Partie 4
Un silence de plomb envahit la pièce, laissant ainsi au vent une chance de s'exprimer. La chaleur montait aux os d'Andrea, qui se sentit tout à coup bousculée par ses émotions. Ses yeux devinrent brûlants et picotants. Dylan avait blessé son honneur... Comment pourrait-elle encore avoir le courage de se regarder dans une glace ?
Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux... Elle était faible, et cela, son époux l'avait remarqué. Il ne savait pas pourquoi de telles sottises étaient sorties de sa bouche, mais en y réfléchissant bien, il le pensait vraiment.
-- Je... je dois m'en aller, balbutia-t-elle.
Elle passa devant lui et se précipita à grands pas dans l'immense couloir qui avait été témoin de leur arrivée. Les yeux embués et le regard perdu, elle en voulait à son père... Depuis toujours, il n'arrêtait pas de lui dire qu'il l'aimait plus que tout, et voilà qu'il lui forçait maintenant la main pour ce mariage sans amour. Elle se dirigea immédiatement vers les toilettes pour se rincer le visage.
-- C'est vous la mariée ? Interpella une vieille dame.
Cette question parut étrange à Andrea... Comment ne pas la reconnaître alors que pendant presque toute la soirée, elle était sous le feu des regards ? Elle s'essuya le visage pour ensuite se retourner vers la dame.
-- Oui, c'est bien moi. Pourquoi cette question ? répondit-elle.
La vieille s'approcha d'elle et lui murmura :
-- Avec votre époux, vous n'avez vraiment pas l'air de vous aimer.
-- Je... euh... en fait...
-- Tu viens ?
En voyant son père au seuil de la porte, l'invitant à le suivre, elle put respirer normalement. Andrea se précipita hors des toilettes et souffla un bon coup.
-- Qu'est-ce que Margaret te voulait ?
-- Rien ! répondit-elle rapidement, faisant ainsi comprendre à son père qu'elle n'avait aucunement envie de converser avec lui.
-- Tu m'en veux encore ? demanda-t-il.
-- Oui, et pas qu'un peu ! Tu te rends compte que tu es en train de détruire ma vie ou pas ?
-- Qu'est-ce qui se passe ici ? S'enquiert Mélanie.
Andrea n'avait plus à faire avec son père. Elle voulait à présent que sa mère comprenne à quel point les choses étaient dures pour elle.
-- Maman je vais mal, affirma t-elle douloureusement. Tu es ma mère et tu étais censée me comprendre, me soutenir, tu n'étais pas censée m'abandonner.
Elle vit le regard de sa mère changer, Andrea courut vers la sortie.
-- Andrea ! entendit-elle son père crier, mais elle était déjà en plein air.
Le souffle froid de la nature la fit frissonner. Alors qu'elle commençait à grelotter, une grande veste vint se poser sur ses épaules. Andrea sursauta et se retourna immédiatement pour faire face à cet homme. Cet homme, le seul qu'elle ne voulait surtout pas voir en ce moment.
-- Matteo ? Cria-t-elle surprise.
-- Chut, ne crie pas, sinon quelqu'un pourrait me voir.
-- Matteo, je suis désolée, supplia la jeune femme en se jetant dans les bras de ce dernier. C'est toi que j'aime, mais...
-- Ne dis plus un mot ! Ton père m'a informé que tu te mariais aujourd'hui avec l'homme que tu as toujours aimé..
Il la dégagea de lui et continua :
-- Je ne te croyais pas capable d'une telle chose. Je voulais voir de mes propres yeux s'il avait dit vrai, et maintenant j'en suis plus que conscient que tu ne m'as jamais aimé. Andrea, pourquoi m'avoir menti ? Sans ton père, je n'aurai peut-être jamais su la vérité.
-- Non ce n'est pas ce que tu crois, je n'ai jamais voulu...
-- Être avec toi. Tonna Dylan en se rapprochant des jeunes gens. Andrea n'a jamais voulu de toi. C'était juste une phase pour me rendre jaloux. Je l'ai beaucoup négligée pendant nos fiançailles et elle voulait juste se venger voilà pourquoi elle a accepté tes avances. Mais maintenant je suis revenu à la raison et elle m'a pardonné, appuya-t-il son idée pour faire mal à Matteo mais pas seulement à lui, à Andrea en particulier.
Cette dernière était déboussolée, comme emprisonnée dans un sable mouvant.
-- Andrea, c'est vrai ce qu'il dit ? C'est vrai que...
-- Non, ce n'est pas vrai. Ce mariage est un mariage forcé. Mon père m'y a obligée, j'avais vraiment le couteau sous la gorge.
-- Assez ! Suis-moi, lui ordonna Dylan en lui attrapant le bras.
-- Lâche-la tout de suite sinon tu vas le regretter !
Dylan se retourna en affichant un sourire malicieux.
-- J'ai hâte de voir cela, déclara t-il à son adversaire. Mon beau-père m'a déjà parlé de toi, et rassure-toi, j'ai la permission de te défigurer si tu ne t'éloignes pas de ma femme.
Il poussa Andrea vers l'avant.
-- Je t'ai dit de ne pas la toucher, cria Matteo en administrant un coup de poing dans le nez de Dylan.
Ce dernier saigna immédiatement, tant le coup était bien visé. Il se reprit aussitôt en envoyant à son tour un poing à Matteo. C'est ainsi que les deux hommes s'affrontèrent, dominant tour à tour l'autre à un moment donné. Andrea, lassée de crier, se jeta au milieu d'eux mais le regretta lorsque deux coups de poing s'enfoncèrent dans son ventre et dans son dos.
-- Arrêtez ! Murmura t-elle avant de s'évanouir.
Les deux hommes cessèrent leur bagarre et se relevèrent.
-- Andrea! Andrea, l'appela Matteo en la secouant dans le but de la faire réagir.
Dylan quant à lui, regardait la scène sans dire un mot.
-- Ne reste pas planté là, appelle les ambulances, dit Matteo.
-- Et pourquoi ferais-je cela ? Cette petite sotte n'a que ce qu'elle mérite !
Au même moment, Raphaël, qui était à la recherche de sa fille, la vit allongée à terre au milieu de deux hommes... Il reconnut Dylan mais n'avait aucune idée de qui pouvait être le deuxième !
Il courut vers elle.
-- Andrea ! Hurla t-il en se jetant à genoux et en la prenant brusquement des bras de Matteo qu'il venait de reconnaître.
Dylan sortit son téléphone et composa le numéro d'une ambulance. Son beau-père regardait Matteo avec dédain.
-- Espèce d'idiot, qu'as-tu fait à ma fille ? Vas-t'en d'ici et que je ne te revoie plus jamais au près d'Andrea !
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Ici Matteo Ange Biloa
" Camerounais"
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