La huitième lettre : Louis
Chère Jersey,
Je ne pas vraiment par où commencer. Je ne sais pas comment m'y prendre, encore une fois, avec toi. Je crois que jamais je ne saurais vraiment comme m'y prendre avec toi. Parce que même si tu n'es plus de ce monde –ça a été très dur à écrire- tu restes encore un mystère et une impulsion à mes yeux. Tu le demeures encore et je ne peux rien faire pour te connaître par cœur. D'ailleurs personne ne saura jamais te connaître par cœur, il aurait fallut naître avec toi et mourir avec toi en passant chaque seconde entre les deux points ensembles. Et même là, je ne suis pas sûr que qui que se soit aurait pu te connaître totalement.
Jersey, j'ai enfin parlé de ta mort à quelqu'un. J'ai enfin dis que tu étais morte, que tu n'étais plus de ce monde à quelqu'un. Puis, ce « quelqu'un » n'est pas n'importe qui. C'est Louis. Tu vois, le gentil garçon qui t'a envoyé une balle de football dans la gueule et qui sans ce geste, nous ne nous serions sûrement jamais rencontré ; sans l'accident non plus avec mon vélo. C'est grâce à lui que j'ai pu croiser ton regard pour la première fois, que j'ai pu avoir un véritable coup de foudre pour la belle femme que tu étais déjà. Tu n'as jamais cessé d'embellir à mes yeux. Sans Louis, nous n'en serions pas là non plus. Nous n'aurions jamais eu le droit à nos 3 années de bonheur, à notre rencontre dès plus spéciale, à notre chance, à notre rupture et maintenant, à ta mort et au manque que je ressens dans le creux de mon petit cœur d'irlandais détruit.
Louis est vraiment quelqu'un de bien, de bien meilleur que moi d'ailleurs. Il est plus beau aussi, mais sûrement parce qu'il ne se retrouve pas dans le même état physique que moi. Vous vous entendiez bien et souvent, vous faisiez les quatre cents coups ensembles et le plus couramment, dans mon dos. Je ne m'étais jamais douté que vous vous entendiez si bien, que vous étiez des meilleurs amis mais ce dont je n'étais pas du tout au courant, c'était que vous aviez gardé quelques contacts –le plus que vous le pouviez- après notre rupture. Il savait que tu avais déménagé et que je cherchais à avoir ton adresse mais il ne m'avait jamais dit qu'il avait la nouvelle et franchement, je le déteste parce que j'aurais pu éviter ta mort s'il me l'avait transmise.
J'en veux un peu à Louis quand même. Il aurait pu éviter ce qui t'était arrivée même s'il ne pouvait pas le prévoir, qu'il ne pouvait pas vraiment s'en douter. Ce n'était pas prévisible, ce n'était pas écrit sur tous les murs. C'est arrivé aussi soudainement que les battements d'ailes d'un papillon ou que l'explosion d'une bombe. C'est arrivé comme d'un seul coup et j'ai presque l'impression que la vie venait d'écrire la scène parce qu'elle avait un coup de blues, parce qu'elle était de mauvaise humeur. Et peut-être que ce n'est pas la vie qui a écrit cela, mais peu importe qui c'est, je déteste cette personne de t'avoir arraché à moi de la sorte, sans même que je n'ai pu reconstruire quoique se soit ou tenter de recoller certaines morceaux. J'en veux à cette personne et si je le pouvais, si je savais qui c'était et que j'en avais la possibilité ; je lui ferais la peau, là tout de suite.
Jersey, je t'en veux un peu aussi. Il aurait suffit que tu attendes quelques minutes de plus, que tu n'ais pas le courage d'ouvrir la porte ou que tu ais oublié quelque chose et que tu doives aller le chercher et tu ne serais pas morte dans cet accident de voiture parce que tu ne l'aurais pas subis. Tu serais encore de ce monde, mais malheureusement, pour quelques secondes et quelques minutes près, tu y as laissé ta vie en laissant seul dans ce monde d'attardé mentaux qui ne comprennent rien à la mort, rien à la peine, rien à l'amour, rien à la chance, rien au manque et rien à la vie. Je me mets à penser comme toi, parce qu'il faut au moins bien une personne pour subir ce que personne ne pense être vrai, ce que personne ne croit savoir alors qu'ils le savent tous au fond d'eux-mêmes.
Louis avait gardé le contact avec toi et je me demande bien ce dont vous avez bien pu parler. Il ne veut pas me le dire et je ne sais pas ce qui me retient de le taper. J'ai vraiment envie de savoir, l'envie me démange au plus haut point. J'aimerais tellement savoir, être au courant et ne pas rester comme un con dans l'ignorance. Il savait que tu avais un rendez-vous avec un certain Samuel et il était heureux pour toi, il ne voulait pas me le dire pour ne pas que je m'arrête dans mes recherches parce qu'il était, il est toujours et il m'a dit qu'il le sera toujours, intimement convaincu que j'étais la bonne personne pour toi et que tu étais la bonne personne pour moi. Nous étions des âmes-sœurs à ses yeux et il a gardé contact avec toi, pour s'assurer que ton amour pour toi continuait de vivre et d'être nourrit pour le jour où je me déciderais enfin à te revoir.
Jersey, je vous déteste tous les deux, autant Louis que toi et autant toi que Louis. Vous avez tous les deux votre part d'erreur là dedans et franchement, je vous en veux de ne m'avoir rien dit. Tes lettres parlaient pour toi, je le sais, mais je t'en veux d'être partie trop tôt pour pouvoir me faire pardonner de me stupidité, pour me faire pardonner de mon erreur et pour pouvoir te prouver à nouveau que je peux être la bonne personne pour toi et que tu es la bonne personne pour moi. Mais tu n'en ais point responsable. Tu es partie contre ton gré, de ça j'en suis sûr.
J'en veux à Louis parce qu'il ne m'avait rien dit et que j'aurais très bien pu empêcher tout cela. J'aurais très bien pu changer le cours des choses par un geste, une pensée, une parole, une recherche, une trouvaille ou même par le fait de manger une chips salé de plus ou de moins. Puis, il ne savait même pas que tu étais morte. Il se disait que tu étais sûrement très occupé avec Samuel et que si j'étais dans cet état-là, c'était peut-être parce que je l'avais découvert. Il ne se faisait pas vraiment de souci, ne s'imaginant pas que tu avais rejoint les dieux et les anges.
Cela n'allait faire que la deuxième fois que vous ne parliez pas pendant un mois donc il n'en se doutait pas, il ne se doutait de rien du tout. Il se disait que tu ne voulais pas le déranger non plus, puisque tu le lui avais dis de nombreuses fois que tu avais peur d'engager la conversation pour cette raison. Il n'avait pas la moindre idée de ce qui se tramait et de ce qui est arrivé et maintenant, il s'en veut et pleure ta mort en silence, les larmes dégoulinant sur ses joues et moi qui suit impuissant et qui le jalouse.
Je le jalouse parce qu'il a pu te parler, quelques heures avant même que tu ne meurs, quelques minutes même avant le drame. Il te parlait depuis tout ce temps mais je n'en ai pas la moindre idée. Vous me cachiez bien votre jeu, en tout cas. Puis, je suis jaloux de lui parce qu'il arrive à pleurer ta mort. Il arrive à pleurer alors que même quand les larmes sont dans mes yeux, elles n'arrivent pas à couler et elles stagnent cet endroit jusqu'à disparaître.
Jersey, je t'aime énormément ; comme les anges aiment les nuages.
Jersey, tu me manques atrocement ; comme les étoiles manquent à la lune.
Jersey, j'ai besoin de toi ; comme les plantes ont besoin du soleil.
-Niall
***
Musique ; Adele - Someone Like You
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