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Chapitre 9

Un serviteur vint murmurer quelque chose à Alrek qui hocha la tête. Vestar surveilla l'échange. Il était certain que c'était le signe qu'il allait devoir se produire comme tous les autres knähund avant lui. L'annonceur apparut devant le dais. Le serviteur tira sur sa manche mais Vestar l'ignora.

- Et voici notre dernier performeur, le nouvel ajout à la vaste meute, l'impossible acquisition de Sa Seigneurie...

Visiblement, il serait le dernier à se produire ce qui signifiait que le knähund du roi n'apparaîtrait pas devant la foule. Dans ce cas, pourquoi était-il obligé de se produire ? Pour montrer qu'il avait été « domestiqué » ?

Le serviteur le traîna jusqu'à Kerry, face à un cercle tracé dans l'herbe avec de la cendre. De l'autre côté, Hardan se débarrassait de sa cape et sortait son épée de son fourreau.

- Donne-moi ton manteau, lui dit Kerry. Et prends cette épée.

Vestar baissa les yeux vers le gamin et obtempéra. Il laissa l'énorme manteau glisser de ses épaules et atterrir dans ses bras avant de prendre l'épée qui était posée à terre à côté de lui. Il referma ses doigts sur la poignée et la soupesa. Elle était légèrement plus lourde que ce dont il avait l'habitude. De plus, la lame était émoussée et des taches de rouille étaient visibles. Ce n'était pas cette épée qui allait l'aider à gagner le combat.

- Fais attention, lui murmura le jeune garçon. L'annonceur ne mentait pas en disant que le capitaine Hardan est invaincu. Personne n'a jamais réussi à le battre.

- Je pense pouvoir y arriver.

Il secoua ses jambes et délia les muscles douloureux de ses jambes. Il ne connaissait pas la technique de Hardan pour toujours remporter ses combats. Il allait devoir le faire tourner en rond le temps de l'évaluer. De ce qu'il savait de lui, il le voyait bien utiliser la force brute d'un taureau enragé. Toutefois, il préférait ne pas sous-estimer son adversaire.

Hardan entra dans le cercle sous les applaudissements et les sifflements du public. Vestar prit le temps de se familiariser avec l'épée qu'il avait dans la main, laissa le sang redescendre jusque dans ses pieds avant de se décider à y aller à son tour.

Il sentait le sang dans ses veines bouillonner d'excitation. Il allait pouvoir se défouler, évacuer la frustration, la retenue, la rage. Il allait pouvoir prendre sa revanche sur Hardan et lui mettre une raclée. Il allait lui infliger une défaite cuisante et détruire sa réputation d'invaincu.

Il entra dans le cercle sous les huées et les quolibets. Il ignora le public. Forcément, il était en défaveur. Il était un céraméen. Personne ne le soutiendrait. Ça ne le perturbait pas. Il avait été l'outsider pendant toutes ses études à l'armée. Personne n'avait cru en lui, surtout depuis la mort de son père.

- Tu vas mordre la poussière, clébard, l'apostropha Hardan. Tu ne vas plus vivre longtemps.

- Nous verrons cela.

Vestar avança, continuant de manipuler son épée pour s'y habituer. Elle n'était pas aussi aisée à manier que celle qui avait été crée pour lui mais il avait déjà dû lutter avec une arme encore moins équilibrée pour lui que celle-là. Hardan bougea en accord, demeurant face à lui, de l'autre côté du cercle de cendres.

Et puis, d'un coup d'un seul, il attaqua. Vestar bondit en avant, rencontrant le coup à mi-chemin pour en amortir le choc. Il glissa sur un mètre en arrière, le métal rencontrant le métal dans une gerbe d'étincelles. Vestar recula et esquiva la seconde attaque, se glissant derrière Hardan. Il lui assena un coup dans le dos. Il partit en avant avec un grognement d'animal blessé. Vestar sourit et reprit son tour du cercle. Hardan en profita pour se remettre de cette première attaque.

Il fallut cinq autres rapides confrontations avant que le combat ne commence réellement. Hardan, lassé de tourner autour du cercle de cendres, ne laissa plus le moindre répit à Vestar. Ce n'était pas la meilleure méthode de combat, à son avis. Il avait beau être un barbare, s'il avait le choix, il préférait un combat aussi mental que physique. Or, Hardan fonçait sur lui comme un taureau enragé et frappai encore et encore, l'obligeant à parer et à esquiver.

Il fallait qu'il trouve la faille. La faiblesse de Hardan. Il y avait en avait forcément une. À moins qu'il ne se contente de le laisser se fatiguer tout seul à frapper comme un dément jusqu'à ce qu'il lui laisse une ouverture immense qui le mettrait à terre.

Sa lame rencontra celle du capitaine avec une force brute.

- Alors, chien ? Je croyais que tu savais te battre ? Et si tu me montrais ce que tu sais faire ?

Vestar ne répondit pas et recula. Il s'éloigna un peu, obtenant un sourire et un rire narquois de Hardan. Il le laissa revenir vers lui et répliqua avec toute la force qu'il avait. Son épée heurta si violemment celle du capitaine que, celui-ci, surpris, recula de plusieurs pas.

Vestar ne lui laissa aucun temps de répit avant de frapper de nouveau, droit vers le flanc. Le capitaine sauta sur le côté pour esquiver, son mouvement de la main trop lent pour parer. Vestar fit un grand cercle, la lame de son épée tournant autour de lui pour attaquer l'autre flanc de son adversaire.

Les attaques ne firent que s'enchaîner les unes après les autres. Vestar frappa encore et encore, fatiguant Hardan, se fatiguant lui-même. Ses épaules commençaient à hurler à l'agonie et ses jambes à ne plus le porter. Toutefois, il refusait de laisser Hardan vaincre. Et vu la sueur qui luisait sur son visage et son souffle difficile, le capitaine fatiguait. Il fallait qu'il tienne encore un peu.

Une attaque de Hardan le mit sur les fesses. Vestar utilisa ses jambes pour faire tomber son adversaire à son tour. Il se remit sur ses jambes et lui assena un coup de pied dans les côtes avant d'appuyer sa lame sur sa gorge. Hardan répliqua en repoussant l'épée. Il frappa dans son ventre, les deux pieds joints. Vestar partit en arrière, son nez arrivant à quelques millimètres de la ligne de cendres. Tout son souffle fut chassé de ses poumons.

Son corps réagit avant son esprit et roula sur le dos. L'épée de Hardan s'enfonça dans la terre, trancha une mèche de cheveux. Vestar sauta sur ses pieds et assena un coup vers le visage du capitaine. Le pommeau de son arme alla se fracasser sur le menton au lieu de la tempe. Hardan heurta le sol à nouveau. Vestar bondit. La lame de son épée se colla à la gorge de Hardan et il le chevaucha pour le maintenir au sol.

- Tu as perdu, susurra-t-il à l'oreille de son adversaire.

Hardan cracha un filet de sang à terre, comme une insulte. Vestar le repoussa violemment. Son visage heurta l'herbe de plein fouet. Kerry courut vers lui et saisit sa main pour la lever et le désigner comme vainqueur. Vestar jeta l'épée vers le capitaine avant de suivre Kerry hors du cercle. Il récupéra son manteau malgré la sueur qui collait sa chemise à sa peau. Il retourna auprès du prince et retrouva sa place à genoux sur son coussin. Il grimaça. Hardan lui avait donné un sale coup dans le bas du dos et devoir rester assis sur ses talons réveillait une douleur désagréable.

- Félicitations, énonça doucement Alrek.

- J'aurais pensé que vous n'aimeriez pas que j'humilie le capitaine de votre garde.

Les lèvres du prince vibrèrent dans l'esquisse d'un sourire réprimé.

- Le meilleur moyen de payer une humiliation est une humiliation.

Vestar releva la tête et observa son profil. Se pouvait-il qu'il ait organisé cet affrontement pour lui donner l'occasion de prendre sa revanche sur Hardan qui l'avait plus d'une fois rabaissé et humilié, qui l'avait accusé d'avoir préparé l'attentat contre le prince ?

Il ne dit rien. Poser la question ne serait pas la meilleure idée. Il n'aurait pas de réponse, de toute façon. Il ramena son attention sur l'annonceur qui parlait de sa victoire contre Hardan. Quand bien même avait-il gagné, il était présenté comme une brute, un barbare. Pas le genre de personne que l'on soutient.

La nuit approchait lorsqu'ils retournèrent à l'intérieur. Ils avaient passé l'après-midi à subir toutes ces performances diverses. Il suivit le prince jusque dans un salon large aux murs sombres et aux nombreux sofas épais et moelleux. Des serveurs commençaient déjà à verser des verres d'un alcool ambré au parfum puissant.

Nicklas le rejoignit et l'entraîna avec lui vers un coin de la pièce qui semblait réservé aux knähund. Ils s'assirent sur une causeuse matelassée, dos à la fenêtre.

- Belle victoire, lui sourit Nicklas.

- Merci.

- Sa Seigneurie t'a fait un immense cadeau en t'offrant son capitaine comme adversaire.

