Légende Urbaine
Sous le choc, Lorelei et Alenna sortirent de la bibliothèque en refermant la porte derrière elles. Elwan n'avait pas bougé d'un pouce, toujours l'épée brandis au cas où quelque chose viendrait à se passer.
– Vous avez tout ? Demanda-t-il en rengainant son épée
– Oui, répondit Alenna avant de se tourner vers la voleuse, j'aurais quelques questions à te poser. En attendant retourne à l'auberge et prépare tes affaires, tu resteras avec nous.
Sa voix était autoritaire et puissante.
– Nous devons continuer d'avancer sinon.. qui sait ce qu'il va se passer, les Hurleurs pourrais nous retrouvez.
– Je suis d'accord Len, dit Lorelei en enfourchant Hena. Descendons de ces montagnes et prenons un terrain pour la nuit demain nous avancerons jusqu'à Florae.
La petite troupe, désormais sur leur monture, se pressèrent dans les collines sombres et dangereuses
Le soleil d'été déclinait rapidement à cette heure-ci, colorant ainsi les montagnes et les cascades d'eau d'or comme on pouvait rarement le voir.
Le vent souffla un moment, empêchant les chevaux d'avancer pendant quelques minutes, le vent tari et la colonne continua sa descente.
Le vaste terrain vague était dénué d'auberge et de tentes. Les Montagnes OrsHel n'était que rarement traversé pour cause d'éboulement régulier, ces jours-ci les accidents avaient cessé comme pour les laisser passer en sécurité. Dès lors, les tentes plantés dans le sol, le sol trembla.
Alenna glissa sur les genoux, des ailes de cendre se dessinèrent dans les airs au niveau de son dos alors que le sol cessait tout mouvement. Il faisait froid soudainement, les ailes avaient disparues.
La jeune héritière mit plusieurs minutes à se remettre sur pied, nulle ne sait pourquoi. Les tentes étaient montées et, désormais, un feu rugissait pour réchauffer la colonne ainsi que le dîner.
La guerrière semblait inquiète et déboussolée. Dans son coin, loin du petit groupe elle gravait à l'aide de sa lame sur une écorce de bois
"Prich Dirac ousar"
Une vieille prière aux âmes oubliés ou disparus.
La lune de minuit à son apogée elle retourna au camp de fortune. Tous étaient encore là, installés devant elle à faire connaissance.
– Tu es de retour Lei, dit l'héritière en écartant un pan de sa cape d'hiver pour la partager avec son amie.
Sur la terre couverte de cendres, Lorelei dessina plusieurs cercles décalés, tous formaient ensemble une lune multiples
– N'est-ce pas là Légende d'Irza ? Demanda le guerrier intrigué, la guerrière hocha la tête, le jeune homme repris: Pourquoi dessiner cela maintenant ?
– Ce qu'il se passe était destiné et le sera jusqu'à la fin. Êtes-vous familier avec cette histoire ?
Semblants piteux, ils essayèrent tous de se cacher
– Inutile d'avoir peur même si cela m'étonne de ton père Alenna. (Un temps) Je ne suis pas sûre que dormir soit une très bonne idée, surtout ici.
Elle soupira un moment
– Quand j'étais petite, mon père me racontait l'histoire des Dieux Neyla et Ors, avant de dormir. Quand j'avais peur il me prenait dans ses bras et me répétait que rien ne pourrait m'arriver ici entre ses arbres et qu'il serait toujours là. Il se trompait mais je ne lui en ai jamais tenu rigueur.
Elle soupira et contempla un long moment les mains noués de la voleuse. Elle laissa le silence durer quelques instants et quand elle voulut reprendre, on l'a coupa.
– je crois que c'est la première fois que je t'entends autant parler, dit Elwan en souriant de toutes ses dents blanches.
Lorelei ne répondit pas. Elle soupira une énième fois pendant laquelle Alenna vint poser sa main sur son épaule.
– Je sais que c'est..
– Il y a plusieurs milliers d'années, ces terres que nous connaissons aujourd'hui étaient toute relies, il n'y avait pas de collines ou de forêt qui les séparaient. Le désert de Sherdar n'était qu'une vaste plaine sans sable, le monde était bien différent. Neyla était grande avec des longs cheveux noirs, elle représentait la lumière, qui aujourd'hui nous éblouis, et Ors était bourru, une brute. On raconte qu'ils s'étaient mariés pour plaire à leurs parents forts, mais personne ne peut attester de cela. Ors trompait occasionnellement Neyla quand celle-ci garder les petits demi-dieux. Il faut croire que quelque fois ce qu'on pense être le mieux pour nous ne l'est pas réellement. Un soir, quand il est rentré au Domaine du Nor, il a entendu le silence dans leur chambre commune. Là où habituellement tous leurs enfants criaient, là le silence et le calme régnaient.
Elle s'arrêta et regarda les flammes qui dansaient au centre du cercle. Sa contemplation dura un certains temps
- Je pense qu'on devrait quand même se reposer. Même si ce n'est pas le lieu idéal, un peu de repos ne peut que nous permettre d'être plus efficace demain, lâcha de brûle-pourpoint l'héritière de la maison Cyr.
Les chouettes mystiques ululaient en cœur. Le feu diminuait petit à petit jusqu'à finalement ne plus diffuser sa chaleur
Les tentes étaient désormais pleines de corps endormies. Cette nuit-là, les souvenirs revenaient, réactivant d'anciennes vies, des vies perdues, des vies disparus.
__
Il y a plusieurs milliers d'années :
"Neyla" appela le dieu plein d'inquiétude et de fureur "je suis désolé, tu connais mon tempérament de feu"
Le silence régnait dans le domaine. Un silence...de mort.
Ors se concentra un moment puis des gerbes lumineuses allumèrent les lampes dévoilant un paysage horrifique.
L'obscurité totale du domaine avait camouflés les traces qui jonchaient le sol blanc. L'obscurité camouflé montrait, dorénavant, des corps. Dans un coin, recroquevillé sur lui-même, le fils le plus petit, son fils Negorn, couvert de sang, il répétait les même mots, comme prisonnier d'une action d'une violence inouïe.
– Que s'est-il passé, petit Neg'? demanda le dieu inquiet
– Tu ne pourras pas te cacher éternellement, martela une voix forte et noire
Le petit demi-dieux continuait de répéter le même mot en se berçant de droite à gauche. Quand Ors s'approcha, le petit cria puis repris son mot qu'il dit avec plus de conviction.
Il tentait de se rassurer, mais en vain la peur le terrassait.
Ors se redressa et analysa du regard la salle souillée de sang encore chaud, les vapeurs du liquide vital lui fit tourner des yeux. Titubant, il gagnait le premier étage. Toutes les portes étaient ouvertes, l'obscurité régnait dans chacune des chambres sans exception.
– Tu le sais bien, comme le savais ta catin de mère, tu ne peux pas nous échapper, lança la voix de nouveau.
Ors se concentra, son mantra battait dans ses tempes tandis que l'habitacle entier s'illumina d'une couleur jaunâtre. Ors s'approcha d'une des treize portes ouvertes, le vent froid gelait la pièce qui éclairé par cette lumière jaunâtre dévoilait une scène d'horreur.
Dans cette pièce, il y avait 4 lits, tous étaient défaits et deux étaient retournées et les montants étaient brisés, les deux encores debout avaient les draps maculés de sang. Les corps de quatre jeunes dieux étaient étendus sur le sol, la gorge tranchés nets.
– Tu mourras comme cette trainée avec qui tu as forniquer, la voix de plus en plus fortes et menaçantes se rapprochait du dieu.
De loin, au deuxième étage, il vit une silhouette éclairé par la lumière vive mais il était impossible pour Ors de distinguer un quelconque visage. Il secoua la tête et rejoignit l'étage supérieur. Rien, vide. Personne.
Un cri résonna. Le cri venait du rez-de-chaussée. Negorn. Son sang bouillait dans ses veines il fallait qu'il sauve.. qu'il LE sauve.
"Il est destiné à faire de grande chose" pensa-t-il en continu tout en dévalant les deux étages.
Negorn, le jeune homme, pétrifié gardait les yeux rivés sur la silhouette qui se trouvait dans le coin. Ses yeux verts avaient retrouvé leur lueur magique, magnifique. Ses cheveux noirs couvrait son visage rongé par le sang et les plaies légères.
Un craquement.
Un craquement attire leur attention, une forme se détache du 4èmes et dernière étage du domaine. Une femme avec de longs cheveux noirs, une peau grise et lisse. Une robe blanche tâché de sang. Ors ne plus pu se retenir de crier.
Crier, laisser s'exprimer.. ce qui le rongeait depuis le début de la soirée
– Neyla, je suis désolé, désolé, murmurait-il au corps sans vie
__
La lumière filtrait le tissu fin des tentes. La pluie et les éclairs avaient ravagés le camp de fortune.
La petite colonnade émergea les uns après les autres. Tous plièrent leur tente avant de se remettre en route.
"Cette journée.. s'annonce .. longue" pensa Elwan dans un silence pesant.
"Trish gorn erad"
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