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Yoongi ٭

Coucou ! Je tiens juste à préciser, même si j'ai déjà prévenu, que cette ff, et tous les chap ont une grosse liste de triggers, donc faites attention à vous, c'est tout !

Et à toutes les personnes qui vivent des choses similaires, c'est bateau mais on peut s'en sortir. C'est une phrase insignifiante quand on voit pas le bout du tunnel, et j'ai pas assez d'expérience dans la vie pour donner des conseils concrets, mais rien ne dure. Le bonheur ne dure pas, et surtout, surtout, le malheur non plus. C'est un équilibre, comme quasiment tout dans la vie.

Je vous aime, et si je le pouvais j'effacerais tout le malheur du monde mais bon c'est frustrant mais c'est pas possible, et on serait pas heureux sans avoir vécu au fond du trou, bonne lecture <3

٭

Comment peut-on en arriver là ?

C'est une question à laquelle on veut souvent répondre, puisque l'humain est incapable de penser autrement que par conséquences. Pour notre cerveau, il est fondamentalement impossible qu'une situation arrive sans avoir été causée par une situation antérieure. Si il est quelque chose, alors il en était forcément une avant, qui l'a influencée.

Yoongi avait toujours réfléchi ainsi.

Il ne comprenait pas pourquoi les scientifiques avaient la manie de s'arrêter au Big Bang, comme si ce dernier était une vérité qui ne découle de rien. Mais avant le Big Bang, qu'y avait-il ? Qu'est-ce qui l'a entraîné ? Et encore avant ? Toujours avant ? Quelle est la cause première, celle qui expliquerait tous les malheurs ? Que s'était-il passé pour que tout explose ?

Que s'était-il passé pour que Yoongi explose ?

Une cigarette entre les doigts, un verre d'alcool sur la table basse de son appartement miteux, ses pensées s'évaporaient pour venir se coller au plafond. Ce genre de réflexion, ça s'accroche et ça encrasse.

Peut-être était-ce simplement inné, génétique, après tout. Sa mère était toxico, et son père était mort d'une overdose si tôt qu'il n'avait pas eu le temps de le connaître. Il se souvenait vaguement de son visage, de ses yeux rouges et des engueulades. À part ça, rien.

C'est étrange comme certaines personnes sont plus aptes à se faire aspirer par l'addiction que d'autres.

La dépendance est souvent visible bien avant l'effondrement.

Yoongi, dès son plus jeune âge, avait toujours tout fait dans l'excès, dans la compulsion. Dans le remplissage d'un trou béant, l'engorgement jusqu'à saturation. Peut-être que ça avait commencé avec le sucre. C'était pour combler. Puis il y avait eu la musique. Puis la cigarette. Puis l'alcool. Puis le sexe. Puis la drogue. Puis tout s'était emmêlé, si bien qu'il ne savait plus trop où il en était.

Yoongi, il voyait le monde comme une entité. Quelque chose d'extérieur à lui ; il n'avait jamais pu se faire à l'idée d'en faire partie.

Il ne supportait pas le poids de son propre corps, de ses propres pensées, souvent trop rapides, fugaces, trop claires et pourtant trop obscures. Il se perdait dans celles ci comme dans un labyrinthe en pleine nuit. Plus le temps avançait, et plus il faisait sombre, si sombre.

Pourtant, tout n'avait pas toujours été aussi noir. Il y avait eu l'université. Il y avait eu ces six garçons, cette fusion amicale qui l'avait rattrapée alors même qu'il était prêt à se jeter, à l'époque. C'était inespéré, vibrant, cassant, explosif, du flirt avec l'extase. Des milliers de confettis dans son crâne terne.

Mais maintenant, il n'en était plus rien. Leurs souvenirs n'étaient plus qu'une vague brume, ressemblante à l'épaisse fumée qui s'éffilait de ses poumons ravagés.

Jin avait décampé. Namjoon s'était renfermé sur lui même depuis ce jour là. Et maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, ils ne donnaient plus de leurs nouvelles, reclus dans leur bulle. Hoseok... et bien, cela faisait longtemps qu'aucun d'eux n'en avait entendu parlé. Yoongi avait récemment appris pour l'hospitalisation de Jimin et l'acte de Taehyung.

Il n'était même pas allé leur rendre visible.

Yoongi s'écroulait avec eux. Il suffit qu'une des cartes s'effondre pour que le château entier suive.

Ça lui nouait la gorge. Lorsqu'il y pensait, il lui arrivait d'en avoir la nausée. Il se penchait au dessus des toilettes. La bile lui remontait à la gorge. La nostalgie du bon temps avec eux lui rongeait l'âme et lui faisait peur.

De tous, il ne restait que Jungkook à ses côtés.

Jungkook.

Jungkook, il était particulier pour Yoongi.

Jungkook avait une personnalité, charmante, un corps, d'Apollon, une morale, vertueuse, un humour, délicat. Mais surtout, il avait une voix. Magnifique, envoûtante, capable d'englober tous les styles musicaux, d'enclencher le sourire et les pleurs. Yoongi n'avait jamais été autant inspiré qu'en entendant le son de sa voix. Les mélodies lui venaient instantanément, les paroles coulaient seules, et sa vision s'éclairait d'un brin de lumière, juste un tout petit brin de blanc dans son monde terne et morbide. Si ce monde là le tuait à petit feu, Jungkook lui donnait au moins l'opportunité de faire de sa névrose un art qui prend aux tripes.

Jungkook...

En fait,

Jungkook était sa muse.

Souvent, ils se retrouvaient tous les deux, dans l'appartement de Yoongi. Ils s'affalaient dans le canapé, et parlaient pendant des heures. Jungkook attrapait au vol le joint que Yoongi apportait à ses lèvres.

"Arrête avec ça. Tu te détruis."

Yoongi haussait les épaules, et recommençait toujours. Plus ça le détruisait, plus il en était satisfait. C'est sûrement la malédiction de l'addiction. Il en faut plus, toujours plus. Il avait tout essayé, tous les produits. Bientôt, ils ne lui feraient plus rien, alors il faudrait trouver de plus grandes doses, encore, encore, et toujours. Toujours plus.

Yoongi avait la soif de s'autodétruire pour somatiser.

Donnez.

Donnez moi n'importe quoi.

Tant que que ça me ruine, je prendrai, tant que ça comble le vide, tant que je peux ressentir un brin d'émotion, j'épuiserai. Je veux m'épuiser, m'abîmer, me détruire, me faire du mal jusqu'à ce que ça panse les plaies.

Donnez moi, par pitié.

Faites moi ressentir quelque chose.

Mon creux est terrifiant.

Intolérable.

Et il y a ces pensées, ces voix étranges qui me murmurent sans cesse... où est le sens ? À quoi bon continuer d'avancer, enfoncé dans la boue jusqu'au cou ? Il suffirait de ne plus faire un seul effort, et de se laisser engloutir, les jambes, puis la taille, le cou, et il ne me reste plus qu'à fermer les yeux.

Yoongi clôt les paupières, avachi sur le sofa, son ami allongé en travers, la tête sur ses genoux.

Jungkook était nostalgique ce soir. Yoongi le sentait. Et ça, la nostalgie, c'était sûrement le sentiment dont Yoongi était le plus effrayé. Il ne voulait pas l'affronter.

"Tu te souviens de nos années d'université ? On était tous les septs. On avait peur de rien. On passait nos journées entières à traîner sans réel but. Enfin si... le réel but était de passer du temps ensemble, de rire, de ne pas se lâcher. On était inséparables... Et cette fois, quand on avait fait cette soirée, chez Jimin... le pauvre, il avait fini dans la baignoire, éclaboussé !"

Son rire cristallin vint frôler les murs, dépoussiérant un peu la pièce.

"On était heureux, ensemble..." murmura-t-il, plus bas.

Bien sûr que Yoongi s'en souvenait.

Il rouvrit les yeux, abaissa la tête pour contempler Jungkook. Ce dernier avait le regard rivé au plafond, les pupilles rêveuses. Le ton sensible de sa voix sillonnait entre eux et chatoyait aux oreilles de Yoongi.

"Est-ce que tu penses que, dans un autre univers, on est réunis ? Ou alors que ça a foiré dans toutes les dimensions ?"

Yoongi jouait discrètement avec la flamme de son briquet. Ses pensées lui mangeaient la vue. Si bien qu'il avait du mal à distinguer les contours du visage de Jungkook. Quelque chose de sombre le recouvrait, il y avait devant les orbes de Yoongi une épaisse couche de poussière épaisse et noire, qui colle à la peau et aux murs. Ou peut-être que l'hallucination venait de la substance illicite qu'il consommait en continu. Il ne savait plus vraiment. Tout s'embrouillait. Ça tanguait, si fort qu'il se demanda s'il n'allait pas dessaler, tomber dans les eaux profondes et se faire emporter dans le déferlement d'une houle.

"Je pense qu'il y a un univers où on est tous les septs, et où aucune merde n'est arrivée." affirma t-il.

C'était une conviction. Comment cela pouvait-il en être autrement ? C'était eux, ensemble, ou bien c'était l'effondrement. Il n'y avait pas d'entre deux. C'était tout ou rien.

Yoongi activait son briquet, observait la flamme s'allumer, puis s'éteindre. Il s'imagina un instant toucher le feu de la pulpe de son doigt, juste pour voir ce que ça fait. Est-ce que c'est douloureux ? Assez douloureux pour faire disparaître son mal être ?

Soudain, ça lui monta à la tête. L'ambiance accablante, la tête de Jungkook sur ses genoux, le son de sa voix, toujours aussi mélodieuse, rassurante, pourtant éreinté, ses cheveux étalés autour de son visage, comme un halo, et le poids de ses propres pensées noires flottant au dessus d'eux, en suspens.

"Jungkook."

Ça y est.

Yoongi y était.

Il le sentait.

Cette fois ci, il allait le faire.

Ça allait tomber.

Et ça allait faire mal.

Plus que tout le reste.

"Hm ?"

Yoongi ne put le regarder dans les yeux. Mais sa voix fût claire, patiente, creuse.

"Je t'aime. Je crois que je t'ai toujours aimé."

Jungkook ferma la bouche, ses yeux tréssautèrent. Il était surpris. Il ne sut pas quoi répondre, et une peur fulgurante glissa dans sa rétine. Le silence s'invita dans la pièce.

Et Yoongi se sentit mourir.

Après de longues minutes, Jungkook se leva. Il enfila son manteau, ses chaussures. Il revint vers Yoongi, retira le joint de ses lèvres pour le jeter, comme il le faisait toujours, agacé par toutes ces merdes. Une seule larme roula le long de sa joue. Elle sembla se glacer, perdue dans le temps, restant accrochée à sa peau.

Cette larme, peut-être la porterait-il toute sa vie, comme la marque d'une douleur trop grande pour s'en échapper.

Ce jour là, Jungkook avait eu peur de l'amour.

"Je suis désolé, Yoongi, tellement désolé. Je ne peux pas."

Plus tard, il en crèverait. S'en mordrait les doigts.

"Pourquoi pas ?" souffla Yoongi.

"J'aurais aimé que tu ne sois pas un garçon."

Puis il partit. S'envola. Laissant Yoongi seul.

Seul, avec ses pensées.

Contre le monde.

Puis les murs devinrent définitivement noirs, gluants, répugnants. La vue de Yoongi se brouilla, et il agrippa la poignée de porte, comme pour retenir Jungkook, alors même qu'il devait être déjà bien loin. Si loin.

Ce soir là, les doses augmentèrent drastiquement. Les pensées s'aggravèrent. Elles furent si pesantes qu'il se serait arraché le cerveau s'il l'aurait pu.

C'était affligeant, ces voix dans sa tête, lui soufflant de se laisser brûler.

Ça faisait mal. Bien trop mal.

Il repensa à la flamme du briquet.

S'enflammer.

Il essaya de se faire à l'idée de la douleur.

Dans ces moments là, ça apparaît comme une évidence. Pour Yoongi, ça l'était. Parfois, il n'y a plus rien d'autre qui surgit entre les fissures d'un cerveau secoué, jeté, brisé et martyrisé depuis si longtemps.

Peut-être que Yoongi était prédestiné à s'autodétruire.

Comment peut-on en arriver là ?

C'est une question à laquelle on veut souvent répondre, puisque l'humain est incapable de penser autrement que par conséquences.

Yoongi aurait traîné cette question toute sa vie.

Il emporterait la réponse.

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