Partie 25
Trois semaines s'étaient écoulées et malgré l'absence de nouvelles de sa femme, Dylan ne s'en inquiétait pas. En fait, cette absence à la maison lui convenait parfaitement.
Il ne supportait vraiment pas cette femme, que ce soit son caractère, sa personnalité ou son physique... Rien en elle ne suscitait son admiration.
Elle était plutôt une pauvre fille à ses yeux, sans honneur ni dignité. Le genre de femme qu'on croisait dans les rues toute la journée. Il se sentait terriblement coupable d'avoir eu des relations avec cette femme. "Cette pimbêche", comme aimait bien la surnommer Roland. Et dire qu'il s'était promis de ne pas s'approcher d'elle... Et voilà qu'il l'avait fait. Dylan secoua la tête pour chasser ces idées et contourna le long couloir gris qui menait au bureau de son père. Il ajusta sa veste, redressa sa montre et passa une main dans ses cheveux pour leur donner une allure plus soignée.
-- Bonjour père, tu m'as fait appeler, dit-il une fois à l'intérieur.
Monsieur Marcabeli, dos à lui, se retourna de sa chaise et regarda attentivement son fils, plongeant le jeune homme dans une totale incompréhension. Pourquoi son père le regardait-il avec autant de méchanceté ?
-- Papa je...
-- Où est ta femme ? coupa monsieur Marcabeli.
Dylan se froissa intérieurement. Comment dire à son père qu'Andrea ne vivait plus avec lui sans risquer de l'énerver ? Bien sûr, si ce dernier n'était pas déjà au courant. Il ne restait plus que quatre mois avant qu'il touche à son héritage, alors le moindre faux pas pourrait lui être fatal.
-- Euh... Andrea ? demanda-t-il confus.
-- Il y en a d'autres ? riposta Oscar avec une pointe de reproche.
-- Non, pas du tout... je n'ai qu'une seule épouse.
-- Je vois ça, affirma Oscar tout en promenant ses yeux sur son fils. Où est passée ton alliance ?
-- Je l'ai oubliée au chevet du lit ce matin, affirma Dylan aussi naturellement que possible.
-- Je suis certain que tu l'as égarée. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu ne veux pas faire d'efforts envers Andrea, dit Oscar en dévisageant son fils.
-- Mais père, je n'aime pas cette femme, je n'y arrive pas. Elle...
-- Tu as quand même abusé d'elle, n'est-ce pas ? Tu lui as quand même pris sa dignité et le respect qu'elle se portait en tant que femme. Tu as profité du fait d'être plus fort qu'elle physiquement pour l'obliger à satisfaire ton envie égoïste. Tu as préféré te servir de son corps par la force, appuya monsieur Marcabeli. Tu n'es pas un animal bon sang ! Comprends que la femme a besoin d'amour et d'attention. Pas d'injures, de violences physiques et encore moins de violences sexuelles.
Dylan fut secoué par une violente émotion de stress. Comment son père avait-il su ? Il confondit les mots dans son esprit à la recherche d'une phrase cohérente qui semblerait véridique.
-- Loin de moi d'agir de la sorte, père, mentit-il très calmement. Ce qui s'est passé a pleinement été consenti.
-- Dylan ! cria monsieur Marcabeli pour reprendre son fils.
Il quitta sa chaise pour avancer vers lui.
-- Je n'ai jamais forcé Andrea à...
Une monumentale gifle heurta la joue droite de Dylan, lui coupant ainsi la parole. Il retira immédiatement sa main de l'endroit affecté et se mit à sourire de rage. Son père venait de le frapper à cause d'Andrea. Elle entendrait parler de lui.
-- Relation consentie, tu dis ? demanda monsieur Marcabeli. Tu crois vraiment que le fait d'avoir une femme te permet de la traiter comme bon te semble ?
Alors que son père continuait, Dylan ne disait rien, préoccupé à préparer sa vengeance sur cette pauvre femme.
-- Prie juste pour qu'elle accepte de revenir à la maison, sinon tu entendras parler de moi, termina Oscar. Maintenant dégage de ma vue !
Dylan sortit de la pièce, le cœur gonflé de rage. Ainsi, cette femme avait osé en parler à son père ?
Il démarra en trombe sa voiture pour se garer devant la villa de Bria, qu'il avait localisée à partir du téléphone d'Andrea.
Dylan sonna à plusieurs reprises avec force et colère. Il insista sur la sonnette, produisant des bruits consécutifs aux oreilles d'Andrea qui sortait de la chambre. Bria était déjà au restaurant, il n'y avait donc qu'Andrea dans la pièce.
Andrea hésita grandement avant de sortir. "Aucune chance que ce soit lui", avait-elle pensé, car ce dernier ne connaissait pas la demeure. Elle courut pour ouvrir grandement la porte, de peur de faire encore plus patienter une quelconque personne... et là... le choc.
Andrea lâcha soudainement la poignée de la porte tout en reculant instinctivement. Elle était à la fois apeurée et en colère. Mais la peur prenait de plus en plus le dessus tandis que Dylan s'approchait d'elle.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
- Tu as peur, répliqua Dylan, satisfait de l'effet qu'il lui faisait.
