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Chapitre 22

« ... Donc ce truc, c'était Freddy. Et ce Freddy, c'était ton maître. Vu que les russes le connaissaient, j'imagine qu'ils travaillaient pour lui. Et vu qu'ils connaissaient le code du laboratoire, probablement y travaillaient-ils... Freddy était un scientifique lui aussi ?

— Louis dit qu'il n'était pas seulement son maître mais celui de toute l'île.

— Donc c'était le grand chef ici. Et au vu de ce que j'ai... »

Un reflux gastrique lui brûla la gorge avant de redescendre.

« ... Ils faisaient des tests avec les animaux de l'île. De l'hybridation, peut-être des expériences comportementales aussi. Il faudrait que je retourne là-bas, que j'amasse des preuves. Que je récupère toutes ces photos avant qu'elles ne disparaissent. »

Les pensées qui suivirent ne furent pas partagées car bien moins agréables à entendre. Maintenant que Freddy les avait vus dans le laboratoire, leurs chances de quitter l'île avaient été réduites à néant. Richard ignorait à quel degré de conscience cette chose avait accès mais au vu de son comportement, toute sa noirceur devait être attaché à une forme d'intelligence. Et si elle était de près ou de loin responsable de ces horreurs, l'idée que l'on raconte ce beau bordel au monde entier ne devait pas apparaître dans sa liste des priorités. Le gardien ne put s'empêcher de penser à la trace de sang derrière la boite de premiers secours. Ses yeux se figèrent sur le rocher au milieu de la pièce.

Pourquoi diable cette créature si puissante les laissaient-ils en vie ?

Et pourquoi diable sa tête lui faisait-elle si mal...

Avait-il parlé à voix haute, ou Charly lisait-elle dans ses pensées ?

« On devrait arrêter de l'embêter... »

L'homo-sapiens la dévisagea avant de se ressaisir. L'idée n'était pas si saugrenue que ça. Pire encore, elle relevait d'un sens commun et d'une logique dont il manquait. D'un instinct de survie plus subtile, plus intellectuel que son jumeau hormonal. Certes, il souhaitait absolument revoir sa fille. Mais comment pourrait-il la regarder dans les yeux s'il rajoutait de nouveaux regrets à son fardeau chaque année. Sur cette île où il était venu chercher la rédemption, on lui avait incomber une mission. Hors de questions de se défiler. De laisser ces horreurs tues. D'abandonner la mémoire de ces presque-animaux.

« T'as raison. Vous ne viendrez plus avec moi jusqu'à nouvel ordre. Quant au laboratoire, j'irai avec les deux Russkofs.

— C'est stupide, Freddy va surveiller l'endroit !

— Qu'il essaye. »

***

De retour dans le trou de hobbit. Comme il s'en doutait, rien n'avait bougé, si ce n'était le sol qui s'était transformé en une boue infâme dans lesquelles ces bottes restaient enfoncées. Tout ce qui trainait avait mariné dans l'eau de pluie avant d'être recouvert de gadoue. Ce fut une sorte de pèche bien étrange à laquelle se livra Richard après avoir enfilé ses gants.

La première chose qui l'avait étonné en arrivant sur place fut l'absence de l'animal qui, après s'être pris une soixante de balles, était passés sous ses roues. L'ursidé –qu'il pouvait désormais identifier comme un hybride sans qu'une petite voix dans sa tête le traite de fou– avait purement et simplement disparu. Cela ne faisait pourtant aucun doute, il était bien mort lorsqu'ils avaient quitté la scène. Et à sa connaissance, une seule chose sur l'île disposait de la force nécessaire pour déplacer un tel poids. Ce bon vieux Freddy.

Richard récupéra les deux fusils d'assauts, deux pistolets, plusieurs grosses caisses de munitions et tout un tas d'habits, le tout dans un état des plus pitoyables. Une grande lessive s'avèrerait nécessaire. Il hésita un instant puis décida d'emporter le lance-roquette, bien qu'il ne trouva aucune munition. Il balança le tout avec plus ou moins de précaution à l'arrière du Land Cruiser puis alla déposer ce mélange de boue et de fer chez lui où sa petite famille l'attendait patiemment. Charly et Louis avaient d'abord protestés, plus par principe que par réelle envie, avant d'accepter leur sort, peu emballé à l'idée de croiser Freddy une seconde fois.

Leur maître les caressa rapidement avant de partir faire sa tournée. Le soir, il sortit une bassine qu'il posa sous l'un des robinets d'arrosage avant de tout nettoyer avec précautions en discutant avec ses deux amis. Il commença par les habits afin de les rendre aux deux prisonniers qui utilisaient ses vêtements depuis leur arrestation puis vint le tour des armes. L'acier froid qui se dévoila sous la terre ne fit aucun effet à celui qui, quelques années auparavant, avait milité pour faire disparaître ces objets du démon de son beau pays. La vérité était qu'il les voyait sous un jour nouveau. En nettoyant la boue de la crosse en bois puis en retirant les petits cailloux coincés dans le canon, cet engin de mort retrouvait ses lettres de noblesses. Ce n'était plus un monstre assoiffé de sang mais bien un outil. Un outil particulièrement efficace pour effectuer la tâche qu'on lui avait assigné.

Cela lui fit remonter plusieurs souvenirs de ses voyages en Afrique. Ces bergers, parfois de simple enfants, armés de fusils aussi gros qu'eux pour faire fuir les prédateurs et abattre les braconniers. L'omniprésence de ces engins avait tout d'abord déplu au spécialiste animalier qui, après un certain temps, s'y était accoutumé. Il avait fini par les voir comme des machettes, voire de simples pelles : des outils qui, en fonction de leur porteur, agissait pour le bien ou pour le mal. Quelle différence cela faisait-il au final, qu'ils se battent avec des lames, des flèches ou du plomb ? Le plus important, c'était la victoire, de se battre au minima à armes égales contre ceux qui s'étaient faits paroissiens, prêtres et dieux de leurs propres chapelles.

Richard, même avec un fusil dans chaque main, ne serait jamais à armes égales contre Freddy. Pourtant il comptait bien retourner dans son antre. Cette pensée lui traversa l'esprit tandis que l'eau coulait le long du lance-roquette. Est-ce que ses deux prisonniers savaient où trouver d'autres munitions ? Après tout ils en avaient déjà tiré une sur le yacht. Est-ce qu'une telle explosion serait suffisante pour faire disparaître cette abomination de la surface de la Terre ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir.

Le lendemain matin fut consacré à un entrainement que Richard, malgré son esprit d'aventurier et son envie de tester tout ce que le monde avait à lui offrir, n'aurait jamais pensé faire un jour. Il avait déposé quelques canettes sur le rebord d'une fenêtre donnant sur la mer après avoir arraché les planches –il était maintenant certains qu'elles n'étaient pas plus utile qu'un vulgaire rideau– puis les mise en joue sous la supervision des deux russes, eux même surveillés par la guéparde. Ce fut surtout Artiom, le plus âgé des deux qui l'aida, lui montrant avec le modèle sans chargeur comme épauler, chambrer la première cartouche, aligner la hausse avec le guidon, retirer la sécurité puis, enfin, faire feu. Richard se dit que ces russes étaient particulièrement sympathiques avant de réaliser que non seulement il les avait sauvés mais en plus il les nourrissait. Autant dire qu'ils n'avaient aucune raison de s'enfuir, encore moins de se montrer hostile, surtout avec le prédateur le plus rapide du monde à leurs côtés.

Prokopy lui fit un signe avant qu'il ne tire, levant ses mains attachées jusqu'au menton avant de boucher ses oreilles avec ses doigts. Artiom acquiesça. Le bruit pouvait rapidement rendre sourd, qui plus est en intérieur. Richard avait pris la décision de faire ses entrainements dans la maison avec l'espoir d'étouffer le bruit pour que Freddy ne se doute de rien. La révolution devait se préparer dans l'ombre avant d'éclater au grand jour. Che Guevara n'avait cependant pas pensé à ses propres oreilles et, n'ayant pas vraiment d'autres idées, coupa des petits morceaux de torchon à la propreté douteuse avant de se les fourrer pour couvrir ses tympans, laissant une partie tomber jusqu'à ses épaules. Un style à toute épreuve et une efficacité approximative.

Richard suivit tous les conseils un par un, copia la position de son entraîneur puis visa la première cannette avant de presser la queue de détente avec une certaine appréhension. Il atteignit le point-dur les yeux quasiment clos, effrayé comme un gosse qui attend de se prendre une baffe. Il les rouvrit sans comprendre pourquoi le coup n'était pas parti. Il pressa plus fort et la magie opéra. La déflagration et le choc contre son épaule le fit sursauter, lui faisant lever le canon. La balle passa par la fenêtre et partit en croisière sur un ou deux kilomètres avant de plonger dans l'océan où elle trouva un corail pour passer le reste de son existence.

Sa concentration se relâcha au fur et à mesure que le canon s'abaissait. Lui qui avait peur qu'un grand mal s'abatte sur lui, sorte de malédiction des armes à feu, il fut soulagé de constater que rien n'avait changé. Un picotement qui partit de son épaule pour finir au bout de la phalange coupable s'estompa après quelques instants, suivi d'un frisson qui le traversa de part en part. Dans l'espoir de garder ce momentum il mit la cannette en joue une seconde fois et fit feu. Sa cible ne broncha pas. Un troisième coup. Toujours rien.

Les gesticulations d'Artiom lui fit détourner le regard. Ce dernier mima une respiration puis retint son souffle avant d'appuyer sur la queue de détente. Richard l'imita et constata immédiatement la différence. Son nouveau tir fit mouche et la bordure de la fenêtre vola en éclat au niveau de l'impact, quelques centimètres à peine à côté de la cannette qui trembla. Un second coup atteignit la même zone, arrachant quelques bouts de bois.

Le ciel s'assombrissait depuis le lever du jour, les forçant à s'entrainer avec les plafonniers allumés. Au loin, derrière son stand de tir, l'horizon qui rampait en direction de l'île confondait le ciel et la mer dans une obscurité nocturne. Les vagues qui s'écrasaient en contrebas confirmaient ses craintes. Quelque chose de mauvais arrivait. De ces ténèbres émergeaient des éclairs dont les détonations n'atteignaient pas encore les oreilles des spectateurs, leurs yeux fixés vers ces cannettes en attendant que le chef du foyer parvienne à les abattre. Sans crier gare, l'une de ces anguilles anguleuses descendit du ciel juste en face de la fenêtre et frappa l'océan de son courroux, éclairant la pièce d'un bref flash. Richard hurla et pressa la queue de détente puis fut immédiatement écrasé par le tonnerre qui baissa toutes les têtes.

Lorsque les yeux se rouvrirent, la canette avait disparue.

« Pardon... J'ai cru voir quelque chose. »

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