La vie continue aux battements de mon cœur,
Qui sans cesse me rappellent cette austère mécanique dont je ne comprend l'usage

Si je lui cherche un sens, un brouillard ténébreux m'entoure et me transperce
Et si je lui survis, c'est pour mieux me briser sur ses pics d'amertume

La vie continue, elle suit son large cours
Par les pentes sinueuses des montagnes de mes peines
Muette, elle avance, tapie dans la pénombre
Et sa médiocre image n'est plus qu'une ombre noire
me traquant sans relâche

La vie continue mais son contenu n'est plus, elle avance sans guide et se perd dans ses vices
La vie continue mais je la sens se rompre, se briser, se noyer sous des souvenirs heureux qui ne reviendront plus

La vie ne continue qu'au rythme de mes larmes, elle se tait, se transforme, tente de reconstruire sur de stériles ruines ce qu'elle fut à ce temps
La vie a ton visage, qui peu à peu se trouble dans mon esprit brumeux
Ses contours se dispersent en des traits confondus, se fondant dans un rêve toujours plus indécis
La vie continue, mais se poursuit sans toi.