Partie 42
[ Cinq mois plus tard !]
Le mariage d'Issa et Bria se déroula dans une ambiance empreinte de joie et d'amour. À cette occasion, Andrea, Malika et Urielle s'étaient déplacées pour célébrer l'événement. Afin d'immortaliser ce moment, les jeunes femmes prirent plusieurs photos. Bria était tout simplement splendide dans sa longue robe de mariée. Chaque tenue lui allait à merveille. Cependant, ce jour si spécial ne l'empêcha pas de se réjouir de la situation de Roland, qui était incarcéré. Malgré ses tentatives de mensonge, les preuves étaient accablantes. Quant à la sage-femme, elle avait été libérée sous caution avec une suspension de son droit d'exercer pendant deux ans.
La thérapie d'Andrea progressait bien, surtout depuis que Dylan avait déménagé sa petite famille dans une maison située à des dizaines de kilomètres de leur ancien domicile. Il avait également changé de coiffure, de parfum et de vêtements. Toujours disponible pour soutenir Urielle dans sa difficile tâche visant à aider Andrea à surmonter ses traumatismes, Dylan eut l'occasion d'écouter son épouse raconter la nuit du viol et exprimer ses ressentis. Il prit alors conscience à quel point Andrea était brisée, à quel point il avait été égoïste et cruel, à quel point le viol avait été une souffrance physique et morale pour Andrea, et à quel point elle avait peur de lui.
Ce matin-là, Andrea attendait avec impatience l'arrivée d'Urielle à leur domicile, où les séances se déroulaient désormais en présence quelques fois de Dylan. Elle ouvrit la porte pour laisser entrer la psychologue. Dès son arrivée, Urielle chercha immédiatement le petit Christopher.
-- Je ne vois Christopher nulle part ! remarqua-t-elle.
-- Dylan est en train de lui donner un bain, annonça Andrea.
-- Wow, super papa en action ! s'exclama Urielle. Ne devrions-nous pas redevenir bébés nous-mêmes, Andrea ? Ne trouves-tu pas ?
Madame Marcabeli éclata de rire.
-- Oui, c'est la meilleure solution, renchérit-elle. Sinon, je t'apporte quelque chose à boire ?
-- Un peu d'eau, s'il te plaît !
Tandis qu'Andrea se retournait, Dongmo profita de ce moment pour l'observer. Il fallait reconnaître que la jeune mère avait pris quelques petites rondeurs et paraissait beaucoup plus attirante. Urielle prit son téléphone et activa le mode avion tout en prenant note d'un détail sur une application, car elle n'avait malheureusement pas emporté son petit carnet habituel.
-- J'ai préparé un cocktail au citron. Je te prie de bien vouloir le goûter, dit Andrea une fois arrivée au niveau de la psy.
-- Alors là, c'est un honneur pour moi.
Urielle prit le verre d'eau aromatisée au citron et en but le contenu.
-- Sacré limonade, s'exclama-t-elle.
Andrea eut aussitôt le visage illuminé par un large sourire.
-- Merci, je l'ai fait hier avant de me coucher.
-- Très bonne, finalement je crois que je prendrai cette limonade à la place de l'eau.
Andrea entra donc en cuisine pour lui apporter un autre verre plein.
-- Ce n'est pas bien de remplacer l'eau, dit-elle en retournant déposer le verre à la cuisine après que la psy eut fini de boire. Une limonade est une limonade et l'eau c'est l'eau. On ne peut remplacer l'eau par de la limonade.
-- Bonjour Mlle Dongmo ! intervint Dylan.
-- Bonjour Monsieur Marcabeli.
-- Bon, je vais faire un tour dehors, histoire de vous laisser discuter.
Dylan déposa son fils sur le petit lit en face des jeunes dames et ferma la moustiquaire sur lui.
-- Andrea, écoute, il ne tardera pas à se réveiller pour réclamer son lait.
-- D'accord, merci, répondit la concernée.
Dylan sortit de la pièce une minute plus tard.
