Assise devant un petit théâtre où s'agitaient de vulgaires marionnettes de papier, une jeune villageoise qui avait été accueillie pour la nuit dans un vieux manoir regardait un petit spectacle.

« Comment vais-je rentrer chez moi ? se plaignait le bout de carton à son effigie. Quand les applaudissements cesseront? Ça n'en finira jamais. »

Le décor se transforma en une forêt et une voix raconta en chantant :

« Une jeune fille seule dans une étrange forêt... Elle semblait être perdue... »

Un manoir plat se trouva devant le petit objet qui demanda timidement :

« Y a-t-il quelqu'un ? »

La voix grave d'un majordome venu lui ouvrir la porte se fit entendre :

« Que faîtes-vous là si tard dans la nuit ? »

Les marionnettes de toute la famille arrivèrent et la domestique l'invita :

« Eh bien venez juste, nous vous servirons le thé ! »

La villageoise ne put avancer, deux enfants débarquèrent devant elle et lui crièrent :

« Bonjour ! Chantons ! Soyons fous ! Rejoignez-nous ! »

Les portes se refermèrent derrière la jeune fille.

« Il fait nuit dehors... commenta la maîtresse.

-C'est très dangereux ! ajouta la demoiselle.

-En effet ! conclut le maître de maison. Jusqu'à ce que le jour se lève... »

Ils déclarèrent tous en même temps :

« Laissez nous vous accueillir avec du chant et de la danse ! »

Sans cesser de suivre le rythme, le majordome lança :

« Maintenant il faut être rapide...

-Pour tout préparer ! » termina la domestique.

Les deux jumeaux traversèrent joyeusement la salle en criant :

« OK ! Courte répétition de ce soir ! C'est carte blanche ! »

La voix off continua sur la musique :

« De l'ensemble des costumes en passant par le maquillage, chaque petit détail est selon le script. Versez le vin, portez un toast et nous allons commencer ! »

Les voix des hôtes reprirent la chanson tandis que les décors devenaient la salle aux cercueils :

« Ce soir, un chant, une seule trace faite par erreur, avec une telle perfection scandaleuse, le spectacle fou qui se passe ! Et... »

La marionnette sortit les aiguilles et poignarda l'aînée en criant :

« C'est merveilleux ! »

Elle fit jaillir le sang du jumeau avant de s'attaquer à sa sœur :

« Encore ! »

Elle mit le maître de maison à mort :

« J'en veux encore, encore plus ! »

Elle acheva le reste de la famille en riant :

« Je n'en peux plus ! Plus de morts, j'en ferai plus ! »

Désormais seule sur scène, souillée de rouge, la poupée riait aux éclats tandis que la narratrice continuait :

« Êtes-vous prêts pour les applaudissements sans fin, tels un écho à travers votre âme ? »

Après cette représentation de marionnette, le majordome conduisit l'invitée dans une chambre.

L'heure n'avait certes pas avancé mais la fête était terminée depuis bien longtemps quand la famille vit que la jeune fille avait fui.

« Quand a-t-elle... marmonna la domestique.

-Cette fille... lança le garçon.

-...elle n'est pas n'importe où... compléta sa jumelle.

-Elle est partie... s'écrièrent-ils tous deux. Partie ?! Partie, partie ! »

Un bruit de boite qui tente de s'ouvrir leur parvint.

« Dites, vous entendez ? » interrogea la demoiselle.

Son père acquiesça :

« Un drôle de... Bruit de battements...

-Mais où peut-on en venir ? » s'agaça le majordome.

Avec leur habituelle bonne humeur, les deux enfants s'exclamèrent :

« Réveillez-vous ! Réfléchissons ! Et toi sur ton trente et un, rejoins-nous ! »

Le maître dépêcha la domestique de trouver le livre du script.Celle-ci le trouva, l'ouvrit fébrilement au chapitre Twilight∞NighT.

« Oh mon dieu ! s'écria-t-elle. Qu'est-il arrivé ?

-La PagE suivante... lâcha le majordome.

-N'est pas là ! terminèrent les deux jumeaux.

-Et bien qui l'aurait volée ? » demanda leur sœur.

La joie des enfants était mêlée d'inquiétude lorsqu'ils rirent :

« C'est pas bon ! Pas bon ! Ahahahahahah !

-Sans le livret... continua le père.

-Nous ne pouvons continuer ! reprit sa femme.

-OK ! Tout le monde ! Recherchez la PagE ! »ordonnèrent les jumeaux, regard rieur.

La famille lança à l'unisson :

« Mais qui aurait pu ? A quelle fin ? »

Non loin de là, la PagE perdue virevoltait dans les airs avant de se consumer soudainement.

« Qui a volé la page disant l'avenir ? »

Ils échangeaient désormais des regards suspicieux : ils avaient désormais une idée de la coupable. La musique se relança :

« Ce soir, comme le temps avance, faisons la pièce mais les [aiguilles] sont laissées sur le compte. Le temps ne passe pas mais est un outil de massacre ! Où est le vrai [vous] ?Et... la [PagE] suivante, la vraie fin, il doit y avoir [quelque chose] que nous n'avons pas ! Si l'on n'arrive pas à comprendre ce que c 'est, nous allons nous asseoir et laisser les engrenages tourner ! »

Les hôtes réfléchirent encore. Personne n'avait remarqué l'absence des aiguilles.

« Cette [page] volée... » murmura le majordome.

Plus loin, devant les escaliers de la salle aux cercueils, la villageoise se remémora le théâtre de marionnettes :

« Cette aiguille aiguisée de l'horloge... »

Dans le salon, la domestique interrogea :

« Où peut-on bien la trouver ?

-Est-ce pour [tuer] le temps, ou... ? » demanda l'invitée.

Le jumeau cria :

« Vite ! Vite ! »

La jeune fille commença à descendre les marches :

« Pour le secret ci-dessous...

-De cette façon ? s'agaça le maître de maison. De cette façon ?

-Vers la source du son... souffla la turquoise.

-Hey, au sous-sols ! » réalisa la fillette blonde.

La villageoise s'arrêta devant une boite :

« A l'intérieur des cercueils... »

Au salon, les deux enfants s'exclamaient :

« Cette lettre est très louche ! »

Leur aînée réagit immédiatement :

« La jeune fille la portait... »

Dans le cimetière :

« Dois-je utiliser ces aiguilles ?

-Que contient la lettre ? s'affola la mère.

-Est-ce la bonne façon ? » interrogea la villageoise en observant l'aiguille.

La domestique sortit la lettre de l'enveloppe.

« Ouvrez-la lentement ! crièrent les jumeaux.

-Ma réponse est-elle... ici ? » demanda la jeune fille.

Une page fut extirpée :

« Une feuille blanche de la bonne taille ! »s'exclama la famille au grand complet.

Plus bas, l'invitée sourit :

« J'ai trouvé. »

La chanson résonna à nouveau :

« Le temps passe, la scène se déroule et l'heure folle semble être modifiée. Avec une telle perfection scandaleuse, la folle fin qui se passe ici ! Et « Merveilleux ! »,« Encore ! », « J'en veux encore, encore plus ! », « Je n'en peux plus ! »,« Faire ma nuit devient une réalité ! » La fin tant attendue est devant nous ! Votre cœur est-il prêt ? »

Le livre dans les mains des plus jeunes s'envola et se mit à briller. La turquoise remontait l'escalier à toute allure mais put leur lancer :

« Non! Attendez ! Regardez attentivement, voyez-vous !Le temps n'avance pas [correctement] ! »

L'ouvrage commença à tournoyer dans les airs, les pages s'envolaient...

« La page suivante est introuvable parce que la lettre est la fin ! » hurla la villageoise de toutes ses forces.

Le rythme et le chant reprirent :

« Enfin, le temps avance, tout comme la pièce ! »

L'invité débarqua dans le salon mais le mal était fait, les feuilles partaient dans tout les sens, le livre se tordait... Ses hôtes chantaient encore :

« Et à deux pas de la EndroLL, le casting, le jeu et tout le reste sont laissés pour compte. Cette feuille a mal été teinte,voyez-vous ? Après tout, les feuilles blanches ne reçoivent aucun applaudissements... Alors... Maintenant que vous avez remarqué il semble que nous n'avons plus le temps... Voici donc où nous finissons... »

Le script se referma et une voix lança, rieuse :

« Jusqu'à une autre nuit ! »

Coucou, j'ai pas publié, j'ai pas d'excuses, j'avais la flemme, j'avais oublié... BREF ! Voilà enfin Twilight Night, 1330 mots et des poussières, une grande fierté et voilà...
Le petit + en rapport avec l'histoire :
1)La EndroLL est un jeu de mots, soit la End-roLL, la fin du rôle.
2)[PagE]... quelle orthographe étrange ! Je pense que c'est en réalité pour remettre en valeur le fait qu'il s'agisse d'une page du script ! Sans compter qu'il est question de LA page, et non pas d'UNE page !
3)Si vous n'avez pas compris l'histoire, je me permets de l'expliquer brièvement :
Dans Bad End Night ! Miku est une villageoise qui se retrouve emportée dans une pièce de théâtre folle avec un script bien détaillé, etc, etc... Cependant, elle n'a pas connaissance de la marche à suivre, elle réagit comme elle peut, provoquant donc la mort de tous.
Dans Crazy NighT ! Miku est de nouveau le rôle principal. Cette fois-i, le sort s'acharne sur les comédiens : la page du script a disparu ! Cette page n'est pas la dernière, je précise. Bref, Miku tue de nouveau les occupants du manoir et, le final n'étant pas le bon, le metteur en scène, la voix, choisit de recommencer ce spectacle une autre nuit.
Dans Twilight Night ! Miku est encore dans la pièce. Ses hôtes lui montrent un étrange spectacle de marionnettes, ce qui n'empêche pas la page de disparaitre. Les comédiens ouvrent la lettre, pensant qu'il s'agit de la [PagE] mais la feuille blanche est en réalité la fin de la pièce, hors, ce n'est pas ce passage qu'il manque. L'ordre n'est pas rétabli, la voix n'est toujours pas satisfaite et c'est la fin de la pièce ! Mais il faut suivre le script et une quatrième et dernière nuit aura donc lieu...
4) Dédié à LightCat16 pour "Mon obscur clarté" ! Oui, je viens, un moins apres la publication de ce chapitre, rajouter ma dédicace XD.
Le petit + sans rapport avec l'histoire : Ma version de Daughter of evil est écrite déjà ! J'attends la fin de la Serie Night pour publier mais c'est prêt !
Merci pour tot et à demain !