Chapitre 26
Il retint le numéro de page qui avait été attribué aux lois sur le mariage royal et sortit de la bibliothèque pour rejoindre le banquet. Il vit tout de suite Alrek faisant valser lady Rahel qui lui souriait de toutes ses dents dans sa robe rose pastel.
Dès que la chansonse termina, il l'abandonna. Il ne marchait plus très droit, visiblement éméché. Malgré tout, Vestar ne fit aucun mouvement vers lui. Il récupéra une chope quelconque et en vida le contenu.
- Où es-tu allé avec Sakari ?
Le ton de reproche était à peine voilé. Vestar passa un bras sous le sien pour le maintenir debout. La nuit était encore profonde et les premières du jour se faisaient attendre. Combien de verres Alrek allait-il encore devoir boire avant de s'effondrer comme la loi l'exigeait ?
- Je suis allé à la bibliothèque.
- Tu adores retrouver d'autres hommes dans cette fichue bibliothèque.
Vestar sourit et le força se redresser. Encore quelques heures et il pourrait lui dire ce qu'il avait appris. Il était trop saoul pour encaisser la nouvelle maintenant aussi devrait-il attendre qu'il ait un peu dormi et cuvé pour l'entendre.
Il fit de son mieux pour maintenant Alrek en un seul morceau jusqu'à l'aube. Il dut le porter jusqu'à son lit après lui avoir tenu les cheveux pendant qu'il vomissait tripes et boyaux dans un buisson. Il allait avoir un beau mal de crâne au réveil.
Il passa une nuit blanche à retourner son plan sous tous les angles. Alrek était, pour ainsi dire, roi. Il avait le pouvoir sur Isstad et ses lords. Merken et Linus étaient rétrogradés. Alrek devrait former son propre conseil. Ils allaient devoir gagner ses faveurs pour grappiller un peu du pouvoir qu'ils venaient de perdre.
S'ils tentaient ce qu'il avait prévu, soit ils gagnaient gros, soit ils perdaient tout. C'était pire qu'un quitte ou double. Cette décision pouvait coûter à Alrek son royaume. Il deviendrait le roi qui aurait duré le moins de temps sur le trône.
S'ils réussissaient, par contre... L'histoire serait tout autre. Ça n'arrangerait pas tous leurs problèmes mais ils seraient plus forts pour y faire face. Ils seraient ensemble et ils pourraient unir leurs deux royaumes. Elina et Anda seraient évincées du trône et considérées comme des traîtres au royaume et exécutées. La prise de pouvoir de Merken, Valdemar et Linus serait ralentie pour un moment. Ils devaient déjà tenter de trouver des détours pour reprendre leur lutte. Toutefois, si Sakari ne parlait pas, ils ne pouvaient pas s'attendre à ce que Vestar planifiait.
- Tu as l'air bien loin. Est-ce que je veux savoir à quoi tu songes ?
Alrek vint s'installer à côté de lui dans le sofa et posa sa tête sur son épaule. Il avait l'air épuisé et encore bien assommé par tout l'alcool qu'il avait bu. Une puissante odeur d'alcool et de vomi flottait autour de lui, imprégnée à ses vêtements. Il gardait les yeux fermés, sûrement à cause de la migraine qu'il devait avoir.
- De quoi te souviens-tu de la nuit ? éluda-t-il.
- À peu près tout, je pense. Notamment le fait que tu as disparu avec Sakari dans la bibliothèque.
Il se redressa pour le regarder droit dans les yeux, un sourcil haussé. Il ne l'accusait pas ouvertement mais sa jalousie le faisait pour lui. Vestar ne put s'empêcher de sourire.
- Qu'est-ce que tu as été faire dans la bibliothèque au lieu d'être au banquet ? Tu aurais dû célébrer avec moi au lieu de disparaître avec un garde.
- J'ai fait quelques recherches.
- Des recherches ? Tu penses que c'était le meilleur moment pour faire des recherches ?
- Oui. Tu vas même beaucoup aimer ce que j'ai découvert.
- Vraiment ?
- Ou alors, tu vas dire que je suis complètement fou.
- Tu commences à m'inquiéter. Qu'as-tu trouvé ?
Vestar se leva, les mains soudain moites. Il avait été si préoccupé par la politique qu'il n'avait pas pris le temps de songer à ce moment précis. Il ignorait totalement comment s'y prendre. Il n'avait jamais vu le moindre exemple. D'ordinaire, ces choses se faisaient par le biais des parents, via des lettres ou des messagers. Il allait devoir se lancer dans l'inconnu le plus total.
Alrek lui attrapa la main, perché sur le bord du sofa.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Vestar baissa les yeux vers Alrek. Il le regarda longuement, gravant cette image de lui dans sa mémoire. Les longues tresses de ce blond de neige, la peau immaculée et douce, les grands yeux gris, le petit nez, la bouche rose et délicate... Il grava chaque petit détail, même cette odeur rance qui émanait de lui, le désordre de sa tenue de combat.
- Épouse-moi.
Les mots lui échappèrent et il sentit son visage devenir rouge. Les pupilles d'argent s'écarquillèrent sous le choc. Il cilla plusieurs fois et Vestar patienta, le cœur en folie dans la poitrine. Il avait la sensation de s'être lancé d'une falaise et que la chute était sans fin.
Alrek ouvrit plusieurs fois la bouche pour répondre mais aucun son ne sortit. Il secoua la tête.
- Si c'était possible...
- Ça l'est, l'interrompit Vestar. C'est ce que j'ai cherché dans la bibliothèque cette nuit. J'ai fouillé le livre des lois et rien ne nous en empêche. Absolument rien.
- Tu... Tu en es sûr ?
- Oui. Sinon, je ne t'en aurais jamais parlé.
Alrek se leva pour se planter face à lui.
- Tu me jures que c'est possible ?
- J'ai relu chaque loi concernant les mariages royaux et je te jure que c'est possible. Rien ne l'interdit. Si tes ancêtres avaient réellement voulu l'interdire, ils auraient mieux édicté leurs lois.
Il fouilla les beaux yeux du jeune roi.
- Alors ? Tu veux m'épouser ?
- Oui. Oui, je veux t'épouser.
Toute la tension qui s'était accumulée quitta son corps et il attira Alrek à lui. Le baiser fut vif, soulagé, profond. Un sourire étirait leurs lèvres lorsqu'ils se séparèrent.
- Ceramos le permettra ? demanda prudemment Alrek.
- C'est le roi qui autorise tous les mariages et, au moment du nôtre, je serais roi.
Le blond se détacha de lui et se rassit sur le sofa. Il lui fit signe de venir s'installer à côté de lui.
- Et ta mère ?
- Disons que... D'ici là, elle ne sera plus un problème.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Nous avons une façon très... directe de gérer les traîtres à la lignée.
- Tu veux dire que...
- Oui. Ma mère et ma sœur seront exécutées dès que le peuple saura ce qu'elles ont fait.
Il tenta de montrer aussi peu de compassion que possible. Il ne voulait pas souffrir de ce qui allait arriver à ce qu'il restait de sa famille. Il serait le membre de sa lignée. Après lui, il n'y aurait plus personne. Le trône partirait dans une branche secondaire de la famille. À un cousin plus ou moins éloigné.
- Oh, Vestar...
- Je savais que ça allait arriver. Dès que ton père a parlé de révéler ma présence ici et son pourquoi, j'ai su que ça arriverait. Elles aussi doivent l'avoir envisagé. C'était un jeu dangereux qu'elles ont presque gagné. Si ce n'était pour toi, elles auraient gagné.
- Tu es sûr de toi ? On peut trouver une autre solution.
- Non. Je ne te laisserai à personne d'autre si je peux t'avoir. Tu m'as fait retomber amoureux de toi, tu devais te douter qu'il y aurait des conséquences.
- Je sais mais... Ce sont les derniers membres de ta famille. Si elles sont exécutées, tu seras seul.
- Non. Je ne serais pas seul si tout fonctionne. Si on parvient à faire accepter notre mariage, je ne serais pas seul.
Alrek se pressa contre lui et soupira.
- Je suppose qu'il ne nous reste plus qu'à espérer pour que tout se passe bien, tout à l'heure.
