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Namjoon ٭

Namjoon sortait du parloir, le coeur lourd.

Taehyung avait plaidé la légitime défense. Mais il était majeur et conscient. On lui avait balancé à la gueule des phrases du genre vous auriez pu parler de cette violence avant aux autorités, au fond, vous vouliez le tuer. Et peut-être que oui, il l'avait voulu, mais personne ne comprendrait jamais la folie et le désespoir qui émane de quelqu'un qui a grandi dans la haine. La haine est si grande qu'elle dépasse la morale. Tuer n'a plus d'importance. Taehyung avait été plongé dedans dès son plus jeune âge.

Au bout d'un moment, ça éclate.

Namjoon avait serré les poings en sortant.

Taehyung avait pris deux ans de prison ferme.

Namjoon avait perdu Jimin et Taehyung dans le même temps. En fait, il avait tout perdu, depuis toujours.

Car plus que ça, cela réouvrait d'anciennes blessures qu'il n'avait jamais réussi à recouvrir. Elles saignaient sans cesse, le sang se répandait au sol avec une facilité déconcertante.

Namjoon aurait aimé ne pas posséder autant de force.

Sans elle, il aurait rêvé partir.

La vie avait semblé toujours tout lui enlever, retirer de force. Sur la route, il serra le volant de toutes ses forces, jusqu'à rendre ses articulations douloureuses. Son regard allait du pare-brise à la photo.

Cette petite photo suspendue au rétroviseur central. Elle se balançait au rythme des bosses de la chaussée, trémulait et se déhanchait devant les yeux de Namjoon. Ce dernier était certain que le destin le narguait.

La photo représentait sept garçons. Sept garçons dont il n'était plus rien à présent. Jimin et Taehyung en faisaient partie. Un groupe d'amis rencontré à l'université, avec lequel il avait tout gagné...

... et avec lequel il avait tout perdu.

Auparavant, ils étaient inséparables. Un instant ensemble valait tout l'or du monde. Il y avait quelque chose de spécial, qu'on aurait retrouvé nulle part ailleurs. C'était exaltant, leurs rires tranchant la nuit, leurs éclats brisant les interdits, leurs mots coulant de pluie. Il flottait entre eux une complicité anormale, une télépathie inconsciente. Lorsque l'un d'eux était en souffrance, les autres en payaient les conséquences. Un long fil semblait les lier les uns aux autres, un fil qui était aujourd'hui écartelé, maltraité. De ce groupe d'amis, il n'en restait plus rien.

Beaucoup n'étaient plus en contact, la vie était mal faite. On avait bougé d'un coin à l'autre du pays, on s'était dit à bientôt sans savoir que des années espaceraient le temps, sans savoir que l'éloignement les rongerait tous d'une façon ou d'une autre.

Car le problème, c'était que lorsque les sept s'étaient disloqués, soudainement, le monde s'était mis à ressembler à une figure brisée et éparse.

Les pupilles de Namjoon se concentraient sur un homme en particulier. Un seul.

Parce que dans l'amour, il y a des évidences.

Et l'évidence, c'était lui.

Sur la pellicule, il le détaillait, lui et rien que lui. Son doux visage, la perfection de sa peau, le nez fin, ce sourire qui lui donnait des papillons, des cheveux bruns, soyeux, et ses yeux, qui semblaient le scruter en retour.

Namjoon devait devenir fou, mais il lui semblait que plus les jours passaient, plus la silhouette de son amour fou s'effaçait sur le cliché.

Jin s'effaçait.

Mais la mémoire restait intacte, et c'était elle qui lui martelait le coeur jusqu'à en faire une bouillie compacte. Il se souvenait de ces nuits, des draps, des odeurs, de son corps, de ses mains qui le parcouraient, de ses habitudes, simples, cette manie de rire fort, de faire un geste de rotation avant de remonter ses lunettes sur son nez, de ne pas réflechir avant d'agir, la douceur de ses pulls toujours trop grands, le rougissement de ses oreilles, la chaleur de leur amour. Cet amour, il était explosif, il éclatait contre tout, défiait l'univers, provoquait les lois physiques.

Jin était impulsif, quand Namjoon était réfléchi.

Des âmes coupées en deux, qui avaient eu la chance de se retrouver dans un monde aussi grand. C'était inespéré, grand, et ils pensaient que rien ne pourrait être aussi fort.

Ils se trompaient.

Il y avait quelque chose de plus envahissant que cet amour.

Il y avait le manque.

Namjoon laissa tomber la photo seulement lorsque la contempler commença à lui faire un mal de chien. Un mal de nostalgie, un mal de mer, voguant sur un océan où il n'y a plus rien en vue. Un mal de manque.

