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Chapitre 30

Les murs de Northedge se dessinèrent durant la matinée. Ils paraissaient plus hauts que dans son souvenir. Plus menaçants. Les lourdes portes se tenaient devant eux, à quelques mètres. Ils avaient établi un simulacre de campement.

Vestar ignorait comment ils allaient gérer le face à face. Il avait passé tout le voyage à y réfléchir. Cependant, il ignorait encore ce qu'il allait faire, quelle stratégie il allait adopter. D'ordinaire, il trouvait très rapidement comment affronter son ennemi.

Cette fois, c'était différent. Il allait devoir faire face à sa propre mère. Il ne parvenait pas à accepter cette réalité. Il allait devoir combattre sa mère. Celle qui l'avait mise au monde. Celle qui était censée le protéger et l'élever. Au lieu de ça, elle avait tenté de se débarrasser de lui. De le faire assassiner. Comment pouvait-il encaisser quelque chose comme ça ?

Il était incapable de se concentrer. Il pouvait passer des heures assis devant une table et il ne parvenait pas à discerner la moindre idée qui pourrait le faire entrer dans Northedge et vaincre sa mère.

Il s'ébouriffa les cheveux, frustré. Alrek releva la tête.

- Ça ne va pas ?

- Si, si, ça va, mentit-il.

Le blond se leva et s'approcha et s'assit à côté de lui. Il passa ses doigts dans ses cheveux.

- Dis-moi ce qui ne va pas. Je vois bien que tu n'es pas dans ton assiette, que quelque chose te tracasse. Parle-moi. Laisse-moi t'aider.

Vestar soupira longuement. Il n'avait pas envie d'admettre qu'il était terrifié. Qu'il redoutait cet instant depuis qu'ils étaient partis d'Istapp et même bien avant. Alrek avait fait face aux obstacles avec tant de facilité et de courage qu'il se sentait obligé de faire de même. Au lieu de ça, il avait envie de se terrer dans un trou et de baisser les bras. S'il avait pu, il aurait fait demi-tour et serait parti loin de Northedge, loin d'Isstad, loin de tout.

- C'est juste que... C'est ma mère et je...

Il s'interrompit et enfonça son visage dans ses mains. Alrek se rapprocha et lui frotta le dos, rassurant. Il ne dit rien. Il lui laissa tout le temps et l'espace nécessaire pour qu'il s'ouvre à lui. Vestar lui en fut reconnaissant.

- J'ai peur, Alrek. Je crève de trouille. Je sais pas ce que je dois faire. J'ai pas la moindre idée. J'ai beau me triturer le cerveau, je n'arrive pas à savoir quoi faire. Je... Je vais me retrouver face à elle et je... je suis paumé. C'est ma mère, Alrek ! Ma mère ! Et elle a voulu me tuer ! Elle m'a trahi de la pire des manières et pourtant, je...

Il se laissa aller dans l'étreinte de son fiancé qui garda le silence. Il ferma les yeux et respira l'odeur vanillée qu'exsudait sa peau.

- Je devrais avoir trouvé une stratégie. Au moins un début. Mais j'ai rien. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois faire. Toute ma vie, je l'ai vue comme un accessoire allant avec la couronne sur la tête de mon père. C'était une ombre, une femme idiote qui ne connaissait rien à la politique et qui n'était bonne qu'à s'occuper d'Anda. Elle s'est toujours présentée comme ça ! Comment j'aurais pu savoir... ?

Il essuya rapidement la larme qui tenait à s'enfuir.

- Elle a beau m'avoir trahi, je n'arrive pas à lui en vouloir ou à la voir comme un ennemi. Je n'y arrive pas. C'est ma mère ! Comment pourrais-je comploter contre elle ?

- Tu n'as pas le choix, Vestar. Pas si tu veux libérer Northedge. Pas si tu veux récupérer ton trône. Elle a prouvé qu'elle ne ferait pas de concession et qu'elle ne reculerait devant rien pour t'éliminer. Si tu veux survivre, tu dois cesser de la considérer comme ta mère.

- Je sais bien mais je n'y arrive pas. J'ai beau faire, tout ce que je vois, c'est ma mère. Elle m'a trahi et poignardé dans le dos mais...

Alrek lui frotta le dos et appuya son menton sur son épaule.

- Laisse-moi t'aider, alors. Faisons entrer Hardan. Il aura sûrement de meilleures idées que moi. Tu n'as pas à t'en charger seul, Vestar. Je sais que c'est ta famille mais tu n'as pas à la gérer seul. Surtout que, si nos plans fonctionnent, nous allons devenir une famille.

Vestar se tourna vers lui. Il n'avait pas pris en compte cet aspect. Il avait vu l'alliance, l'union de leurs royaumes mais pas celle de leurs familles. Il n'avait pas pensé qu'une chose pareille puisse arriver. Il s'était toujours imaginé bloqué avec une idiote d'un autre royaume, une écervelée en laquelle il n'aurait aucun intérêt.

L'idée d'unifier leurs deux familles lui plaisait. Ça serait une punition pour Elina et Caspar et une bénédiction pour tout le monde. Juste pour forcer sa mère a assister à son mariage, il serait capable de repousser sa pendaison. Elle souffrirait de le voir sur le trône et marié au fils de son allié. Elle serait capable de s'étouffer sur son outrage face à une telle vision.

- Je n'avais pas vu cette facette, admit-il. Je n'avais pas pensé à nos familles, juste à nous et à nos peuples. J'ai plutôt évité de penser à ma mère, je dois dire...

Un sourire étira les lèvres d'Alrek.

- Vois-le dans ce sens là, dans ce cas. Imagine toute la misère que tu vas infliger à ta mère le jour de notre mariage. C'est sûrement une meilleure vengeance que tout ce que tu as pu imaginer.

- Assurément ! Je compte bien la forcer à assister à toute la cérémonie.

- Je m'attendais à une réception plus... dure... des céramééens.

- Nous avons l'esprit pratique, à Ceramos. Pour l'instant, ce qu'ils voient, c'est que je suis de retour et prêt à reprendre mon trône des mains de ma mère. Une fois que je serais couronné, la chanson va changer très vite. Le plus important pour eux, c'est de se débarrasser d'Elina. Dès que cela sera fait, la priorité se déplacera et ils feront tout pour se débarrasser de toi.

- Pourtant, une alliance entre nous serait immensément bénéfique.

- Ils s'en moquent. Ils ne verront qu'un mariage contre-nature. Ils se moqueront du reste. C'est pour cela qu'il va falloir la jouer fine.

- Qu'est-ce que tu entends par là ?

- Je ne sais pas encore. Soit on y va de front et on ne leur laisse pas le temps de réagir, soit on se montre plus subtils et on trouve le moyen de te poser en allié dont on ne peut pas se passer.

Alrek fronça les sourcils.

- Si mon peuple a accepté notre mariage, pourquoi faudrait-il que l'on joue un tour au tien pour qu'il fasse de même ?

- Parce que Ceramos n'est pas Isstad. Tu n'as pas remarqué que les tentes se sont toutes installées à l'écart de celle de notre escorte ?

- Si, bien sûr que si. Je pensais que c'était simplement un besoin de se différencier.

- Ils font ça pour me faire savoir qu'ils n'apprécient pas votre présence et qu'ils ne cautionneront pas notre union. Ils ne diront rien pour le moment car votre présence peut être utile. Après... Ça ne sera plus le cas, à leurs yeux.

Le jeune roi poussa un long soupir et se resserra contre lui. Vestar l'accueillit dans ses bras. Son peuple pouvait-il vraiment interférer dans leurs plans ? C'était une question qu'il ne cessait de se poser. Ils allaient tout faire pour. S'ils n'étaient pas entendus, iraient-ils jusqu'à tenter d'assassiner Alrek ? Fallait-il le protéger plus qu'il ne l'était déjà ?

- Je sens ton angoisse, murmura le blond. C'est pour cela que tu ne parviens pas à te montrer stratégique. Tu te stresses beaucoup trop.

- Je ne peux pas m'en empêcher.

Alrek se recula et le força à lui tourner le dos. Vestar se laissa manipuler sans poser de question. Il ferma les yeux lorsque les doigts de son fiancé commencèrent à lui passer les épaules. Il sentit tout son corps se relaxer malgré lui et un soupir s'échappa d'entre ses lèvres.

Un frisson courut le long de sa colonne vertébrale quand les lèvres du blond effleurèrent sa nuque. Il le laissa déposer une traînée de baisers légers et doux dans son cou, sur ses épaules. Il se retourna pour plaquer sa bouche contre celle d'Alrek qui se hissa à moitié sur ses genoux pour le lui rendre, les mains dans ses cheveux.

Les doigts de Vestar trouvèrent leur route sous la tunique du jeune roi qui soupira au contact. Sa peau était douce et fraîche contre la sienne. Il n'arrivait pas à se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que sur le corps menu mais puissant de son fiancé. Il le rapprocha de lui, ivre de son contact et de ce baiser interminable et brûlant.

Un raclement de gorge se mit entendre à l'entrée de leur chambre. Ils n'avaient pas entendu entrer le vieux soldat qui gérait l'armée ramassée par Vestar. Il avait les lèvres pincées si étroitement qu'elles paraissaient presque inexistantes. Ses yeux étaient durs et froids. Il ne chercha pas à s'excuser du dérangement. Il s'inclina et s'approcha à grandes enjambées du sofa.

- Une missive est arrivée pour vous, Votre Altesse. Elle porte le cachet de votre mère la reine.

Vestar récupéra la lettre, luttant pour affronter le regard chargé de jugement de son capitaine improvisé. Loin d'être gêné, Alrek changea de position et s'installa en travers des genoux de Vestar. Ses prunelles grises poignardèrent le vieil homme et il passa ostensiblement le dos de sa main sur sa bouche rougie. L'ancien soldat se racla la gorge et se détourna avec une grimace à peine retenue.

Laissant Alrek faire ce qu'il voulait, Vestar s'intéressa à la missive. Le cachet était celui de la reine, une fleur épanouie percée d'un poignard. Il le brisa et déplia la feuille de papier. Elle n'avait pas pris la peine d'écrire plus que nécessaire.

Rendez-vous à l'aube aux portes.


Rien de plus, rien de moins. Il ignorait pourquoi il était déçu. Sa mère le gérait comme une nuisance négligeable. Elle n'était pas capable de le voir comme autre chose que le moustique qui l'agaçait dans la nuit. L'avait-elle seulement vu un jour comme son fils ?

Il expira longuement en repliant le petit morceau de papier.

- Nous avons rendez-vous à l'aube, il semblerait. J'irai avec la délégation isstadienne. Elle ignore encore que nous avons une armée derrière nous.

- Quand est-elle supposée nous rejoindre ? questionna le vieil homme. Vous nous dites que l'armée d'Isstad ne devrait plus tarder mais nous n'en voyons toujours pas le bout du nez.

- Mes hommes sont dissimulés en ville, répondit Alrek avec calme. J'enverrai un messager pour qu'ils se tiennent prêts à l'aube.

L'ancien soldat n'eut pas l'air convaincu. Vestar saisit la main de son fiancé et entrelaça leurs doigts.

- Prévenez nos hommes, qu'ils se tiennent prêts. Avec ma chère mère, je doute qu'elle attende réellement l'aube pour se faire voir. Faites patrouiller des éclaireurs autour des portes. J'attends des rapports fréquents. Je veux savoir ce qui se passe exactement autour des fortifications.

- Bien, Votre Altesse.

Le vieil homme sortit de leur chambre et s'obligea à fermer la porte. Vestar jeta la missive droit dans l'âtre où elle disparut parmi les cendres.

- Je crois qu'il ne va plus entrer sans s'annoncer, rit Alrek.

- Je pense aussi. J'ai aussi l'impression qu'il ne va pas garder pour lui ce qu'il vient de voir. Toute l'armée va le savoir. J'ignore si ça va aider ou compliquer notre situation.

- Nous verrons bien, je suppose.

Vestar se tourna vers Alrek.

- Comment peux-tu être aussi calme ?

- Je me dis que c'est arrivé et qu'on ne peut rien faire contre. Alors j'essaie surtout d'oublier à quel point je suis embarrassé.

- Tu n'avais pas l'air très embarrassé, quand il était là.

- Parce que je ne tenais pas à ce qu'il le sache ! Il est déjà contre nous. Si on lui donne du pouvoir, on ne s'en sortira jamais. Et ce n'est pas ce qu'on veut, n'est-ce pas ?

- Non. Bien sûr que non.

Alrek passa ses doigts dans les cheveux de Vestar.

- Sous pression, tu fonctionnes avec aisance. Tu as monté un plan sans même paraître y réfléchir.

- Je n'ai pas réfléchi, admit-il. Après un message aussi court et dépourvu d'intérêt de la part d'Elina, j'en ai assez de m'inquiéter alors qu'il est évident qu'elle s'en moque.

- Que t'a-t-elle dit ?

- « Rendez-vous à l'aube devant les portes ».

- C'est tout ?

- C'est tout.

Alrek parut sincèrement horrifié. Il le serra un peu plus contre lui.

- Mieux vaut en finir au plus tôt. C'est ce qu'il y a de mieux pour toi. Elle te fait énormément souffrir. Je déteste te voir comme ça.

Vestar se laissa aller contre le dossier du sofa et soupira. Il entraîna son fiancé dans le mouvement.

- Je n'ai plus le choix. Elle ne sera jamais une mère pour moi. Elle doit avoir fomenté ce plan tordu depuis de très longues années et rien ne pourra l'arrêter à part si je monte sur le trône. Même là, je suis certain qu'elle serait capable de tenter de me faire assassiner. Je suis surpris que ça n'ait pas été le cas, d'ailleurs.

- Ne crie pas victoire trop vite. Elle est déterminée.

Vestar ne répondit pas et songea au message de Tindra. Si ce qu'elle lui avait dit était vrai, quelque chose de gros les attendait.

Il ne pouvait qu'essayer d'imaginer ce qu'ils avaient pu prévoir. Ils étaient alliés donc Caspar devait être de mèche avec Elina. Ce qui voulait dire qu'ils avaient prévu une telle occasion. Quant à savoir s'ils l'avaient prévue dans les détails, il était incapable de le dire. Lui-même n'aurait jamais songé en arriver à un tel point lorsqu'il était parti de chez lui presque un an plus tôt.

Tout lui paraissait plus facile à ce temps-là. Sa mère était une femme simplette et inutile, à peine bonne pour s'occuper du château. Son père était le monstre de ses cauchemars, celui qui chassait la vie et laissait du vide. Isstad était l'ennemi. Tout était simple, rangé dans de jolies cases bien délimitées.

Désormais, il avait l'impression de faire face à un puzzle dont les pièces s'étaient transformées en quelque chose d'étranger qui déformait toute l'image. Les morceaux n'allaient plus ensemble, tout était mélangé et sans sens apparent. Il était totalement perdu.

Était-ce le moment d'avouer ce que lui avait dit Tindra ? Alrek allait être furieux. Il n'était pas pressé de lui avouer ce qu'il lui avait caché et d'affronter une dispute. Ils avaient été à deux doigts de faire l'amour. Si le vieux soldat n'était pas entré, ils l'auraient sûrement fait. Il n'avait pas envie de suivre ce qu'il s'était passé entre eux par une dispute.

Toutefois, il se sentait coupable. C'était un détail important de leur mission. Alrek ne prenait en compte qu'Elina et pas son père. Ça changeait totalement la donne.

- Qu'est-ce qui te travaille ?

Les doux yeux gris d'Alrek couraient sur son visage, tendres et chauds. Ce n'était pas un visage qu'il l'aurait cru capable d'avoir. Il avait cette image de prince des glaces venant d'Alrek qui n'était pas compatible avec l'amant tendre et chaleureux qui était blotti sur ses genoux.

Il repoussa une mèche hors du visage délicat de son fiancé avec un souffle tremblant. Sa poitrine était comme comprimée. Il se sentait oppressé par l'émotion qui l'étouffait soudain. Tout ce qui lui venait, c'était l'envie de l'embrasser, de le serrer dans ses bras. Il avait la sensation que tout débordait de lui mais restait confiné à l'intérieur et le prenait à la gorge.

Il ne pouvait que sentir toutes ces émotions qu'il n'avait jamais connues avant bouillonner et se manifester avec une force débilitante. Alrek fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour parler mais Vestar l'en empêcha d'un long baiser.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es bizarre.

- Rien.

Il n'osa pas lui dire ce qui était juste là, sur le bord de ses lèvres. Ce qu'il ressentait. Plus tard, peut-être. S'il en trouvait le courage. S'il avait la force d'affronter la réaction d'Alrek. S'il avait la force d'accepter entièrement et pleinement ce qu'il se passait en lui.

Les doigts frais et légers du jeune roi passèrent sur son visage. Tout sur ses traits exprimait ce que Vestar était incapable de dire. De l'arrondi de sa bouche jusqu'à l'arc subtil de ses sourcils, il n'était qu'une peinture magnifique d'amour et de tendresse.

D'un sourire, Alrek lui souffla qu'il savait. Qu'il n'avait pas besoin de le dire pour savoir ce qui se dissimulait de plus en plus difficilement dans sa chair.

D'un baiser, Vestar scella leur vérité.

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NdlA : dites-moi tout ! Qu'est-ce que vous en pensez ?

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