-- Il est vraiment mignon ce petit, tellement beau, fit Dongmo en posant les mains sur ses joues pour le regarder. C'est quoi déjà tout son nom ?
-- Christopher Ange Ricardo Marcabeli.
-- On dirait que tu récites une leçon là, plaisanta Dongmo avec une petite grimace.
Andrea fit mine de ne rien avoir entendu et s'assit sur un divan.
-- Tu m'as l'air un peu absente vis-à-vis du petit, s'inquiéta soudainement Urielle.
-- Moi ? s'étonna Andrea. Non c'est juste que... je ne veux pas le déranger.
-- D'accord belle maman !
-- S'il te plaît, dit Andrea en riant. En fait, avant ton arrivée, j'ai cuisiné une pizza royale. Attends que je t'en serve une...
Les cris du petit, récemment réveillé lui clouèrent la parole. Andrea se leva à peine qu'Urielle l'empêcha de continuer son chemin.
-- Ce ne sont que des pleurs passagers, il s'endormira d'ici peu, argumenta-t-elle.
Andrea se rassit aussitôt. Son expression joviale de tout à l'heure se transforma en chagrin et son visage se déforma peu à peu.
-- Andrea, ça va ?
-- Oui, oui !
-- Je pense que tu peux maintenant le prendre, il semble avoir réellement faim.
Andrea s'exécuta. Une fois le lait à la bouche, le petit arrêta de pleurer, il fixa intensément sa mère tout en savourant son dû. Andrea aussi le fixait en lui caressant le pied.
-- Je constate que tu arrives de plus en plus à ouvrir grandement ton cœur à ton fils. Félicitations, c'est ensemble que nous avons pu en arriver là.
-- Merci à toi. Sans ton aide, je n'aurais peut-être jamais compris à quel point je faisais du mal autour de moi.
-- Ne t'inquiète pas, c'est mon devoir d'apporter mon aide aux autres et je suis vraiment contente de tes progrès. Maintenant permets-moi de m'en aller. Je reviendrai demain pour une sortie à la piscine.
-- D'accord, acquiesça Andrea, tout sourire. Oui mais pas sans avoir d'abord mangé ma pizza.
[...]
Dylan rentra de sa balade à dix-neuf heures. Il entra à peine dans le salon qu'une mélodieuse voix l'accueillit par une douce musique. L'homme embrassa le bébé dormant au salon et suivit le son jusqu'à se retrouver dans la cuisine, en face à face avec Andrea qui venait à peine de se retourner.
-- Aaaahhhhh, s'écria-t-elle dans un sursaut.
-- Pardon, pardon.
Dylan se pressa de prendre un pot de yaourt dans le frigo et une petite cuillère, puis sortit. Il les déposa sur la table, alla se laver les mains dans sa chambre et prit Christopher qu'il se mit à nourrir. En moins de trois secondes, le petit recracha immédiatement le contenu de sa bouche.
-- Qu'est-ce qu'il y a bonhomme, tu refuses maintenant la nourriture de papa, s'amusa à demander Dylan au petit qui le fixait. Je vais te faire des chatouilles et tu verras.
Il déposa aussitôt la boîte de yaourt et chatouilla le petit. Christopher riait devant les actions de son père.
-- Ça y est, maintenant on se moque de papa !
Le petit souriait toujours, c'est alors que Dylan lui donna à nouveau du yaourt mais cette fois-ci, Christopher but. Quelques minutes plus tard, après avoir été rincé, le revoilà endormi. Dylan prit son casque et descendit en salle de sport. Il monta sur un tapis de course et commença à courir, puis soudain, un souvenir de Rachel lui vint à l'esprit. Il s'agissait du jour où il lui offrit une bague de fiançailles. Dylan augmenta le volume du son dans le but d'effacer ce sourire et ces beaux yeux trompeurs de sa tête. Il arrêta finalement la machine, entra se prendre un bain et s'éloigna de la maison car ce soir-là, Dylan décida de rendre visite à Djalika et sa fille.
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Christopher Ange Ricardo Marcabeli (Camero-Mexicain)
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