Il arrivait à Namjoon de se réveiller en pleine nuit, la terreur déformant les perspectives de son existence. Il murmurait :

« J'ai rêvé que tu n'étais plus là, que tu avais dû partir. Qu'on m'avait arraché à toi. »

Puis il roulait sur le côté, s'approchait d'une place qu'il découvrait vide. Il passait sa main sur l'oreiller, et son coeur s'arrêtait. 

L'amour est rapide, fugace.

Mais le manque, c'est long, ça noie.

Namjoon se noyait dedans. Il suffoquait. La moitié arrachée, il ne savait que faire de ce qu'il lui restait. Il essayait de se souvenir. D'avant Jin. Mais rien n'y faisait, plus il creusait la question, plus il s'enfonçait dans la terre. 

« Namjoon, tu sais, il faut que personne ne sache. »

« Pourquoi ? Tu m'aimes, non ? »

« Évidemment, que je t'aime. Malheureusement, il y a toujours une part d'injustice. »

« Mais j'aimerais t'exposer au monde entier. Tu es si beau quand tu es toi. »

Jin avait ri.

« Dans ce cas là, je te le promets, je combattrai l'injustice. Et alors à ce moment là, on sera plus réunis que jamais. Tu me serreras dans tes bras jusqu'à m'étouffer. Il n'y aura plus de limites à l'amour. Il n'y aura plus de limites à nous. »

Peut-être que cela aurait dû alerter Namjoon, lui mettre la puce à l'oreille. Mais après cela, il avait seulement serré Jin dans ses bras d'une force qui hurle ne pars jamais, si je ne t'ai plus, je ne m'ai plus. Si tu m'échappes, tout le reste suivra, et moi tout entier avec. C'est égoïste, mais tant que tu m'appartiens, je me sauve.

Personne ne savait pour eux, pas même leurs amis les plus proches. Ni Jimin, ni Taehyung, ni Jungkook, ni Yoongi, ni Hoseok, même s'ils devaient s'en douter.

Il n'y avait qu'eux, contre le monde. Ils le savaient, cela avait toujours été ainsi.

Jin visait des études politiques. Jin visait toujours très haut. Il se démarquait partout où il allait, obtenait tout ce qu'il voulait, gravissait les échelons comme de simples marches recouvertes d'un tapis rouge, en velours, qui se déroulait à ses pieds. Namjoon l'observait faire avec toute une galaxie au fond des pupilles.

Les parents de Jin étaient de grandes personnes. De celles qui ont une influence importante sur le pays, mais aussi à l'international. Sa mère était dans la politique, et son père à la tête d'une entreprise au chiffre d'affaire plus que remarquable. Les idées de Jin différaient beaucoup de celles de sa mère.

Parce que Jin, il voulait révolutionner le monde. 

Et que sa mère, elle, voulait le conserver comme il était.

Elle forçait Jin à adopter une façon de penser, une manière de voir la société qui n'était pas la sienne.

Un jour, elle avait surpris son fils avec Namjoon. Après ça, elle l'avait coupé du monde extérieur pendant de longs mois. Elle l'enfermait, lui retournait le cerveau, lui inculquait mille leçons sur les bonnes manières, la bonne image à adopter.

Elle façonnait Jin comme on sculpte son oeuvre. Elle saisissait un clou, un marteau, et le taillait.

Mais voilà, Jin n'était pas fait de pierre. Jin était fait de nerfs. Et Jin souffrait.

Sa mère voulait une copie conforme d'elle même, pour réussir ce que, elle, n'avait jamais pu atteindre. Elle formait son fils comme un automate, apte à ne se plier qu'à ses désirs, ses idées, ses plans pour le futur, l'avenir d'un pays dans lequel Jin ne se voyait plus évoluer. Plus le temps avançait, plus il était dégoûté par ce monde atroce qu'était celui de sa mère. Il ne voulait plus ni suivre ses pas, ni révolutionner le monde.

Au fond, il voulait seulement être humain.

Il voulait aimer.

Et il aimait.

L'injustice était là. Elle l'empêchait d'aimer Namjoon. Et elle empêchait Namjoon de l'aimer.

Ils se voyaient rarement, les restrictions de Jin les empêchaient de se réunir. La femme faisait tout pour les éloigner, les écarteler, les séparer même si au fond, c'était fondamentalement illusoire.

L'amour que l'on porte en soi peut sûrement être assez lourd pour exercer une force d'attraction face à l'être que l'on aime, car Namjoon et Jin trouvaient toujours le moyen de se contacter, de s'embrasser, même pour une milliseconde, de se presser l'un contre l'autre dès que l'occasion se présentait.

Ils prenaient peur. Namjoon se demandait, et s'il n'y avait plus aucunes limites ni barrières entre notre amour, alors qu'adviendrait-il ? Est-ce que ce serait si puissant que nous nous détruirions ?

Peu importait.

C'était un soir d'avril. Il faisait bon. Le vent chuchotait des secrets à leurs oreilles. Sous les néons de la voûte stellaire, dans l'herbe d'un vaste parc vide, ils s'entremêlaient, se confondaient.

Mais jamais.

Ils n'étaient jamais assez proches.

Namjoon aurait voulu qu'il existe une distance plus proche encore de zéro.

Une larme dévalait une joue claire, une seule, qui se perdit dans l'herbre et fut absorbée par la terre. Mais cette nuit là, ils étaient tant serrés l'un contre l'autre que Namjoon ne l'avait pas vue. Elle fissurait le beau visage de son amant.

Mais Namjoon était trop gourmand. Gourmand de lui, alors il avait été aveugle. Aveugle de lui.

Cette larme, il ne l'avait pas vu...

"Namjoon, si un jour... si un jour on m'oblige à partir loin, loin d'ici, est-ce que tu attendrais mon retour ?"

...mais c'est celle ci qui le hanterait quand les siennes couleraient le lendemain, et tous les lendemains qui suiveraient et qui n'en seraient plus vraiment sans lui.

La famille avait disparu, décampé, emportant tout avec eux. Emportant Jin. Ils n'étaient jamais revenus. Les messages se perdaient et le manque de réponse créait un trou béant dans leur histoire.

Ce jour là, Namjoon avait tout perdu. Mais l'amour, cet idiot, il l'avait gardé. Trop dur de s'en débarrasser, alors il le trimbalait comme un poids, la mort dans l'âme, devenu fantôme de lui même.

Depuis, Namjoon attendait.

Ce dernier sentit sa vue se brouiller. Les voitures devant lui devinrent plus floues sur l'autoroute. Il continuait d'y penser en boucle, se faisait un mal fou pour ne pas quitter la route des yeux et précipiter son regard sur cet homme qu'il avait aimé.

Qu'il aimait.

Une flamme tarit, c'est ce qu'on dit.

Mais la sienne, elle n'avait jamais cédé, même après toutes ces années. Elle brûlait, elle se souvenait encore de la braise bouillante lorsque ses lèvres douces dansaient avec les siennes. 

Et toi, Jin, en ce moment même, à quoi est-ce que tu penses, à quoi est-ce que tu aspires, quelles sont tes envies, tes peurs ? Et ton rire, déjà, comment est-il ? Je ne l'entends plus. Il est là, tout près, mais il ne m'est plus familier. Il ne m'est plus toi. Il s'est transformé, usé par le temps. Mais l'original, celui que tu laissais éclater sans te soucier de rien, comment était-il ?

Et ta couleur préférée? Mince, est-ce que je me souviens de ta couleur préférée ?

Un voyant s'alluma sur le tableau de bord, et Namjoon sortit violemment de sa torpeur. L'affliction commençait à le tuer.

Plus d'essence. Il décida alors de s'arrêter à la station la plus proche. Il se gara, voulut sortir, saisit la poignée de la portière, se stoppa net, les yeux écarquillés.

Son cœur tambourina, se secoua, voulut sortir de son corps tant il tapait fort.

Non.

Impossible.

Indéniablement, les larmes lui montèrent aux yeux.

Un homme se tenait là.

Un doux visage, une peau frôlant la perfection, le nez fin, un sourire qui lui donnait des papillons, des cheveux bruns, soyeux, et des yeux, qui semblaient le scruter en retour. Namjoon crut d'abord à une illusion. L'homme, lui, ne semblait pas surpris.

Parce que, dans l'amour, il y a des évidences.

Et l'évidence, c'était lui.

De toute façon, ils étaient voués à s'attirer. Des aimants. Peu importe où, comment, c'était inéluctable, ils allaient finir par se retrouver. Comme une seule entité, rien ne pouvait les scinder.

Et la gravité de leur affection faisait qu'ils s'étaient rejoints en un seul point, sur cette station service.

"Jin hyung..." murmura t-il.

Jin sourit. Un sourire fin, nostalgique, qui renferme tout ce qui peut être enfermé. Une infinité de sentiments qui se bataillent les uns contre les autres.

"Ça fait longtemps." répondit-il simplement.

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