Chapitre 12
Le soigneur ne tarda pas à réapparaître. Il s'approcha et posa une main sur son front.
- Est-ce que ça va ?
- Pas vraiment mais ça ira mieux demain.
L'homme partit chercher une tasse et la remplit d'un liquide rosé. Il la lui tendit après l'avoir forcé à se redresser.
- Buvez tout. Ça vous aidera à dormir et à éliminer ce qu'il reste du venin dans vos veines.
Vestar ne posa pas de question et avala le liquide. Il reconnaissait l'odeur particulière des potions de sommeil. La porte se rouvrit et Vestar roula des yeux en voyant Skuti entrer. Évidemment. Pour encore améliorer sa journée, il fallait que l'énamouré soit son escorte jusqu'à ses quartiers.
Il ne dit rien et sortit du lit. Il n'attendit pas que Skuti le suive ou l'aide à se stabiliser. Le manque d'équilibre ne fit qu'empirer sa migraine. Il retrouva l'habituel garde dans le couloir. Celui-ci ne lui accorda pas un regard. Skuti se cala sur le rythme du garde, marchant derrière Vestar sans prononcer un mot.
Il n'était pas à l'aise. Pas du tout. Il sentit ses sens se mettre en alerte. Il se souvenait du coup de pied en plein visage que le serviteur lui avait assené. Skuti n'oserait pas s'en prendre à lui avec un garde à côté d'eux. Et un couloir n'était vraiment pas le meilleur lieu pour un passage à tabac en règle.
Il se trompait. Dès que le silence du château les isola, le premier coup le heurta derrière la tête. Il tituba en avant mais ne chuta pas. Il parvint à maintenir son équilibre. Il s'éloigna pour se coller au mur, échappant à un second coup de la part de Skuti. Le serviteur fut emporté par son élan et Vestar n'eut qu'à tendre le pied pour le faire s'échouer tête première à terre.
Le garde réagit aussitôt et se projeta vers lui. Vestar se baissa pour éviter l'attaque. Il répliqua par un coup de poing dans l'estomac du garde. Ce dernier partit en arrière. Vestar grimaça tant sa tête lui faisait mal. La potion commençait à faire effet et il sentait ses forces l'abandonner. Ses paupières étaient lourdes et il savait qu'il ne pourrait pas lutter encore longtemps.
Skuti lui donna un coup de pied dans la jambe qui le fit tomber. Un glapissement de douleur lui échappa lorsqu'il s'échoua sur la pierre froide. Il se hissa sur ses bras, la tête tournant violemment. Le serviteur lui assena un second coup en pleine tête qui le renvoya contre le sol, sonné.
Le garde et Skuti s'acharnèrent sur lui pendant ce qu'il lui parut être plusieurs heures. Ce fut un cri qui fit tout cesser. Vestar tenta de voir d'où il venait. La potion l'avala.
Il se réveilla dans son lit, le nez enfoncé dans une fourrure chaude qui l'écrasait. Il mourait de chaud. Ses vêtements lui collait à la peau tant il était trempé de sueur. Sa tête était lourde et bourdonnait. Son corps était engourdi, endolori. Il sentait parfaitement chacun des hématomes qui lui avaient été infligés.
Il repoussa la fourrure et les deux lourdes couvertures en laine pour inspirer un peu d'air frais entrer dans ses poumons. Il se redressa avec une grimace. Il avait déjà été bien plus abîmé que ça. Il sortit du lit et se traîna jusqu'au petit salon. Il but plusieurs verres d'eau dans l'espoir de se rafraîchir. Il était seul dans les quartiers princiers. Il n'y avait aucun signe du prince ou d'un garde.
Néanmoins, lorsqu'il sortit dans le couloir, il trouva un autre garde posté en face de la porte. Il l'observa avec méfiance.
- Je ne compte pas m'en prendre à toi, assura-t-il avec un sourire en coin. J'ai été personnellement choisi par le capitaine Hardan pour assurer ta protection.
- Et c'est censé me rassurer ? Ton capitaine me déteste.
Le garde sourit un peu plus, les yeux bruns plissés d'amusement. Il était détendu, les épaules lâches, un pied appuyé contre la pierre derrière lui, les mains enfoncées dans ses poches. Il se comportait comme s'il n'avait pas à se méfier de lui.
Vestar fut forcé de reconnaître que c'était vrai. Il n'irait pas l'attaquer quand bien même cela serait terriblement facile de le tuer froidement et efficacement. Le garde était loin d'être idiot. Il savait ce qu'il pouvait se permettre envers lui.
- Que s'est-il passé ?
- Rosana a surpris Skuti et Gorg en train de te tabasser et elle a crié pour alerter les gardes aux alentours. Le capitaine les a enfermés dans les cachots et est allé faire son rapport à Sa Seigneurie pour obtenir sa décision quant à leur punition.
- Et où est le prince ?
Le garde haussa les épaules, le mouvement faisant glisser ses épaisses tresses blond sale dans son dos.
- Il a tendance à disparaître de temps en temps. Il finit toujours par réapparaître mais personne ne sait où il va.
Ce n'était pas un mouvement fort intelligent de la part d'un prince héritier. Partir sans ne serait-ce qu'un garde pour le protéger était appeler à se faire tuer. Il ouvrait la porte pour l'assassin de sévir sans que personne ne puisse intervenir.
- N'empêche, t'es sacrément solide. Avec tous les coups que tu t'es pris, j'aurais cru que tu aurais tellement d'os brisés que tu serais alité durant des jours. Au lieu de ça, tu n'as strictement rien.
- Strictement rien ? Je te laisse toutes mes douleurs et on verre si je n'ai strictement rien, marmonna-t-il, agacé.
Cela lui valut un nouveau sourire rayonnant. Il ne pouvait nier que le garde avait un certain attrait. Il était bien fait, musclé et puissant, les traits taillés à la hache, les yeux profonds et les mouvements naturellement déliés, légers. Lorsqu'il se battait, ça devait plus ressembler à une danse qu'à un combat. Il était encore jeune, n'ayant pas encore atteint la trentaine.
- J'ai le droit d'aller aux cuisines ou je suis toujours confiné dans ma chambre ?
- Je n'ai pas reçu d'ordres spécifiques à ce propos.
- Parfait.
Malgré les douleurs dans tout son corps, Vestar prit résolument la direction des cuisines. Le garde lui emboîta le pas, marchant à côté de lui et pas deux pas derrière pour lui laisser une illusion de liberté. Ce type avait-il seulement déjà servi de garde personnel ou observé ses collègues faire leur travail ?
Viggo l'accueillit dans la cuisine et n'hésita pas une seconde à lui faire préparer une assiette de fruits et de fromages.
- J'ai appris ce qu'il s'est passé, lui dit-il en venant asseoir son énorme masse de l'autre côté de l'étroite table. Ça va ?
- J'ai déjà été en meilleur état, ironisa Vestar malgré lui. Mais je devrais survivre si je n'échappe pas à une troisième tentative de meurtre avant le coucher du soleil.
Viggo lui tapota le bras alors qu'un commis déposait une assiette richement garnie sur la table. Vestar le remercia et commença à manger, sans remarquer immédiatement le regard de Viggo qui s'attardait sur lui.
- Oui ?
- Tu es le premier haut-cul à remercier un simple commis de cuisine.
- Je ne suis pas un haut-cul. Je suis un prisonnier, je te rappelle.
- Tu n'as pas l'air d'un prisonnier.
- Je n'ai pas le choix. Si je l'avais, crois bien que je ne serais déjà plus ici.
S'il avait eu le choix, il ne serait jamais venu à Isstad à part pour mettre le feu à leur château et prendre le contrôle de leur capitale. Istapp n'avait rien d'une citadelle imprenable. C'était juste une ville massée au bord d'un lac avec un château excentré, perché au bord d'une cascade. Il suffirait de si peu pour que toute la bâtisse s'effondre en morceaux quelques kilomètres plus bas...
- Que veux-tu dire ?
Vestar cilla.
- Je veux dire que le prince détient quelque chose qu'il peut détruire si je ne lui obéis pas. Quelque chose d'important pour moi.
- Je suis désolé que tu sois un dommage collatéral de la victoire d'Isstad. Tu es un bon gars. Meilleur que la plupart des gens qui passent par ce château.
- Ce n'est pas quelque chose que tu devrais dire au chien de Sa Seigneurie, Viggo, assena le garde. Surtout qu'il vient de te dire qu'il est obligé d'obéir au prince.
- Je t'en prie, Sakari, tu sais aussi bien que moi que l'on peut parler librement avec lui. Il les déteste sûrement plus encore que nous.
Vestar observa l'interaction entre les deux. Ils partageaient le même avis sur la haute société d'Isstad. S'il parvenait à alimenter leur conversation, il pourrait apprendre des choses qui lui seraient utiles.
- Ce n'est pas une raison, insista Sakari. Quelqu'un pris au piège comme lui sera prêt à tout. Protéger une haine commune ne serait pas en haut de ses priorités si le choix survient.
- Es-tu obligé d'être toujours aussi négatif ? Tu ne peux pas savoir ce qu'il ferait.
- Il est juste à côté, soupira Vestar.
Cette conversation ne menait à rien. Ils n'aborderaient pas le cœur du sujet s'ils se sentaient toujours obligés de tourner autour du pot par peur qu'il comprenne de quoi ils parlaient.
- Et il a compris ce qu'il se passait. Les knähund parlent aussi entre eux, vous savez. Vous les voyez peut-être comme des lèches-bottes de la haute mais ils parlent aussi et pas forcément en termes élogieux.
Les deux hommes se tournèrent vers lui et il mordit dans une tartine couverte d'une épaisse couche de fromage, l'air innocent. Il haussa les épaules.
- Quoi ? Ça vous étonne tant que ça ? Je suis l'un des leurs. Ils me parlent.
Sakari et Viggo échangèrent un regard, tous deux réévaluant leurs positions quant à ce qu'ils pouvaient dire et ce qu'ils devaient garder pour eux.
Ils sursautèrent lorsque la porte s'ouvrit sur le jeune Kerry, essoufflé, les cheveux ébouriffés. Le vert de ses yeux s'illumina lorsqu'il vit Vestar. Il trottina jusqu'à lui et sautilla sur place.
- Le prince te cherche ! Je savais que tu serais dans les cuisines si tu n'étais pas dans tes quartiers !
Vestar ne put s'empêcher de sourire face au ton fier du garçon. Viggo lui ébouriffa les cheveux avec tendresse.
- Viens là, que je refasse tes tresses.
Avec un large sourire, Kerry s'assit sur les jambes du cuisinier et se laissa faire. Se pouvait-il que les deux soient liés ? Viggo n'était tout de même pas le père de Kerry ? Ils ne se ressemblaient pas !
- Où dois-je le retrouver ? demanda-t-il.
- Aux écuries. Il a exigé que tu y ailles seul. Sakari ne doit pas passer les portes.
- Ne faisons pas attendre Sa Seigneurie, décida le garde en se levant.
- Merci encore pour le repas.
- C'était un plaisir, répondit Viggo.
Le sourire sur son visage était la réplique de celui de Kerry et il paraissait déplacé sur ce visage bourru et ridé. Vestar suivit Sakari hors des cuisines et se laissa escorter jusqu'aux écuries.
Un tunnel en pierre reliait le rez-de-chaussée et les écuries. Il était formé de nombreuses arches qui s'enchaînaient sous un toit en pointe. Les vitres qui donnaient sur les jardins étaient parsemées de fleurs de givre qui s'épanouissaient, déformant le paysage derrière. Au bout d'une centaine de mètres, deux portes en bois massif bloquaient l'entrée.
Sakari en ouvrit une et le laissa entrer pour mieux la refermer derrière lui. Vestar fut assaillit par une puissante odeur rance de foin, de crottin et d'animal. Il trouvait cette odeur chaude et puissante réconfortante.
Il ne comptait plus les fois où il avait trouvé un refuge dans l'étable pour fuir son père, ses responsabilités, ses sentiments. Il avait vite compris qu'il n'y avait pas meilleur confident qu'un cheval. Vous pouviez lui confier vos pires crimes qu'il vous écouterait, ses yeux sages dépourvus de jugement. Il vous amènerait à réfléchir et à prendre la meilleure décision sans le moindre mot, sans la moindre réaction. Il vous forçait à faire ressortir le meilleur en vous juste en étant là.
Tout en remontant le couloir, il caressa les chanfreins de toutes les magnifiques bêtes qui passèrent la tête hors de leur box. Ils possédaient des étalons racés et puissants, des poulinières nobles et gracieuses, des chevaux de travail aux membres épais et à la robe lustrée. Il savait où il viendrait passer les nombreuses heures où il se retrouvait seul pendant que le prince passait de réunion en réunion.
S'il en avait le droit, bien entendu.
Alrek était assis au sol dans la sellerie, un simple tapis de selle entre lui et la pierre glacée. Devant lui, une grosse caisse en bois haute d'une soixantaine de centimètres. Il leva les yeux vers lui lorsqu'il bloqua la lumière qui passait par la lucarne en face de l'entrée.
- Qu'est-ce que c'est ? questionna-t-il, ne sachant pas s'il devait s'approcher ou non.
Le prince lui fit signe de s'approcher. Il obéit, prenant quelques pas prudemment. Il cilla plusieurs fois en découvrant le contenu de la boîte. C'était la dernière chose à laquelle il se serait attendu.
Des chiots.
Par dizaines. Des noirs, des blancs, des bruns, des roux, des tachetés... Tous endormis en tas, les uns sur les autres. Ça faisait bien longtemps qu'il avait vu quelque chose d'aussi adorable.
Il se laissa tomber à genoux devant la caisse et jeta un regard vers Alrek qui étudiait son visage. Il sourit. Aussitôt, le prince détourna son attention vers les chiots. Il se retint de pouffer. Certaines des réactions de Alrek lui donnaient envie de le taquiner, de rire. Il était assez intelligent pour l'éviter. Il ne tenait pas trop à imaginer la réaction du prince s'il osait.
Vestar ne pouvait nier qu'un accord tacite s'était formé entre eux. Ce marché qu'il avait accepté, ce donnant-donnant, n'était plus l'unique chose qui les maintenaient sur cette corde raide qu'était leur relation. Elle allait plus loin. Ce n'était pas une amitié ni rien du genre. Simplement, ils étaient plus détendus et compréhensifs l'un envers l'autre.
De plus, il y avait ces échanges dont ils ne parlaient pas. Bien sûr, ils faisaient partis de leur accord. Toutefois, Vestar sentait que ça allait plus loin. Alrek semblait toujours savoir ce qui lui conviendrait le mieux en rétribution de ses services. Il n'avait jamais eu à demander quoi que ce soit et obtenait tout ce qu'il pouvait désirer. En l'espace de quelques semaines, il avait obtenu une chambre confortable, de nouveaux vêtements et une relative liberté de mouvements. Il devait encore travailler pour obtenir un meilleur accès à la cour royale mais il était en bonne voie.
Ce qui, en soi, était trop beau et trop simple jusqu'à présent. Il se doutait que le prince n'était pas idiot et qu'il le forcerait à se prouver digne d'une confiance qu'il ne devrait jamais recevoir. Il ne perdait pas de vue son objectif final : détruire la famille royale d'Isstad de l'intérieur et récupérer le contrôle de Ceramos. Il était là pour ça. S'il voulait un jour rentrer chez lui, il n'aurait pas d'autre choix que de mener sa mission à bien.
Il posa les mains sur le bord de la boîte et observa les petits corps blottis sur un tapis de foin qui les gardait au chaud.
- Pourquoi vouliez-vous me voir seul ? Ici ?
- Il y a des choses dont nous devons discuter.
- Quelles choses ?
- Nous avons un certain nombre de sujets à traiter.
- Les chiots ? osa-t-il avec un sourire en coin.
Alrek l'ignora en changeant sa position sur le tapis de selle. Quoi qu'il fasse, il aurait toujours l'air d'un prince prétentieux et intouchable. Même dans l'atmosphère chaude et paisible de la sellerie, un endroit peu digne de l'héritier de la couronne, il parvenait à agir comme s'il paradait devant son peuple. À croire qu'il ne pouvait pas faire autrement. Que chacun de ses mouvements était destiné à être gracieux, élégant et raffiné.
- Nous commencerons par le plus récent. L'attaque de Skuti et Gorg à ton égard. Rosana m'a rapporté en personne ce qu'elle a vu. Je veux ta version des événements.
- Qu'ont-ils dit ? éluda-t-il.
Il préférait tester l'eau avant de plonger. Il ignorait si le prince n'avait pas déjà choisi un côté. Après tout, l'un de ses deux assaillants était un soldat de sa garde personnelle. Il ne pouvait être que partial.
- Que crois-tu qu'ils aient dit ?
Il ne put retenir un sourire désabusé face à cette réponse. Évidemment. À quoi s'était-il attendu ? Ce n'était pas le genre du prince de donner une réponse qui laisse savoir ce qu'il pensait.
- Au milieu de nombreuses injures de la part de Gorg et de supplications énamourées de Skuti, ils ont dû trouver un moyen de justifier leur action. Après tout, ce n'est pas comme si je venais d'avaler une potion pour dormir juste avant ou que je venais de me réveiller de trois jours de sommeil à cause d'un puissant venin. Pour sûr, j'étais en état de les attaquer vicieusement.
Insensible à son ironie, Alrek l'observa.
- Je vous en prie. Vous ne pouvez pas penser que je suis celui qui s'en est pris à eux dans l'état où j'étais.
- Ai-je dit quoi que ce soit de tel ?
- Donc vous savez qu'ils mentent.
- Bien entendu. Gorg a une profonde haine des céraméens qui court dans ses veines. Quant à Skuti, il est plus qu'évident qu'il te déteste.
Les doigts de Vestar se serrèrent sur le bois qui gémit.
- Vous l'aviez prévu. Vous n'avez pas choisi Skuti pour m'escorter pour rien. Lui aussi connaissait la haine de Gorg et savait qu'il le rejoindrait s'il offrait le premier coup. C'était exactement ce que vous vouliez.
Le silence qui suivit fut comme un aveu. Il avait planifié tout cela dès le moment où il s'était retrouvé chez le soigneur.
- Mais pourquoi ?! Aviez-vous prévu l'arrivée de Rosana aussi ou a-t-elle interrompu votre petit plan ? Qu'est-ce que vous espériez ? Qu'il me tue ? Que je crève comme un chien sous leurs coups ?
- Je te prierais de te calmer.
- Pourquoi ? répéta-t-il froidement.
- Pour une raison très simple. Dans ma cour, il y a des éléments dont je dois me débarrasser. Disons que c'était l'occasion pour moi de me séparer de deux nuisibles.
- Des nuisibles ? Skuti vous adore et ferait sûrement tout pour vous et l'autre brute hait mon peuple ! Ils vous seraient sûrement les plus fidèles !
- Auparavant, probablement. Ton arrivée a changé cela. Skuti a vu comme une trahison que je te choisisse comme knähund alors qu'il a pourchassé la place depuis le premier jour. Son attitude énamourée n'était qu'une façade pour dissimuler son ambition. Quant à Gorg, pour la même raison il ne me pense plus digne de confiance. Seul son cœur de soldat de la cour royale l'a fait tenir sa langue jusque là. Sans quoi, cela ferait longtemps qu'il aurait déserté ma garde, quitte à retrouver les baraquements des fantassins.
- Et cela justifie parfaitement que je me fasse tabasser alors que je ne pouvais pas me défendre ?! - Pas étonnant qu'ils veuillent déserter votre service !
Il se leva, la colère le faisant trembler et serrer les poings. S'il ne sortait pas, il allait le frapper.
- Assis-toi.
- Allez vous faire foutre.
Il tourna les talons et sortit. Il ne parcourut que la moitié de l'écurie avant d'être attrapé par les tresses et projeté vers la sellerie. Il heurta le sol avec violence. Il glapit, la douleur l'aveuglant pendant quelques secondes. Il crut qu'il allait vomir tout ce qu'il avait mangé dans les cuisines. La respiration difficile, il leva un regard haineux vers le prince.
Ce dernier passa devant lui et retourna s'asseoir sur son tapis sans un mot.
- Je te prierai de ne pas te faire attendre. Nous avons encore de nombreux sujets à évoquer.
Vestar doutait d'avoir déjà ressenti une telle haine à l'égard de quiconque.
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NdlA : Et oui, je suis de retour ! Je suis rentrée plus tôt que prévu alors voilà le chapitre du vendredi ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
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