Je travaille lorsque j'aperçois Charles dans la rue en face du magasin. Prise de panique je m'empresse d'aller me cacher dans l'arrière boutique laissant ma patronne complètement décontenancée. Quelques secondes plus tard j'entend sa voix à travers la porte. Je pose mon oreille contre la porte et me concentre pour essayer de comprendre le sens de ses paroles.

- Bonjour, excusez moi de vous déranger, commence t-il poliment, mais je crois que vous connaissez la personne que je cherche. Ce serait votre nouvelle employée.

- Je suis navrée je n'ai pas d'employée vous devez faire erreur.

Je la remercie intérieurement pour son discernement vis-à-vis de la situation et de sa loyauté envers moi.

- Je suis certain qu'elle est ici, nie t-il

Alors que j'écoute la conversation l'oreille collé à la porte je bascule et tombe dans un grand bruit.

- Aïe, merde.

Je me relève une main sur ma machoire alors que Charles ouvre d'un coup la porte.

- Il faut que je te parle, dit-il brusquement.

Je le regarde soubrement.

- Bien sûr Votre Majesté, sans aucun problème, dis-je avec une pointe d'ironie dans la voix

Il me fusille du regard, nous sortons du magasin.

- Pourquoi es-tu parti ? s'énerve t-il

- C'est donc pour cela que vous êtes là! je m'exclame, Vous ne devriez pas laisser ainsi votre royaume Votre Majesté, je lui reproche

- Cesse de te moquer de moi !

Le visage qui me fait face et furieux.

- Votre Majesté me fera elle le plaisir de ne point s'énerver? Il est désagréable d'être ainsi observé par les passants, je désigne d'un grand geste les gens autour de nous. De plus, je pensais que Sa Majesté comprendrait après tout c'est pour elle que je suis parti, cependant si vous ne comprenez pas je me permettrai de conseiller à Sa Majesté de s'interesser à l'histoire et aux coutumes de son royaume.

Il soupire et me dit sans plus aucune trace de colère:

- Mélinéaelle revenez, me supplit-il

- Je ne peux pas. Je vous pris de m'excuser.

Je lui fais une petite réverence ironique avant de me retourner et d'entrer dans le magasin sans me retourner le laissant seul au milieu de la rue.

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De nouveau en colère et complètement désorienté je décide de trouver un moyen de la ramener. Après être revenu au palais je demande son avis à l'un des conseillers :

- Les sirènes ont des pouvoirs n'est-ce pas ?

- Oui Votre Majesté.

- Alors pourrait-il y avoir une sirène ou un triton ayant le pouvoir de ramener de force la princesse ?

Je me lève du fauteuil de mon bureau et me tourne vers la bibliothèque derrière moi. Elle m'avait dit de m'intéresser aux coutumes de Vivadéls... comme si j'en avais le temps! Elle m'avait laissé seul avec un Royaume, je n'avais pas été élevé pour ça, je n'avais aucune compétence en la matière.

- Un tel pouvoir serait trop puissant, je connais bien quelqu'un contrôlant les poissons mais les sirènes...

Je me retourne et le regarde dans les yeux:

- Vous connaissez la baie qui décuplent les pouvoirs de la mer? Faites en ramener une ainsi que cet personne.

- Très bien Votre Majesté

Je m'occupe d'un tas de paperaces ennuyeux à propos d'une nouvelle proposition de lois lorsque l'on m'informe de l'arrivé d'un triton dans la salle du trône. Je m'y rends rapidement. À l'intérieur je rencontre le fameux triton, il tient une baie et est accompagné du conseiller. À mon arrivé ils s'inclinent poliment.

- Mangez là, j'ordonne

Il mange.

- Amenez un serviteur, dis-je à ľun des gardes

J'ordonne au serviteur d'accompagner le triton pour ramener la princesse cependant il m'informe que les tritons et les sirènes n'ont pas le pouvoir de transformer leurs écailles en jambes. Je fronce les sourcils.

- Mais la princesse a le pouvoir de contrôler les éléments et je l'ai vue transformer ses jambes en queue.

Le serviteur semble mal à l'aise ne sachant pas comment la princesse a fait.

- Et bien je vais la chercher, la ramener jusqu'à l'eau et vous lui ordonnerai de revenir au château.

- Très bien Votre Majesté.

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Je fais un bouquet de fleurs lorsque quelqu'un m'attrape. Je me retourne et vois Charles. Je me débat mais il me tient trop fort. La gérante étant dans l'arrière boutique et Charles ayant sa main sur ma bouche je ne peux rien faire. Nous sommes un après-midi de semaine, il n'y a personne dans les rues. Il m'amène jusqu'à la plage où il me balance dans l'eau.
J'entends une voix masculine inconnue:

- Princesse Mélinéaelle, je vous ordonne de rentrer au palais.

Mon corps se met soudain en mode automatique, je ne contrôle plus rien. Je fais apparaître mes nageoires et retourne au palais sans que je ne le veuille.