Partie 46
Après avoir changé la couche et fait dormir Christopher, Andrea s'installa sur le lit, à quelques centimètres de Dylan. Elle ferma les yeux, prête à accueillir ses rêves à venir lorsque des bras vinrent entourer son jeune corps. Instinctivement, elle se retourna et ses yeux tombèrent sur le menton de son époux. Elle tenta de reprendre sa position initiale, mais les mains de Dylan se resserrèrent sur son flanc.
-- Laisse-moi, tu vas m'étouffer là, lui dit-elle.
-- D'accord, mais pose d'abord ta tête sur mon torse.
-- Je n'en ressens pas l'envie, et puis retire immédiatement tes mains de moi.
-- Mais Andrea, que t'arrive-t-il ?
-- Il se trouve que je ne souhaite pas que tu me touches.
-- C'est entendu, je retirerai ma main si et seulement si tu poses ta tête sur ma poitrine.
-- Non !
-- Très bien, passe une bonne nuit alors, conclut Dylan.
-- J'aimerais reprendre ma position initiale et ton emprise m'en empêche. Je ne plaisante pas Dylan.
-- Moi non plus, dors ainsi ou pose ta tête sur mon torse.
Était-il sérieux ? Andrea soupira longuement avant de céder. Elle s'avança et posa sa tête sur la poitrine de Dylan. Ce dernier retira ses mains de sa hauteur et commença à lui caresser les cheveux. Andrea trouva rapidement le sommeil et abandonna son époux à ses pensées multiples.
-- Une fois de plus merci pour ce beau cadeau, murmura-t-il à sa femme endormie.
[ Le lendemain]
Son réveil venait de sonner. Andrea se réveilla et s'étira. Elle commença à se lever lorsque Dylan l'attira à lui, la faisant basculer jusqu'à sa poitrine. Il esquissa un léger rire sans vraiment ouvrir les yeux. Voulant se venger, la jeune femme décida de retirer le drap sur le corps de son époux pour qu'il prenne froid et ouvre les yeux. Andrea souleva légèrement la tête et attrapa un coin du drap. Elle le tira partiellement, mais une main l'empêcha de continuer.
-- Non, ce n'est pas vraiment une bonne idée, affirma Dylan.
-- Alors tu ouvres maintenant les yeux. Et puis d'ailleurs, pourquoi n'est-ce pas une bonne idée que je te retire le drap ? Tu portes un short, n'est-ce pas ?
-- Oui, mais c'est juste que... Andrea, tu sais que je suis un homme. Et... Bon bref, tu comprends.
-- Je comprends quoi ?
-- Tu ne comprends pas, demanda-t-il étonné.
-- Comprendre quoi ?
-- Ce qui arrive à Chris Ricardo chaque matin à son réveil.
-- Oh non, pas ça !
-- Désolé, mais c'est ça.
-- Andrea respire..... respire.... respire, se dit-elle. Je vais me brosser les dents, tu peux t'en aller avant que je ne revienne.
-- Oui, c'est une bonne idée.
Elle se leva.
-- Andrea, attends !
-- Je t'écoute.
-- Aujourd'hui, je voudrais que nous prenions le petit déjeuner dans un restaurant.
-- Très bien, je m'apprête alors.
-- Oui, c'est cela.
-- Monsieur Marcabeli, veuillez sortir immédiatement de ma chambre, j'ai des choses à faire.
-- Mais n'étais-tu pas censée être aux toilettes d'abord ?
-- Oui, c'est vrai. J'y vais.
Dylan sourit et attendit quelques secondes avant de descendre et de sortir de la chambre. Il prit un bain, enfila un pantalon et un T-shirt noir, puis descendit pour attendre Andrea au salon. La jeune femme le rejoignit quelques minutes plus tard. Elle portait une robe verte. Ses tresses étaient attachées en un chignon. Andrea avança rapidement vers lui avec des chaussures plates. Dylan se leva en la voyant pour lui tendre le bras.
-- J'ai l'impression de voir une autre femme là, dit-il en plaisantant.
-- Exactement. Je viens de tuer Andrea et de prendre sa place.
-- Tu es vraiment amusante. Allons-y ?
-- Oui....non attends, Christopher ? Il n'est pas encore réveillé et s'il se réveillait et que personne n'est présent, il va beaucoup pleurer.
-- Malika viendra le chercher d'ici peu. C'est prévu qu'il passe la journée avec elle.
-- Ah, d'accord, allons-y. Non, attendons qu'elle vienne d'abord, je ne veux pas laisser mon bébé seul.
-- D'accord, j'ai compris. Asseyons-nous.
-- Ce n'est pas la peine, je suis là ! cria Malika joyeusement. Où est mon petit frère ?
-- Heureusement ! clama Dylan. Tu le trouveras dans la chambre d'Andrea. Maintenant on y va, dit-il à l'attention de sa femme.
-- Oui.
Ils sortirent de la maison et s'installèrent dans un restaurant à quelques mètres de chez eux. Andrea commanda des omelettes et du café au lait, tandis que Dylan opta pour du thé et du pain.
-- Du thé et du pain ? Je te trouve parfois étrange, fit-elle remarquer à son époux.
-- Content d'être un phénomène pour toi.
