Partie 2
Andrea renversa tout ce qui se trouvait sur sa table basse et se jeta sur son lit, incomprise, épuisée et fatiguée de pleurer. Pendant ce temps, sa mère ne fit rien d'autre que de la regarder, souffrante.
Cette situation lui faisait aussi souffrir, elle avait essayé à plusieurs reprises de dissuader son mari de ce projet, mais il refusait toujours d'entendre raison. "Une promesse est une dette", lui disait-il à chaque fois.
-- Pourquoi moi ? Maman, dis-moi pourquoi cette fichue promesse est tombée sur moi ? Je n'en veux pas. Je ne veux pas me marier, maman s'il te plaît dis à papa que je ne veux pas de ce mariage, s'il te plaît, continua-t-elle de se plaindre.
-- Tu veux bien arrêter cette scène et essuyer ces larmes, cria Raphaël en entrant brusquement dans la chambre de sa fille. Retiens bien ceci, ce mariage, tu le feras et quand je l'aurai décidé. Sache que dans deux jours ton fiancé revient du Mexique, alors tâche de bien l'accueillir.
-- Papa, s'il te plaît sors de ma chambre, sortez tous, j'ai besoin d'être seule.
Elle courut fermer sa porte après le départ de ses parents, ferma toutes ses fenêtres lorsqu'elle reçut un appel de Matteo, elle ne répondit pas et éteignit son téléphone.
C'était injuste. Comment pouvait-il en être ainsi de sa vie ? Quant à ce Dylan Marcabeli, à quoi lui servait toute cette beauté s'il était pourri de l'intérieur ?
Andrea resta un long moment à s'appitoyer sur son sort puis, lassée de se morfondre, elle s'endormit sans grande difficulté.
[Deux semaines plus tard]
Dans un fracas d'applaudissements, Andrea se redressa. Elle regarda autour d'elle et comprit qu'il s'agissait d'une pensée. Elle venait de repenser au moment où sa vie avait tourné au vinaigre, elle venait de revivre les événements de son achèvement mental.
À présent debout dans cette longue robe blanche, elle ne ressentait que vide et dégoût, du dégoût pour ses parents, en particulier son père qui l'avait en quelque sorte abandonnée à des responsabilités qu'il lui avait lui-même imposées, du mépris pour elle-même de ne pas avoir fugué, de la haine pour cette cérémonie de mariage, du dégoût pour toutes ces personnes présentes dans ce lieu où était célébré ce mariage de malheur.
Elle en avait marre de devoir se marier contre son gré, de devoir sourire contre son gré, de devoir renoncer à Matteo contre son gré, et où était son amie dans toute cette histoire ? Où était Bria ?
Andrea était bien contente que cette dernière ne soit pas au courant et elle remercia intérieurement les études qui l'avaient obligée à se rendre au Canada.
-- Oh, c'est tellement mignon de voir la mariée en larmes ! s'exclama un invité.
Andrea n'avait même pas remarqué qu'elle pleurait, elle se rappela de sa position lorsque les lèvres de Dylan vinrent se poser sur son front.
-- Vive les mariés ! Vive les mariés ! cria l'assistance.
Puis main dans la main, les jeunes mariés se rapprochèrent de la piste de danse, après s'être tous deux changés. On aurait dit Romeo et Juliette des temps modernes. Andrea était confuse car elle ne voulait pas vraiment danser, mais pourquoi ne pas en profiter pour créer un scandale ?
La rumba avait commencé et tous étaient attentifs aux pas de danse du couple. Soudainement, alors que Dylan avança son pied gauche, Andrea ne recula pas le sien. L'homme recula alors et retenta une nouvelle fois, toujours aucun mouvement de la part de sa femme. Cette immobilité bloqua le couple dans sa lancée. Ils avaient l'air ridicules au milieu de tous ces paires d'yeux qui les dévoraient.
Quelques murmures commencèrent déjà à se faire entendre.
-- Veuillez nous excuser s'il vous plaît ! déclara Dylan.
Il tira sa femme jusqu'aux toilettes et lui lâcha précipitamment la main.