Vestar ne répondit pas. Il le serra contre lui, ravalant l'amertume des sacrifices qu'il devait faire. Au fond, il aurait dû se douter que ce moment viendrait dès qu'il avait découvert que sa mère l'avait envoyé à Isstad pour y être assassiné. Il avait survécu et elle allait devoir payer. Sa sœur aussi même si elle n'avait été que manipulée par la cupidité de leur mère.
C'était le destin des traîtres.
On frappa à la porte et Alrek invita à entrer. Hardan pénétra dans le petit salon et ne broncha pas lorsqu'il le vit enlacés. Le capitaine s'y était habitué. Il n'approuvait pas mais ce n'était pas comme s'il pouvait faire quoi que ce soit contre.
- Votre couronnement commence dans deux heures, Seigneur. Le jeune Kerry vous a amené votre petit-déjeuner.
- Faites-le entrer.
Kerry dépassa Hardan et vint poser le plateau sur la table basse. Il devait être plus lourd que le jeune garçon qui, pourtant, l'avait porté avec aisance. Il leur envoya un large sourire en s'inclinant, sincèrement content de les voir. Il ne réagit pas à les voir ensemble.
Il repartit sans un mot en agitant la main. Hardan le suivit hors de leurs quartiers. La main d'Alrek partit aussitôt vers le tonique qui lui était destiné. Orest devait s'être douté que son nouveau roi allait avoir besoin de quelque chose contre sa gueule de bois.
Vestar découvrit que le blond avait l'alcool affamé. Il le regarda dévorer le plateau à une vitesse ahurissante. Dès qu'il eut terminé, il partit se laver et se changer dans sa chambre. Il l'appela pour l'aider avec des boutons et des lacets qui lui posaient problème.
- Prêt ?
- Pas tellement mais il faut y aller.
Il sourit face à l'air angoissé d'Alrek. Ce dernier lui donna un coup dans l'épaule.
- Dans quelques mois, ça sera ton tour. On verra comment tu réagis.
- Oui, on verra.
Faussement vexé, Alrek sortit en premier de leurs quartiers et Vestar le suivit avec un rire. Il le rattrapa et marcha à côté de lui, s'empêchant de le toucher. Par chance, sa simple présence semblait suffire à équilibrer les angoisses du jeune roi.
Lorsqu'ils arrivèrent, tout le monde était déjà installé. Pour plus de commodité, le couronnement aurait lieu en plein air, dans les jardins du château qui commençaient à renaître avec le printemps. Le dais avait été installé au cœur des jardins. Les trône sn'avaient pu être sortis du château aussi avaient-ils étaient remplacés par de hauts sièges finement taillés et couvert de velours vert.
Les invités et le peuple se massaient autour de la route qu'Alrek devrait emprunter pour rejoindre le dais. Vestar le fit s'arrêter avant qu'ils ne commencent à attirer l'attention.
- Je te retrouve à l'avant, murmura-t-il.
L'anxiété remontaen flèche dans les yeux gris de son amant et il le vit déglutir. Ilembrassa sa joue.
- À tout à l'heure.
Il se força à partir pour contourner la foule et trouver sa place sur les marches menant au dais, là où se trouvait son coussin doré. Il garda la tête baissée pour dissimuler son visage. Il entendit les murmures enfler à mesure qu'Alrek s'avançait. Il lui jeta un regard et vit le roi qu'il était devenu. Il le regarda s'avancer lentement, d'un pas royal jusqu'à faire face à son père et sa belle-mère. Tous deux se levèrent pour venir à sa rencontre. Ils portaient leurs tenues de cérémonies et leurs couronnes. Si celle de la reine était discrète, fait d'or et de rubis, légère, celle du roi était l'opposé. Elle était faite d'argent et d'émeraude qui brillaient sous les rayons du soleil, haute d'une quinzaine de centimètres, glorieuse et royale.
- Alrek Caspar Iarlabanki Oddleif Svartkollr d'Isstad, tu m'as pris le symbole de mon pouvoir, de mon règne, de mon royaume. Te voilà ici, devant moi, prêt à prendre ta place de roi. Jures-tu de respecter ses lois et ses traditions ?
- Je le jure.
- Jures-tu de le faire prospérer, de le protéger et le chérir comme s'il était ta famille ?
- Je le jure.
- Jures-tu de lui amener la paix et la joie ?
- Je le jure.
- Lèves-toi, Alrek Caspar Iarlabanki Oddleif Svartkollr d'Isstad. Lèves-toi et prends cette couronne. Prends mon trône et mes richesses, mon fils. Sois mon digne héritier.
Alrek prit la couronne sur la tête de son père et la posa sur la sienne avant de se tourner vers la foule qui hurla.
- Longue vie au roi Alrek !
Vestar lui envoya un sourire alors qu'il prenait place sur le trône du roi et que Caspar et Tindra allaient s'installer sur des sièges adjacents. La couronne d'or gisait sur le trône de la reine. Elle fusillait son beau-fils du regard, à peine discrète. Asgeir le poussa méchamment pour qu'il aille prendre sa place à côté d'Alrek qui commença son discours.
- En tant que votre nouveau roi, il est de mon devoir de répondre à vos besoins et de vous protéger. Je vous jure de faire de mon mieux pour faire grandir notre magnifique royaume et lui apporter la paix qu'il mérite. J'y dédierai ma vie entière, ma chair et mon sang s'il le faut.
« Durant ces deux jours de cérémonie, vous m'avez tous montrer un soutien pour lequel je vous serais éternellement reconnaissant. Je n'aurais de cesse de vous prouver ma valeur et je ferais tout mon possible pour me montrer digne de cette confiance que vous avez placé en moi. Je suis autant à votre service que vous l'êtes au mien et, désormais, j'ai pour unique quête de remplir mes devoirs envers vous avec grâce et force pour amener l'avènement d'un Isstad plus puissant que jamais.
« Pour cela, j'ai besoin d'alliés. Et quel meilleur allié que quelqu'un qui partagera avec moi les temps difficiles, me guidera dans mes décisions et me soutiendra dans ma quête de cet idéal dont nous rêvons tous.
« La loi nous dit : « Dans les trois mois après son couronnement, le roi devra former une alliance par le mariage avec un pair du royaume ou renforcer une alliance déjà existante avec un allié du royaume. » Depuis l'annonce soudaine de mon couronnement, j'ai reçu nombre de propositions pour lesquelles j'ai eu le plus grand regard. J'en ai refusé de nombreuses et j'en suis désolé. Je dois faire ce choix dans l'intérêt du royaume avant tout.
« Ce matin-même, j'ai reçu une demande en mariage directe et inattendue. Inespérée, oserai-je même dire. Elle est venue d'un allié que vous penserez tous improbable mais qui deviendra assurément la plus grande force d'Isstad.
Alrek fit une pause, laissant la foule poser des questions, s'agiter, tenter de deviner de qui il parlait. Il tendit la main vers Vestar qui la prit pour se relever. Il ramena ses cheveux en arrière et ils firent face à la stupeur du peuple.
- J'ai l'honneur de vous présenter Vestar Thorlack de Ceramos. Prince héritier de Ceramos.
Le silence était assourdissant. Certains crièrent au mensonge pour être mouché par ceux qui connaissaient Vestar. Les gardes appelèrent au calme pour laisser Alrek expliquer.
- Voyez-vous, il y aura bientôt de ça dix mois, Isstad a envahi Ceramos et prit le contrôle du royaume à travers la reine Elina. La mère du prince Vestar. Cependant, ce que nombre d'entre vous ignore, c'est que la reine Elina, au lieu de paver le chemin vers le trône pour son fils après la mort de son père, s'est allié avec mon père, Caspar, pour mettre fin à la guerre et prendre un trône qui n'était pas le sien. En plus de trahir son propre fils, elle a trahi mon père en tentant de faire assassiner Vestar sur nos terres pour placer le blâme sur lui.
Hardan traîna le lieutenant de la garde d'Elina et son second. Le capitaine Vied n'était nulle part en vue. Il avait été abattu durant la lutte qui l'avait opposé à la garde d'Alrek.
- Voici le lieutenant de la reine Elina et son second d'armes. Après de nombreuses tentatives infructueuses, ils sont venus directement dans le château pour tenter de mener à bien leur mission. Assassiner froidement leur prince.
Les murmures enflèrent et les rares céraméens dans la foule furent mis à l'écart, bien en évidence. Ils ne lâchaient pas Vestar du regard.
- Vous vous demandez comment nous en sommes arrivés à ce jour, à sa présence à mes côtés. L'explication est simple. Nous sommes amis d'enfance. Je l'ai reconnu dès que je l'ai vu et j'ai pris conscience de ce que la reine Elina tentait de faire. Aussi l'ai-je amené ici, au château, sous couvert d'une position de knähund qui lui a sauvé la vie. Nous sommes devenus alliés en plus d'amis. Mais aussi amants.
Cette fois, les voix se firent entendre après un silence abasourdi. Vestar serra la main d'Alrek, se murant dans le silence. C'était à Alrek de faire face à son peuple. Lui ne pouvait pas intervenir sans compliquer la situation.
Il glissa un regard vers Caspar et Tindra pour voir la seconde murmurer vivement à son mari quelque chose qu'il ignora. Il agita la main pour la faire reculer et se taire. Elle croisa les bras, vexée et furieuse. L'ancien roi n'avait pas l'air perturbé parce qu'il se passait.
- Je sais, je sais, reprit Alrek en haussant la voix pour couvrir le vacarme de la foule. Pour nombre d'entre vous, c'est une abomination, une horreur.
- Contre-nature ! hurlèrent plusieurs personnes.
- Cela aussi. Heureusement, pour nous, vos avis n'ont pas à rentrer en considération dans la décision que j'ai prise ce matin-même. Si notre relation dévoile un tabou qui n'existe que chez nous, j'en suis désolé mais je ne reviendrai pas sur la décision que j'ai prise.
- La loi l'interdit ! cria un conseiller royal dont le nom échappait à Vestar.
- La loi n'en parle pas, rétorqua Alrek. La loi m'oblige à me marier dans les trois mois après mon couronnement. Elle m'oblige à faire un mariage qui apporte quelque chose à Isstad. Toutefois, elle ne m'oblige nullement à me marier à une femme.
- Le livre ! Le livre des règles ! crièrent des opposants. Montrez-nous le livre !
Le conseiller Merken fut celui qui partit le chercher. Il se plaça dos au dais, au bas des marches, le lourd livre dans les mains.
- Le livre nous dit « Dans les trois mois après son couronnement, le roi devra former une alliance par le mariage avec un pair du royaume ou renforcer une alliance déjà existante avec un allié du royaume. », lut-il, les dents serrées. « Toute union qui ne sera pas dans l'avantage du royaume sera caduque et jugée comme non-existante. Le délai de trois mois peut être étendu si les circonstances l'exigent pour que la cérémonie ait lieu dans les meilleures conditions pour les deux parties. »
Il y eut un silence, tout le monde paraissant en attendre plus. Attendre la preuve que c'était impossible.
- Le livre ne nous dit rien de plus. Cette union est... possible.
Le poids sur la poitrine de Vestar s'évanouit et il soupira. Merken referma le livre avec un claquement sec et s'écarta pour reprendre sa place.
- Quels avantages peut amener cette union outrageuse ? demanda Valdemar.
- La fin de la guerre. Une alliance pleine et entière avec Ceramos. Un partage des ressources et des richesses égal. Une capacité de défense plus importante. Ce n'est pas une union irréfléchie, lord Valdemar. C'est assurément la meilleure chose qui pourrait arriver à nos deux royaumes.
Les murmures demeurèrent. Ils n'avaient plus grande importance, désormais. La décision avait été prise. Même Merken avait admis qu'elle était possible. Plus personne ne pouvait les en empêcher. Aussi Alrek décréta-t-il :
- Durant les prochaines semaines, Isstad aidera le prince héritier de Ceramos à reprendre son trône à la reine traîtresse. Le mariage aura lieu après son couronnement. Ce délai dans le déroulement du mariage est nécessaire pour répondre aux besoins de mon fiancé et de son royaume.
Il tourna la tête vers la masse des conseillers de son père.
- Tout est en règle, il me semble.
- Ça l'est, grinça Merken. Tout est en accord avec les lois ancestrales.
- Dans ce cas, il est plus que temps de célébrer cette journée.
Les musiciens se mirent à jouer et la foule se dissipa. Ni Vestar ni Alrek n'ignorèrent les regards et les réactions du peuple. Ils se refusèrent à en prendre ombrage, soulagés que leur plan ait fonctionné.
Ils échangèrent un sourire.
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NdlA : Longue vie au roi Alrek ! ... ?
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