Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

De l'utilité d'Internet

A l'origine, c'est-à-dire lorsque deux hommes qui ne se rencontraient pas pouvaient ne pas même parler la même langue, Internet était un réseau secondaire qui ne reliaient entre eux que quelques curieux d'un bout à l'autre de la planète, des villes d'Orient aux cabinets de l'Arctique, des villages d'Amérique aux plaines de Scandinavie. Il se changea bientôt en une ombre tentaculaire toujours grossissante, que nous connaissons aujourd'hui, entrée dans tous les foyers du monde lorsque le spectre, plus grand encore, de l'humanité détruisant sa maison fut écarté.

Aujourd'hui nous en savons généralement peu sur les endroits du monde où nul ne peut plus habiter, et nous savons tout ce que l'on veut bien nous dire (c'est-à-dire malheureusement tout ce qu'il y a à dire) sur les endroits où la magie d'Internet a étendu son empire. Il est difficile de se figurer un monde où il fallait passer du temps à comprendre ce qu'autrui nous expliquait, et où pourtant on disait bien plus de choses différentes sur tous les endroit du monde. L'intérêt de relier tous les hommes entre eux apparaît alors bien clairement, puisqu'il fallu les faire se parler et se connaître pour petit à petit qu'ils se comprennent aussi bien que nous nous comprenons à présent. C'est dans la continuité de cette première idée qu'on trouve la première utilité contemporaine d'Internet : ne pas perdre cette langue universelle que nous avons mis presque deux siècles à construire, et qui garantit tout à la fois la paix, et la suprémacie du Comité.

Ensuite, on imagine bien qu'en des temps où il existait tellement de diversité à travers le monde, la curiosité et la découverte ont facilement séduit les humains. C'était à celui qui en savait le plus ! à celui qui en avait vu le plus ! Mais aujourd'hui ? Les villes se ressemblent toutes, enrichies par des siècles de partage culturel, il n'y a plus rien à découvrir au-delà de nos dômes de verre, que du désert aride ou froid. Alors on peut plutôt apprendre, non pas la culture puisque nous avons désormais créé une culture du monde dont nous sommes tous part, mais les arts. L'art de cultiver la terre, l'art de construire des babioles, l'art de nourrir sa famille... Ce fut du moins la plus grande utilité d'Internet pendant le dernier siècle, mais il faut bien avouer que tout cela est désormais obsolète, à l'heure où la nourriture pousse toute seule loin sous nos pieds, s'emballe toute seule et arrive toute seule jusqu'à nos assiettes, où la terre n'est plus que poussière et où nous n'avons plus la place ni les ressources pour construire quoi que ce soit. Cependant il reste une forme de curiosité dans notre consommation d'Internet : la haine.

Je dis que c'est une forme de curiosité, car c'est bien ce que c'est devenu. On déteste quelque chose, alors on est curieux de voir comment les autres le détestent aussi, à se sentir fier d'avoir le droit de ne pas aimer quelque chose. Cela permet aux enfants des se construire, aux adultes de se défouler. C'est principalement de ça que notre Internet moderne est constitué, de haine commune vers un seul point. Et ce point est souvent le Comité lui-même, qu'on déteste par habitude et envers lequel on invente chaque jour plus de complots absurdes et de révolutions passagères. Tout est-il que le Comité n'a pas connu une seule période de défaveur en bientôt cinquante ans. Je range aussi ici les bulletins d'information qu'on nous sert chaque jour, que je suspecte de ne servir qu'à se demander en quels mots nous allons nous en prendre à ceci ou cela. Puisqu'il n'est pas nécessaire d'utiliser toutes les fonctionnalités de vitesse et d'interaction d'Internet pour recevoir des bulletins d'information, nous n'y prêterons pas plus d'importance.

Et finalement, Internet nous est utile pour nous divertir. Car lorsque nous ne sommes occupés ni à travailler, ni à dormir, ni à haïr, nous nous divertissons pour passer le temps. Il n'y a rien à dire de plus, les hommes ont toujours cherché à se divertir, et ils l'ont toujours fait. Ce siècle est celui de la couleur, de la vitesse, du mouvement perpétuel : voilà ce qui nous divertit aujourd'hui. Mais cela est-il du "bon" divertissement ? D'après le Comité (et même d'après tous les chercheurs indépendants, car c'est là un des seuls domaines sur lesquels le Comité permet l'existence de chercheurs indépendants), non, cela fait de nous des poissons rouges incapables de faire un effort de concentration. Cet état des lieux nous empêche-t-il pourtant de nous abrutir de la sorte ? Bien évidemment, toutes les évidences du monde ne pourront pas lutter contre un peuple qui ne fait que ce à quoi le pousse son instinct. Pendant ce temps, ceux qui se sont le moins exposés à ces idées d'immédiateté et de passions exacerbées ont obtenu les meilleures places dans notre système pyramidal, et les plus éminents d'entre eux siègent au Comité.

Alors est-ce que je suis contre Internet ? Non, comme vous tous, Internet est ma maison, tout autant que la Terre elle-même, et je l'aime. Mais Internet pourrait être différent. Loin, la censure ! Loin, l'abrutissement ! Vous passez votre temps à haïr le Comité, à le crier fort, noyé dans la masse des milliards d'humains qui n'ont à la tête que le même cri que vous ; haïssez-le donc assez pour le chasser de votre maison.

Le Hibou

L'enquêteur referma violemment le dernier volume des archives, et se leva avec colère. Il quitta la pièce en claquant la porte, écumant de frustration et laissant à son assistant le soin de ranger bien correctement ces livres uniques au monde. Il se prépara à annoncer au ministre la mauvaise nouvelle, c'est-à-dire qu'après avoir fait le tour des bureaux d'informaticiens de la planète en personne pour ne parvenir ni à supprimer cet article menaçant ni à localiser ce Hibou, après avoir étudié de près chaque dossier de chaque habitant de chaque ville pour ne pas retrouver ne serait-ce qu'un indice de l'existence d'un hackeur échappé de leur contrôle, après avoir donné visite et interrogé chaque citoyen un peu doué en informatique pour ne conclure à rien, il n'avait pas même réussi à retrouver une seule incohérence dans son discours vis-à-vis des archives afin de le faire passer pour un complotiste ordinaire. Quelqu'un avait merdé, des mois ou des années auparavant, et il ne parvenait pas à réparer cette erreur comme il le faisait d'habitude. Il s'annonça devant la porte du bureau, et on le fit entrer sans délais.

Le ministre Weckler était un homme impressionnant et charismatique, auquel on avait tout sauf envie de déplaire et qui rendait lui-même des comptes à l'Intendante, femme intelligente et acérée comme il avait été décidé de n'en former que peu. Aussi tout le poids de cette hiérarchie pesait sur les épaules frêle de l'Enquêteur-en-Chef Jon Kadir, qui se mordait déjà les doigts d'échouer inlassablement à sa mission.

"Je vous écoute, Kadir.

_Monsieur le Ministre, après avoir relu l'intégralité des archives, y compris les archives papier classées au secret d'état comme vous me l'aviez suggéré, je n'ai pas pu trouver une seule piste sur laquelle attaquer l'auteur de l'article incriminé.

_Kadir... soupira le ministre en posant son regard d'acier dans toute la pièce. Je ne parlerais pas d'incapacité car je sais que vous êtes de loin le meilleur dans ce domaine, mais votre persévérance à échouer risque bien de me coûter ma place au gouvernement aux prochaines élections, et par conséquent la votre." Il réfléchit un moment et reprit : "Mais pour l'instant, cela est entre vous et moi, n'est-ce pas Kadir ? Alors n'en parlons pas à l'Intendante, trouvons à nous deux une solution pour coincer cet énergumène qui nous cause tant de soucis, quittes à affabuler un peu. Nous la mettrons devant le fait accomplit lorsque nous l'auront retrouvé et que nos concitoyens ne s'en inquièteront plus."

Ensuite, le ministre fit congédier l'assistant par l'enquêteur, et annonça à ce dernier d'une voix solenelle et maligne qu'il avait pour lui une nouvelle mission, après avoir brèvement consulté son fil numérique. En effet, dans la journée le Hibou avait fait paraître sur -à présent presque tous- les écrans du monde un nouvel article, empreint cette fois-ci de bien plus de violence que le précédent. Weckler, qui savait n'être pas un imbécile, avait sauté sur l'occasion trop belle.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro