Partie 41
Bria sortit calmement de l'hôpital et se glissa immédiatement dans le véhicule de son fiancé. Elle déposa le sac de tissus emballé sur le siège arrière.
-- Bonjour, Issa, formula-t-elle.
-- Comment vas-tu, mon bébé ?
-- Euh, dit-elle en croisant les bras. Arrête avec tes surnoms sucrés, ils m'énervent.
-- Je sais, je sais. Même si tu ne veux pas les entendre, tu es ma douce pomme à moi.
-- Pff, de toute façon, quoi que je dise, tu discuteras toujours.
-- J'adore quand tu abandonnes de la sorte, rigola Issa. Quand tu fais ta gamine.
-- Continue de rigoler.
-- Bria? Cria-t-il soudainement. Regarde-moi !
La jeune femme lui fit immédiatement face. Son cœur bondit sur-le-champ. Qu'est-ce qu'il est beau, pensa-t-elle, tout en dévorant son fiancé des yeux. Elle le trouvait beaucoup plus charmant que d'habitude alors qu'il n'avait enfilé qu'un pantalon et un haut noir legé. Le visage d'Issa Ivan paraissait beaucoup plus doux et ses lèvres... Bria les admira jusqu'au point de rester figée sur place.
-- Eh oh, tu es là, lui dit Issa en baladant quelques doigts devant ses yeux.
Bria sursauta un peu mais se reprit très vite. Depuis quand elle, Bria Marie-Rose SIDIBÉ regardait ainsi un homme ? Même s'il était son fiancé, elle ne l'avait jamais autant regardé. Que lui arrivait-il soudainement ? En quelques secondes, elle sentit quelque chose de chaud humide s'emparer de ses lèvres. Bria ferma les yeux pour savourer le moment présent. Elle avait conscience de ce qui était en train de se passer mais n'agit guère contre. Car se disait-elle: nous sommes fiancés et il le mérite amplement après tout ce qu'il a fait pour Andrea. Et puis, pourquoi refuser alors que dans seulement cinq jours, je serai sa femme ?L'action dura un moment pendant lequel l'esprit de la belle Malienne vagabonda jusqu'à sa future nuit de noces. Elle eut aussitôt l'estomac retourné. Était-il obligatoire que cette nuit existe ?
Bria, malgré sa réputation de femme à ne pas provoquer, éprouva de la piété et une grande honte quand il s'agissait des avances de son fiancé et là, à la nuit de noces, leur relation serait vraiment confirmée par ce rapprochement final. Elle qui s'était toujours imaginée finir seule le reste de ses jours. Voilà qu'elle partagerait sa vie avec Issa.
-- Pourquoi m'as-tu embrassée ? demanda-t-elle une fois qu'il fut loin d'elle.
-- Tu avais l'air trop ailleurs alors... et puis dans cinq jours, nous ferons peut-être plus que cela, dit-il sournoisement.
-- Ne me parle pas de cela, j'ai déjà assez la tête qui tourne,
-- Tu as peur, vraiment ?
-- N'en parlons pas s'il te plaît.
-- D'accord désolé. Du coup tu veux qu'on parle de quoi ?
-- Rien de spécial. J'ai juste envie de dormir là. Je suis crevée.
Elle s'appuya paresseusement sur le siège du véhicule et soupira.
-- Je suis tellement fatiguée, dit-elle en soupirant à nouveau. Je crois que je n'aurai pas la force de reprendre un nouveau bain, je n'ai que mon lit en champ de vision.
-- Même pas honte de dire cela, rigola Issa. Chers habitants du Cameroun ! Ma future femme n'aime pas se laver, qu'est-ce que je fais ?
-- Mais chut, riposta-t-elle en jetant des regards par la vitre. Taisez- vous maintenant, et pourquoi devrais-je avoir honte, hein demoiselle Issa ?
-- Vous plaisantez là, moi une demoiselle ?
-- Non, plutôt une dame !
-- Je suis un homme.
-- Je le sais !
-- Briaaaaaa !!!
-- Quoi ?
-- Tu es spécial !
-- Voilà pourquoi je détiens ton cœur.
-- Qu'est-ce qui te le prouve ?
-- Lorsque tu me vois, j'ai l'impression que tu perds la tête.
-- Combien de têtes ai-je alors, étant donné que je t'ai vu plus d'une centaine de fois.
-- Tu as déjà ta réponse.
-- Et quelle est ma fameuse réponse ?
-- Je t'aime !
Cette phrase accéléra progressivement le rythme cardiaque d'Ivan. Il resta la bouche grande ouverte à regarder cette femme qui arrivait si bien à l'émouvoir qu'à le choquer.