-- Si tu le dis.
La serveuse déposa les plats puis se retira.
-- Bon appétit, Andrea.
-- Bon appétit, Dylan.
Après cela, elle se mit à déguster tandis que Dylan, quant à lui, semblait préoccupé. Il était encore plongé dans le passé. Qui aurait cru qu'Andrea puisse être aussi à l'aise avec lui ? Il pensa à ce que Urielle lui avait dit une semaine plus tôt. C'était le moment propice pour cela.
-- Dylan, tu ne manges pas ? demanda Andrea, la bouche pleine.
-- On ne parle pas la bouche pleine.
-- Mes parents me l'ont déjà dit.
-- Ton mari te le redira.
Andrea préféra se taire et terminer son plat. Dylan fit de même, paya l'addition et ils quittèrent le restaurant. Au moment de monter dans le véhicule, quelqu'un cria derrière eux. Les deux jeunes gens s'arrêtèrent. C'était la serveuse de tout à l'heure.
-- Je voudrais juste vous remercier d'avoir visité notre restaurant, dit-elle à l'adresse de Dylan, comme si la silhouette féminine à côté de lui n'existait pas.
-- Ça a été un plaisir pour nous, répondit-il en rapprochant Andrea de lui.
-- Et je voudrais aussi, continua la serveuse en ignorant toujours Andrea, vous donner mon numéro au cas où vous voudriez revenir, vous n'aurez qu'à m'appeler pour commander d'avance.
-- Merci, mais attendre pour être servi ne nous dérange absolument pas, répondit Dylan à nouveau avant de tourner les yeux vers sa femme. Chérie, dit-il en pressant la main d'Andrea. Tu peux monter !
Andrea monta à bord du véhicule et Dylan la suivit. Il démarra aussitôt, laissant la serveuse toujours arrêtée là où elle était.
-- Tu m'as appelée cherie.
-- C'était pour qu'elle comprenne que je suis marié. Elle m'a fait énormément de charme pendant que tu mangeais.
Une étrange sensation parcourut le corps d'Andrea. Elle opta pour le silence afin d'éviter de se faire surprendre par rapport aux sentiments qu'elle éprouvait pour son mari. ^J'en ai déjà parlé à Dylan, c'est le moment d'accomplir la dernière étape,^ reçut -elle comme message.
Un battement sourd agita le cœur d'Andrea. Le jour tant redouté venait de se manifester. La jeune femme aurait tant aimé que ce jour n'arrive jamais. Elle se mit à se ronger les ongles. Dylan comprit immédiatement qu'elle était nerveuse. Lorsqu'ils arrivèrent à la maison, Andrea s'enferma précipitamment dans la salle de bain. Elle prit un moment pour se rassurer que tout se passerait bien, puis elle en sortit. Andrea resta un long moment sur le seuil de la porte puis fit demi-tour vers la salle de bain, où elle composa le numéro d'Urielle.
-- Urielle, je ne peux pas, murmura-t-elle pour ne pas être entendue.
-- Ressens-tu un grand stress, de la peur ? As-tu envie de vomir ? Fais-tu confiance à Dylan ?
Andrea fut prise de vertige. Ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre.
-- Oui, oui, répondit-elle rapidement. Je ressens tout cela, j'ai peur.
-- Quel genre de peur ? Peur de ne pas y arriver ou peur de Dylan ?
-- Peur de ne pas y arriver !
-- C'est bien alors, détends-toi. Dis-toi que ce n'est pas la fin du monde, que c'est juste le moment pour une femme forte de changer le cours de sa vie.
-- J'ai... J'ai beaucoup de doutes.
-- Découvre par toi-même comment ils seront dissipés.
-- Tu ne me rassures pas là.
-- J'ai confiance en toi. Tu as traversé beaucoup d'épreuves et je sais que tu peux y arriver.
-- J'ai peur !
-- As-tu confiance en Dylan ?
-- Pourquoi la même question, bien sûr que oui.
-- Alors, tu es prête.
-- Je...
Urielle venait de raccrocher. Andrea tenta à maintes reprises de la rappeler, mais ne reçut aucune réponse. Après plusieurs tentatives infructueuses, elle souffla profondément et éteignit son téléphone. La jeune femme s'efforça de ne pas trop penser et rejoignit son époux.
-- Comment te sens-tu ? lui demanda-t-il.
-- Je suis prête, répondit-elle en fermant les yeux.
C'est ainsi que Dylan entreprit de découvrir sa femme, mais à peine eut-il retiré ses vêtements et effleuré le corps qu'Andrea fut submergée par le souvenir du viol. Prise de panique, elle se mit à crier et le supplia de s'éloigner d'elle.
-- Dylan, lâche-moi s'il te plaît, je ne veux pas.
-- Andrea, ça va ?
-- Désolée, c'est bien trop difficile pour moi, répondit-elle, les yeux embués de larmes.
-- Mais non, ça va. Rhabille-toi.
Elle se rhabilla et sécha ses larmes. Quelques instants plus tard, Dylan lui souhaita une bonne nuit avant de se coucher.
-- Dylan, m'en veux-tu ?
-- Non, je viens juste de réaliser une fois de plus à quel point je t'ai fait du tort.
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