- Je suppose qu'on peut le voir de cette manière. Je ne vais pas dire que botter le cul de ce type ne m'a pas déplu.

- Tu es salement amoché. Tu devrais aller voir les soigneurs.

- Ce ne sont que des égratignures.

- Tu es un knähund, désormais. Ton apparence compte.

Vestar haussa les épaules. À ses yeux, ça n'avait rien d'important. Surtout que ça n'était que des griffures superficielles et des hématomes. Il savait que ses muscles seraient endoloris dès qu'ils auraient refroidis et les quelques coups qu'il avait reçu n'étaient pas terribles.

- Il y a quelque chose qui me perturbe, admit-il prudemment.

- Quoi ?

- Où sont la reine et sa cour ? Les femmes ?

Nicklas sourit. D'autres knähund s'approchèrent mais ne dirent rien.

- La reine a exigé la séparation des sexes dans les mois après son couronnement. Ce n'est pas un sujet que nous sommes censés aborder.

- Pourquoi ?

- Parce que... disons que c'est un sujet sensible.

L'un des autres knähund pouffa. Il rejeta ses longues tresses rousses derrière son épaule. Ses yeux bleus pétillaient d'amusement. Il se glissa vers eux et s'installa sur l'accoudoir de la causeuse, à côté de Vestar.

- La reine est d'une jalousie incroyable. Sûrement parce que c'est sa seconde femme et qu'elle sait qu'elle n'a aucune importance pour lui. C'était entièrement politique. Sans compter qu'elle est si fragile qu'elle tourne de l'œil à la vue du sang. Toute cette séparation, c'est pour dissimuler qu'elle est faible.

- Jostein a raison, ajouta un autre, un grand brun aux tresses fines rassemblées en un chignon sur la nuque. Les seules femmes que nous pouvons voir, ce sont les servantes qui sont mariées et ont des enfants. Cacher toute sa cour, ça ne fait que voiler le fait qu'elle ne supporte pas les activités banales de la cour.

- Et elle empêche le roi de se trouver une maîtresse, ricana Jostein.

Le ton qu'il utilisa disait clairement que c'était un échec. Les trois knähund virent son air intéressé et curieux. Jostein se pencha sur lui et murmura :

- Tout le monde le sait mais c'est un tabou. Il arrive que certains propriétaires aient une relation plus... profonde avec leurs knähund. C'est encore plus fréquent depuis la séparation des sexes mais personne n'en parle.

- Et disons que Asgeir n'est pas très discret quant à ce qu'il se passe une fois les portes des quartiers royaux fermés, ajouta le brun.

Vestar engrangea toutes les informations dans un coin de son cerveau. Il en avait obtenu plus qu'il n'en avait cherché et chacune d'elles pourraient être utile.

- Comment ça se passe, à Ceramos ? questionna Nicklas. Vous avez des esclaves, il me semble.

Vestar tourna le regard vers son ami et haussa un sourcil.

- En effet. Nous sommes très libres à Ceramos. En tout cas, nous le sommes à Northedge. Il n'est pas question de tabous. Si un homme a envie d'être avec un autre homme, il ne sera pas jugé pour cela. Nous pensons que la curiosité est naturelle et que l'on ne peut pas dire que l'on n'aime pas sans avoir essayé.

- Et les esclaves ? insista Nicklas. Tous les royaumes décrient cette pratique alors pourquoi la conserver ?

- Comment pourrait-il te répondre ? s'agaça le brun. C'était un soldat, pas un lord !

Nicklas lui envoya un regard noir avant de se détourner. Cette attitude était étrange. Elle ne lui ressemblait pas. Après tout, il était resté silencieux durant toute la conversation. Qu'il parle ainsi, soudain, n'était pas normal.

- Dîner, chantonna Jostein. Enfin !

Il se leva et rejoignit son maître en trottinant, un sourire sur les lèvres. Vestar l'observa. L'attitude positive des knähund continuait de le surprendre. La plupart semblait accepter leur position avec grâce et ils semblaient même être plutôt heureux.

Vestar retrouva facilement le prince dans la foule. Personne d'autre n'avait cette teinte si particulière de cheveux. Il se plaça à son côté, en silence, et le suivit jusqu'à la salle de réception. L'odeur d'alcool flottait autour de lui. Il n'avait pas l'air saoul, cependant.

Il eut droit à un nouveau plateau, plus frugal que le précédent. Le dîner ne consistait pas tant à manger qu'à boire une quantité d'alcool impressionnante. Vestar surveilla le nombre de verres que but Alrek. S'il mangea correctement, il ne but que deux verres. Il ignorait combien il en avait bu durant ce temps passé dans le salon.

