Hello!! Quand j'ai posté le chapitre d'avant celui ci (le 29) Wattpad était capricieux avec les notifs. J'vous conseille donc de vérifiez d'avoir lu le précédent avant de commencer celui ci pour être sûr de comprendre 😁

C'est tout pour moi 😊😊

******

Après avoir demandé un signe à Dieu, qui m'a ignoré de façon divine, après mettre retourné vers Satan, qui lui c'est fait un malin plaisir de m'ouvrir les yeux, c'est finalement dans les bras de Morphée que j'ai atterri.

Ma soirée " je hais ma vie, je hais Jungkook, je hais le monde entier, mais surtout je hais Jeon Jungkook plus que tout" a donc été écourtée.

Ouais, j'ai vite dramatisé.

Entre un douche et un bol de ramen mal cuites, j'avais déjà commencé à me morfondre sur mon canapé, imaginant la queue de cheval de madame Choi se balancer de droite à gauche pendant qu'elle elle sautait sur la queue du capitaine.

Écœurant.

J'vais pas le cacher, j'ai eu des envies de meurtre. D'en prendre un pour taper sur l'autre, d'imprimer le code déontologique du corps professoral à madame la cougar pour le lui faire bouffer. Je sais que j'ai dit que la violence ne résout rien, mais ce cas doit être l'exception qui confirme la règle. Et puis c'est pas comme si j'allais vraiment faire tout ça.

J'ai beau me dire que Jungkook n'est pas comme ça, qu'il ne serait pas venu à la salle de danse me voir pour après aller sauter notre prof, au fond, j'en sais rien . C'est pas la première fois qu'il me ferait un coup de travers, comme ce foutu deal.

" J'aime un corps et un esprit, pas un sexe" a dit le capitaine sur les gradins. Peut-être que les vielles cougars sans éthique font partie de ses goûts... Bon ok madame Choi a que la trentaine et n'a peut être rien fait avec Jungkook, mais laissez moi la détester. Enfin les détester, tous les deux.

Et puis même si le capitaine ne se l'est pas tapée, ça change rien au fait qu'il m'ait menti. Certes on est pas mariés, mais s'il n'avait rien à se reprocher il ne se serait pas donner cette peine d'inventer cette histoire d'entraînement bidon.

Bref, j'ai sombré dans un profond sommeil, sommeil que j'avais bien trop négligé ces derniers temps. Résultat, j'ai trop dormi et je suis à la bourre. Et pas qu'un peu.

Cette journée commence donc mal, et quelque chose me dit que ce n'est que le début.

- Bonjour Paulette ! Au revoir Paulette ! Je balance à ma voisine qui m'attendait sur le pas de sa porte alors que je verrouille la mienne.

- Jimin-ssi, attends !

Je plisse les yeux et freine ma course avant de me retourner lentement vers ma voisine.

- J'ai fait des hotteok et...-

Impossible que j'avale un truc aujourd'hui en sachant ce qui m'attend.

- Je suis très en retard, je la coupe sans ménagement. Désolé j'ai vraiment pas le temps.

Je me penche pour compenser mon attitude malpolie puis dévale les escaliers deux par deux.

- Passe après les cours alors, je les ferai réchauffer !

Si je suis toujours en vie...

- Oui oui ! Merci ! Je hurle pour lui répondre, plus par automatisme que par réelle envie.

Ma voix résonne dans toute la cage d'escalier mais tant pis. Au diable les voisins, au diable les bonnes manières, j'ai une dette envers ce bon vieux Lucifer après tout, et puis j'suis trop préoccupé pour me soucier de mon comportement.

Bon, pause.

Pourquoi je panique ? Y'a pas mal de réponses à cette question. Mais pour résumer, on est mardi.

Je hais le mardi.

J'ai jamais aimé ce jour de la semaine puisqu'il rime avec renforcement musculaire. Mais cette fois-ci, c'est encore pire que d'habitude.

Et oui, le coach Jeon, c'est pour aujourd'hui.

Bordel.

Je l'ai pas revu depuis l'échappée belle avec son menteur de fils.

Je sens que je vais payer ce petit écart de conduite au prix de ma sueur. Mes muscles se plaignent d'avance, je m'imagine déjà finir la journée sur les rotules, enfin si je passe la journée.

Grâce aux Jeon, mon humeur du jour est donc entre massacrante et terrorisée. Le tout bien canalisé ça fait de moi quelqu'un d'émotionnellement instable. Je vais sans doute rire, pleurer, hurler, mais je connais pas encore l'ordre ni le contexte.

Sans oublier que je compte bien avoir une p'tite discussion avec Jungkook, quitte à le suivre jusqu'aux toilettes pour obtenir un aparté avec monsieur la star des Bangtan.

Bref, j'appréhende ce mardi.

**

- Tu es en retard Jimin, me fait remarquer ma prof de danse, Soojin.

- Je sais, je suis désolé, je réponds en me penchant, essoufflé.

- Va te changer, vite, et rejoins les autres à la barre.

Je me penche à nouveau, la remerciant ainsi de ne pas faire tout un fromage des sept minutes d'échauffement que j'ai loupées. Ça m'étonne pas d'elle, Soojin est vraiment quelqu'un doux et foncièrement gentil, pas comme le coach...  Rahh, faut que j'arrête de penser à lui. Je me change à la vitesse d'un éclair avant d'aller rejoindre les autres danseurs.

Après l'échauffement, on a répété la chorégraphie de groupe. Puis on est passés aux individuelles.

Pour les chorégraphies solo, c'est l'interprétation qui compte, les gestes et la technique aussi bien sûr, mais notre faculté a crée et assemblé des enchaînements aussi. On travaille là dessus depuis le début de l'année, elles sont finies maintenant, et c'est juste des répétitions désormais.

Alors pourquoi, aujourd'hui, rien ne semble aller ?

J'ai dansé de la même façon qu'à chaque fois, mais en voyant Soojin venir droit vers moi avec son petit sourire timide et ses sourcils arrondis, quelque chose me dit que je me suis foiré.

J'aurais mieux fait de rester au lit...

- Tu étais très gracieux Jimin, et tes mouvements étaient fluides et sensuels, comme chaque fois, me félicite t'elle.

- Merci... Je réponds en demi teinte, attendant qu'elle finisse d'étaler la pommade.

- Cependant...

Et voilà !

-...  Je trouve que ta chorégraphie manque d'âme.

D'où ça sort ça ?

- D'âme ? Je répète, frustré d'avance.

Elle hoche la tête en fredonnant.

- Quelle est l'histoire que tu veux raconter aux gens qui te regardent, Jimin ? Me demande t'elle avec toute la gentillesse et la douceur dont elle sait faire preuve.

- Euh et bien... je ne sais pas trop.

- C'est là le problème, moi non plus, reprend t'elle en pinçant ses lèvres dans un semblant de sourire.

- Mais.. - on a jamais parlé d'une thématique pour la chorégraphie, j'comprends pas, je soupire en baissant la tête, désemparé.

Je veux rentrer chez moi...

Sa main se pose sur mon épaule, je la regarde alors à nouveau.

- On en a jamais parlé en cours parce que c'est quelque chose que je ne demande qu'à toi, m'avoue t'elle. Je pense que tu pourrais aller très loin. Bien plus loin que tu ne le penses.

- Vous pensez que je n'irais pas loin si je présente cette choré ? Je demande, emprunt aux doutes et à la panique.

Elle sourit, d'une façon presque maternelle.

- Je ne me fais pas de soucis, les recruteurs s'intéresserons à toi, me rassure t'elle avant de marmonner pour elle même. S'ils ne le font pas je change de métier...

Je souris, gêné mais soulagé également.

- Mais tu es capable de mieux, de bien plus. J'aimerais que tu te surpasses, que tu te différencie de tes camarades. Trouves quelque chose qui te fait vibrer.

- La danse me fait vibrer, je rétorque un tantinet agacé, comme un gamin vexé.

- Sert t'en alors, pour nous communiquer quelque chose de fort, reprend ma prof avec engouement. Pour que les spectateurs pleurent de joie ou s'effondrent sous l'émotion. Fais parler ton corps, donne vie à ta danse. Une âme, une histoire !

- Mais.. - Il reste plus que beaucoup de temps et..-

- Tu es prêt Jimin, me coupe Soojin dans un souffle légèrement agacé, sûrement du à mon manque de confiance en moi et à mon élan de panique. Tu n'as plus qu'à entretenir tes capacités. Utilises le temps qu'il te reste pour trouver une idée. Fais nous voyager. Promets moi d'y réfléchir, me demande t'elle avec sa candeur innée pour conclure.

- D'accord je.. je vais y réfléchir, je lui promets en croulant déjà sous les idées, à savoir : une avalanche de rien.

***

Hoseok parle beaucoup pendant les cours suivants, tant mieux. Il accapare toute mon attention et sa bonne humeur a impact positif sur moi. Lui aussi a eu des "devoirs supplémentaires" par Soojin. Elle veut qu'il intègre un geste signature à sa choré pour qu'il en fasse sa marque de fabrique." Un élément indispensable pour un futur chorégraphe de renom" lui a dit notre prof. Hobi est enchanté, j'aimerais prendre ça aussi bien que lui, mais je me sens plutôt sous pression, et je supporte mal la pression.

Hormis le stress ajouté avec cette histoire "d'âme" ça allait à peu près bien, jusqu'à ce qu'Hobi me révèle que Taehyung, lui, ne va pas très bien.

- Il s'en veut beaucoup, faut vraiment que vous parliez.

A croire que ça a suffit pour que je réponde enfin à un de ses messages. Plus de retour en arrière possible maintenant. Tae et moi nous verrons demain, après les cours, sur notre entre deux. C'est ce dont nous avons convenu.

En découlera le sort de notre amitié, les dés sont jetés.

Bon d'accord, j'en fais carrément trop mais j'ai vraiment peur de perdre mon meilleur ami.

Tae

Merci de me laisser un chance de m'expliquer.

Tout ces messages formels et froids ... merde, ça m'angoisse à mort. J'en suis presque à regretter ses alignements d'emoji en tout genre pour me résumer ses journées. Habitude qu'il a sobrement appelé " les Emojournées de Taetae ".

A la cafétéria, on a le droit à du Soe Galbojim (bœuf mijoté). C'est vraiment pas de chance parce que j'adore ça et que je ne peux pas me permettre de faire le glouton. J'enchaîne l'heure du déjeuner avec le cours de renforcement musculaire. Je sais que je vais souffrir, et sûrement écoper d'un entraînement militaire, donc si je veux pas vomir mon repas faut pas trop que je remplisse mon estomac. J'me contente donc du yaourt, d'une pomme et de deux verres d'eau pendant qu'Hobi s'enfile ma part.

- T'es sûr que t'en veux pas ? Me demande t'il pour la troisième fois, la bouche pleine.

Je souris en secouant la tête. Ça lui suffit pour continuer à se remplir la panse.

Voilà. J'ai pas encore vu le coach qu'il me pourrit déjà la journée.

- Ahh ! J'ai fait le plein d'énergie pour le cours de Jeon, et les maths ! Déclare Hoseok en massant son ventre.

Ce petit rappel de notre emploi du temps finit de m'achever.

- Quelle journée de merde... je souffle.

- Jimin, sois optimiste un peu ! Me reprend mon ami, amusé.

- Pardon. Quelle belle journée de merde, je rétorque sur un ton égal.

Hobi plisse ses lèvres en me toisant

- C'est mieux ! Décide t'il finalement en riant.

Je ris aussi, j'lâche la pression, ça fait du bien.

Je m'attarde jusqu'à la dernière minute à table, espérant croiser le deuxième service, n'ayant pas vu Jungkook au premier. Mais c'est peine perdu. Le capitaine est introuvable. Je jurerai que le sort s'acharne aujourd'hui.

On est censés se voir ce soir, vu que je l'ai invité à venir chez moi. Mais ça c'était avant les images subliminales, que mon subconscient à créées, de la queue de cheval de madame Choi s'agitant dans les airs. Je ne veux pas passer pour un petit secret jaloux en manque de confiance en lui qui a besoin d'être rassuré, même si c'est ce que je suis, mais je dois absolument voir Jungkook avant de partir. Hors de question qu'il mette un pied chez moi si mon imagination a raison.

Mais bon, pas de trace du capitaine pour le moment. C'est donc sans l'avoir vu que j'entame l'après midi.

Changé et stressé, je rejoins l'antre de monsieur Jeon, le gymnase. Le coach, vêtu de son éternel marcel trop moulant, m'ignore royalement.

Bon.

Pourquoi pas.

Ça change de d'habitude, moi qui ai souvent l'impression d'être son souffre douleur. Mais pas le temps de souffler, ni d'analyser l'absence de nos contacts visuels, on enchaîne séance de gainage, l'horreur, puis pompes, pas mieux.

Les pompes.

Qui a inventé ce truc ?

Mes bras tremblent mais je résiste du mieux que je peux. J'entends Hoseok à ma droite qui souffre le martyre. Son bœuf épicé doit lui sembler bien amer tout d'un coup.

- Trente et un, trente deux, trente... trois...... tren... te....qua..treee...

- Plus que six Hobi, je lui dis pour l'encourager.

- Jung Hoseok ! Tu m'en feras dix de plus ! Ça t'apprendra à bavarder !

Je lève un regard contrit vers monsieur Jeon, prêt à défendre Hoseok, mais ses yeux noirs qui me transpercent littéralement de part en part m'en dissuadent. Il est terrifiant. Et aimable comme une porte de prison.

Si j'ouvre ma bouche je ne ferais qu'empirer les choses, je crois.

Hobi finit sa série de pompe punitive du mieux qu'il peut, et prend même la peine de me sourire à travers son visage trempé de sueur une fois terminée. Une vraie crème ce Hoseok. Pas rancunier pour un sous.

Mais j'm'en veux quand même, le pauvre, pour une fois qu'il disait rien. Je suis comme le porteur sain d'une maladie qui vous fait suer, le coach en l'occurrence. Immunisé contre lui, mais gare à ceux que s'approchent de moi.

Hobi n'a pas été le seul dommage collatéral. Deux de mes camarades, à qui j'ai tenu les chevilles pendant les abdos en duo, on fait les frais de ma compagnie. J'leur disais juste de mettre leur dos droit pourtant... Le coach est impitoyable.

Je suis passé à travers ses reproches, pourtant j'étais un peu à la ramasse. Enfin autant que les autres. Ses cours sont trop durs, sûrement même trop pour des gars de la marine républicaine.

J'pourrais en être satisfait, d'avoir une sorte de passe droit venimeux, oui je pourrais, mais ça me fout les jetons plus qu'autre chose. J'ai l'impression que tout ça n'est que le début. Des préliminaires sadiques de la part d'un homme tordu.

- Park Jimin, une minute, m'interpelle le coach à la fin de la torture qu'est son cours.

On y est.

Je m'approche de lui, penaud, et déjà courbaturé.

- Oui monsieur ?

- Combien d'heures de cours il te reste ?

- Euh... deux heures.

Il matte sa montre, la bouche en biais, avant de rediriger son regard froid sur moi.

- Bien. Tu viendras me voir à la fin de ta journée. Je serai sur le terrain avec mes gars, rejoins moi là bas.

Me faire souffler dans les bronches devant les Bangtan au grand complet ? Non merci. Autant faire ça tout de suite vu qu'apparemment je vais pas y échapper.

- Mais monsieur je...-

- Pas de mais Jimin-ah. A tout à l'heure,  me dit-il comme un ordre avant de tourner les talons.

J'me change dans les vestiaires, les membres tremblants.

Je finis les cours dans deux heures. Deux maudites heures à me prendre la tête de savoir comment le coach va me trucider. Deux heures de maths, qui plus est, c'est un détails qui compte.

J'ai pas envie d'attendre. J'ai pas envie d'aller sur le terrain non plus.

- Tu viens Chim ? m'interpelle Hoseok alors que je remballe mes affaires à une allure d'escargot.

Je ferme mon sac, perdu dans mes pensées. Et puis merde ! Qu'est-ce que j'y perds à aller voir monsieur Jeon tout de suite après tout ?

____________

Chapitre corrigé par
park__selma x)