Je fulmine, il m'a ramené de force et m'a enfermé dans ma chambre, quel culot! J'ai une soudaine envie de meurtre. Je déteste la terre et pourtant pour lui permettre d'être accepter par son peuple j'y suis retourné. Il est donc incapable de comprendre quoi que ce soit! Je n'ai plus ma place ici, je sens leur rejet, comment pourrait-il m'accepter. Je n'ai plus aucun mérite à parcourir ces couloirs, à dormir dans ce lit, à vivre entre ces murs. Je n'ai plus ma place ici

- Même mes fenêtres sont fermées à clés!

Je laisse la rage me consumer lentement, l'eau formant des bulles autour de moi.

Lorsqu'on m'informe que le roi désire me voir, je suis tellement en colère que je fais apparaître des flammes sur mon passage. J'essaie de contenir mon pouvoir et entre dans le bureau.

- Votre Majesté, je m'incline

- Mélinéaelle, sa voix est froide et sèche, je viens de comprendre en faites la seule chose que vous savez faire c'est fuir.

Je suis sous le choc pendant quelques instant. Mais je me reprends rapidement malgré mon avis de le frapper. Il n'y a pas d'avis qui pourrait me déplacer que quelqu'un croit que j'ai fait tout cela seulement par lâcheté.

J'explique calmement:

- J'étais la princesse héritière destinée à gouverner Vivadéls. La couleur de mes yeux prouve ce destin mais à 10 ans j'ai commis l'un des pires crimes que puissent commettre la princesse héritière... je suis parti, sans un mot, chez les humains en plus! Mes yeux en ont perdu leur éclat, ils se sont assombris. Je ne suis plus digne de vivre à Vivadéls, encore moins d'aider à gouverner, je secoue la tête. Le peuple ne m'acceptera pas et ils ont raison. J'ai trahi, je ne mérite plus mon titre ni rien. Laisse moi partir tu ne peux pas garder la traîtresse sous ton toit.

Il semble anéantis.

- Tu me mets sur le trône alors que je...

- Je t'arrête tout de suite tu seras à la hauteur tu es né pour ça, je désigne le symbole sur son bras. Plus que moi.

J'espère ne pas me tromper...

- Comment as tu acquis le pouvoir de transformer tes nageoires en jambes ?

- J'ai... non, j'avais une amie dont le pouvoir est d'exaucer un voeu par personne après avoir décider de chercher l'élu je suis aller la voir et elle m'a accordé ce pouvoir.

- Mais... et si je n'étais même pas né? Tu aurais cherché quelqu'un qui n'existait pas encore.

- J'ai fait... des calculs je savais que nous serions bientôt maudit tu étais la seule solution, je soupire, alors me laisses tu partir?

- Qu'est-ce qui vous a maudit?

Je soupire.

- C'est compliqué, une histoire de vengeance, dis-je vaguement, ce n'est pas important.

- Je n'ai pas le choix... vas t'en.

Sur ces mots je fais demi-tour et me rends à la sortie, lorsque l'on m'appelle:

- Mélinéaelle !

Je me retourne et vois avec surprise le Comte de Franzheï qui nage jusqu'à moi.

- Heureusement je vous trouve avant que vous ne repartiez définitivement. Vous allez faire la plus grosse bétise de votre vie, j'ouvre la bouche prête à réfuter ses propos mais il poursuit m'en empêchant. Ne croyez pas que je suis stupide. Je sais que tu ne peux pas rester mais désires-tu vraiment vivre dans le monde des humains ?

- Je dois bien avouer que... non, je soupire, j'aime l'océan, je l'ai toujours aimé, je secoue la tête, je n'ai malheureusement plus ma place dans l'océan.

- L'océan est rempli de royaumes, il y en a d'autres, dit-il avec une voix retranscrissant la tendresse qu'il ressent pour moi

- Quels royaumes accepterais une traîtresse? Aucun.

- Mélinéaelle accompagnez moi.

Je le regarde surprise. Il poursuit:

- Je connais le prince de Rovalus il vous acceptera dans sa cour,

Au fur et à mesure de ses paroles, je suis de plus en plus surprise mais je le laisse continuer l'écoutant avec attention alors que l'espoir grandit en moi.

- Je vous ai toujours apprécié, affirme t-il, quand vous êtes partis le palais me semblais vide...

Je le coupe:

- J'en suis désolé.

- Ne vous excusez pas, accordez vous une nouvelle chance, il me tend sa main

Je l'attrape en souriant.

- Merci, dis-je des sanglots dans la voix, si tu savais ce que ça représente pour moi.

Des larmes avalées par l'océan se mette à s'échapper de mes yeux.

- Je croyais que tout le monde me méprisais, que personne ne comprendrais, que je ne serais plus jamais accepté.

Il me prend dans ses bras et me parle lentement pour me rassurer.

- Je ne sais pas comment tu as pu trouver le courage d'aller dans un lieu que vous ne connaissait pas, avec des gens que vous ne connaissez pas, une espèce différente que nous ne comprendrons probablement jamais. Tu as quitté tout ce que tu connaissais pour sauver ton peuple qui aurait sûrement sombré dans la dépression et la mélancolie en vivant sans leur identité, sans ce qui fait de nous des êtres différents des hommes. Vous nous avez sauvé, condamnant votre propre bonheur, votre propre vie. Laissez-moi vous soutenir, n'abandonne pas la seconde chance que l'on te donne de vivre sans abandonner ta nature. Tu dépériras sur terre.

Je me laisse aller contre lui, bercée par ses paroles.

- Tu m'as plus manqué que ce que je croyais... merci... pour tout...