Partie 3
Après avoir pris son bain du bon matin, il prit la peine de s'habiller et de faire sa chambre comme à l'accoutumée. Il était un garçon très organisé en matière de ses affaires. Toujours
mettre les choses à la place où il faut était un don pour lui. Il était dans une simple moyenne chambre d'environ 12 mètres carrés avec son lit centré directement au mur face à la porte avec deux commodes aux extrémités. Il avait juste accroché le miroir à gauche de l'entrée. Il s'est créé des portes manteaux où mettre certains vêtements là où d'autres sont sur sa valise.
Soudain il grimpa aux rideaux après avoir vu quelqu'un qui entra fâcheusement dans sa chambre en plongeant sur lui pour neutraliser sa tête sur l'oreiller du lit. Mais il ne fît aucun geste de riposte.
-Hey mec ! Cela fait des lustres que tu restes dans la profondeur de la détresse! Dit il en le laissant toujours le visage scotché à l'oreiller!
C'était son meilleur ami Souleymane Amar qui habitait tout près de chez lui. Ils ont grandi en toute unicité dans la fraternité, la solidarité, la franchise et la compréhension. Rien ne tomberait sous les yeux de Ibrahima sans être reçu par Amar.
- ça va Bro! Le salua-t-il en descendant du lit pour s'asseoir sur sa natte de prière!
-Toc toc: la bonne entra lui amener le petit déjeuner et taquina Amar. Elle lui donna un plat contenant du pain choco et un verre de lait puis s'en alla
-Tiens Amar ! dit-il en lui donnant le plat. Mais il le lui rendit encore.
- J'ai déjà pris le mien chez moi! En ce moment il s'avère que c'est toi qui as le plus besoin de mettre quelque chose dans le ventre.
-T' es pas sérieux ! Lui répondit-il avec un sourire forcé !
-Hey mec ça va maintenant ok ! Nous savons tous que l'état de Wally est en parfaite amélioration. À quoi bon de t'entêter comme ça ?
- Jusqu'à présent je n'arrive pas à m'échapper des effets de ce qui vient de ce passer. Tu sais bien ! Lui dit t'il d'œil à œil en posant le pain.
-Bah quoi? Tu comptes toujours sombrer dans ce regret jusqu'à quand ?
- Je sais pas mais en ce moment je suis hors de cette vie, rien ne marche dans ma tête. Je suis assez chambardé frère je ne saurais comment serait ma vie s'il mourrait par mon erreur. C'est un ami que j'aime bien ! Hier même j'étais même reparti à la police pour leurs convocations et enquêtes incessantes. Mais bon normal !
- Est-ce qu'il est mort? Non ! Il a aussi eu à te pardonner ainsi que les membres de sa famille. Je comprends l'effet que ça peut te faire parce qu'une très grande empathie qui vit en toi. C'est ton destin et faut pas t'en vouloir alors arrête s'il te plaît. Et j'ai même eu à entendre que tu te tapes de très mauvaises notes ces temps-ci ! Est-ce vrai?
-Tu peux pas le comprendre sans l'avoir vécu! Bref nous irons demain le voir chez lui! N'en parlons plus! Et d'où te vient cette information que mes notes sont en baisse? Foutaise !
-J' en parlerai autant que je voudrais, inutile de te laisser comme ça ! Foutaise ? Donne les feuilles !
Il se sentait un peu énervé en se tenant debout pour faire quelques pas d'aller et de retour ! Une action montrant le degré de malheur qui se manifestait en lui et finit par s'asseoir sur la commode.
-Allez ça va maintenant, tu me saoules là ! C'est vrai tout ça mais t'inquiètes je m'en sortirai. Oufff! Après tout ça j'irai passer quelques jours chez ma mère, j'aurais beaucoup voulu qu'elle soit près de moi frérot je me sens vide.
- Hum! J'espère bien ! Régale-toi! Gnéniéniénié ma mère ! Vas-y abreuve-toi sur elle. C'est ton droit !
- oui ! Râle bien! Elle est mon seul refuge. Tu comprends la situation dans cette maison où le fils aîné est victime d'injustices de ses tantes et de son père. Mes petites sœurs n'ont que moi comme bouclier ici. Ma mère souffre là où elle est faute de ne pas savoir si ses enfants ne sont pas dans des situations déplorables. Même si on lui dit rien elle le sent à l'intérieur d'elle-même. Je maudis ce déséquilibre de circonspection qui loge ici! Tu as vu mon petit déjeuner ? Bah je le sous-estime pas mais va voir ce que les autres ont mangé ! Sacrilège !
Souleymane se replia sur lui même avec ressentiment de compassion vis-à-vis de son ami.
-Tout finira par être des contes! Que triomphe la vérité des faits dans l'histoire ! Allons chez moi car cela fait un bon bout de temps que mes parents réclament ta présence.
Ils croisèrent Amy, une fille de sa tante qui était étudiante à Dakar. Elle était juste venue passer quelques jours de vacances là-bas! Ils se saluèrent et prirent congé !
Son meilleur ami avait presque le même caractère que lui mais il était très calme et posé.
Ibrahima ne se sentait pas bien dans sa propre maison. Il était du genre révolutionnaire qui ne laissait pas l'injustice régner chez lui surtout à l'égard de ses petites sœurs de même mère. Muni d'un bon caractère, il ne fait que l'essentiel avec eux et reste toujours enfermé dans sa chambre. Raison pour laquelle tout le monde lui vouait une parcelle de méfiance car il était pas du genre à se faire dominer malgré son respect envers tout le monde. Il était aussi perturbé avec les convocations à la police et les échos qu'il recevait de partout. C'était pas aussi simple à maîtriser pour un jeune à l'âge de la puberté . Et cela se répercutait sur ses notes de devoirs à l'école du fait de son manque de concentration.
Quelques jours après, il fut meurtri par le fait d'avoir échoué son année scolaire. Une blessure que tout meilleur élève d'une classe ne pourrait supporter. Mais se concentra à nouveau et sur ses études pour valider l'année suivante.
Un an plus tard
Aussitôt après avoir pris ses vacances, il demanda à son père l'autorisation d'aller passer quelques jours à Dakar. Mais ce dernier refusa sous prétexte qu'il était terrible et aimait trop les filles malgré son jeune âge. C'est ainsi que la mère de Souleymane eut fini par le convaincre de le laisser venir. Il fit le lendemain sa valise pouvant contenir suffisamment d'habits pour le moment qu'il y passera et pris la route pour aller à Dakar. Il devint plus allégé au cours de la route car pensant à tout ce qu'il a laissé derrière lui durant ces derniers temps, le bonheur était improbable. Il fit quelques heures de route en contemplant le paysage avec son ami dans la voiture de son oncle Adramé Sow.
C'est après avoir fait trois jours à Ouakam chez Madame Amar qu'il eut décidé de passer le reste des jours chez sa propre mère avant de retourner à Fatick.
Arrivée à Keur Mbaye Fall ( Dakar, Mbao), il entra dans la maison et vit une petite fille en train de sereinement rincer les légumes à préparer pour le déjeuner.
- Hey ça c'est notre adorable princesse! Dit-il avec grande joie en projetant sa valise à terre.
Elle se retourna et sautilla pour ensuite courir vers lui après avoir entendu la voix de son grand frère!
- ( Hèèè Ndéo , Ibou Ndiaye O gara) ! Ah maman, Ibou Ndiaye est arrivé ! En étant dans les bras de son frère qui lui choyait de toute ses forces. Elle prit la valise pour l'amener dans la chambre au moment où sa mère était en train de sortir.
- Maman, comment vas-tu ? Dit-il avec un large sourire ou se cache une certaine inquiétude considérable.
-Hèèè mon fils contente de t'avoir vu, mon Dieu tu nous as beaucoup manqué filston! Dit-elle en la tenant dans ses bras
- Bien Maman ! Je vais bien! Prends ce sachet de fruits c'est pour toi!
- Il est bien toujours généreux mon fils! Viens boire un peu d'eau et te reposer tu dois être très fatigué mon prince. Dit-elle en riant incessamment avec un sourire d'épanouissement témoignant l'amour qu'elle portait à ce dernier.
Ibrahima pris un bain et son repas après s'être bien installé. Ils entretinrent une petite discussion.
-Filston pourquoi fais tu cette tête ? Lui questionna-t-elle assise sur sa natte après la prière du crépuscule.
-Bah rien je suis un peu fatigué maman!
- Je suis ta mère n'oublie pas ! Je te connais mieux que quiconque ! Mais bon, je vais te demander de ne rien m'expliquer car je suis au courant de tout et je t' ai pas éduqué dans des narrations. Tu sais qu'à ton âge beaucoup aimeraient avoir des enfants aussi exemplaires que toi? Tu es juste au seuil de la porte de cette mystérieuse vie, assimilable au nouveau-né. Ibrahima, malgré ton âge et ta maturité d'esprit pour l'adolescent que tu es, je te vois toujours comme le bébé que j'ai accouché il y aura bientôt 18 ans. Jamais tu ne grandiras devant mais yeux. Le temps change et les modes d'entretiens changent. Tu n'es plus un enfant qu'on dorlotait, lavait, habillait ou changeait des couches. Regarde toi, aussitôt que tu as pris de la taille et capable de discerner le bien et le mal que tu devrais être capable de t'adapter à plusieurs types de situations. Je serai toujours à tes côtés pour te soutenir afin que tu touches les hauteurs! À partir de maintenant, tu peux être certain que ta vie ne sera pas facile. Tu comprendras d'ici quelques années. Je veux que tu sois fort et continue d'avancer. Tu es mon fils aîné, un grand espoir pour moi alors je crois en toi.
