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Chapitre 26

Richard aida ses deux acolytes avec un en train nouveau. Une motivation qui, à elle seule, remontait le moral de la bande.

Lorsque Charly lui demanda l'origine de cette joie, son gardien se contenta de répondre :

« J'ai juste réalisé que je n'étais pas une si mauvaise personne que ça. »

Ils finirent la tournée en quatrième vitesse puis retournèrent dans la baraque transformée en quartier général. Sur la table à manger, toutes les armes à leurs dispositions avaient été soigneusement posées avec leurs munitions respectives. Pas de quoi lancer une guérilla mais suffisamment pour se défendre. Richard opta pour le fusil d'assaut avec lequel il s'était entraîné. Artiom prit le second tandis que Prokopy attrapa le fusil à pompe. Ils enfilèrent leurs vestes tactiques avant de remplir les porte-chargeurs et autres cartouchières. Ce fut ensuite le tour des holsters. Le gardien garda son pistolet allemand tandis que les deux Russes prirent les modèles avec lesquels ils avaient l'habitude de travailler.

Richard ne parvint à comprendre pourquoi ses camarades ne souhaitaient pas enfiler leurs gilets par balle. Il décida de faire confiance à leur jugement puis se pencha au-dessus du plan afin de tout récapituler. Sur une feuille de papier, une esquisse représentait l'intérieur du laboratoire avec le point principal entouré : le bureau / nid de Freddy. Richard avait dessiné des photos et expliquait vouloir les récupérer. Les deux agents de sécurité ne semblaient pas y voir d'inconvénient. Plus il y réfléchissait, moins le militaire improvisé comprenait pourquoi ces deux zigotos acceptaient de l'aider. Souhaitaient-ils eux aussi que le monde soit au courant des horreurs dont ils avaient été témoins ? Ou voulaient-ils simplement abattre Freddy et venger la mort de leurs camarades ? Le cerveau de l'opération expliqua à nouveau qu'il ne s'agissait pas de la priorité, bien qu'il aimerait grandement voir cette pourriture exploser en mille morceaux. C'est pour cette raison que, plus loin sur le plan, avait été représenté une salle avec des roquettes. L'armurerie. S'ils parvenaient à récupérer les photos sans que Freddy ne rapplique, ils s'y dirigeraient afin de faire le plein de munitions avant de repartir, ni vu, ni connu.

C'était le plan. Dans un monde parfait.

Ils passèrent ensuite en revu les objectifs secondaires, à savoir récupérer des carnets de notes et si possible, le cadavre d'une de ces atrocités. Richard ne savait pas encore ce qu'il allait pouvoir en faire, mais dans le doute, mieux valait-il rapporter le plus de preuves possibles. Il y avait aussi une pièce à côté de l'armurerie qui contenait de la nourriture mais Prokopy expliqua qu'elle nécessitait une clé pour l'ouvrir. Avec un peu de chance ils parviendraient à trouver un trousseau sur l'un des cadavres. Mais ça, c'était uniquement si Freddy ne montrait pas le bout de son nez. Et pour ça, ils avaient un plan. Une diversion. Lors de leur tournée journalière, les trois stratèges avaient installé un pistolet de l'autre côté de l'île et l'avaient solidement attaché à un arbre avant d'apprendre à Louis à s'en servir –ce qui ne fut pas très difficile, ayant déjà manœuvré le lance-fusée–.

Tout était en place. Ils n'avaient plus qu'à se mettre en route et à prier.

***

Le 4x4 atteignit le croisement suivi du camion de pompier en marche arrière. Ce dernier pouvait aller jusqu'à la pointe de l'île –il l'avait déjà fait lors du sauvetage des Russes– mais ne pouvait se frayer un chemin jusqu'à l'antenne. Il servirait simplement de plan de secours, au cas où le Land Cruiser tombe en panne ou pire, soit détruit par leur adversaire. Prokopy laissa la clé sur le contact et rejoignit le reste de la bande. Ils arrivèrent à l'antenne quelques minutes plus tard grâce aux quatre roues motrices particulièrement utiles dans la boue. Tout était calme. Pas de démons en vue. Le pylône de métal les observait patiemment, incapable de comprendre ce qui allait se dérouler sous ses entrailles. Richard le dévisagea à son tour. Si seulement les câbles n'avaient pas été tranchés, tout cela aurait pu être éviter... Au fond, peu lui importait de savoir qui s'en était occupé. Le mal était fait et il fallait faire avec.

Les trois hommes –accompagnés par la guéparde qui avait fait des pieds et des pattes pour faire partie de l'expédition– se mirent à l'abris sous un chêne. Les quelques gouttes qui les avaient accompagnés lors du trajet ne souhaitaient pas en reste là. Elles se multiplièrent de manière exponentielle pour rajouter une fine pluie à ce temps nuageux. Richard le savait désormais : la météo pouvait changer très rapidement. Il fallait agir vite.

Pam. Pam. Pam.

Rien ne confirmait que Freddy allait mordre à l'hameçon. Après tout il ne s'était pas déplacé lorsque les deux survivants avaient déchainé les enfers sur l'ours-grizzly. Mais le fait que son corps ait par la suite disparu prouvait que le monstre avait quand même fini par y jeter un coup d'œil. Hasard ou curiosité ? Richard n'en savait rien et préféra donc parier sur la seconde option. Et n'ayant pas d'autre idée, il devrait se contenter de celle-ci. Hors de question de rester les bras croisés après avoir été témoin de telles horreurs. À quoi bon avoir chassés ses regrets pour que d'autres les remplacent ? À quoi bon être l'ami des animaux s'il ne les protège pas au péril de sa vie ? À quoi bon revoir sa fille s'il n'est pas capable de se regarder dans un miroir.

Les deux hommes aux visages froids se firent un signe puis attendirent le feu vert de Richard. Il tremblotait. Ses yeux s'étaient figés sur le fusil au métal froid qu'il tenait entre ses mains couvertes de stigmates. Allait-il vraiment retourner dans ce charnier ? Dans ce décor de film d'horreur pourtant bien réel ? Il se dit que seul un fou pouvait réussir une telle mission puis sourit timidement comme pour se donner du courage.

« S'il y a bien un fou qui peut le faire, c'est moi. »

Il fixa Charly à son tour qui hocha la tête, l'air déterminée. Ils lui avaient attaché le lance-roquette sans munitions sur le dos, au cas où ils seraient obligés de s'en servir après avoir atteint l'armurerie. Louis apparut quelques instants plus tard pour faire le guet. Tout le monde était prêt. L'heure était venue. Ils s'échangèrent un regard puis leurs rangers partirent à l'unisson dans le flop flop de la boue. Les deux Russes ouvrirent la marche et tapèrent le code tandis que Charly et Richard les suivaient. Dès que la porte s'ouvrit, une eau noirâtre s'engouffra par l'ouverture. Le laboratoire était bel et bien inondé.

Le pire scénario possible se concrétisait. La guéparde recula avant d'avoir la tête sous l'eau puis remonta les marches pour retourner à l'extérieur où la pluie s'intensifiait. Un demi-mètre d'eau boueuse remplissait le hall dans lequel flottait quelques éprouvettes et autres os à faible densité. Le gardien ne put retenir un juron lorsqu'il sentit des objets inconnus lui toucher les jambes. La mélasse leur arrivait juste au-dessus des genoux, rendant leur avancée particulièrement difficile. Ils laissèrent la guéparde dehors puis entamèrent leur marche, fusils épaulés et pantalons détrempés. Richard pensa à ses pl aies non-cicatrisées sous ses bandages puis pria tous les saints pour ne pas choper de saloperie avant de réaliser que c'était bien le cadet de ses soucis.

