Le palais
Je nage depuis un long moment, Mélinéaelle perdant de plus en plus de sang dans mes bras, lorsque j'aperçois ce que je pense être une habitation. J'espère que c'est le lieu qu'elle voulait que je trouve. Je toque à la porte, une jeune femme m'ouvre. Une femme? Pourquoi a telle des jambes? De nombreuses questions se bousculent dans mon esprit mais je dois rester concentrée, Mélinéaelle perd de plus en plus de sang.
Les yeux de la femme s'exorbitent de stupeur lorsqu'elle voit la sirène dans mes bras.
- Donnez la moi, dit-elle en la prenant avant de rentrer à l'intérieur.
Je la suis peu sûr de moi. À l'intérieur les meubles semblent constituer d'un assemblage de perles et de coraux. Au plafond des lanternes remplies d'algues phosphorescentes illuminent les lieux. Je continue de suivre la femme jusqu'à une chambre, là elle dépose Mélinéaelle sur le lit.
- Tenez là, dit-elle d'une voix étrange dû à l'écho de l'eau
Je m'approche donc et pose mes mains sur ses épaules, tandis que la femme ôte les harpons de la nageoire faisant contracter le corps de la sirène sous l'effet de la surprise et de la douleur. Je recule un peu et observe avec stupéfaction la femme poser ses mains sur les plaies et fermer les yeux. Une lumière bleue émane de ses mains et, lorsqu'elle les retire quelques secondes plus tard, il n'y avait plus aucune plaie sur sa queue de sirène, seulement des écailles lumineuses.
~~~
J'ouvre lentement les yeux. Je ressens avec émerveillement que je suis sous l'eau. Je me souviens petit à petit ce qu'il s'est passé. Les harpons. Je flotte légèrement au dessus d'un lit. Je tourne la tête et vois mon amie Ryzéliur. Son expression est un mélange de perplexité, de doute, de crainte mais aussi d'espoir. Je me relève en la remerciant.
- C'est normal je n'allais pas te laisser mourir, mais ton ami... son bras...
- Je sais.
- Que vas tu faire?
- Ce qui doit être fait, je n'ai pas le choix
- On n'a toujours le choix.
- Pas moi, dis-je en baissant la tête
- Le destin a été trop dur avec toi.
- Rien n'est jamais facile pour personne.
- Sache que tu auras toujours mon soutien. N'en doute pas.
- Tu aurais pourtant des raisons de me détester, comme tous les autres.
Elle soupire.
- Je dois y aller.
- Je m'en doute.
Je soupire à mon tour.
- Pars. Ne réfléchis pas. Tu as une mission.
Je hoche la tête.
- Viens Charles on y va.
Nous sortons sans plus de cérémonies de chez Ryzéliur, c'est étrange de se dire que je ne la reverrais peut-être jamais. Comme il y a 6 ans.
Nous nageons un instant en silence.
- Elle a le pouvoir de guérir.
Je lui réponds sans le regarder.
- C'est cela. C'était mon amie. J'espérais qu'elle ne m'en voudrais pas.
Je sens le regard de Charles se tourner vers moi, il doit se poser pleins de questions. Mais je ne peux pas prendre de risques. Il doit rester dans l'ignorance. Je dois sauver mon peuple, je ne peux plus faire demi-tour. Je m'entraîne vers ma propre chute.
Nous finissons par atteindre le palais, comme prévu nous sommes à l'arrière. Nous contournons les murs du jardin jusqu'au flanc est. Je pointe du doigt une fenêtre et explique à Charles:
- Tu vois cette fenêtre? C'est celle de ma chambre. Dissimule toi dans les hautes algues en attendant que je l'ouvre. Ne t'inquiète pas, les sirènes ont le droit de nager dans les jardins royauc tant qu'elles ne sont pas armées. C'est presque un lieu public.
Sur ces mots je me mets à contourner le mur jusqu'à l'entrée du palais. Je me murmure:
- Me voici de retour.
Au fond de moi je suis émue de revoir ces lieux. Les tours de nacre, les murs incrustés de coquillages, tout est si beau, tout m'est familié et pourtant je suis devenue une étrangère à ce palais.
Ravalant mes émotions, je ne peux pas me les permettre je m'avance jusqu'aux gardes. Ils se tiennent bien droits et en me voyant approcher ils croisent leur lances devant les grilles.
- La cour du palais est interdite aux visiteurs. Le roi n'attend aucune visite.
- Ah bon? Il ne m'attend pas. Moi qui croyait que j'étais attendue depuis 6 ans.
Je vois les gardes froncer les sourcils un instant. Je ne leur laisse pas le temps de se poser plus de questions et les balaie sur le côté d'un mouvement de bras. Je crée ensuite une autre rafale de vent pour ouvrir les grilles. Je traverse la cour en nageant jusqu'à arriver à la grande porte, je la pousse et entre. Je ne prends pas le temps d'admirer mon ancienne maison. J'expulse tous les gardes que je croise grâce à des rafales de vent et arpente les différents couloirs et hall jusqu'à arriver dans la salle du trône. J'ouvre les portes sans hésiter un instant, renverse les gardes présents dans la salle et m'avance jusqu'aux trônes.
- Que faites vous là ?
Une voix tonitruante m'interpelle, sans répondre je continue d'avancer.
- Mélinéaelle? une petite voix m'interroge remplie d'incertitude
En levant les yeux vers la reine, je vois l'espoir et l'amour transparaître dans ses yeux
- C'est bien moi mère, je réponds platement
Mon père se lève, tandis que mon frère me regarde abasourdi
- Comment oses-tu revenir?
Je ne lui répond pas et dit:
- C'est finalement arrivé, tout en pointant ses jambes
- Toujours aussi insolente, me reproche t-il
- Calme toi, laisse la tranquille. Ma fille tu es la bienvenue, vas, ta chambre t'attend toujours, dit tendrement ma mère avant que le roi ne puisse protester.
Je m'incline et me dirige vers mon ancienne chambre. Arrivée, je ne prends pas le temps de m'aller à la mélancolie alors que rien n'avait changé de place et que tout me rappelait ma trahison. J'ouvre la fenêtre et fait signe à Charles pour qu'il puisse y pénétrer.
- Nous devons agir vite. Maintenant qu'il sait que je suis là.
- Je n'ai pas tout compris, pourquoi as-tu besoin de moi? me dit Charles avec une certaine réticence mélée à une globale incompréhension des choses, normal vu ce qu'il a découvert depuis qu'il m'a rencontré.
D'abord les sirènes et tritons existent ce qui n'est quand même pas rien. Ensuite tu comprends la langue que parle ces derniers autrement dit tu n'es pas n'importe qui mais je ne peux pas plus te préciser qui tu es sinon tu fuirais. Enfin je suis une princesse vagabonde et traître qui t'entraîne de force dans le monde marin. Comment il a fait pour pas exploser? Malheureusement je ne peux toujours rien lui dire. Moins il en sait, mieux je pourrais réussir ma mission et je n'ai guère d'autre choix que de la réussir, le bonheur de ceux qui aurait du constituer mon peuple en dépens. Alors je lui réponds simplement:
- Tu m'empêcheras d'aller en prison si nous sommes surpris, je le regarde puis poursuis pour moi même à voix basse, j'espère que tu pourras me pardonner...
Mes yeux doivent trahir ma peine il semble inquiet.
Je lui ordonne soudain:
- Bon, trêve de bavardage, suis moi.
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