Cher Niall,

Je me sens toujours aussi mal mais la neige me rend de bonne humeur. Je n'ai même pas envie de pleurer alors que je rédige ces mots. Je n'ai même pas envie de me foutre en l'air mais je ne veux pas non plus me redresser. J'ai déjà tenté bien des fois de me redresser alors que j'étais à genoux. Mais je n'ai jamais réussis, jusqu'à ce que tu entres dans ma vie. Maintenant que tu en es « sorti », je ne sais pas comment je vais faire pour me retrouver debout. Je n'arrive même pas à me voir un lendemain, mais pourtant, je suis encore là. J'ai toujours été là à ne jamais rien voir, pas même plus loin que le bout de mon nez et pourtant je ne suis jamais partie. Je ne suis jamais partie, non que je n'en ai jamais eu l'occasion ou le courage ou encore l'envie, mais c'est juste que quelque chose me retenait sur Terre. Et cette chose, ça devait être toi, même si je ne te connaissais pas encore.

Je hais ce putain de Cupidon qui m'a fait tombée amoureuse de toi avec sa flèche à la con. Je le déteste parce que même si tu n'es plus là, je ne cesse de t'aimer ; encore et encore. Je le hais cet ange. Il n'avait rien à faire dans ma vie. Il n'avait pas sa place là. Il aurait pu toucher n'importe quelle fille, mais c'est, malheureusement et heureusement aussi, tomber sur moi. Lorsque nous étions un couple, ça ne me dérangeait que je sois l'une de ses victimes mais maintenant que nous sommes censés n'être plus rien l'un pour l'autre, c'est devenu un « malheureusement ». Le « mal » c'est ajouté, comme si toute ma vie ne tournait pas déjà qu'autour du mal et de la douleur, comme si les cicatrices béantes que j'ai au cœur n'étaient pas suffisantes.

Je hais ce monde qui ne sait pas comment on fait pour aimer vraiment et puis quand un espoir tel que le nôtre, tel que notre amour naît ; il fait tout pour le détruire. Je ne sais même pas comment je suis censée te le dire parce que trois mots, c'est si peu. Trois mots ne c'est jamais assez pour d'écrire ce que l'ont ressent pour quelqu'un. Un pronom personnel, un verbe et un adjectif ; ce n'est pas suffisant. « Je suis amoureuse » c'est tellement peu par rapport à ce que je ressens vraiment à ton égard. Ce n'est même rien du tout, ce ne sont que des mots qui son presque réduit à ne plus jamais avoir de pouvoir ou à le minimiser.

L'amour est beau pourtant, joli et si délicat. L'amour est une bouffée d'air frais, la sensation d'une plume sur la peau ou encore une douce caresse. L'amour est un tissu qui enveloppe le cœur, le protège et en prend soin. L'amour est l'une des plus belles choses qu'on a permit à l'humain d'avoir. L'amour est l'une des plus belles choses qui puissent exister, même le mot ou encore, sa définition. L'amour peut sauver, mais aussi détruire les humains si on ne l'utilise pas à bon escient. L'amour ne devrait pas faire mal, tomber amoureux ; oui ; mais pas l'amour tout court. On ne devait pas à avoir à parler de l'amour comme si c'était quelque chose de mauvais, comme si c'était moche, comme si c'était forcément douloureux, comme si ça n'avait pas tant d'intérêt que cela alors que l'amour, avec ou sans un « a » majuscule, reste l'amour et construit ce monde même si c'est dans le vide.

Je n'aime pas la façon dont les gens traitent les mots, l'amour, le besoin, le manque, la tendresse, la délicatesse, la douceur, la vie. Je n'aime pas leurs façons de tout prendre à la légère, de tout prendre comme si ça avait vraiment une signification telle que celle que l'on donne dans le dictionnaire mais sans plus. Mais la vie est une pute, elle n'est pas forcément la meilleure amie de l'homme ou de la femme, comme on prétend que le chien peut l'être. La vie n'est toujours belle ni radieuse et encore moins rayonnante. Mais pourtant la vie, même dans ses plus pires moments, dans ses plus grandes chutes, dans ses cicatrices les plus infectées, dans les descentes les plus grandes sur les montagnes russes ; la vie est à prendre ainsi.

Je n'aime pas quand on dit qu'on aime quelqu'un, mais que l'on se sépare quand même de lui. C'était ce que tu avais fais avec moi et j'aurais encore préféré que tu me dises que tu ne m'aimes plus plutôt que de te dire qu'entre nous, ce n'était plus possible mais que tu avais toujours des sentiments forts pour moi et que nous ne pouvions même pas restés des amis. Je m'en foutais de rester amie ou non avec toi. Je ne voulais même pas être ton amie, juste ta petite amie, ta fiancée, ta femme. J'aurais aimé pouvoir être tout cela éternellement. J'aurais aimé pouvoir être l'amour de ta vie, comme tu disais mais je ne pense pas pouvoir être cette personne un jour. Déjà, parce que tu m'as rayé de ta vie, comme ça, du jour au lendemain sans vraiment me donner d'explications et encore moins des concrètes mais aussi, parce que je ne pouvais pas être la bonne. Je n'aurais jamais pu l'être même si on essayait de s'en convaincre. Si j'étais la bonne, jamais je ne serais partie de ta vie et encore moins aussi facilement et puis, je ne suis pas celle qu'il te faudrait.

Niall, tu as besoin de quelqu'un qui sache s'occuper de toi, qui sache prendre soin de toi, qui sache t'apaiser quand tu vas mal, qui te comprend peu importe la situation, qui trouve toujours les bons mots pour te consoler, qui trouve toujours la solution à tous –ou presque- tes problèmes. Et je ne suis pas cette personne et je ne le serais jamais. Ce n'est même pas la peine d'essayer de me changer, d'essayer de me rendre meilleure ou comme « il faut ». Ce n'est même pas le peine de tenter quoique se soit pour et je pense qu'en me quittant, tu l'avais compris. Je ne serais jamais celle qu'il te faut.

Je suis incapable de m'occuper de moi-même, alors comment je pourrais m'occuper de toi ? Je suis incapable de prendre soin de ma propre personne, alors comment pourrais-je le faire avec toi ? Je suis incapable d'apaiser quelqu'un quand ça va mal, alors comment pourrais-je réussir à apaiser ton cœur meurtri ? Je suis incapable de comprendre une quelconque situation, alors comment pourrais-je comprendre une dans laquelle tu te trouves ? Je suis incapable de trouver les bons mots pour consoler quelqu'un parce que je n'ai jamais fais cela, alors comment pourrais-je le faire avec toi ? Je suis incapable de résoudre mes propres problèmes, de leurs trouver une solution, alors comme pourrais-je régler les tiens, leurs trouver aussi une solution ?

Niall, il reste tout de même au moins un domaine dans lequel je ne suis pas une putain d'incapable ; t'aimer. Je sais t'aimer, peut-être pas comme il le faut, peut-être comme tu en as besoin, peut-être comme je devrais mais je t'aime, n'est-ce pas le principal ? Mais t'aimer m'est insuffisant. Je ne suis pas assez forte pour supporter ton absence seulement parce que je suis amoureuse de toi, seulement parce que je t'aime de tout mon cœur, seulement parce que les sentiments que j'ai pour toi sont totalement indescriptibles. Ils sont tellement plus forts que des simples mots, tellement plus forts que tout. Ils sont plus grands que le monde, plus puissants qu'un coup de poing de l'homme le plus fort du monde, tellement plus forts que du béton armé. Sauf que je ne sais pas t'aimer correctement, comme il le faudrait, comme tu le mériterais.

Tu me disais que j'avais une belle plume, que j'arrivais à trouver les mots justes et adéquats pour décrire mes sentiments ou pour donner vie à mes pensées. Tu me disais que j'avais un véritable talent pour l'écriture mais je n'arrivais pas à te croire et je n'y arrive toujours pas. Je n'y arriverais sûrement jamais non plus, parce que c'est trop compliqué pour moi. Tu n'étais pas censé tomber sur mes mots, sur mes phrases, sur mes textes, sur mes écrits mais, en fouillant un peu par hasard alors que tu cherchais tes chaussettes, tu étais tombé sur mon carnet d'écriture et tu as tout lu. Je ne sais pas si tu te souviens, mais je t'avais fais la gueule pendant une semaine après cela, parce que tu n'avais pas le droit de me lire et tu n'en as toujours pas le droit, si tu retombais sur mon carnet. Mais je t'écris des lettres, une par jour, parce qu'il n'y a rien de mieux que pour pansé mes blessures et apaiser mes maux. Tu connais l'importance des mots à mes yeux, leurs significations.

-Jersey

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Musique ; A drop in the ocean - Ron Pope