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De la nouvelle culture du monde

Zdeg Evolsvag était ce qu'on pouvait appeler un curieux. Il passait de longues heures à arpenter les couloirs bourdonnants de ce grand empire virtuel qui étendait sa toile sur le monde. On eut pu dire alors que sur Terre vivaient des milliards de curieux. Ce qui différenciait cet homme-là en particulier, c'est que des milliards d'humains auraient simplement ignoré un article au titre aussi vague que "de la nouvelle culture du monde", noyé dans le flux de couleurs en mouvement perpétuel qui s'étalait sous leurs yeux, un article que de plus personne n'avait encore pris la peine de lire et qui ne prenait non plus pas lui-même la peine de présenter bien. C'est là que l'on soutient que Zdeg était un curieux, puisque lui se posa un instant la question, et l'instant fut suffisamment long pour qu'il se retrouve sur la page dont il était question.

Ce n'était pas en fait un article, comme il avait semblé au premier abord, mais un site entièrement construit, destiné à accueillir des articles. C'était assez original, peu de gens prenaient encore le temps de se consacrer à une lecture si longue et fastidieuse que celle qui nécessitait d'avoir lu autre chose pour pouvoir la comprendre. Zdeg, par respect toutefois du travail considérable que devait représenter une telle construction en-dehors des plateformes fournies par le Comité, parcourut les différents onglets de son doigt, admirant avec amusement l'effet lumineux qui s'en dégageait. Il s'intéressa ensuite à l'unique article encore apparu, écrit quelques minutes auparavant. De son titre s'émanait la même impression de sérieux et de mystère que de celui du site. Après avoir apprécié dans un murmure la sonorité de ces mots calmes, l'internaute commença à lire en silence, et en quelques lignes ses yeux s'ouvrirent grands et un sourire satisfait se dessina fièrement sur son visage.

Quiconque avait écrit ça, quiconque se cachait derrière ce "Hibou", avait de véritables raisons et de suffisants arguments pour déconstruire l'avis du Comité. Bien sûr, il était naturel que tout le monde détestât un peu le Comité, ne serait-ce qu'en signe d'existence, de rébellion futile comme les font les adolescents vis-à-vis de leurs parents, et cette haine commune, les milliards de la majorité la soulageaient ou la déversaient sans vraiment de sens ou d'intentions. Celui-là, au contraire, l'avait sublimée au point de construire ce texte, en apparence innocent, qui résonnait de maîtrise et de calme profondément en opposition au reste du monde. Voilà qui était étonnant, voilà qui était nouveau dans le paysage numérique (c'est-à-dire presque l'unique paysage) d'un homme ordinaire. Et dire qu'à une seconde près, ce bijou d'ingéniosité et de rébellion se serait évaporé dans l'anonymat du fil toujours mouvant d'internet ! Zdeg se rendit compte de l'importance qu'il venait de prendre en découvrant et en portant attention à un tout petit lien passé sur son écran, et avec fierté il lut l'intégralité de l'article.

Il s'avéra qu'il le trouva intéressant, malgré le manque d'images, de mouvement, de couleurs, de toutes ces choses qui faisaient habituellement l'intérêt des choses, malgré le fait qu'on devait se poser bien des questions à sa lecture. Mais un tel pied de nez aux règles instaurées, qui jouait aux plus profondes frontières de la censure du Comité, devint à ses yeux un chef d'œuvre, qu'il se dépêcha de partager à l'intégralité de son carnet d'adresse (une pratique certes un peu désuète, les articles qui valaient la peine de les mettre en avant étant de moins en moins nombreux, mais qui gagnait par là énormément en efficacité).

Des milliers de petites âmes affairées derrière leurs écrans reçurent en même temps la même petite alerte, puis on se figure aisément comment les milliers deviennent des millions, et les millions de milliards, avant qu'on se figure vraiment que la teneur de ces propos allait bien au-delà de ce que le Comité voulait bien laisser entendre ; on était après tout tellement habitués à ce que l'efficacité du système de contrôle ne permette même pas à ce genre de texte d'exister. Peut-être Zdeg eût-il conscience, en cet instant ou plus tard lorsque la milice vint le chercher jusque dans son appartement, qu'il avait posé là la première pierre de la révolution, mais il passa cependant le reste de sa journée, une fois passé ce court moment de fierté antisystème, à regarder distraitement les couleurs chatoyantes et agressives que le système mettait devant ses yeux, toujours mouvantes.

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