Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2

« Ici, tu as la caserne des pompiers.

— Qui est vide.

— Qui est vide, pour le moment. Il y a quand même un véhicule d'intervention avec une citerne pleine, ce qui m'amène à une autre de tes missions temporaires : surveiller qu'il n'y ait pas d'incendie.

— J'ajoute donc "garde forestier" à la liste.

— En haut de ton phare–

— De mon phare ?

— Oui, en haut de ton phare tu as une alarme qui se déclenchera si de la fumée est détectée sur l'île. À toi de voir où elle se trouve et d'intervenir. Mais honnêtement, il n'y a aucune raison que ça arrive, je te dis ça au cas où. »

Les deux meilleurs amis du monde continuaient leur petit tour de ce boulevard. Ils venaient de passer devant le dernier bâtiment. Là était posé un 4x4 noir aux suspensions gigantesque, obligeant quiconque souhaitant le conduire à s'accrocher à une poignée pour se hisser sur le marchepied. C'est ce que fît Thomas du côté passager.

« Grimpez, les clés sont sur le tableau de bord. »

Richard obéit, peu impressionné par la bête. Ce genre de véhicule était monnaie courante dans les endroits les plus reculés et sauvages du globe. Ce qui le déstabilisa d'avantage fut l'intérieur étonnamment moderne avec un petit écran qui afficha le logo Toyota lorsqu'il tourna la clé.

« Un GPS ! C'est un truc qui permet de nous–

— Je sais ce qu'est un GPS. Mais je n'en avais jamais vu intégré à un tableau de bord...

— T'es pas au bout de tes surprises mon pote !

— Trop familier.

— Pardon. »

Le moteur vrombit et les deux acolytes quittèrent la route goudronnée pour s'enfoncer entre les arbres et les flaques de boues. Thomas sortit une carte du zoo où était référencés tous enclos ainsi que les routes pour les rejoindre. Ils passèrent ainsi à côté de celui de la famille de gorille, de l'ours, de la volière puis du vivarium. Ce charlatan ne lui avait pas menti là-dessus. Les enclos étaient gigantesques et la probabilité de voir l'une de ces bêtes relevait du miracle.

« Chaque enceinte à ce que l'on appelle ici un point de contact où tu dois déposer la nourriture puis sonner la cloche. Elles ont toutes un son différent pour éviter les fausses joies à nos petites bestioles. Ta mission principale est donc d'attendre qu'elles viennent pour s'assurer qu'elles aillent bien.

— Et si l'un d'entre eux décide de rester cacher ?

— Mmhmm, le protocole n'en parle pas. Ah si ! S'ils n'apparaissent pas et s'ils ne touchent pas à leur nourriture pendant 2 jours de suite, il vaut d'abord faire le tour de l'enclos puis, si il n'y a toujours aucun signe, rentrer à l'intérieur. Vous avez tous les détails dans ce guide qui se trouve aussi dans votre bureau !

— Quelle merde. »

La bonne humeur de Thomas lui tapait sur le système. Non, il n'y avait pas de quoi être heureux, pas tant qu'il ne s'était pas assuré du bienêtre de toutes ces bêtes.

« On peut faire demi-tour, pas besoin de perdre plus de temps, surtout que tu as ton premier tour à faire.

— J'ai un truc à vérifier d'abord. »

Le ton sec coupa toute envie au petit comique de répliquer. Ce dernier s'écrasa et pria tous les saints pour que le drogué qui lui servait de conducteur ne le balance pas avec les lions. Mais non, ce fut devant l'enclos du guépard qu'ils s'arrêtèrent brusquement, trop peut-être puisque Thomas qui n'avait pas mis sa ceinture se heurta le front contre le tableau de bord.

Ils sortirent. La cloche était là, à côté d'une porte qui menait vers un sas. Sans plus d'élaboration, le quarantenaire prit le passe-partout qu'on lui avait remis et ouvrit les cadenas avant de pénétrer dans l'enclos sous le regard terrifié du jeunot qui n'osa pas le suivre, incapable de différencier un guépard d'un loup-garou.

« Il dit quoi le guide sur le guépard ?

— Ah euh oui ! Alors ! Charly vit seule depuis le décès d'Emily, sa compagne.

— Cause du décès.

— Euhm. Pas mentionné.

— Génial.

— Ses parents ont été importés d'une réserve sud-africaine il y a 5 ans. Ils n'avaient pas les moyens de soigner une tumeur qui allait la tuer sa mère, donc Monsieur V s'en est occupé et les a gardés. Ils ont eu plusieurs petits mais apparemment V n'a gardé que Charly et a réintroduit les autres en Afrique. Caractère : Extravertie et joueuse. À l'aise avec l'humain. Musique préférée : "Highway to Hell"

— Tu inventes j'espère ?

— Je te lis ce que j'ai sous les yeux ! Donc, apparemment elle a deux morceaux de viande préféré : le collier et la culotte.

— C'est une femelle ? Pourquoi avoir mis deux femelles ensembles...

— C'est marqué qu'elle est lesbienne.

— ...

— Ah et apparemment elle aime bien chanter.

— Rappelle moi de ne plus jamais te poser de question. »

C'est donc seul que Richard s'avança dans ce décor plutôt aride et désertique. Quelques broussailles de disputaient le terrain et le peu d'arbres rendait la recherche des plus faciles. L'enclos était gigantesque, l'un des plus grands de l'île. Pour un animal aussi rapide, c'était un choix des plus cohérents. Ce changement de végétation si soudain le choqua. C'était étonnamment réaliste, il se serait presque cru dans la savane. Il passa à côté d'un petit étang où reposaient quelques os à moitié recouverts par cette poussière jaune puis s'arrêta net en entendant quelque chose. Un guépard. Ce son caractéristique qui pouvait passer pour des cris d'oiseaux ne laissait aucun doute. Cependant, bien que le bruit fût reconnaissable, la manière de communiquer elle, était inédite. Les notes étaient étonnamment rapprochées, nombreuses mais surtout longues. Jamais Richard n'avait entendu un guépard se comporter ainsi. En étaient-ils seulement capables ? Il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits et surtout, reconnaître la chanson.

« ... I'm on the highway to hell ? »

À peine eut-il le temps de finir sa phrase qu'il l'aperçut, là, à quelques mètres de lui. Elle fonça dans sa direction avant de lui bondir dessus. Richard vit sa vie défiler et s'écroula, cognant au passage sa tête contre le sol. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il put constater que les dents de l'animal n'étaient qu'à quelques centimètres de son visage. La guéparde l'écrasait de tout son poids et quand bien même il fut libre de ses mouvements, la probabilité de la battre à la course était nulle. Richard parvint à garder son sang-froid et à rester parfaitement immobile, faisant fi des recommandations de son instinct de survie. Après tout il était en vie et de surcroit entier. Pour l'instant.

«... Alors c'est toi Charly. »

Elle miaula à l'évocation de son prénom. Son visage n'avait aucune animosité, plutôt de la joie et de l'excitation. Mais quelque chose fit tiquer le spécialiste dans le regard de l'animal. Sans pour autant la fixer, Richard tenta de comprendre ce qui n'allait pas. Physiquement elle ressemblait à tous les guépards du monde, mais son comportement se rapprochait beaucoup trop du chat pour un animal née en réserve. Mais le plus surprenant restait son visage. Il connaissait cet animal par cœur. Il en avait vu et examiné des centaines au long de sa carrière. Chaque son, chaque geste, chaque réaction, rien n'avait de secret pour lui.

Malgré tout cela, il restait toujours une certaine part d'incompréhension, une barrière infranchissable qui séparait deux espèces distinctes. Il l'avait réduite au maximum durant toutes ces années d'études, persuadé que jamais il ne pourrait la briser. Mais cette certitude venait de disparaître. Peut-être que ce coup sur la tête le faisait délirer ? Non. Non il en était sûr. Il arrivait à la comprendre comme jamais il n'avait compris un autre animal.

Il en oubliait presque le plus fou ! Cette guéparde chantait !

« Tu ne te sens pas trop seule ma belle ?

Meow.

— Bah oui j'imagine. Et dis-moi, tu peux chanter à nouveau ? »

Et comme si Dieu l'avait créé avec ce pouvoir, elle se remit à pousser ses petits cris suraigus et à chanter exactement comme un oiseau l'aurait fait. La même mélodie, une fois encore. Richard resta bouche bée. Devait-il être fasciné par cet animal hors du commun ? Ou bien s'inquiéter de sa santé ? Avait-elle été dressé comme un lion dans un cirque, à grand coup de sous-nutrition et de fouet ?

C'était l'explication la plus probable. Le carnet que lisait Thomas mentait forcément. Cette pauvre bête était sûrement née dans une cage, dressée puis vendue comme animal de compagnie. La question était de savoir si ce fameux V l'avait sauvé du trafic, ou s'il en faisait partie.

« Tu peux te pousser s'il te plait ? »

Elle s'exécuta. Richard avait une sorte de connexion avec les animaux, un lien bien particulier qui l'avait rendu célèbre de par le monde. Il donnait cette impression d'être compris par les bêtes qui même sans le connaître, l'acceptaient parmi les leurs en un rien de temps. Cette vérité était d'autant plus vraie avec les guépards. Mais cette fois-ci était bien différente.

« Je t'amènerai à manger tout à l'heure, d'accord ?

— Meow. »

Il repartit de son côté et elle fit de même, allant vaquer à ses occupations félines. Son crâne lui faisait mal et une bosse commençait déjà à se former. Ce n'était que son premier jour et il avait déjà esquivé de peu un traumatisme crânien... Ces animaux étaient décidément plein de surprises. La vigilance allait être de vigueur.

Il retourna enfin à la porte qu'il rouvrit et referma derrière lui avec le cadenas. Thomas lâcha le peu d'ongle qu'il lui restait et fonça aux nouvelles.

« Alors ?!

— C'était... Spécial. Très spécial. »

Il lui arracha le guide des mains et le lu. Tout en bas, une note en rouge avait été souligné :

"Attention, elle adore bondir sur les soigneurs."

Il se dit que finalement, il préférait mille fois rester seul qu'en compagnie de cet abruti.

Ils retournèrent dans le 4x4 et repartirent par le même chemin, dans le silence le plus complet.

***

Sa maison était étonnamment grande. Pas autant que la villa, mais tout de même. Alors que les autres employés de l'île étaient logés dans de petits appartements, Richard avait un petit manoir à lui tout seul. Cela lui sembla presque trop beau.

Cette bâtisse au design si particulier était plus vieille que tous les autres bâtiments de l'île réunis. Toute en bois, on devinait qu'elle avait été construite un bon siècle auparavant, à une époque où ce genre de travaux se faisaient entièrement à la main. Et malgré d'évidentes rénovation, le temps et l'air iodé avaient laissés des traces de leur présence sur les murs de la façade.

Le 2ème étage avait une drôle de particularité puisque l'intégralité des murs à l'exception de quelques piliers étaient transparents, faits de carreaux d'un autre âge dont les joints formaient un damier en diagonal. Ce n'était pourtant qu'une caractéristique secondaire face à l'attraction principale du lieu : une tour qui sortait du toit pour s'élever dans le ciel. Un phare.

« Je te laisse faire la visite seul. Tu as une partie des stocks de nourriture dans ta cave et une autre dans celle des appartements. De toutes manières tout est écrit dans le guide qui est dans ton bureau. »

Méfiant, il prit tout de même des mains de Thomas sa copie du livre. Au cas où.

« Je peux communiquer avec le continent ?

— Bien sûr. Tu vois là-bas ? »

Il pointa une antenne qui dépassait des arbres quelques kilomètres plus loin.

« Liaison satellite dernier cri. Impossible que ça coupe. Le câble va jusqu'à ton bureau où tu as une radio. Tu as plusieurs numéros que tu peux joindre, dont le miens. À contacter qu'en cas d'urgence bien évidemment.

— Bien évidemment. »

Thomas partit en se retournant plusieurs fois pour saluer Richard qui attendait à côté de ses affaires. Cinq minutes plus tard l'hélicoptère prit son envol et sans pourvoir en être sûr, le nouveau patron de l'île devina la tête de l'assistant collée contre la vitre en train de faire de grands signes dans sa direction. L'oiseau partit et son cri ne tarda pas à disparaître avec lui.

Le voilà qui se retrouvait seul. Seul dans un silence profond.

Un silence aussi magnifique que terrifiant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro