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Chapitre 48 - Jeon Jungkook L'accusé

Pdv Jungkook

Après sa déclaration, ma mère est repartie de la cuisine comme elle était arrivée : tremblante, sans un mot de plus.

On a pas bougé de nos sièges, on n'a pas battu des cils non plus. Mais même si on a pas vraiment eu de réaction physique, intérieurement, pour ma part, ça a fait son effet.

Ma mère va porter plainte contre son futur ex mari.

Maintenant c'est clair, moi aussi, faut que je me bouge.

Nous finissons nos petits déjeuners dans un silence qui n'a rien de plaisant, mais personne ne semble savoir quoi dire. L'esprit bavard de ma grand-mère a quitté la table bien avant elle.

Tout est encore embrouillé dans ma tête, il faut que j'aie les idées claires avant d'agir. Mais les mettre en ordre se révèle être assez long, et laborieux. Ça prend toute mon énergie et ma concentration. Mais je n'ai pas le choix.

Lorsqu'une situation est défavorable et que l'on ne peut la changer, on doit tout faire pour l'accepter au mieux et la supporter. On appelle ça se faire une raison. C'est valable lors d'un match de baseball, mais dans la vie quotidienne aussi.

Alors c'est ce que je fais.

Mon père est un violeur. Une ordure d'homophobe. Une raclure à chiotte.

Je me suis fait une raison.

Mais je n'arrive pas pour autant à le supporter. Ni à le gérer, et encore moins à le digérer. De ce fait, je n'arrive pas à en parler.

Jimin semble l'avoir compris, que mon mutisme n'est pas anodin. Mais il le respecte.

Le sujet "ton père est un monstre" n'est donc pas abordé. Je ne pense pas que mon p'tit mochi n'ose pas m'en parler, plutôt qu'il patiente, qu'il attend que ça vienne de moi.

En contrepartie, il fait tout pour me changer les idées, et il réussit presque. On n'est partis se balader jusqu'au parc derrière chez ma grand mère, et après avoir acheté une barquette de frites pour deux on s'est assis par terre, à l'ombre.

Mais, inévitablement, les ennuis, ça rattrape toujours.

De toute façon je suis lucide, ces deux jours passés ici ne sont qu'une pause avant la confrontation finale. Ce qui m'attend à Séoul, ce qui nous attend tous, me donne clairement envie de rester à Busan. Mais il n'en est pas question.  

- C'est qui ? Je demande à Jimin alors qu'il renvoi un appel pour la seconde fois.

Il a essayé d'être discret mais c'est loupé.

- C'est... Tae, je vais lui envoyer un message pour qu'il ne s'inquiète pas.

- Tu devrais répondre. Si j'ai demandé à ma grand mère si elle avait un téléphone à te prêter c'était justement pour que tu puisse être joignable Jiminie.

- Tae et Hoseok voudrons que je leur dise tout. Je l'ai promis à Taehyung mais... je ne pense pas que tu sois prêt pour ça, pas encore, se justifie t'il avant de pincer ses belles lèvres entre elles.

Vu qu'il a entièrement raison, je me contente d'hocher doucement la tête.

Déjà en train de textoter, Jimin me questionne à mon tour.

-Et toi ? C'est qui ? Me demande t'il alors que je balance mon smartphone dans l'herbe.

Je m'allonge sur la pelouse en soupirant, l'avant bras sur le visage pour protéger mes yeux du soleil.

- Yoongi hyung.

Je n'entends plus les petits doigts de mon mochi tapoter sur son écran puis, son corps vient se fondre contre le mien.

Je respire l'odeur de ses cheveux, apaisé, en passant mon bras sous sa tête pour que ce soit plus confort pour lui.

La plus grosse des épreuve ne sera pas de me faire virer de la fac lundi, mais de me retrouver face à mon père. Puis, de parler à mon meilleur ami.

- Tu sais déjà comment tu vas lui dire, à Yoongi ? Me demande mon petit ami d'une voix douce.

- Non, je réponds en toute honnêteté.

Tout ce que Yoongi sait pour le moment c'est que je vais être renvoyé lundi. Il m'a crié dessus, car oui, même par SMS, il sait faire ça. Tous les mots qu'il m'envoie sont en majuscules, et la seule ponctuation qu'il semble vouloir m'adresser est le point d'exclamation.

Lui dire que tout va bien par message passe encore, mais je n'arriverai pas lui faire gober ça de vive voix. D'où mon refus de répondre à ses appels.

Yoongi et moi, on se connaît depuis trop longtemps, il comprendra tout de suite que quelque chose cloche. Et je ne peux décemment pas lui annoncer la nouvelle par téléphone alors que je me trouve à trois cent kilomètres de lui. Non.

Il aura besoin de cogner sur quelqu'un quand il apprendra qui est le véritable agresseur de sa sœur. Et je serai là pour encaisser, le moment venu.

Vautrés sur l'herbe fraîche, le silence nous accompagne, morne. Jimin joue avec l'ourlet de mon sweat, nerveusement.

- Kook-ah, m'appelle t'il doucement, comme pour s'assurer que je ne me sois pas endormi.

Mais je ne dors pas, je ne fais pas vraiment semblant non plus. Les yeux fermés, les réflexions s'imposent à moi.

Mon cerveau est en train de jongler avec mes émotions, avec une facilité déconcertante. Tantôt je prémédite le meurtre de mon père, tantôt la façon dont je vais devoir agir pour l'esquiver.

- Hm.

- Tu sais, ce que ta mère a dit, au sujet de cette enseignante homosexuelle qui avait une liaison avec ton père...

Je pince mes paupières entre elles, mon corps se crispe. Je sais déjà ce que Jimin va dire, je l'ai compris moi aussi. Mon père n'a pas l'air de choisir ses victimes au hasard, bien au contraire. Et ça rend le tout encore plus dégueulasse.

- Jiyoon aussi est... elle aime les femmes et... -

- Tu veux une glace ? Je demande avant de me relever d'un coup.

Jimin s'appuie sur son avant bras en me dévisageant mais je l'ignore du regard en m'étirant.

- Que... je... non, je ne veux pas de glace Jungkook-ah je... -

- Moi j'en veux une, je l'interromps. Tu viens ?

J'essaye de sourire, d'avoir l'air joyeux, mais je dois plutôt avoir l'air d'un putain de déséquilibré. Loin de moi l'envie de malmener mon p'tit danseur, mais je ne suis pas prêt à en parler.

- Vanille fraise, déclare finalement Jimin en attrapant ma main que je lui tendais désespérément.

Mon sourire se fait plus vrai, plus tendre, reconnaissant.

Ma solution n'est sûrement pas la meilleure, ruminer intérieurement. Je devrais plutôt partager avec Jimin, extérioriser, surtout que lui n'attend que ça.

Mais je ne sais pas faire ça.

A vrai dire, je ne sais pas quoi faire.

Je suis plutôt du genre à agir et réfléchir ensuite, habituellement. Mais ça ne m'a pas valu que du bon, du coup, pour une fois, j'essaye de faire l'inverse, de raisonner dans ma tête avant de passer à l'action.

Encore une fois, je n'ai pas vraiment le choix.

J'ai peur que si je libère ce que je m'efforce de contenir depuis hier, je ne puisse pas m'arrêter.

Entretenir un discours intérieur négatif, c'est comme se taper la tête contre un mur alors qu'on souffre déjà d'une migraine carabinée. À l'heure qu'il est, c'est carrément une sensation de tumeur cérébrale qui m'envahit vu la grosseur de mes pensées. Alors si j'extériorise ça, je vais clairement tuer quelqu'un, et ce quelqu'un porte le même nom de famille que moi.

Mais ce n'est pas à moi d'aller en prison, non.

J'ai compris un tas de chose sur mon père d'ailleurs, grâce à ma mère.

Il voue une réelle haine envers les femmes. Et envers l'homosexualité. Et j'en connais la provenance désormais, sa maîtresse. Quoi qu'il en soit, ces deux tares combinées font de lui le monstre qu'il est aujourd'hui.

De plus, il est loin d'être idiot.

La drogue que Jimin a prise était dans la salle de bain du rez-de-chaussée. Celle de mon père. J'aurais quand même pu tomber dessus un jour, les prendre par inadvertance, tout comme mon p'tit mochi l'a fait.

Mais non.

Les cachets étaient dans un tube de médicaments soit disant à base de codéine. J'y suis allergique. Je ne les aurait donc jamais pris.

Tout est parfaitement réfléchi.

Son intelligence me répugne, elle est le reflet de son acharnement : aussi décidé à faire ce qu'il fait, qu'à le faire de façon dissimulée.

Mais il a fait la même erreur que beaucoup ; sous estimer Jimin.

Mon p'tit danseur et moi avançons, main dans la main, encore une chose qui fait que je n'ai pas du tout envie de rentrer.

Jimin arbore un sourire mais il n'en reste pas moins confus face à mon attitude. Comme d'habitude, il trinque alors qu'il n'a rien avoir là dedans. Je ne peux m'y résoudre.

- Merci, je lui glisse avant d'arriver au stand de glace. J'ai... j'ai juste besoin de temps.

Son pouce caresse le dos de ma main et il me gratifie d'un sourire compatissant.

- Je sais, me rassure t'il. Mais on en a pas beaucoup.

***

On est rentrés tard, volontairement.

Ma mère et ma grand mère étaient déjà couchées. Tant mieux. C'était le but. Je n'avais pas envie de les voir. Ce n'est pas contre elles.

Je n'ai jamais été aussi distant avec Jimin. Je l'ai à peine pris dans mes bras cette nuit, et j'ai fini par dormir par terre, de mon plein gré.

Au matin, il a inévitablement cru qu'il m'avait encore poussé du lit, mais je n'ai pas eu envie de lui laisser croire ça.

Je lui ai juste dit que j'avais eu besoin d'espace. Que j'avais peur de le réveiller en cogitant trop.

Il n'a rien dit.

C'était pourtant la vérité, en partie. L'autre partie étant que je ne me sens pas capable d'être proche de lui. Jimin est un putain d'aphrodisiaque à lui tout seul, et je me sentirais trop coupable de ressentir ne serait-ce qu'une once de désir dans de telles circonstances.

Ma queue semble d'accord sur le sujet de toute façon. Mes érections matinales se sont fait la malle. Grand bien leur fasse, mais qu'elles n'oublient pas de revenir un jour, tout de même.

Aujourd'hui, c'est ma mère qui a fui la maison. Ma grande mère, quant à elle, a proposé à Jimin de lui apprendre à cuisiner une de ses spécialités. Il a bien évidemment accepté.

Je crois que lui aussi a besoin de souffler.

Je suis devant la télé, mais je ne la regarde pas. Elle me sert juste d'alibi pour rester plongé dans mes pensées.

Je passe en cuisine faire acte de présence de temps à autre, et Jimin m'offre chaque fois un sourire dès que j'y passe. Ils sont si précieux, comme des p'tits cadeaux qu'il m'offre. Ils font du bien. Ils m'aident à ne pas perdre pieds. Et Jimin, lui, m'aide à ne pas perdre la raison.

La tête toujours pleine, j'ai finalement échoué pour de bon sur une des chaises de la cuisine, là où ça sent le doux parfum de ce que ma grand mère cuisine avec mon petit ami.

Ça pourrait être si beau sans toute cette merde envahissante qui pollue tout.

Mes poings se serrent sous la table. Tout ça, c'est de la faute de mon père.

Rien ne me sort complètement de ma rage interne. Je fixe un long moment mon trousseau de clés, envahi par de sombres idées. Jimin est dos à moi, totalement dans l'ignorance des pensées qui m'habitent.

Ce serait si simple.

De grimper dans ma voiture et d'aller à Séoul ...

Tellement simple.

- Goûte Kook-ah, me demande Jimin en me tendant soudainement une cuillère en bois enduite de sauce.

Je lui souris avant d'ouvrir la bouche, mes envies de meurtre s'envolant loin de moi.

- Alors ? Me presse mon mochi, excité.

- C'est super bon, je le complimente, sincère.

Je lui tends mes lèvres qu'il s'empresse d'embrasser. Dans notre bulle, il chuchote contre ma bouche :

- Ne m'en veux pas, mais je vais garder ça dans ma poche.

Je ne comprends pas, jusqu'à ce que j'entende mes clés de voiture se faire emprisonner dans sa petite main.

J'hoche la tête en soupirant, soulagé d'être si bien compris et entouré, m'empêchant ainsi de faire n'importe quoi, puis Jimin m'invite gentiment à venir faire la vaisselle avec lui.

Au point où j'en suis, j'accepte.

On joue un peu avec l'eau, comme des enfants. Au départ nous secouons juste nos doigts mouillés, les éclaboussures sont minimes. Mais il passe ensuite de l'eau dans ma nuque, faisant ruisseler des gouttes dans mon dos.

Je suis mauvais perdant.

Je le course autour de la table, les mains creusées me servant de récipient. Mon p'tit mochi se rend mais c'est trop tard, je l'arrose quand même.

L'entendre rire me fait du bien, c'est contagieux.

Ma grand mère nous regarde du coin de l'œil et, elle qui n'aime pas la saleté habituellement, nous laisse inonder son carrelage d'un regard bienveillant.

On a tous besoin de souffler.

La nuit venue, une douche séparée plus tard, Jimin me rejoint au lit. Ce sont nos derniers moments ici. On partira tôt demain matin, pour aller directement en cours.

Je ne peux donc plus repousser le moment. Mais le constat que je vais dresser à Jimin n'est sûrement pas celui qu'il espère.

- Je vais pas y arriver Jiminie.

Après deux jours de silence, il s'attendait sûrement à mieux. Ses petits yeux doux deviennent inquiets, son nez est froncé par le soucis. Je soupire tout en calant mon dos sur la tête de lit, le regard dans le vide.

- Demain, mon père sera au conseil de discipline. Je pourrais pas, c'est au dessus de mes forces, je me livre avec rancœur et amertume.

Jimin se faufile à mes côtés. Ses mains sur mon épaule supportent son menton.

- Et je dois... le dire à Yoongi Hyung.

Ma gorge se noue. La culpabilité me dévore.

- C'est ma faute, j'enchaîne sous le regard concerné de mon petit ami. Si je n'avais pas innocenté mon père dès le départ, cette liste aurait pu être moins longue.

- Ça ne sert à rien de te blâmer. C'est ton père Kook-ah, c'est normal que ça t'ai paru... inconcevable. Yoongi comprendra, j'en suis sûr.

***

- Tu ne dors pas ? Me demande ma mère alors que je la rejoins dehors au beau milieu de la nuit.

Je secoue la tête pour toute réponse.

Je m'assoie sur les marches du porche, à côté d'elle, et nous observons les étoiles, perdu dans nos pensées qui nous empêchent de trouver le sommeil.

- Promets moi que tu n'iras pas le voir, je lui intime après de longues minutes sans rien dire.

Nos visages pivotent pour se faire face, les lèvres de ma mère se retroussent timidement.

- Je n'en ai pas l'intention.

J'hoche la tête, rassuré par sa décision, mais mes sourcils restent froncés quand je reprends la parole.

- Je ne veux pas qu'il te fasse de mal, plus jamais, je justifie ma demande devant son regard tendre.

Ma mère joue avec ses cheveux, attachés en un chignon brouillon, mal à l'aise. Je conçois que ce soit un sujet délicat à aborder avec son fils, mais hors de question que je fasse l'autruche pour autant.

- Ce n'était pas à toi de me protéger, tente ma mère pour me déculpabiliser. Cesse de t'en vouloir.

Mais c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Mes poings se serrent.

- Si j'avais su je..-

- Jungkook, souffle t'elle doucement alors que je m'emportais. J'ai tout fait pour que tu ne saches rien. Ce n'est pas ta faute.

Ma mâchoire part en avant alors que ma tête tombe vers le bas.

- Maintenant que je suis au courant, il est hors de question qu'il s'approche de toi, je prononce d'une voix sombre.

Sans réponse de sa part, je relève la tête. Ma mère opine enfin en faisant la moue.

- Kook-ah ? J'entends mon p'tit mochi qui m'appelle en chuchotant.

Ses petits pieds nus claquent sur le sol puis il pousse la porte d'entrée.

- OH je... madame Jeon, enfin madame..

- Junie, lui vient en aide ma mère en lui souriant avec gentillesse.

Jimin lui fait un signe de tête entendu en lui renvoyant son sourire à l'identique.

Je me lève et prends la main de mon p'tit danseur.

- J'me suis réveillé tout seul et je m'inquiétais, désolé de vous avoir interrompus, se justifie Jimin à voix basse avant de vouloir déjà s'échapper.

- Reste, je lui propose en désignant les marches du regard sans lâcher sa main.

Je n'ai rien à lui cacher, plus maintenant. Mais Jimin secoue la tête en regardant ma mère en coin.

- Je vais aller me recoucher, me fait-il savoir d'un ton bienveillant.

- J'arrive dans cinq minutes, je lui dis avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

Il hoche la tête et souhaite bonne nuit à ma mère avant de s'éclipser.

- Ce garçon est très charmant, le complimente ma mère tandis que je me rassoie à côté d'elle. Il doit avoir une opinion horrible de moi. J'ai été une mauvaise mère.

Plutôt que de la défendre elle, je prends le parti de Jimin. Bien que j'aime ma mère, la rancune est tenace.

- Jimin n'est pas comme ça. Il ne juge pas les gens, je la contre sans méchanceté.

Le goût de mon petit ami encore sur mes lèvres, je laisse parler mon coeur.

- Il a donné de l'importance aux choses les plus terribles chez moi. Un peu comme une claque, que je méritais sûrement. Ouais, je pouffe. J'en avais bien besoin. Je voudrais lui rendre ce truc, ce putain de bonheur qu'il me donne, parce que j'ai pas les mots pour le lui dire.

Un sourire tendre prend place sur le visage de ma mère.

- Tu as l'air de beaucoup tenir à lui.

- Je tiens beaucoup à lui, j'affirme.

- Ça se voit, me taquine t'elle. Tu as mal agi avec lui ? Me demande t'elle alors qu'elle semble déjà l'avoir compris.

Je fixe mes pieds, me rappelant de ce deal, de cette photo, de tous les mots durs que j'ai eu à l'égard de celui pour qui je donnerais tout aujourd'hui.

- Au départ, oui, j'avoue. J'ai agi comme un véritable connard avec Jimin. Mais il a réussi à rendre mes décisions d'idiot intelligentes, par je-ne-sais-quel miracle.

Ma mère rit, tendrement.

- Où est le problème dans ce cas ?

- J'm'en veux de l'avoir mêlé à ça.

- Ce n'est pas ta faute.

Mais ses mots de réconfort me font exploser.

- Pourquoi tout le monde s'obstine à vouloir minimiser ma responsabilité ?! Je demande comme si j'interrogeais l'univers tout en me levant. Je vis sous le même toit que papa ! C'est mon père putain ! Il te faisait du mal quand on vivait ensemble, tous les trois, et il a fait du mal à Jiyoon devant mes yeux ! Et je n'ai rien vu !

Je soupire mon horrible frustration avant de reprendre sans réussir à m'être temporisé.

- J'ai accusé à tort un autre parce que j'ai pas su voir ! Bien sûr que j'ai ma part de responsabilité ! Tout ça aurait pu se finir bien plus tôt !

- S'en vouloir c'est bien, mais ça ne fait pas avancer les choses, je suis bien placé pour le savoir. Tu dis que tu ne sais pas comment montrer à Jimin ce qu'il représente pour toi. Mais si tu commençais par tout faire pour vous sortir de là, tout les deux ?

Je soupire un grand coup, ma mère m'invite à venir me rassoir puis sa main se pose sur mon genou.

- Ton père est un homme horrible, mais ça ne doit pas t'altérer, tu comprends ? Déteste le si ça te fait du bien, mais ne te déteste pas de l'avoir aimé.

Ses mots sont si justes qu'une larme solitaire dévale ma joue.

J'ai aimé cet homme qui m'a élevé, qui m'a appris à marcher et bien d'autre chose encore. Mon père, qui m'a donné beaucoup d'amour quand j'étais enfant. Et c'est si dur de devoir le détester maintenant.

C'est finalement cette situation si contradictoire qui me fait le haïr si fort que ça en est douloureux.

Je le déteste d'être forcé de devoir cesser de l'aimer.

Je lui ait toujours tout excusé parce qu'il était mon père : ses mots durs, ses croyances, son esprit borné. Mais cette excuse devient finalement ma raison. Ma raison de le haïr.

Rageusement, j'essuie mes larmes. Il ne mérite pas que je pleure pour lui. Il ne mérite rien d'autre que de finir ses jours en prison : pour ma mère, pour Jiyoon, pour son amante, pour toutes ces femmes qui se sont retrouvées sur sa liste abjecte, pour avoir envoyé Jimin à l'hôpital, pour avoir monté une mère contre son fils. Pour nous avoir tous bernés.

- Que ça m'atteigne moi n'a pas d'importance, je rassure ma mère devant son regard inquiet. Ce que je veux c'est épargner Jimin. Il a suffisamment eu de soucis comme ça par ma faute. J'ai pas réussi à le protéger, je ne veux pas que ça recommence. Je suis terrifié à l'idée qu'il lui arrive quelque chose. C'est pour ça que j'ai mal agi dès le départ avec lui. Je voulais lui éviter... moi. Je n'apporte rien de bon.

- Tu ne referas pas deux fois la même erreur, ce n'est pas ton genre. Et puis, lui aussi te protégera, il ne serait pas là s'il ne tenait pas à toi autant que tu tiens à lui.

Mais ma mère a raison, mon p'tit danseur n'est pas en sucre. S'il est là, c'est qu'il est prêt, prêt à me suivre, à m'aider, à me soutenir.

Je ne veux pas le décevoir, je ne vais pas le décevoir. Je ne dois pas.

Ma mère caresse ma joue avec un sourire bienveillant, les larmes aux yeux. 

- J'ai été si idiote, d'avoir cru que tu étais comme ton père. Tu es son opposé. Si tolèrent et protecteur. Jogum n'a pas réussi à te changer, tu es toujours mon petit Jungkookie.

***

- Tu ne dors pas ?

- Je t'attendais, me répond Jimin en se redressant sur le matelas.

- Désolé si j'ai été long, je soupire en prenant place à ses côtés.

Mon mochi a son téléphone dans les mains, les yeux rivés dessus.

- C'est Tae ?

- Non, Hoseok.

Je mords ma lèvre avant d'embrasser son front.

- Dis leurs.

Jimin se raidit avant de m'observer grièvement.

- Kook-ah... T'es sûr ?

- Hm, je fredonne pour acquiescer. Mon père n'a pas agressé que Jiyoon, ou ma mère. Ça fait un an que je m'en veux, pour la soirée de fin d'année de l'équipe. De n'avoir rien dit, rien fait. Je vais pas faire deux fois la même erreur.

Mon regard plongé dans celui de Jimin, je balaye ses cheveux du bout des doigts.

- Tu peux leur dire. Bientôt, ce ne sera plus un secret pour personne. Je vais tout faire pour envoyer mon père en taule.

- C'est la bonne décision Jungkook-ah, m'assure t'il en abandonnant son téléphone, m'accordant ainsi toute son attention.

- Mais ? Je demande, taquin.

Mon p'tit danseur roule des yeux, ce qui a le mérite de me faire sourire.

- Mais, te laisser faire concernant ton renvoi n'en est pas une.

Têtu comme je suis, je m'effondre sur le lit en soupirant, emportant la couverture avec moi. Mais Jimin n'a pas dit son dernier mot. Il revient à la charge, lui et son corps délicieux, me grimpant dessus à califourchon pour capter mon regard.

- Tu as réussi ton année, tu as une superbe réputation de joueur de baseball, une place en or dans l'équipe, argumente t'il avec conviction.

Je tourne la tête sur le côté mais mon mochi m'attrape le visage en coupe.

- Tu es capitaine ! crie t'il comme pour me secouer. Tu peux pas te laisser faire, retaper ton année pour aller dans une autre fac alors que tu as mérité de débuter ta carrière. Tout ça à cause d'un horrible mal entendu en plus ! J'ai pas envie de te laisser faire ça.

- J'ai pas de témoin Jiminie, je contre sans attendre, dans un souffle difficile.

- Je peux demander à Lisa ! Ou à Jennie. Je suis sûr qu'elles accepteront, assure t'il les yeux téméraires.

Je pouffe malgré moi.

- Quoi ? Se vexe mon p'tit danseur.

- Jennie et moi, c'est risible. Même le directeur ne gobera pas ça.

- Arrête tu veux, soupire Jimin, un brin amusé. Et... Lisa ça ne te dérange pas ? Demande t'il, jaloux.

Mon sourcil s'arque.

- Rien ne me dérange moins que ta coloc, la reine des glaces.

Mon mochi gonfle ses joues, frustré par mon comportement, puis il s'écroule sur mon torse. Je l'ai épuisé.

- Plus sérieusement, je reprends. Jiyoon avait un concours organisé par la fac à passer ce dimanche là, pour participer à un show télévisé.

- OH, fait Jimin, surpris et déçu, en se redressant.

Ses sourcils se froncent, signe qu'il réfléchit.

- Lisa aussi dans ce cas, en conclut-il. Elle a été prise d'ailleurs. Et je suppose que Jennie a dû y assister.

Je tente de sourire, de garder la face.

- Ça ne fait rien, tu auras essayé, je le rassure en caressant sa cuisse.

- Je suis loin d'avoir terminé Jeon Jungkook, m'avertit-il d'un ton sévère. Je trouverai un moyen, fais moi confiance.

Il est tellement adorable.

- J'aime quand tu as confiance en toi.

Ça a l'air de lui tenir à cœur, alors je le laisse espérer. Qui voudra bien se mêler de mes histoires gratuitement ? Je connais déjà la réponse, mais je n'ai pas le courage de réduire à néant les espoirs de Jimin.

Personne ne viendra.

Mais ça importe peu.

Quand tout le monde sera au courant des agissements de mon père, ma carrière sera terminée - avant même quelle n'ai débutée. Le scandale me touchera de trop près pour que j'en sois épargné.

Ça non plus, je n'ai pas le courage de le dire à mon petit ami.

Je préfère le voir espérer. Espérer pour deux.

Je ne peux pas mener deux combat à la fois, alors je lui laisse celui ci, même s'il semble perdu d'avance.

Le plus important pour moi, là, c'est de faire tomber mon père, tout en protégeant ceux que j'aime. Jimin, évidemment, mais aussi ma mère, Yoongi et Jiyoon.

J'ai cette espèce d'impatience d'en finir tout d'un coup, de sentir ce truc libérateur m'envahir quand tout sera derrière nous.

- Jiminie, quand tout ça sera terminé, fini les doutes, les prétextes à deux balles, les peurs irrationnelles et tout ce qui m'enchaine à la raison plutôt qu'à mes véritables envies. Fini de négliger ce qui compte vraiment à mes yeux, je lui dis en fixant intensément son regard. Fini de passer mes journées avec le goût de tes lèvres sur les miennes sans savoir quoi en faire, d'avoir ton odeur sur ma peau comme si c'était un vilain p'tit secret. A la fin de tout ça, si tu es encore à mes côtés, je te promets de vivre pleinement avec toi, de t'offrir les instants présents à défaut de savoir ce que nous réservera l'avenir.

Mon p'tit mochi grimpe sur mon corps à plat ventre, le bout de son nez proche du mien.

- Laisse moi témoigner dans ce cas. Laisse moi leur dire que c'était moi, que jamais tu n'aurais fait ce pour quoi ils t'accusent.

  ***

J'ai dis à ma grand mère que je reviendrai vite la voir, et pendant notre embrassade elle m'a dit que j'avais plutôt intérêt à me repointer avec Jimin. J'avais raison, son charme a fait mouche.

Le trajet en voiture, à trois, a été calme. On a déposé ma mère chez une amie à elle, puis l'heure des cours avait déjà sonné.

Yoongi a été distant, je pense qu'il n'a pas apprécié que je l'ignore tout le week-end. Et encore moins quand je lui ai dit que je n'avais pas de solution de repli concernant mon renvoi.

En parlant de ça, on y est.

Je suis le premier a arriver dans la salle de réunion.

Mon père est le second.

Il fonce droit vers moi, la ride du lion creusée. Un frisson irritant parcourt mon échine à sa vue. Toute ma rage ne demande qu'à sortir.

- Comment t'as pu laisser une chose pareille se produire ? M'agresse t'il.

Je tourne la tête, la mâchoire serrée. Je vais pas y arriver, respirer le même air que lui semble au dessus de mes forces.

Mais je ne dois rien faire. Parler à Yoongi avant toute chose, c'est ce qui est convenu.

Le fait que j'ignore royalement mon père passe sûrement pour de l'insolence alors que c'est du pur dégoût. Sa main agrippe fermement mon poignet pour m'obliger à le regarder.

- J'te parle !

- Lâche moi ! Je rugis sans même essayer de me défaire de sa prise.

Ses yeux deviennent ronds face à la colère qui gronde en moi.

- Jungkook..-

- Si tu ne me lâches pas je vais te cogner, j'te préviens, je le menace les dents serrées.

- Et te faire virer ?

- Je vais déjà me faire virer, je rétorque. Alors écarte toi.

Je le repousse. Son visage est défiguré par le mépris et le chagrin. Mais qu'il aille se faire mettre. Ses états d'âmes me redonnent des envies de meurtre.

Il m'a mis dans un tel état second que je ne prends même pas la peine de lever le cul de ma chaise pour saluer le directeur quand il entre dans la pièce. 

***

On se croirait au tribunal. Le gardien, un professeur référent, mon père, le directeur et deux étudiants faisant partie du conseil sont là. Ils piaillent sans arrêt.

Ça parle de moi à la troisième personne, comme si je n'étais pas là, comme si je n'entendais pas. Et ils ont parfaitement raison. J'écoute pas, j'me défends pas.

Je connais déjà le délibéré : innocent mais viré.

Qu'ils aillent tous se faire foutre.

Il me tarde de quitter cette fac pour une autre. De changer de vie.

Si je n'avais pas Jimin pour soutient, j'aurais déjà tout envoyer valser. Mais il m'a convaincu qu'il avait LA solution ce midi, que lui, Taehyung et Hoseok étaient sur le coup, qu'il fallait que je lui fasse confiance.

Alors je suis là sans être là. Personne n'est venu me défendre pour lors. Peut être que personne ne viendra, mais je le fais pour Jimin.

L'heure est bientôt passée, j'en suis arrivé à un point où je n'espère plus qu'une chose : que Jimin ne franchisse pas cette porte.

Il m'a juré de ne pas venir jouer les témoins, c'est tout ce qui compte. Hors de question qu'il soit encore mêlé à mes histoires. De plus que Lee est persuadé que j'étais avec une fille - ce que je n'ai jamais démenti - alors personne ne croirait Jimin maintenant. 

- Écoutez, mon fils a peut être fait une bêtise mais vous n'avez pas de preuve.

Ça tourne en rond.

- Monsieur Jeon, je comprends votre position délicate, mais vous n'êtes pas partial, argumente le directeur. Jungkook est accusé d'agression sexuelle. Nous ne pouvons pas nous permettre de le garder dans notre établissement avec de telles accusations. Ça ne figurera pas dans son dossier. Le témoignage de Lee n'est pas suffisant. Estimez vous heureux que ça ne sorte pas d'entre ces murs.

- Mais ceux ne sont que des suspicions ! Il ne reste que quelques jours de cours, laissez le finir son année et jouer le match.

- J'ai quitté l'équipe, je m'immisce dans la discussion pour la première fois.

Mon père, déjà debout, se retourne furibond vers moi. Je ne le regarde pas, j'en suis incapable sans avoir un accès de violence, je le sais.

- Jungkook ! J'essaye de te défendre là !

Mais, fatalement, c'est trop. Les nerfs à bout, je le dévisage avec mépris.

- Et si j'étais vraiment coupable ? Hein ? T'en sais rien après tout ! Agression sexuelle, tu trouves que ce n'est pas un motif de renvoi suffisant ? C'est quoi pour toi dans ce cas ? La routine ?

- Ferme la ! M'ordonne mon père sans comprendre où je veux en venir.

Je me lève en claquant mes paumes sur la table.

- Ne me dit pas de la fermer !

Nous nous fixons avec colère, tandis que le directeur se lève à son tour, dans un calme que je ne peux qu'imaginer avoir à l'heure qu'il est.

- Jungkook, est-ce que vous avouez avoir agressé une étudiante ? Me demande le directeur.

Je ferme les yeux en me rasseyant.

- Non, j'affirme. La personne avec qui j'étais était consentante.

Le directeur se rassoie en hochant la tête tandis que mon regard cherche celui de mon père.

- J'apporte une grande importance au consentement. Et toi ? Je l'interroge avec une ironie semblable à du venin.

Je vois dans les yeux de mon père qu'il comprend doucement que je ne suis plus aussi ignorant sur sa personne, que la vérité, lentement, s'est faite.

Le duel de regards dans lequel on se lance fait soupirer le directeur et il nous somme de l'écouter mais je suis trop occupé à fusiller du regard l'homme que j'appelais encore papa il y a peu, et rien ne me fera flancher.

Rien, ou presque.

Trois coups timides résonnent contre la porte. Mon visage pivote automatiquement vers cette dernière, la respiration coupée.

- Entrez !

Mon p'tit mochi entre dans la pièce.

J'me lève d'un geste désespéré. Nos regards se croisent, je le fixe sans interruption, espérant qu'il puisse lire en moi.

Sors de la Jimin, j't'en supplie.

<3

Corrigé par park__selma

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