- Je suis bien conscient de cela Maman ! Dit-il les yeux inondés de larmes !InshaAllah je ne te décevrai pas !
-Tant mieux mon enfant! Tant mieux ! Reste courageux.
-Mais dis moi, tu as loué une seule chambre ici? Les petites sœurs jumelles sont là non?
-Oui c'est pas grave de dormir à 4 dans cette chambre. Adama et Awa sont juste ici pour les vacances. Ce sera pas long lol.
-Bah oui mais une chambre plus grande que ça, tu pouvais en avoir non ?
- Tu sais bien que les choses ne sont plus comme avant chéri. Je me contente juste de ça. Ne t'inquiète pas tout ira pour de mieux. Allez viens m'aider à m'installer. C'est l'heure de mon travail.
- A cette heure ? Où ça ?
-Près de la mosquée à côté! J'ai là-bas un petit coin où vendre de la bouillie et du couscous pour le dîner. Ça fera même l'occasion de te régaler sur mes plats de cuisine haha. Je parie que ça te manquait.
-Mdr!! Oui j'avoue d'ailleurs c'est la raison de ma présence. Et les jumelles où sont-elles ?
-Chez leur tante à l'autre côté de quartier, elles ne tarderont pas à venir.
Ils allèrent ensemble avec la petite Mamy qui était toujours près de sa daronne. Elle était toute mignonne, calme et de nature très joviale. Elle était la féminine de Ibrahima. Intelligente, savait bien prendre les bonnes notes de sa classe ( cm1 ).
Sa mère était dans des situations assez angoissantes. Au début, elle avait un très bon travail, un restaurant dans une entreprise des ICS avec ses propres employés. Elle sortait à 4h du matin dans la maison, dans le froid accompagnée de sa petite fille cadette qui n'était toujours presque pas réveillée durant tout le chemin. A l'arrivée, sa mère aménage un petit banc pour elle afin qu'elle puisse dormir quelques heures avant d'aller à l'école. Et tout a fini par chambouler quand l'entreprise a pris faillite. Elle s'est retrouvée sans emploi et a fini par occuper une place dans un coin du quartier pour vendre le dîner afin de nourrir ses enfants. Une brave femme qui gardait toujours la tête haute et ne manifestait aucun signe de mécontentement malgré toutes les amertumes. À quoi ressemblera notre monde dans un renversement de bonne situation à l'improviste ? Et que tous les charognards que tu donnais à subvenir aux besoins te fuiront au moment où tu n'as plus rien? Elle n'avait d'autres préoccupations que de nourrir, éduquer et entretenir ses enfants. Malgré tout, aucune nuit ne passait sans que ses enfants ne mangent à leur faim et boivent à leur soif. Ils étaient 4 dans la même chambre et Ibrahima le cinquième n'avait d'autre choix que de mettre un petit matelas au-dessus d'une table de la pour y dormir. Des habitants du quartier les regardaient de manière très pathétique alors que leur père pouvait même prendre en charge la majorité de maisons du quartier. Ils n'ont juste rien compris.
Tu peux être fils de roi sans pour autant avoir la chance d'être traité comme un prince. Tout comme tu peux être fils de paysan et avoir la chance de vivre comme un prince. Cela dépendra de l'implacable destin qui fait ses œuvres à ses goûts. Seul Dieu sait par quel moyen il te conduira à la réussite. Ne te plains pas d'avoir été victime de certaines choses car pour réussir, il faut avoir à vivre certaines difficultés , tomber et se relever pour encore se battre avec cette vie qui est un champ de bataille. Chaque jour est un combat. Tu encaisses les coups durs sans jamais baisser les gardes, tu sors des axes pour ensuite rendre les coups afin d'avancer. Plus tu encaisses, plus tu prends d'expériences, plus tu deviens fort.
Le lendemain, tous installés dans la chambre pour prendre le petit-déjeuner, il reçoit un appel de son père.
- Allô Papa?
- Ne me dis pas papa, espère ( espèce ) d' imbécile
- Bah pourquoi m'insultes tu ? qu'est-ce qui se passe ?
-Amy vient d'annoncer que la batterie de son ordinateur a été volée et personne dans cette maison n'a de notions ou potentiels à pouvoir ouvrir les machines que toi ici !
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