𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻𝟻
Bonne lecture !
________________________
Assis dans son grand fauteuil, face aux grandes vitres derrière son bureau, Pepper observe la ville en contre-bas avec fatigue.
Elle s'est levée tôt pour terminer quelques dossiers, envoyer quelques mails et passer un appel à l'une de leur branche à l'étranger, et à présent elle sent ses yeux la piquer légèrement. C'est enfin le week-end et ça fait au moins trois semaines qu'elle n'a pas pu en profiter sérieusement. Cette fois, elle compte bien passer du temps avec sa famille, et peut-être même trainer en pyjama toute la journée.
Elle aurait dû se lever et commencer à préparer le petit déjeuner : elle a entendu Peter rentrer en pleine nuit, et se demande s'il s'est disputé avec Ned chez qui il devait passer la nuit. Ce n'est encore jamais arrivé, mais Peter ne leur raconte pas vraiment chaque détail de sa vie alors elle peut seulement imaginer.
Elle soupire.
— Je devrais en parler à Tony ? se demande-t-elle à voix haute.
Son regard dérive jusqu'au téléphone portable posé sur son bureau. Elle a raccroché il y a à peine dix minutes, et elle n'arrive toujours pas à réfléchir correctement.
S'il y a bien quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas, c'était à ce que la psychiatre de Peter l'appelle à cette heure-là. Ça fait un moment qu'elles n'ont pas parlé, et la dernière fois c'était simplement parce que Peter ne s'était pas présenté à deux rendez-vous d'affilés. Pepper en avait parlé avec lui, et elle n'avait pas eu l'impression qu'il y avait un problème, depuis.
Mais le Dr Blake a eu l'air inquiète. Elle n'a rien dit de trop précis, n'a rien répété des paroles de Peter, mais étant donné que ce sont Pepper et Tony qui l'ont engagé alors elle se devait de les mettre au courant des avancés.
Pepper a manqué de lâcher le téléphone.
Le Dr Blake a parlé de médicaments. Elle a parlé d'un traitement plus que nécessaire. Elle parlé d'énormément de rendez-vous manqué. Elle a parlé de son impossibilité de les joindre sur leur téléphone fixe. Elle a parlé de troubles. De dépression. Elle a parlé d'un comportement inquiétant. Elle a parlé d'un test de QI éventuel.
Pepper a écouté tout ça avec des yeux grands ouverts, une main couvrant sa bouche. Le soleil n'était même pas encore levé, et quand Pepper lui a dit qu'elle la rappellerait et qu'elle serait là pour le prochain rendez-vous de Peter, elle s'est retrouvée face au vide de son bureau.
Elle devrait en parler à Tony. Immédiatement.
Mais étrangement, ce n'est pas Tony qu'elle veut voir, là tout de suite.
C'est son fils.
Avec un soupir un peu tremblant, Pepper se lève, range légèrement les papiers présents sur son bureau, replace son fauteuil, puis s'éloigne. Elle enfile ses chaussons avant de sortir de la pièce, et une fois dans le couloir, demande :
— FRIDAY ?
— Oui, Mlle Potts ?
Ces derniers temps, chaque fois que quelqu'un l'appelle Mlle Potts, ça lui rappelle cette période avant l'arrivée de Peter où Tony avait commencé à évoquer l'idée d'une bague. Ça n'est finalement jamais arrivé, et Pepper n'y a plus repensé, mais ces derniers mois c'est une idée qui commence à lui plaire.
— Est-ce que Peter dort ?
Elle sait qu'il ne dort pas très bien. En vérité, elle se demande s'il a jamais dormi correctement. Peut-être qu'elle aurait dû faire quelque chose, y remédier, mais elle ne l'a jamais vu se plaindre, ou avoir l'air particulièrement épuisé.
Peter est toujours un bon garçon. Il s'excuse quand il est en retard, il leur sourit le matin, il accepte que Pepper lui embrasse les cheveux. Ces derniers temps, il semble faire encore plus d'efforts et même son bulletin est parfait dans toutes les matières possibles. Il fait parti de plusieurs clubs, et a même gagné avec son équipe plusieurs compétition de décathlon.
— Peter est entré dans sa chambre il y a trois heures.
Pepper fronce les sourcils en s'avançant dans le couloir.
— C'est pas... ce que j'ai demandé ? Est-ce qu'il dort ?
— Je n'ai pas accès aux capteurs de la chambre de Peter, Mlle Potts.
— Quoi ?
Elle se renfrogne un peu plus.
— J'en parlerais à Tony, dit-elle en continuant son chemin.
Elle n'a jamais vu FRIDAY buguer une seule fois depuis que Tony l'a mise au point. Il a pris toutes les précautions possibles pour qu'elle soit encore plus performante que JARVIS qu'elle commande même leurs courses à leur place quand le frigo est vide.
Mais la chambre de Peter sans aucun capteur ? Elle se souvient que Tony avait voulu en mettre à l'époque parce que Peter faisait des cauchemars, et parfois même des crises de panique.
Quand enfin elle arrive dans le couloir, elle hésite quelques secondes. S'il dort, elle refermera la porte aussitôt. S'il est réveillé, alors elle veut au moins le serrer un peu contre elle. Le mot dépression lui donne encore des sueurs froides : Tony a accepté de prendre des médicaments pour son anxiété après le trou au-dessus de New York, et ça l'a aidé.
Peut-être que Peter a besoin d'un peu d'aide.
Elle toque doucement à la porte.
— Peter, murmure-t-elle. Chéri, t'es réveillé ?
Elle entend un peu de bruit, mais aucune réponse. Après une courte hésitation, Pepper tend la main vers la poignée, l'abaisse, et pousse.
— Pete... ?
Les stores sont à moitiés ouverts. C'est le bazar un peu partout. Le lit est défait, mais vide. Pepper est obligée de plisser les yeux pour voir un peu mieux.
Elle ne remarque rien, jusqu'à ce qu'un mouvement attire son attention.
— FRIDAY, souffle-t-elle en faisant un pas en avant. Lumière.
Ça l'aveugle, un instant à peine, puis elle rouvre les yeux.
Peter est sur le sol, une main sur la gorge. La peau de son visage est presque bleue, il ouvre la bouche sans que l'air ne semble passer, et son regard est perdu sur le tapis au centre de la chambre.
Il s'étouffe.
Il s'étouffe.
— Peter !
________________________
🕷️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro