Il s'était écroulé sur ses genoux, l'épée immense enfoncée dans la terre, il s'y tenait faiblement avant de se mettre à sangloter.

– Ut caeli mulcent te; souffla le noiraud entre deux larmes.

    "Que les cieux te bénissent", prononcé pour chaque ange tombé au combat. L'eau n'effaçât pas les traces déplorables que tout être présent, mort ou en vie, portaient sur eux. Sang, entailles, membres manquants, ailes cassées ou arrachées, ils en garderaient mes marques.

    Ou pas. La griffure profonde dans la joue de son double n'était plus si imposante que la seconde précédente et guérirait encore plus à la suivante. En un éclair, elle avait disparu. Impossible ne semblait pas être un mot existant ici, devant lui.

    On accouru vers le soldat. Il regardait frénétiquement autour de lui sans jamais trouver l'objet de son désir soudain.

– Lucien; se précipita la jeune femme.

    Ses longs cheveux blonds s'étaient pris dans la ceinture qui maintenait le fourreau de son épée. Il y avait plus de sang que de blanc sur son armure, son menton était ensanglanté mais sans plaie. Elle avait dû guérir.

– Dieu soit loué, tu n'as rien.

– Où est-il ?; marmonna-t-il.

    La peur se lisait même sur les minimes traits de son visage sale. L'ange secoua la tête en s'excusant silencieusement.

– Qu'en est-il de sa recherche ?; demanda-t-il après un long moment de silence.

– Sur de bonnes pistes.

– Loin ?

– Tout proche.

    L'espoir naquit dans ses yeux. Il se releva à l'aide de la garde de son épée avant d'agripper le bras de la blonde.

    Cependant Lucien avait vu le flocon échoué au sol, écrasé et explosé en quatre fragments. Trois autres n'étaient pas loin de céder au poids que la fissure leur imposait. Sans trop savoir comment, il réussit à le prendre dans ses mains, alors que son double avait déjà détourné le dos. C'était ainsi que tout disparu en l'engloutissant de le noir des limbes.

    Une demi-seconde plus tard, il était en train de hurler à gorge déployée. Ses omoplates le brûlaient, le piquaient, on lui arrachait la peau à coups de griffes sales et de manière profonde. Il faisait soudain trop chaud, trop sec, cela semblait trop réel. Car ça l'était. La lumière était froide, faible mais aveuglante, elle lui brûlait la rétine. Il transpirait, son front collait, ses lèvres le tiraillaient. L'écho de sa voix vrillait ses tympans, il ne s'était pas cru capable d'autant de coffre, et pourtant, c'était bien un casque sur les oreilles de Zliot que Lucien voyait en se débattant. On le forçait à rester droit, debout avec les bras étendus. Ses jambes étaient trop molles et il risquait de chuter à n'importe quel moment.

    Rith ne tarda pas à faire son apparition, il était pressé dans ses gestes.

– J'ai mal !; larmoyait Lucien.

    Malgré la protection, le docteur fronça le nez. Il s'était même éloigné lorsque le blond s'était approché, un bout de bois solide dans la main, il venait de poser ses doigts glacés sur la lèvre inférieure du noiraud. Ce fut insupportable.

– J'espère que tu es prêt; tonna-t-il entre ses dents quand l'objet fut entre ses dents.

    Glannon ne perdit pas un instant et se rua hors du champ de vision du garçon. Avec force, Lucien mordait le bois lorsque son dos fut frôlé, il avait bien peur de perdre ses dents.

    Il pleurait, il voulait qu'on stoppe la douleur, qu'on ne l'aide à ne plus avoir à la supporter. Il se débattait quand les doigts du docteur se rapprochaient trop près de la zone sensible. D'où la présence de Rith qui tirait sur les chaînes accrochées à ses poignets pour qu'il ait moins d'ampleur.

    Ses muscles étaient trop engourdis pour lui permettre de rivaliser avec lui.

    Sa tête tournait, la nausée lui retournait le ventre et la bille emplissait sa bouche et le bois mouillé. Il continuait de hurler les yeux fermés, tentant à son échelle d'atténuer la douleur.

