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Seizième chapitre.

Samedi 09 juillet. 
Samedi 09 juillet, ou la finale de l'euro. 
Samedi 09 juillet, ou le jour où tout va se jouer. 
Samedi 09 juillet, la France contre le Portugal. 
Samedi 09 juillet, les jeux sont faits, les dés sont lancés. 
Samedi 09 juillet, elle sera là. 
Samedi 09 juillet, mon avenir professionnel et mon avenir sentimental sont en jeu. 
Samedi 09 juillet, je n'ai pas le droit à l'erreur. 
Samedi 09 juillet. 

Je suis terrifié. Enthousiaste. Apeuré. Impatient. La journée ne pourrait-elle pas passer plus vite ? Je ne demande qu'une chose, me retrouver face aux Portugais. Me retrouver sur le terrain. Entendre les gradins vibrer. Entendre les voix de tous les supporters se mélanger. Savoir qu'elle sera là. Jouer. Vibrer. L'aimer. Marquer. Gagner. Est-ce que j'en demande trop ? 

Bien sûr que j'en demande trop. Je veux tout. J'en veux trop. Vivre de ma passion. Vivre de Rawena. Nous avons toujours pensé que les deux étaient indissociables. Qu'il y avait d'un côté notre amour, et de l'autre, le football. Nous n'avons jamais essayé de concilier les deux. À l'époque, tu étais trop jeune, nous n'étions même pas majeurs. Mais aujourd'hui, nous sommes des adultes. Nous devrions essayer. 

Je ne comprendrais jamais cet attrait que j'ai pour Rawena. Je n'arrive pas à mettre de mot sur cette passion qui nous consume depuis des années. C'est insensé de dire qu'il n'y a qu'elle depuis le collège. J'ai bien sûr connu d'autres filles, mais ça n'a jamais été aussi fort qu'avec Rawena. Elle est au-dessus de tout. Comme le football est au-dessus de tous les autres sports. Et j'ai besoin des deux pour respirer.

La revoir, l'autre soir, en bas de son hôtel, fut une terrible piqûre de rappel. Une piqûre qui m'a permis de me rendre compte que je n'avais pas réellement laissé Rawena derrière moi. Que je m'étais voilé la face. Tout semblait simple, car quelques mois après mon départ de Mâcon, ma vie avait déjà pris un rythme effréné. Je n'avais pas le temps de penser à elle, de penser à nous deux, de penser à ce que j'avais abandonné. Contrairement à elle. Elle qui ne faisait que ça. Y penser. 

J'ai été égoïste. Je l'ai laissé seule avec pour unique compagnie sa peine. Sa peine et mon absence. Sa peine et la distance. Sa peine et nos souvenirs. Et ce qui me tue, c'est de voir qu'elle ne semble pas m'en vouloir. Qu'elle ne m'en veut pas d'être parti. Elle comprend. Elle m'encourage. Elle m'a sourit quand j'ai pris le train pour quitter Mâcon. De nous deux, Rawena est bien plus forte que moi. C'est elle qui a tout supporté.

Elle n'a pas laissé notre amour s'éteindre. Je m'en suis rendu compte, sur ce trottoir, en bas de l'hôtel. Je l'ai vu dans son regard. Dans son sourire. Dans ses gestes. J'ai vu comme elle était stressée de me revoir. J'ai vu comme ses mains tremblaient. J'ai vu les larmes dans ses yeux, qu'elle a contenus jusqu'à mon départ. Et surtout, j'ai senti. J'ai senti l'amour dans ses baisers. J'ai ressenti ce qu'aucune autre fille n'arrive à me faire sentir. L'amour qu'elle me porte était flagrant. Et je ne sais pas si j'ai été à la hauteur de cet amour. 

Je ne sais pas non plus à quoi je pensais en lui envoyant ces billets pour la finale de l'euro. Je sais juste que je voulais qu'elle soit là. Je veux sentir sa présence ce soir. Je veux savoir que ses yeux seront posés sur moi, même si je sais qu'ils s'égareront sur Giroud de temps en temps... Elle n'est même pas là qu'elle arrive à me faire sourire. 

Ce soir, je vais devoir tout donner. Pour moi. Pour l'équipe. Pour notre pays. Pour nos supporters. Et pour Rawena. Surtout pour Rawena. Pour lui montrer que tout ça n'était pas vain. Que je n'ai pas quitté Mâcon pour rien. Non. J'aurai quitté Mâcon, j'aurai quitté Rawena, pour gagner l'Euro. Et ça ne sera pas rien. 

Samedi 09 juillet. Tout va se jouer ce soir. 

****

Samedi 09 juillet. Paris. Me revoici à Paris. Tant de choses se sont passées depuis ma venue à la capitale. Nolan. Toi. Toi. Nolan. Tant de choses, et si peu à la fois. Il arrive parfois que la présence de Nolan me manque. Mais je me suis rendu compte qu'il ne me manquera jamais autant que tu me manques, toi. Le seul fait de penser que nous nous trouvons tous les deux à Paris me fait frissonner. Pourtant, Paris est vaste. Pourtant, tu restes infiniment loin de moi. Mais doucement, progressivement, je sens que les choses commencent à changer. Je sens quelque chose de nouveau. Je te sens plus proche de moi. J'ai l'impression que quelque chose est enfin possible, même si je n'arrive pas à savoir quoi.

Andréa est au bord de l'extase. Depuis que nous sommes en route pour la capitale, elle s'émerveille pour un rien. Le train. La gare de l'est. Le uber que nous avons pris pour rejoindre l'hôtel. L'hôtel. L'hôtel ! Parlons-en, de l'hôtel. Tu n'as pas fait les choses à moitié. Je n'ai jamais mis les pieds dans un si bel endroit. Que ce soit la façade extérieure, le hall d'entrée, l'ascenseur, même les toilettes, tout me semble incroyable. La suite que tu as réservée pour Andréa et moi est immense. Deux lits doubles, un petit salon aménagé d'une manière trop mignonne, une salle de bain au-dessus de toutes mes espérances. 

C'est là que je me rends compte à quel point ta vie est maintenant différente de la mienne. Tu as les moyens de m'offrir toutes ces choses, alors que je n'ai même pas un appartement à mon nom. Tu es devenu quelqu'un, alors que de mon côté, j'ai l'impression de stagner. De faire du sur-place. Il est vrai qu'être secrétaire dans une agence immobilière ouvre bien moins de portes qu'être un footballeur. Un footballeur de ta renommée, qui plus est. 

J'ai appelé Judy en facetime pour lui montrer la sublime suite que nous occupons. Elle était presque aussi enthousiaste qu'Andréa. Mes deux amies se sont d'ailleurs parlé au téléphone, et j'ai été ravie de constater qu'elles semblent très bien s'entendre. Judy m'a gentiment reproché de ne pas l'avoir invitée, avant de me dire qu'elle ne manquerait pas de regarder le match depuis Mâcon. "Toitoine est en finale de l'euro", a-t-elle crié avant de raccrocher. 

Tu es en finale de l'euro. C'est incroyable. Inimaginable. Nous en aurions tous ris, si quelqu'un avait eu le malheur de nous dire ça alors que nous étions au lycée. Antoine Griezmann, en finale de l'euro. Antoine Griezmann, le cancre en math. Antoine Griezmann, le premier amour de ma vie. Antoine Griezmann, mon premier tout. Les autres te connaissent comme Antoine Griezmann, le joueur de football de plus en plus célèbre. Mais moi, non. Je t'ai connu alors que tu prenais le bus, tous les matins, et tous les soirs. Je t'ai connu à la cantine du collège, du lycée. J'ai passé mon brevet avec toi. J'ai attendu les résultats avec toi. J'ai fait mon entrée au lycée avec toi. Je ne t'ai pas connu comme toutes ces autres personnes. Avant, j'avais vraiment l'impression de t'avoir uniquement pour moi. Maintenant, c'est comme si je dois te partager avec des millions de personnes. Je ne suis plus seule. Tu as une communauté.

Andréa est en train de prendre une photo de la chambre d'hôtel pour snapchat alors que je m'empare de mon téléphone. Rapidement, je trouve ton numéro qui n'est toujours pas enregistré dans mes contacts, bien que Nolan ne soit plus là. Bien que je n'aie plus rien à cacher. J'hésite quelques secondes, et finalement, je t'envoie un premier message. 

"Est-ce que je mérite réellement cette si belle chambre d'hôtel ?" 

Je pose mon téléphone contre une petite commode, sans réellement savoir si je dois attendre une réponse de ta part. As-tu le temps de consulter tes messages, un jour comme aujourd'hui ? Andréa m'appelle depuis la salle-de-bain pour me montrer quelque chose, et je ris en la voyant s'émerveiller devant le pommeau de douche. 

- Ce pommeau pourrait figurer dans 50 nuances de Grey, commente-t-elle en le regardant. Je te jure, il m'a l'air multi-fonction, le truc. Dommage que Antoine ne vienne pas te rejoindre ce soir..., ajoute-t-elle en riant.
- Pour l'amour du ciel, tais-toi, je lance en quittant la salle-de-bain tout en souriant.
- Ca fait combien de temps ? Insiste Andréa en me suivant.
- Que ?
- Bah, que, tu vois, Griezmann, toi, tic-tac boum-boum, répond Andréa en se retenant de rire.
- Tu n'as pas à savoir ça, je commente en riant.
- Alleeeeeer, Rawena ! On parle de Griezmann, je veux savoir !
- Cinq ans. Peut-être six.
- Bordel... Le pommeau de douche aurait fait fureur, après tout ce temps !

Je lance un oreiller en direction d'Andréa qui l'évite en riant, et je retourne auprès de mon téléphone. Etonnée, je constate que tu m'as répondu, et j'ouvre ton message avec une légère appréhension au creux de l'estomac. 

"J'ai voulu te réserver une chambre dans un Formule 1, mais malheureusement, tout était complet." 

Andréa lance un coup d'oeil à mon téléphone par-dessus mon épaule et je l'entends murmurer un "je n'en reviens pas que ce message vienne d'Antoine Griezmann." Je réfléchis à quoi te répondre lorsque Andréa revient à la charge. 

- Demande-lui si le room service est à sa charge, ou à notre charge ! J'ai faim !
- Même pas en rêve, tu as faim, tu payes, je réponds en souriant.
- Tu as vu les prix sur la carte ? Une assiette de spaghettis bolognaise, 25.99€ ! C'est toi la femme de footballeur, profite des avantages !

Amusée, je fais un doigt d'honneur en direction d'Andréa pour qu'elle se taise, et je t'écris malgré tout un message. 

"Andréa voudrait savoir si la note du room service est pour toi, ou bien pour nous..." 

- Non mais tu vois ce que tu me fais faire ? Je n'aurais jamais t'emmener !
- Tu m'aimes. Alors ? Je vais pouvoir manger des spaghettis de luxe, ou pas ?

"Fais-toi plaisir..." 

- Tu peux commander tes pâtes, je réponds. Visiblement, la note est pour lui.
- J'aime ce mec. Je t'aime aussi. Tu ne voudrais pas l'épouser sur-le-champ ? Non, comme ça, je suis la demoiselle d'honneur au mariage d'une star !
- Oh mais tais-toi, je lance en riant. Commande deux assiettes de pâtes, et ensuite on ira au stade.
- J'oubliais presque qu'on était pour le match, avec tout ça...

Comment aurais-je pu l'oublier ? Je vais te revoir. De loin, certes, mais je vais te revoir. Je t'envoie un dernier message avant de te laisser tranquille, pour te remercier. 

*****

Le stade est plein à craquer. Les supporters Français sont bien plus nombreux que ceux de l'équipe adverse, mais les Portugais donnent déjà de la voix. Assise sur mon siège, je trépigne presque d'impatience. Nous sommes bien placées. Très bien placées. Je vois nettement mieux le stade que lors du premier match de l'euro auquel j'ai assisté avec Nolan et Matt. Andréa s'exclame pour tout et rien, et elle a déjà sympathisé avec les supporters qui se trouvent juste à côté de nous. Moi, je ne suis capable que de penser à toi. Je me demande ce que tu fais. Où tu es. Ce que tu penses. Je me demande comment tu appréhendes ce match. Quand mon téléphone se met à vibrer, je suis étonnée de voir qu'il s'agit d'un message de ta part. 

"Tu es ?" 
"Bien sûr. Je n'attends plus que toi." 
"Tu penses qu'on va gagner ?" 
"J'y crois aussi fort que je crois en toi." 

Je n'ai pas de réponse de ta part dans les minutes qui suivent, et mes yeux parcourent le stade. Ce n'est pas la première fois que je viens ici, mais de cette place, j'ai l'impression qu'il est encore plus grand. Bien plus impressionnant. Je baisse les yeux lorsque mon téléphone vibre de nouveau. 

"Paul est entrain de m'engueuler car je t'écris alors que je devrais me concentrer." 

Paul... Paul. Qui est ce Paul ? Je réfléchis rapidement, avant de finalement comprendre. Paul Pogba ? Sérieusement ? 

"Paul Pogba me connaît ?" 
"Bien sûr. Et il aimerait que je m'éloigne de toi." 
"Peut-être qu'il n'a pas tort..." 
"Ce n'est pas faute d'avoir essayé." 
"Je te l'accorde. Maintenant, tais-toi. Et concentres-toi. Et épate-moi. Et merci. Et aussi, c'est ok." 
"C'est ok." 

******

Samedi 09 juillet. 
Elle est là. 
Les Portugais sont là. 
La France est là. 
Nous sommes-là. 
Je suis là. 

~~~~~~~~~

Un petit chapitre pour vous remettre dans le bain...
Je suis tellement navrée pour ces longs silences et ces longs retards...

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