Andrea resta figée, la peur se lisant parfaitement dans ses yeux. Elle avait défait ses mèches et c'était la première chose que Dylan remarqua. Ses cheveux crépus étaient assez longs pour être attachés en un chignon, raison pour laquelle Andrea les avait attachés avec un élastique. Dylan avança toujours vers elle jusqu'à finalement la saisir et la rapprocher de force de lui. À présent à vingt centimètres l'un de l'autre, il pouvait entendre les incessants battements du cœur de la jeune femme.
Andrea n'avait plus aucune pensée cohérente, elle murmurait des phrases incompréhensibles tout en pleurant. Il allait recommencer... Il allait à nouveau l'humilier. Elle ne fit aucun mouvement de recul, car à quoi bon lutter quand on sait d'avance qui remportera la victoire ?
Le regard de Dylan scruta attentivement sa femme, elle avait quelque chose de différent en elle.
Il leva sa main droite et examina son pouls puis lui toucha le front.
Andrea semblait être en début de grossesse. Elle était en début de grossesse, conclut-il.
Il s'éloigna immédiatement d'elle, plongé dans une multitude de questions. Dylan réfléchissait lorsque les bruits de pas le firent se retourner. Andrea courait. Il la suivit en courant également, et entra quelques secondes après elle dans la même chambre. Cette chambre qu'elle essaya immédiatement de verrouiller sans y parvenir à temps.
-- Tu vois à quel point je te domine, sourit Dylan.
Andrea recula.
-- N'aie pas peur, je suis tout sauf un grand pervers, alors ne crains rien.
De toute façon, il n'avait pas bu, il ne l'aurait jamais touchée.
-- Je suis venu te chercher, alors rentrons chez nous, affirma-t-il.
-- Non, je ne te suivrai pas.
-- Comme si tu avais le choix.
Il s'approcha aussitôt et la souleva comme au jour de leur mariage. Cette fois-ci, Andrea se retint de lui taper le dos. Le toucher, c'est tout ce qu'elle évitait de faire.
-- Laisse-moi descendre s'il te plaît et... je viendrai avec toi.
-- Voilà qui est mieux, répondit fièrement Dylan. Je te préviens, si tu tentes de t'échapper, je...
-- Je ne m'enfuirai pas, dit brusquement Andrea.
Son corps, son cerveau et ses émotions étaient en état de saturation. Elle ne savait que faire.
Andrea sentit ses pieds toucher le sol en une fraction de seconde. Elle recula immédiatement, attrapa le verre d'eau vide qui avait été laissé sur son lit et frappa Dylan à la tête. Tout se passa si vite que Dylan ne put réagir. Il se toucha plusieurs fois le front tandis que sa femme en profita pour sortir de la chambre.
Andrea courut jusqu'à la voiture de son amie. Bria en possédait deux : une offerte par son père pour ses fiançailles et l'autre qu'elle s'était achetée avec son argent de poche et ses revenus, qu'elle avait gardés jusqu'à en faire une somme importante. Andrea y entra, condamna les portières, s'accroupit sur le siège du véhicule et se mit à pleurer. Elle ne pouvait faire autrement. Elle attendait avec impatience le retour de Bria.
Andrea fouilla dans tous les recoins du véhicule pour essayer de trouver un téléphone et appeler la police, mais elle ne trouva rien. Elle releva la tête et vit Dylan. Il était arrêté devant le véhicule, le visage apparemment très irrité.
-- Sors immédiatement de cette voiture, dit-il d'un air imposant.
-- Non, je ne veux pas. Je ne veux pas retourner avec toi, s'affola Andrea. Je ne veux pas revoir cette maison d'horreur. S'il te plaît, laisse-moi vivre ici. Je ne te dérangerai pas, je te le promets, finit-elle par le supplier.
La colère de Dylan monta en intensité. Il n'aimait pas vraiment patienter pour des futilités.
-- D'accord, comme tu voudras, dit-il en feignant de s'en aller.
Andrea souffla de soulagement. Elle attendit pendant une quarantaine de minutes avant de sortir de la voiture. Elle courut fermer le portail lorsqu'une main l'attira. Dylan n'avait pas quitté les lieux ; il avait plutôt bien prévu son coup, qui heureusement marcha à la perfection.
-- Je savais que tu viendrais fermer le portail, dit-il en l'attirant vers lui.
Andrea ferma les yeux pour éviter de le regarder car ils étaient beaucoup trop proches, beaucoup plus proches que précédemment. Sans pouvoir les contrôler, ses mains se mirent à trembler et par la suite tout son corps.
Dylan ne prêta pas attention à ses tremblements et la souleva jusqu'à sa voiture, la fit monter, verrouilla la portière avant de sortir pour rabattre le portail puis remonter.
-- Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Tu vas me frapper ? demanda Andrea, les yeux fixés dans le vide.
Dylan ne répondit pas à sa question et continua de rouler. Il passa un coup de fil ordonnant à tous les employés de prendre congé de la maison avant son arrivée. Une arrivée qui se fit quelques minutes après leur départ.
Il entra dans le salon suivi d'Andrea. Elle s'assit sur un fauteuil en imaginant ce qui l'attendait maintenant.
-- Alors comme ça, madame est très féconde ? dit-il ironiquement. On ne saura jamais ce que tu as bien pu faire durant ces deux mois passés. Qui est le père de ce bâtard que tu portes ?
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