    Pourquoi lui faisaient-ils du mal ? Qu'est-ce qu'ils lui voulaient ? Il y avait-il un rapport avec ce que lui avait dit monsieur Zliot ? Rith avait plutôt l'air un bourreau qu'un ancien ange emplit de compassion.

    N'était-ce pas ce que ces créatures étaient, bonnes et dédiées au secours des autres ? Rith était tellement déterminé à le laisser souffrir que Lucien eut un doute.

    Lucien voulait qu'on l'achève, qu'on fasse taire ses maux.

    Il avait fini par tomber dans les pommes à bout de force, plongeant dans une longue chute sans fin.

    Ce temps était paisible. Aucun nuage ne pointait le bout de son nez, le soleil brillait et embellissait chaque être vivant et élément présent dans ce parc. Surtout ce garçon, un carnet de dessin sur les genoux, un fusain à la main, des écouteurs dans les oreilles. Il resplendissait de beauté, une trace sur la joue gauche, côté où Lucien s'était posé pour le contempler. Personne d'autre qu'eux ne s'étaient assis sur le banc, et le blondinet pensait être seul. Il était dans son monde, zieutant distraitement les environs par instant, il laissait ses doigts se salirent de noirs depuis presque deux heures. Et Lucien n'avait pas bougé.

    Les oiseaux louaient les charmes du jeune artiste, l'un des volatiles s'était même endormi près de son coude. Il ne l'avait pas remarqué.

    Il croquait le portrait d'un homme au visage flouté. Sa carrure en imposait juste par ses épaules, le décor n'avait pas besoin d'être représenté, il prenait toute la place. Il avait cependant de longs cheveux souples qui retombaient sur ses trapèzes, cachant presque la marque sur son épaule gauche estompée de son auriculaire un peu plus tôt. Ses ailes n'étaient pas en reste, en revanche elles n'avaient de nuances comme celle de l'être qui était assis à côté de lui. Peut-être que dans son imagination, elles étaient immaculées comme les roses.

    En parlant de fleurs, une petite fille s'était approchée en courant presque. Elle tenait une seule tige, une rose blanche, les épines étaient encore dessus. Pour attirer l'attention du blondinet, elle avait tapoté son genoux gentiment avant de lui tendre avec timidité. Surpris, il avait relevé la tête en enlevant précipitamment ses écouteurs, les sourcils haussés il lui demandait si c'était bien pour lui. Elle hocha la tête et il la prit. Elle ne perdit pas de temps pour fuir dans sa petite robe rose à larges bretelles. Elle rejoignait sa maman qui avait regardé la scène de loin et qui l'accueillit avec un immense sourire.

    Touché de s'être fait offrir un tel présent par une petite inconnue, le garçon sentit la fleur avant d'esquisser un sourire en coin. Lucien trouva l'image magnifique et manqua de trahir sa présence. Il avait approché sa main de sa joue, là où une fine brindille s'était posée. Il s'était, heureusement, ravisé au dernier moment. C'était l'oiseau, qui l'avait rappelé à l'ordre, il venait de s'envoler.

    L'artiste ne l'avait pas ressenti et continua de s'émerveiller de la fleur, caressant les pétales. Avant de partir, Lucien avait glissé un seul flocon en son centre, discret mais présent.

    La seconde d'après, il était de retour dans la pièce claire où le miroir avait été décoré de rosier grimpant. Blanc. Le même brun au visage indéfinissable l'attendait sur le lit parfaitement bordé. Il affûtait la lame d'une épée plus brillante qu'une étoile et ne fut pas surpris de l'apparition soudaine de l'ange.

– Déjà de retour ?; demanda-t-il sans même lever les yeux.

– Tu m'en aurais voulu si j'étais resté plus longtemps.

    Il prit le temps de déposer la lame contre le sol avant d'étendre ses bras sur le lit.

– Qui sait ?; fit Lucien, amusé; je t'aurais peut-être déjà manqué.

– Tu m'es essentiel, mon frère.

    Le brunet rendit le sourire à son double avant de se lever.