-- Tu pourrais arrêter deux secondes toutes ces manigances et nous éviter la honte à moi et à ma famille ? lança-t-il colériquement.
-- C'est fait !!
-- Et je peux savoir ce qui est fait ?
-- J'ai arrêté mes manigances pendant les deux secondes demandées, alors on se retrouve sur la piste de danse, dit-elle en prenant les devants.
Elle passa devant lui et s'en alla.
Dylan murmura entre ses dents.
Il sortit à son tour des toilettes. Dire qu'il avait dû contenir sa colère pour ne pas gifler cette petite dévergondée qui, ne sachant pas encore de quoi il était capable, osait le défier, le fit rigoler sadiquement. C'est sûr que d'ici peu, elle comprendra dans quoi elle s'est embarquée.
Le regard vidé d'émotions, Andrea essayait tant bien que mal d'accueillir avec charme ses invités, ou plutôt les invités de son père.
-- Tu es rayonnante !
-- Merci, je vous retourne le compliment, vous êtes vraiment époustouflante.
-- Oh, pas la peine de me flatter et de me vouvoyer, répliqua Milène en lui lançant un clin d'œil. En passant, tu as un très beau mari, fais attention à ce que personne ne te le pique.
Andrea était surprise par l'audace qu'avait eue cette femme pour tenir de tels propos à son égard. C'est vrai que ce jeune Mexicain qu'était Dylan ne manquait pas de beauté, mais de là à lancer des sous-entendus, c'était trop pour Andrea. Pourtant, à la voir, cela ne faisait pas de son âge ce genre de raisonnements, mais bon...
-- Je tiendrai compte de votre conseil pour nos futures sorties en amoureux, mais maintenant, s'il vous plaît, j'aimerais m'absenter un peu, répondit Andrea, un petit sourire aux lèvres.
Elle se dirigea rapidement vers le fond de la salle pour échapper à ses parents, mais ce fut un échec total, car son père la retrouva rapidement, suivi plus tard par sa mère.
-- Ma fille, je suis vraiment content pour toi, commenta Raphaël.
-- Je partage la joie de ton père, mon enfant, continua Mélanie. Tu nous rends tellement fiers.
-- Je ne partage guère cette joie, papa et maman, répondit Andrea en regardant tour à tour son père et sa mère.
Elle s'éloigna ensuite d'eux sans leur laisser la possibilité de répondre. Elle sortit précipitamment de la salle à la recherche d'un taxi, sans que ni son père, ni sa mère n'osent la suivre.
Après vingt minutes d'attente devant le bitume, Andrea, épuisée et impatiente, commença à crier sur tous les chauffeurs de taxi qui ne pouvaient pas se rendre dans son quartier. Elle en avait assez de toute cette agitation et ne rêvait que de dormir.
Dylan, qui cherchait son épouse depuis un moment, la vit monter dans un taxi. Il prit sa voiture et la suivit.
Après avoir payé le chauffeur de taxi, Andrea se dirigea vers le portail. Elle enleva ses talons, souleva sa robe moulante pour mieux marcher. Elle essaya à présent d'ouvrir le portail familial lorsqu'une voix l'interpella.
-- Que fais-tu ainsi ?
Ne sachant pas d'où venait cette voix, Andrea sursauta et manqua de tomber. Elle posa ses mains sur sa poitrine, reprenant peu à peu conscience de la situation, et remarqua Dylan. Elle détourna la tête, l'ignorant complètement.
-- Je suis aveugle là ou tu m'ignores ? fit remarquer Dylan.
-- Seul l'œil sait ce qu'il voit réellement, répondit-elle.
"Non mais c'est le comble" pensa l'homme.
Pendant ce temps, Andrea, qui se faisait du mal à ouvrir la porte depuis un moment, eut la brillante idée de retirer puis de réintégrer la clé dans la serrure, mais Dylan lui bloqua la main.
-- Je t'ai demandé ce que tu faisais ainsi !
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Ici Dylan Marcabeli
" Mexicain "
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