Des choses craquaient sous ses pieds. De la verrerie, se rassura-t-il avant de taper dans une carcasse qui remonta à la surface, elle et son visage à la grimace momifiée. Ce fut par miracle qu'il garda son équilibre tandis que les deux Russes ne trahirent aucun signe de stress. Ce qu'on disait sur ces hommes venus du froid était donc vrai, en plus d'être bien développés physiquement ils pouvaient garder leur calme dans n'importe quelle situation. Même dans ce marécage de mort. Même dans la tanière du diable.

Artiom leva sa jambe droite d'un coup sec tout en retenant un gémissement entre ses dents. Un petit requin lui mordait la cuisse qui saignait déjà abondamment. Il y avait donc bel et bien des bestioles vivantes dans cette marre de cadavre. Dans un calme olympien, il posa son talon sur un meuble et Prokopy sortit un couteau de combat de son étui avant de le planter dans l'animal. Richard qui s'était précipité vers eux tendit le bras et retint un hurlement avant de détourner le regard. Trop tard. Ils ne firent pas attention au zoologiste et posèrent le bébé cétacé éventré sur une étagère. Le plus jeune s'éloigna et ouvrit une boite de premier soins accrochée à l'un des murs avant d'en sortir des rouleaux de gaze. Pas le temps de désinfecter, il se contenta de bander la plaie puis rajouta du gafer par-dessus dans l'espoir de rendre le tout étanche, puis repartirent comme si rien ne s'était passé.

Le zoologiste jeta un coup d'œil à la bête. Sans grande surprise, il n'avait jamais vu un tel spécimen. Un requin tacheté avec des reflets violets et des moustaches. Il y avait-il des aquariums plus loin dans le laboratoire qui avaient cédés ? Ou avait-il été apporté dans la grotte lors de la tempête ? Pour la millième fois, Richard réalisa qu'il n'était pas au bout de ses surprises et avança d'un pas pressé.

Grâce aux habitués des lieux, le trio atteignit rapidement le bureau inondé. L'espèce de nid avait purement et simplement disparu tandis que de l'eau gouttait du plafond de la grotte jusqu'à son sol, créant un minuscule ruisseau qui alimentait le pédiluve géant. Richard hésita un court instant. Foutu pour foutu, il se baissa avant de plonger sa main dans l'eau pour aller à la pêche aux photos. Il sentit un os, un morceau de cartilage puis autre chose... Sa main jaillit hors de l'eau lorsque quelque chose lui frôla le poignet, sans savoir s'il s'agissait de son imagination ou non. Ses camarades mirent la main à la pâte et ratissèrent le sol de leur côté, remontant des objets divers et variés. Mais pas de photos.

« Me dites pas que ça recommence ! » jura-t-il avant d'y retourner avec les deux mains cette fois-ci, son fusils en bandoulière dans le dos. Le sol en était couvert la dernière fois, il allait forcément en trouver au moins quelques-unes ! C'est là qu'il réalisa : si l'eau était arrivée par cette grotte, il était fort probable que le courant les ait emportés aux quatre coins du laboratoire. Son dos craqua méchamment au moment de se remettre droit, le tordant de douleur. Pas le temps de se plaindre. Il se dirigea vers un coin de la pièce mais sa pêche ne fut pas plus fructueuse.

D'autres insultes s'infiltrèrent dans sa barbe. Il leva la tête et aperçut un échange de regard entre les deux Russes, le genre qui voulait dire « Est-ce qu'on ne perd pas notre temps là ? »

Le tonnerre s'infiltrait depuis le fond de la grotte jusqu'à leurs oreilles. Si son nid n'était plus là, Freddy allait-il revenir ici ? Mieux valait-il ne pas être dans les parages pour le savoir. Richard leur fit signe d'aller à l'armurerie. Ils s'exécutèrent tandis que lui resta derrière à se tordre le dos pour trouver ces foutus clichés. Une possibilité particulièrement immonde s'immisça petit à petit dans son esprit. Il la chassa plusieurs fois mais elle revint à la charge encore et encore. Ses mains rattisèrent le couloir de long en large avant de faire pareil dans une pièce où il trébucha la tête la première. C'est en retirant l'eau boueuse de son visage qu'il aperçut un placard flottant contre vents et marrées sur cet océan putride. Dedans, un carnet à la couverture jaune rigide. Richard s'apprêta à le feuilleter lorsqu'il entendit un cri.

Un jappement plus précisément.

« Richard ! Richard ! Freddy arrive ! »

Il eut juste le temps de mettre le carnet dans sa poche avant que la guéparde ne débarque avec de l'eau jusqu'au cou, suivie de Louis. Au loin, des bruits de taules violemment plié rappelant ceux d'un carambolage. Le gardien s'empressa de faire basculer son fusil entre ses mains.

« Vous l'avez vu ?

— Oui oui ! Il fonçait sur le 4x4 !

— Okay, pas de panique, il est bien trop gros pour passer par la porte, il va sûrement– »

Le hurlement de la bête retentit dans le laboratoire avec une puissance phénoménale, faisant trembler les murs et s'agiter l'eau. Les deux collègues débarquèrent en trombe, leurs sacs à dos bien remplis. Prokopy attrapa l'arme de destruction massive sur le dos de Charly avant d'y charger une roquette et de retirer la goupille de sécurité. De nouveaux grincements métalliques, comme si des plaques de fer se tordaient de douleur dans une bruyante et affreuse agonie. Était-il réellement assez fort pour déformer l'entrée du laboratoire ? Ils le sauraient très vite. Richard se souvint du plan du sous-terrain et comprit rapidement qu'ils n'avaient qu'une seule échappatoire : la grotte.

D'un commun accord l'équipe s'engouffra dans le couloir principal et prit ses jambes à son cou, la guéparde en tête de file. Les trompettes gutturales de l'apocalypse continuèrent de rugir lorsqu'un déchirement de ferraille raisonna. L'ombre qui surgit au fond de la grande pièce confirma leurs craintes.

La bête était là.

Une forme gigantesque et asymétrique, obligée de se baisser pour rentrer dans ce labyrinthe, fit irruption dans le champ de vision d'Artiom. Ce dernier, juste derrière la guéparde, s'apprêta à passer la porte du bureau lorsqu'un morceau de ferraille le percuta de plein fouet et le trancha quasiment en deux. Il s'écroula dans la mélasse, le visage figé dans une terreur pure et éternelle. Un cri russe réveilla Richard alors figé sur place. Prokopy, de sa main de libre, agrippa le poignet du gardien avant de l'entraîner dans la pièce, trébuchant sur le corps de son compagnon dont le sang se mélangeait à l'eau du marécage.

La structure tremblait par à-coup. D'autres froissements métalliques approchèrent. Le désormais quatuor s'enfonça dans l'obscurité du colon boueux sans savoir à quelle distance se trouvait la sortie. Les pas n'étaient plus très loin et du coin de l'œil, Richard aperçut la créature déchirer le mur en métal menant au bureau. Son cœur rata un battement puis doubla la cadence, forçant la ruine qui lui servait de corps à continuer ce sprint de la dernière chance. La dernière source de lumière disparut lorsqu'un nouvel hurlement stoppa l'équipe comme attrapée au lasso.

Ils se retournèrent et aperçurent deux lueurs qui, bien que lumineuses, ne leur apportèrent aucun espoir. Telles deux leurs de poisson-pécheur au fin fond des abymes, les deux billes n'annonçaient rien de bon. D'autres apparurent au fur et à mesure, comme autant d'yeux braqués sur leurs proies. Richard aperçut les contours de sa silhouette démente, délimité par des ténèbres infiniment plus noires que ceux de l'obscurité.

Si la grotte était la nuit, lui était le néant.

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