– Dîneras-tu, ce soir ?

– J'ai besoin d'un bon repas; accepta l'ange aux ailes d'or.

    Mais Lucien ne réussit pas à les suivre, ils disparurent sur le seuil de la chambre, et la pièce aussi.

    Cette fois-ci, il ne chuta pas. Il était plutôt parti rejoindre Morphée, il l'avait appelé d'une douce voix.

    Lucien avait ouvert ses yeux à la suite d'un bruit sourd et de précipitation non loin de lui. Il faisait sombre, le plafond en face était en piteux état et la lumière artificielle laissait à désirer. La pauvre ampoule ne tenait qu'à un seul fil, de plus celui-ci était dénudé et prêt à céder. Juste au-dessus de sa tête.

    En tournant ses yeux sur la droite, il ne reconnut pas l'endroit où il était allongé. Murs en ciment, lits de fortune explosés, traces de sang sur le sol, plumes mortes ci et là, ça ressemblait plus à un champ de bataille désert qu'à une chambre.

    Du mouvement près d'une porte attira son attention. Il se redressa sur ses coudes, avec un sentiment de lourdeur, inspirant longuement comme s'il ne l'avait pas fait depuis des lustres. Migraine combinée aux nombreuses courbatures, il ne se souvenait aucunement de la raison de son état.

    Il y avait deux personnes présentes dans la pièce, une tête blonde et un autre homme sensiblement plus petit qui bataillaient avec le battant clos en plomb. Ils mettaient tout leur poids pour retenir quelque chose hors de la salle. On forçait la porte, les impacts en reliefs en disait long sur la force de leur opposant.

    Lucien avait-il remarqué l'odeur de soufre précédemment ? Et celle de la moisissure, alors ? Son nez recevait un trop plein d'informations qui indiquaient tout de même que la créature qu'il aimait le moins se trouvait tout proche d'eux.

    Le blond l'avait aperçu commencé à se lever.

– Lucien; se précipita-t-il; un peu d'aide ne serait pas de refus !

    Le visage du grisonnant s'était à peine tourné vers lui. Il glissait un peu plus sur le ciment du sol, peinant à fermer cette porte.

     Lucien se méfia, plissant les yeux sur un instant d'hésitation.

– Maintenant, pas demain !

    La porte céda, bousculant violemment les deux hommes dont la force ne rivalisait plus avec leur assaillant. C'était un traqueur, le genre de démon que Lucien avait en horreur. Il était remonté, les marques d'ombres sur le battant arraché laissaient penser qu'il s'était blessé plus d'une fois. Cependant, son cri résonnant et glaçant n'impressionnait pas le moins du monde le noiraud, à présent sur ses pieds, le détachement dans les épaules.

– Lucien, attention !; prévint l'adulte avec un léger train de retard.

    La bête n'attendit pas avant de bondir sur lui, sa détente n'avait d'égal que son acharnement et il aurait très certainement eu un coup de panique s'il l'avait surpris par derrière. Au lieu de cela, Lucien ne fit que se décaler d'un pas pour l'esquiver. Elle détruisit une fenêtre posée au sol, elle était déjà fissurée avant qu'elle ne se retrouve réduite en mille pièces.

    Lucien n'était pas encore tout à fait réveillé et il se serait passé d'une attaque personnelle. Agacé, il arracha un pied de lit en fer et lui enfonça dans le poitrail avant qu'elle ne lui défigure son visage de ses crocs pourris. Le vert ne sied pas à son teint. Il fixa les semblants d'yeux de la créature jusqu'à ce qu'elle ne se réduise en poussière. Elles n'étaient jamais là au bon moment.

    Le silence qui suivit l'écho de son gargouillement permit à Lucien de se concentrer sur ce qui l'entourait. L'inconnu, pour être précis. Et il ne parlait pas que du lieu.

– C'était moins une; souffla fortement l'adolescent en balayant ses cheveux vers l'arrière.

    Lucien le toisa un instant, suivit de l'homme plus ridé à côté qui épousseta son pantalon brun. Une seule interrogation perça ses lèvres :

– Vous êtes qui ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro