Mes dessins : Drapeaux + témoignage
Donc, comme vous avez pu vous en apercevoir avec ces deux drapeaux, représentant chacun une orientation sexuelle et/ou romantique différente, je fais partie de la communauté LGBTQ+.
Cependant, j'ai deux drapeaux, pourquoi ? Parce que je suis homosexuelle bi-romantique. Qu'est-ce que ça signifie ? Déjà, comme vous l'avez remarqué, je n'ai pas la même orientation sexuelle et romantique, je suis variorentée (c'est exactement ça la définition si je me souviens bien). Et pour ceux qui ne comprennent pas, au niveau romantique : je peux avoir des sentiments pour un homme ou pour une femme. Mais au niveau sexuel : je ne couche qu'avec des femmes.
J'ai beaucoup vu sur wattpad, des livres abordant la communauté LGBTQ+ et beaucoup donnaient les témoignages des personnes appartenant à cette même communauté. Et je me suis dit que j'allais également faire part de mon témoignage et vous dire comment je me suis découverte, ce par quoi je suis passée etc. Cependant, c'est mon expérience personnelle, si quelqu'un a des questions ou a besoin de conseils, je serais prêt à l'aider mais dans une certaine mesure seulement. Je ne suis pas assez bien renseignée et je ne pense pas être vraiment d'une quelconque aide. Dans ce cas, aller voir des personnes qui seront plus à même de vous répondre.
Déjà, avant de savoir que j'étais homosexuelle bi-romantique, je pensais en premier lieu être seulement bi (sexuelle et romantique). Oui, je fais la distinction même ici parce que j'ai découvert que je suis variorentée, c'est donc important pour moi. Lorsque j'ai pensé être bi, ça ne m'a strictement rien fait, je l'ai tout de suite accepté. Je n'ai pas ressenti de malaise en moi, c'était tout simplement naturel. Comme si j'avais découvert que j'étais douée pour la pâtisserie ou un truc du genre.
Comment je l'ai su ? J'étais en 4ème à cette période. L'une de mes meilleures amies, que je vais appeler Sophia (ce n'est pas son vrai prénom, c'est simplement pour ne pas vous perdre, je ne veux pas donner son vrai prénom). Donc, à cette période, Sophia sortait avec un gars qui .... Qui était un sale fils de pute. Je ne vais pas mâcher mes mots parce que ce type était une sale ordure et je n'ai strictement aucun respect pour lui. Il a énormément fait souffrir Sophia et elle a (re)commencé à se mutiler. Et très sévèrement. Elle le faisait d'ailleurs à l'école, dans les toilettes des filles et ressortait avec un mouchoir plein de sang sur le poignet. Je dois avouer que j'ai énormément souffert de ça à l'époque parce que j'étais incapable de l'aider, tout ce que je lui disais ne faisait rien pour changer ça. Elle continuait de se mutiler malgré le fait que j'essayais à chaque fois de l'en empêcher.
C'est d'ailleurs à cause de ça que j'ai eu pour la première fois de vraies pulsions meurtrières. Une autre amie, Sasha (encore une fois, pas son vrai prénom, je ferais ça pour tou.te.s) a réellement dû m'empêcher d'aller tuer cette ordure. A cause de ça, une ancienne amie, Émilie, a commencée à blaguer sur le fait que c'était bizarre le comportement que j'avais. Elle me disait que je ne me comportais pas comme une meilleure amie mais c'était comme si j'avais des sentiments pour Sophia. Après ça, j'ai longtemps réfléchi à ce que je ressentais envers Sophia (je sais maintenant que c'est juste de l'amitié, je suis simplement extrêmement protectrice envers mes ami.e.s) et j'en ai parlé avec un garçon avec qui je m'entendais très bien et à qui je savais que je pouvais faire confiance, Matthias.
J'ai racontée toute l'histoire à Matthias qui m'a écouté avec patience et je lui ai parlé de mes doutes sur mon orientation sexuelle que j'avais désormais. Ce qu'il a fait, et que j'ai beaucoup apprécié, c'est de me poser des questions. Des questions très simples et très basiques. Te vois-tu embrasser une fille ? Oui. Te vois-tu faire ta vie future avec une fille ? Oui. Et il m'a demandé de m'imaginer faisant l'amour avec une femme. Et contrairement à d'autres personnes qui auraient ressenti du dégoût, je n'ai rien ressenti, j'ai juste bien. Je lui donc dit oui. On a continué comme ça un bon moment et on a fini par conclure tous les deux que j'étais effectivement bi. Mais pourquoi bi et pas lesbienne ? Parce que quand j'ai découvert que je ne serais pas du tout gênée ? (je ne sais pas comment le dire) de coucher ou vivre avec une femme, j'étais amoureuse d'un homme, donc je savais que j'avais des sentiments pour les hommes. Ne cherchant pas plus loin, je me suis conclue bi.
J'étais tranquille avec ça tout le reste de mon collège. Cependant, je ne l'ai dit qu'aux personnes les plus proches de moi. J'avais déjà été victime d'intimidation et je ne voulais pas donner une raison à ces enfoirés de recommencer. On sait tous comment le collège peut être cruel. La seule fois où je ne suis pas sentie hyper bien avec ça a été lors d'une conversation avec Sasha, Émilie et un surveillant. Je ne sais pas comment c'est venue sur le tas et on parle d'homosexualité féminine. Sasha dit alors qu'elle est sûre d'être hétéro (avec des termes assez salaces mais bon, je l'aime trop pour l'en blâmer et ça se sentait qu'elle blaguait). Par contre, Émilie, a eu un discours un peu plus virulent. Elle a dit qu'elle est certaine mais vraiment certaine d'être hétéro à 100% et d'autres trucs un peu plus méchants. Elle n'est pas homophobe mais son discours l'était un peu. Et pourquoi ? En 4ème, elle est tombée amoureuse de Claire (une autre de mes meilleures amies) et ne l'a absolument pas supporté. Mais vraiment pas, elle nous a dit avoir été dégoûtée d'être tombée amoureuse d'une fille. Je me suis sentie mal quand elle a commencé à faire des remarques désobligeantes envers les lesbiennes etc.
A la fin du collège, j'ai été obligée de déménager à cause du travail de mon père. Effectivement, il est marin, ce qui fait que j'ai très souvent déménagée. Et donc, à la fin de mon collège, j'ai déménagé en Martinique (je repars en métropole en juillet, j'y serais restée pour tout mon lycée) (anecdote : c'est à cause du décalage horaire que j'ai que lorsque je réponds à des messages ou que je poste sur Wattpad, ça doit donner des horaires bizarres chez vous ^^). Au début, j'étais très réticente à déménager, normal, j'allais perdre mes ami.e.s mais au final, je ne regrette absolument pas. J'ai pu faire le tri parmi mes vrai.e.s ami.e.s et pleins d'autres choses. Et c'est d'ailleurs en vivant en Martinique et avec toutes les rencontres que j'ai faites que j'ai pu découvrir qui j'étais vraiment (je parle de mon orientation hein).
En arrivant ici, en seconde pour être précise, je suis rapidement devenue amie puis meilleure amie avec Chloé. On s'est tout de suite entendues et une amitié très solide s'est nouée immédiatement. J'avoue avoir été une bonne victime au collège et en arrivant ici, je me suis dit que comme personne ne me connaissait, ça n'allait pas se passer comme ça, donc je ne me suis jamais cachée et j'ai toujours avoué très franchement qui j'étais. Mes ami.e.s ont donc découvert très rapidement que j'étais bi. Je ne sais même plus comment je leur ai avoué en plus. Et heureusement pour moi, ils sont tous très ouverts d'esprit et ils se sont tou.te.s foutu.e.s de savoir mon orientation, pour eux, j'étais la grand-mère du groupe avant tout, le dico ambulant et des conneries du genre. Et donc, Chloé a toujours su que j'étais bi et elle nous avait dit l'être elle aussi (elle sait maintenant qu'elle est pan).
(Entre parenthèse, c'est en seconde que j'ai fait mon coming-out à ma famille. Mes grands-parents maternels étaient venus en vacances à la maison et lors d'un repas, je ne sais plus comment ni pourquoi, mais je viens à lâcher que je suis bi. Et ils s'en foutaient. Dans le bon sens du terme, je parle. J'ai une famille extrêmement ouverte et depuis que je suis petite, mes parents m'ont toujours dit que peu importe avec qui je faisais ma vie, l'important était que je sois heureuse. Je suis tellement contente d'avoir une famille autant en or et je suis consciente que j'ai énormément de chance comparé à d'autres. Ma famille m'a toujours soutenu et je n'ai jamais eu de problème avec eux. Surtout avec ma mère, avec qui je n'hésiterais pas à parler si j'ai des doutes. Elle est incroyable et je suis consciente d'avoir une mère absolument en or. )
C'est vers cette période que j'ai commencé à avoir des sentiments pour elle. C'était réciproque. Seulement, problème, je suis aussi tombée amoureuse d'un garçon, Thomas. Et quand Chloé l'a su, elle m'a posé un ultimatum et m'a demandé soit lui, soit elle. Je l'ai choisi lui et on est sortis ensemble pour la première fois. Ma relation avec Thomas est très spéciale car on passe de « meilleurs amis » à « en couple » assez souvent. On joue au ping-pong dans notre relation comme je dis. Enfin bref, le temps passe. Je romps avec Thomas, mon amitié avec Chloé est de plus en plus forte. Je me remets avec lui, je casse avec lui. Et pendant ce temps, avec Chloé, on avait ce jeu. Vous savez, le fameux « papa-maman ». J'étais (je le suis toujours d'ailleurs, notre jeu continue) la maman et Chloé le papa. Et on a des tonnes d'enfants et de petits-enfants. Bref, notre relation s'est renforcée au fur et à mesure.
A une période où j'étais redevenue meilleure amie avec Thomas, je suis de nouveau tombée amoureuse de Chloé. Sauf qu'à ce moment-là, elle est elle aussi tombée amoureuse mais d'une autre fille. Et elle était hyper heureuse de ça. Donc je me suis tue et je ne lui ai jamais dit. D'autant plus que c'était assez tendu entre nous au niveau amoureux puisque c'était assez n'importe quoi avec Thomas et que Chloé le détestant (c'est son pire ennemi) avait toujours désapprouvée ma relation avec lui. Je savais que je ne pouvais pas arriver devant Chloé en lui disant « je t'aime, sors avec moi » sans pression. Ça ne serait jamais passé. Je ne dis rien et je finis par intérioriser mes sentiments et par ne plus l'aimer amoureusement mais réellement comme une meilleure amie.
Mais au fur et à mesure que le temps passait, que nos chamailleries passaient et que nos taquineries et notre jeu aussi, il y avait une tension entre nous. Une tension sexuelle pour être précise. Nos petits jeux de « papa-maman » devenaient de plus en plus sérieux. J'avoue, j'ai fait des rêves érotiques sur elle. Et les touches, les caresses etc. devenaient de plus en plus sérieuses. Là, j'étais juste meilleure amie avec Thomas mais Chloé s'était remise avec son copain d'il y a longtemps et je savais que j'avais perdu toute chance sentimentalement avec elle parce qu'elle l'aime comme une folle. Mais il y avait tout de même cette tension sexuelle entre nous. Cependant, je m'en foutais, son copain est un gars en or et l'avoir comme meilleure amie me suffisait. Mais un jour où elle est venue chez moi pour travailler un exposé, il n'y avait personne chez moi et j'avoue l'avoir cherché aussi et ... on a résolu la tension.
Pour les personnes qui n'ont pas comprises, j'ai couché avec ma meilleure amie. Et j'ai aimé, bien sûr. Peu de temps et certains évènements après, je me suis (à nouveau) remise avec Thomas (donc pour la troisième fois). Je me suis sentie obligée de lui dire que j'avais couché avec Chloé. En fait, je ne voulais pas lui dire mais après une dispute avec Chloé, j'ai dû lui avouer. Il a été énormément déçu parce que je sais parfaitement qu'il veut coucher avec moi mais j'ai toujours rejeté ses avances. En plus, il n'est absolument pas discret, il est très tactile, plus que ce qui est conventionnel et tous ses gestes me disaient qu'il me voulait. Seulement, problème, je n'ai jamais ressenti de désir sexuel pour lui.
Il m'avait déjà demandé si je le ressentais. Je lui avais demandé quoi et il m'a répondu la tension sexuelle entre nous. A ce moment-là, j'ai été complètement perdue, je ne savais pas quoi répondre parce que je n'avais jamais rien ressentie et je lui ai dit que non (très poliment) et je lui ai demandé s'il était déçu. Il m'a dit que oui. A un moment, pendant les vacances de je-ne-sais-quand, j'ai eu envie de coucher à nouveau avec Chloé et j'ai refait des rêves érotiques sur elle. Cependant, je me suis sentie extrêmement coupable. Je me disais que je n'avais pas à penser comme ça, que j'étais en couple, que j'aimais mon copain, que je ne devais pas le tromper. Ça me restait coincé dans la tête et ça m'a même pourri mes vacances parce que je ne savais plus quoi penser. Je me suis mise à penser à ma relation avec Thomas et j'ai réfléchi. Depuis tout le temps où je le connaissais, les fois où je suis sortie avec lui, toutes les touches qu'il a eu avec moi, ses gestes, etc. je n'avais jamais rien ressenti.
Je me suis posée des questions et je me suis demandé si j'arriverais à coucher avec lui (comme il le veut énormément) et j'en suis venue à la conclusion que non, je ne pourrais pas coucher avec lui. Je me suis donc demandé si j'arriverais à coucher avec un homme, juste un homme. Cette vision m'a ... je ne dirais pas dégoûtée mais un peu quand même. Je ne pouvais tout simplement pas voir ça, ce n'étais pas envisageable pour moi. Pour moi, coucher avec un homme était impossible. Comme s'il y avait quelque chose qui ne fonctionnait simplement pas dans l'idée même. Je me posais donc encore plus de questions sur mon orientation et j'ai décidé de parler à une amie lesbienne, Margot. Elle m'a écouté et a essayé avec moi de mettre une étiquette sur ce que j'étais. Et à force de parler de ça avec elle, j'ai réussi à me définir.
Homosexuelle bi-romantique.
Lorsque je suis arrivée à ce terme, lorsque je me suis définie comme ça, je me suis sentie libérée d'un poids. Je m'étais posée tellement de questions, ça m'avait embrumé complètement l'esprit et j'étais perdue. Alors, quand j'ai enfin mis une étiquette sur ça, je me suis sentie vraiment bien. Comme lorsque je pensais être bi en 4ème. Je n'ai pas eu du tout de mal à l'accepter comme avant et je savais que c'était ce que j'étais. Le seul problème était d'en parler à Thomas. J'avais peur de sa réaction mais je me suis finalement lancée. Et il a été incroyable avec moi. Il l'a tout de suite accepté et ne m'a jamais considéré autrement que comme celle qu'il aimait.
Il m'a cependant demandée si je savais ce que ça impliquait et je lui ai demandé quoi ? Il m'a demandé si je voulais rompre à cause de ça, lui, ne le voulait pas. Je lui ai alors rétorqué que non. Je l'aimais et je n'avais pas à rompre avec lui simplement parce que nous ne pourrions pas coucher ensemble. Il m'a pourtant dit que lui aimait coucher et m'a demandé s'il pouvait le faire avec d'autres filles. Et quel a été ma sublime réponse ? Oui. Je lui ai dit oui à ce qu'il fasse ça. Même sans savoir que mon orientation sexuelle était homosexuelle, je me suis toujours dit que s'il allait coucher avec d'autres filles, je ne serais pas gênée. Nous en avons parlé et nous avons alors convenu que nous serions en couple libre. Il va faire ses affaires ailleurs et moi aussi mais j'ai l'exclusivité de ses sentiments et lui aussi. Depuis, je suis toujours en couple avec lui et tout va bien. Même si je sais parfaitement que notre relation n'est pas des plus saines. Je romprais de toute façon avec lui lorsque je retournerais en métropole.
Il y a autre chose dont je voulais parler mais je ne savais pas où le mettre parce que je ne me rappelle pas quand c'est arrivé, donc j'en parle à la fin. J'ai en fait été « victime » d'auto-biphobie. Qu'est-ce que c'est ? C'est lorsqu'on rejette soi-même son orientation sexuelle et/ou romantique et qu'on refuse de se l'avouer. Comme je l'ai dit, je ne sais plus quand c'était mais je me souviens d'une période où je me disais que ce n'était pas normal d'être comme j'étais. Que ç'aurait été plus simple si j'avais été hétéro ou lesbienne, que c'était trop compliquée d'être bi, que je n'aurais dû être qu'un des deux et d'autres trucs comme ça. J'ai assez mal vécu cette période parce que je n'arrêtais pas de me remettre en doute, je me montais la tête toute seule en fait. En fait, je me disais que si je sortais avec un homme, que si je faisais ma vie future avec un homme, c'est comme si je « trahissais » la communauté LGBTQ+ et que je n'aurais pas autant de légitimité à en faire partie. Ça peut paraitre con de penser comme ça mais à ce moment-là, je le pensais vraiment. D'autant plus qu'une partie de la communauté gay et lesbienne n'aiment pas les bi ou pan. Du coup, ça me foutait cet espèce de "coup de stress".
Et j'ai aussi été « victime » d'homophobie mais les personnes qui m'en ont « fait part » sont des amies à moi et ne se sont simplement pas rendues compte de ce qu'elles disaient parce qu'elles ne sont pas assez informées sur la communauté LGBTQ+. C'était un jour où on parlait de ça et lorsque je parlais de mon expérience, elles m'ont dit que je n'avais pas à me comparer aux lesbiennes parce que je n'étais pas pareille. Que moi, j'étais hétéro. Je leur dit non, que j'étais bi, et elles m'ont fait « ouais, t'es hétéro à 50% quoi ». Je leur ai dit qu'il n'y avait pas de pourcentage avec mon orientation sexuelle et que je n'étais pas hétéro à 50% mais bi, juste bi. Et c'est devenu pire quand j'ai dit que j'étais homosexuelle bi-romantique. La plupart n'ont pas compris et m'ont dit que je racontais n'importe quoi. Ils acceptaient que je sois bi et maintenant bi-romantique mais au niveau sexuel, non, c'était faux, je n'étais pas homosexuelle. Ils ne comprenaient pas vraiment également que je n'ai pas la même orientation sexuelle et romantique.
Je crois que le pire qu'ils m'ont fait a été de me dire « comment tu peux savoir que t'es lesbienne, tu l'a jamais fais avec un mec ». J'ai eu plusieurs fois cette réplique et je me sens très mal et aussi énervée si on me l'a dit. Je n'ai pas besoin de coucher avec un homme pour savoir que je n'y arriverais pas, je me connais, tout simplement. Je sais qui je suis et si je sens que je ne pourrais pas coucher avec un homme, je le sais, vous ne pouvez pas savoir à ma place. Et ils ont été plusieurs à insister sur le fait que je ne pouvais pas savoir parce que je n'avais jamais essayé. Enfin, bref. Ce sont des petites choses qui m'énervent mais je peux passer outre. Par contre, la chose que je n'ai vraiment pas aimé, c'est quand Chloé elle-même m'a dit « de toute façon, je suis sûre que c'est parce que tu n'as pas rencontré le bon mec ». Elle me dit ça alors qu'elle est elle-même LGBTQ+. C'est surtout parce qu'elle déteste absolument Thomas et qu'elle pense (comme absolument toutes les personnes au courant de l'histoire) que je suis amoureuse d'un autre garçon, que, cette fois, elle apprécie. (je parlerais de cette affaire dans un autre chapitre parce que c'est très long et très drôle. Je sais maintenant que je ne suis pas amoureuse de ce gars, c'est plus compliqué que ça).
La fois où j'ai vraiment eu affaire à un acte homophobe a été dans mon club de sport. On était en fin de séance, pratiquement tout le monde était parti, les parents discutaient entre eux et j'étais un peu plus éloignée avec Thomas (parce que je le connais du sport en fait) et une connaissance du club. Et je ne sais plus comment, vient dans la conversation que je lâche que je suis bi. Et à ce moment-là, il s'est reculé. Mais vraiment. Dès que je l'ai dit, il a immédiatement fait un pas en arrière et il ne s'approchait plus comme il le faisait avant. Lorsqu'il a fait ça, j'ai bugué, me demandant s'il avait vraiment fait ça, même Thomas l'a regardé en mode « t'es sérieux là ? T'as pas fait ça ? ». Bah, si. Et à partir de là, il ne s'est plus approché de moi comme il le faisait avant. Bon, ça fait maintenant longtemps qu'il a quitté le club parce qu'il a déménagé mais jusqu'à ce qu'il parte, il ne s'approchait plus vraiment de moi.
Il y a aussi toutes les personnes qui ne comprennent tout simplement pas que je puisse avoir des sentiments amoureux pour un homme mais aucun désir sexuel. Lorsque ma tante, mon oncle et les trois monstres qui me servent de cousins sont venus en vacances chez nous, on a été à la plage. Et je lâche à ma tante mon orientation sexuelle et romantique. Comme je le disais, j'ai de la chance d'avoir une famille ouverte d'esprit et elle l'est aussi. Mais elle a tout de même eu du mal à comprendre ça. Que je puisse avoir des sentiments pour un homme sans vouloir forcément coucher avec lui. Ça a fait la même chose pour une amie, Clémentine. Elle est un peu plus réticente à l'idée de tout ça mais comme elle a déjà dit, c'est ma vie, ça ne la regarde pas qui j'aime. Et une nuit, j'avais fait un rêve où, avec un homme, on se caressait mais pas plus. Pour déconner, j'ai dit à Clémentine que j'étais sur le point de renier mon rêve. Et comme elle ne comprenait pas mon ressenti, j'ai dû expliquer que je n'avais pas de désir sexuel pour un homme.
Parce que oui, du coup, tout le monde se perd. Je sors avec un homme mais je n'ai pas de désir sexuel pour lui. Du coup, on m'a déjà demandé pourquoi je sortais avec lui. Et je dois expliquer à chaque fois que j'ai des sentiments amoureux et affectifs et rien de plus. Je l'aime. Ça ne veut pas forcément dire que je vais coucher avec lui. C'est assez chiant de toujours devoir expliquer la nuance.
Enfin, je suis désolée pour la longueur de ce chapitre. C'était quelque chose dont je voulais vraiment faire part. Je voulais partager mon expérience et tout simplement transmettre un message de positivité. Aimez-vous comme vous êtes. Vous êtes qui vous êtes et rien ne pourra changer ça. Les gens n'ont pas à vous dire quoi que ce soit et si on vous fait une réflexion, essayez de passer outre. Ce ne sont pas eux qui vous définissent après tout. Même si c'est difficile, appréciez-vous, aimez-vous. Même si vous vous posez des questions qui vous pourrissent la vie, parlez-en à quelqu'un en qui vous pouvez avoir confiance. Les deux fois où je me suis posée de grosses questions, j'ai demandé de l'aide et c'est comme ça que j'ai su. De toute façon, votre orientation sexuelle et romantique ne vous définit pas entièrement. Ça fait partie de vous, c'est certain mais ce n'est pas ce qui vous définit en premier. Moi, ce qui me définit en premier, c'est mon amour des livres et de l'écriture. C'est ma passion des mangas. C'est mon sport que je pratique. C'est aussi ma passion des châteaux de cartes. Mon orientation fait partie du lot mais ce n'est pas la priorité. C'est un tout et ça restera un tout. N'essayez pas de renier ce que vous êtes, ça ne vous fera plus de mal qu'autre chose.
J'espère ne pas avoir perdue tout le monde et pour toutes les personnes qui ont eu le courage de lire jusqu'au bout, merci infiniment, comme je le disais, c'était important pour moi d'en parler. J'espère aussi ne pas avoir trop ennuyée les personnes qui ont lues, j'ai beaucoup racontée ma vie dans ce chapitre, mais c'était important pour avoir tout le contexte.
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