-- Pardon ? Je n'ai pas bien entendu, peux-tu répéter s'il te plaît ?
-- Non non ce n'est pas possible cher monsieur, dit-elle.
Son téléphone s'était soudainement mis à vibrer. Elle décrocha. Au même moment, Issa démarra le véhicule.
-- Allô...Oui c'est bien moi...Quoi?...Non je ne suis pas intéressée... Écoutez monsieur, jusqu'ici j'ai été assez calme alors ne montez pas ma température... Ça ne vaut pas la peine de continuer cette discussion, salut.
Elle raccrocha.
-- Qui était-ce, lui demanda son fiancé.
-- Un certain client du restaurant qui aurait eu mon numéro grâce à Cynthia.
-- Ah ok, qu'est-ce qu'il voulait ?
-- Mieux vaut qu'on l'oublie, ce n'est rien de sensé.
-- Je veux quand même savoir.
-- Il m'a fait une proposition indécente pour la minable somme de cinq cents mille comme si je ne pouvais pas me le procurer en travaillant.
-- Pardon ? Tu comprends maintenant pourquoi je te disais de faire attention avec ce travail, ce n'est pas la première fois que tu me parles de ce genre d'offre faite par votre clientèle.
-- Et pourtant, je lui avais dit de ne donner mon numéro à aucun homme.
-- Mais elle l'a fait !
Issa semblait très en colère. Il constatait que les hommes étaient de plus en plus nombreux à faire des offres coûteuses à sa fiancée, qui refusait toujours de quitter cet endroit sous prétexte qu'elle adorait cuisiner.
-- Calme-toi, j'ai déjà refusé.
-- Et si l'on t'avait proposé huit cents ou un million, aurais-tu accepté ?
-- Es-tu sérieux ? lui reprocha Bria après un cri de surprise. Issa, tu ne me fais pas confiance, n'est-ce pas ? Comment peux-tu insinuer que je pourrais me vendre pour de l'argent ?
-- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
-- Me considères-tu comme une opportuniste alors ?
-- Non, je suis désolé. C'est juste que tu es tellement belle que je n'arrive pas à...
-- Si j'étais une prostituée, nous n'aurions pas observé deux années d'abstinence. Je me respecte. Je respecte mon Dieu, mes parents et mon corps, et je ne pourrais envisager une telle sottise. Je reçois des propositions indécentes partout.
-- Je suis désolé !
Elle lui tourna le dos. Issa continua à rouler un peu avant de se garer dans un endroit sûr. Il prit sa fiancée dans ses bras par-derrière et la fit se retourner. À ce moment-là, il vit qu'elle pleurait.
-- Je suis désolé ma chère. Pardon d'avoir douté de toi. Je ne dirai plus jamais cela.
-- Je n'ai plus envie de te parler.
Ignorant les paroles de sa fiancée, il l'embrassa sur le front, ce qui poussa Bria à courir dans ses bras.
[ Une semaines plus tard]
Andrea, encore ensommeillée, se leva en entendant les pleurs de son fils. Elle se frotta les yeux, se rafraîchit le visage, puis prit le petit dans ses bras. Elle s'assit et l'allaita. Ensuite, elle le déposa dans un petit lit bleu et ferma les yeux à son tour. Soudain, elle sursauta à cause des cris de son fils. Décidément, ce petit ne semblait pas vouloir lui laisser un moment de repos. Elle secoua la tête et se leva pour aller vers la porte où l'on venait de frapper.
-- Qui est là ? demanda-t-elle.
-- Dylan !
Elle ouvrit la porte pour lui laisser entrer avant de reprendre le bébé.
-- Qu'est-ce qu'il a ? Questiona l'homme.
-- Je ne sais pas, je lui ai donné du lait mais il continue de pleurer.
Dylan observa le bébé un instant, puis tira une conclusion soudaine.
-- Il doit avoir la couche pleine.
Me permets-tu de m'en occuper ?
-- Comme tu veux !
Pendant que Dylan déshabillait son fils, Andrea se recoucha. Pauvre d'elle ! Elle passait tout son temps entre des réveils soudains et des moments d'endormissement grâce au garçon. Le bébé s'était souillé. Dylan lui retira la couche et l'emmena dans la salle de bain pour le nettoyer.
-- Tout va bien bonhomme, laisse papa te rendre propre, chuchota-t-il au petit.
Après cela, il descendit sur la terrasse avec le bébé pour lui raconter quelques blagues avec nostalgie avant de l'embrasser tendrement.
-- Merci d'être entré dans ma vie. Je t'aime beaucoup. Sache que maman est très courageuse. Elle fait des efforts pour toi alors ne la fatigue pas trop mon bonhomme.
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