Les discussions étaient nombreuses et variées. Politique, économie, la guerre... Il tendit l'oreille dès que Ceramos était évoqué. Il n'obtint pas réellement d'informations sur Ceramos. Tout ce qu'il apprit, ce fut que les récoltes engrangées durant le début de l'été avaient été distribuées dans Isstad et que la part réservée pour Istapp n'allait plus tarder. Personne ne parla réellement de la reine, de la princesse, de la façon dont le royaume était géré. Il n'était pas assez idiot pour ne pas se douter que des territoires avaient été réclamés par des conseillers et des lords isstadiens. Pour les récupérer, il allait falloir en passer par la force. Ceramos allait devoir reconquérir ses terres dès que Vestar aurait réussi à remplir sa mission et libéré le royaume de la pression d'Isstad.

Le roi partit rapidement, son knähund l'aidant à marcher droit. Il était assurément saoul. La main d'Alrek effleura ses cheveux. Il leva la tête vers le prince. Du regard, il lui fit signe qu'il comptait partir à son tour. Sans attendre, il se leva et Vestar l'imita. Il marchait droit et paraissait sobre. Ce qui était un soulagement parce que Vestar n'avait aucune envie de s'occuper de lui.

Une fois la porte close derrière eux, Alrek alla s'asseoir sur son sofa et poussa un long soupir en se frottant les yeux. Il avait l'air fatigué. Vestar ne sut pas quoi faire. Tout ce qu'il voulait, c'était aller se coucher. Cette journée avait été épuisante. Surtout le combat et le plein air. Cependant, les couvertures et les oreillers qu'il prenait le soin de ranger dans un coin du petit salon pour libérer le sofa avaient disparu.

- Où est mon couchage ?

- Dans ta chambre.

- Ma... chambre ?

Les prunelles d'argent se tournèrent vers lui, scintillantes dans la lueur des quelques bougies qui avaient été allumées avant leur arrivée.

- Chaque chambre de ce château a été construite avec une chambre adjacente destinée au knähund. Puisque tu m'as sauvé la vie, je t'offre une chambre avec tout le confort possible.

Vestar haussa les sourcils en l'observant. D'où venait cette logique tordue ?

- Vous m'offrez une chambre parce que je vous ai sauvé la vie ?

- Je te l'ai dit. Si tu donnes, je donne. Si tu rechignes, je sévis.

- C'est pour cela que vous m'avez fait combattre le capitaine Hardan.

- Il a rechigné, j'ai sévi. Et ce privilège est aussi relié au fait que tu m'as sauvé la vie.

- Et si j'avais échoué ?

- Nous ne le saurons jamais.

Vestar garda le silence. Alrek ramena son attention sur la carafe d'eau posée sur la table basse et se servit un verre qu'il but lentement.

- Pourquoi Asgeir ne participe-t-il pas aux performances ? Je veux dire, si le knähund du prince participe, comme ceux de tous les pairs du royaume, n'est-il pas censé que celui du roi le fasse aussi ?

- En effet, dans la logique, il le devrait. Mais tu apprendras vite que ce chien d'Asgeir n'est bon qu'à lui sucer la queue et lui dire qu'il a raison.

Le calme et le détachement avec lequel il prononça ces mots ne les rendit que plus obscènes. Vestar s'étouffa sur sa propre salive, choqué. Il ne s'était pas attendu à une telle réponse. Il aurait plutôt cru qu'il se ferait rabrouer ou ignorer. Au lieu de ça, Alrek se montrait brutalement honnête avec une placidité qui ne pouvait signifier qu'une chose : ce comportement paternel l'affectait. De quelle manière, il l'ignorait encore.

- Si tu as des questions, cesse de les poser à Nicklas.

- Pourquoi cela ?

Vestar prit la requête comme une attaque personnelle. Nicklas était son seul ami. Il espérait pouvoir de nouveau discuter avec Jostein et son camarade brun qui étaient si peu avares en informations. Nonobstant, Nicklas demeurait la seule personne qui l'avait accueilli dans le cercle fermé des knähund et l'avait aidé à appréhender ce qui l'attendait.

- Parce qu'il parle à Linus et que Linus parle à mon père.

Le prince se leva et le harponna du regard.

- Crois-tu que Nicklas soit devenu ton ami par gentillesse ? C'est un espion pour mon père, rien d'autre. Tu n'as pas d'amis.

Il continua sonchemin jusqu'à sa chambre et disparut dans un claquement délicat.

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