Chapitre 8 : Le tournois du cycle
Bonne année à tous ! Pour fêter ce passage à 2021 voici un chapitre avec un jour d'avance ! Je vous souhaite de passer une superbe année ^^.
***
Une fois sortis, Eirin, Ethan, Kristoff et Isaak se dirigèrent vers les écuries, sellèrent leur cheval et partir sans plus tarder. Eblington n'étant pas loin de l'Académie, ils n'eurent pas besoin de galoper longtemps avant d'apercevoir la cité.
Eblington était une très grande ville. Le territoire de l'Académie s'étant déclaré comme neutre à la demande de Maître Garth, la ville eut la possibilité de se développer aisément à la fois d'un point de vue économique, sociale mais également culturel. En effet, la plupart des commerces ne souhaitant pas passer par des accords commerciaux entre pays complexes et lourds de charges économiques avaient pu trouver leur bonheur dans cette contrée. Progressivement, des commerçants de toutes origines décidèrent de faire route vers Eblington ce qui en fit un véritable carrefour de diversité.
Aujourd'hui, pourtant, la ville était encore bien plus agitée que d'habitude. La raison d'une telle excitation était simple si ce n'est évidente : aujourd'hui avait lieu le grand tournoi du cycle et pas n'importe lequel ! Le tournoi de l'ultime cycle de cette année. Cette compétition avait pris place assez rapidement au sein de la cité profitant une nouvelle fois de la neutralité du territoire. Elle proposait à tout homme de montrer sa force au cours de multiples combats. Certains mourraient et beaucoup en sortaient blessés et affaiblis. Le tournoi était connu pour être violent et cruel et c'est justement pour cette raison qu'il attirait énormément de visiteurs en quête de voyeurisme de cette violence rarement dirigée vers les plus forts de ce monde.
Le petit groupe arriva rapidement aux abords de la ville et chevaucha jusqu'à l'écurie la plus proche. Le palefrenier en charge de l'établissement se dirigea vers ses nouveaux clients :
— Quatre chevaux ? Ça fera trois Dîmes et une pièce d'argent, Monseigneur.
— C'est si cher ? interrogea Kristoff.
— Ah mais vous savez la demande est forte avec le tournoi du cycle du coup les places se raréfient et je suis bien obligé de ...
— C'est bon ! C'est bon !
Il fouilla dans sa bourse et donna la somme due à l'avide commerçant.
— Tenez et prenez nos chevaux, on n'a pas le temps. Nous sommes déjà bien trop en retard.
— Bien entendu Monseigneur ! Tout de suite !
Le palefrenier se retourna devant deux jeunes hommes.
— Vous deux ! Dépêchez-vous de prendre les chevaux !
Isaak posa le pied à terre et prit son sac.
— Bien ! Il ne nous reste plus qu'à traverser la foule pour trouver le tournoi !
Les trois autres hochèrent de la tête et se hâtèrent en direction de l'arène. La foule était extrêmement importante et bruyante. Des personnes de tous pays s'étaient rejointes ici pour assister au spectacle. Les ruelles semblaient sous l'emprise de la fête et de l'alcool et étaient habillées de larges banderoles en l'honneur de chaque pays participant.
Le groupe de jeunes paladins arriva finalement à destination. Devant eux se trouvait une large scène entourée d'une petite fosse et d'une barrière semblant suffisamment solide pour résister aux assauts des spectateurs impatients.
— Bon, ricanna Kristoff à l'attention d'Isaak semblant avoir une idée en tête. Eirin, Ethan et moi, on va aller dans les gradins ... Et toi, on te laisse te préparer et rejoindre Sir Moran.
— Oui, bien sûr .... Attend quoi ?! C'est une blague ? finit-il une teinte de peur dissimulée avec peine au fond de sa voix.
— Bien-sûr que non ! Moran nous a dit avoir vu ton talent et a décidé de t'inscrire.
— Oui c'est ça, à d'autres !
— Mais non, je t'assure, souligna à son tour Ethan. J'étais là quand Ser Moran en a parlé !
Issak commença à blêmir et jeta un œil à l'air d'entraînement où s'échauffaient des hommes ressemblant plus à des bêtes tant leur masse musculaire était développée.
Kristoff lui fit finalement une tape dans le dos, sentant que l'évanouissement de son ami n'était plus qu'une question de secondes.
— Allez ! On rigole, Isaak ! T'évanouis pas !
— Ah ah très drôle ! Vraiment, y a pas à dire vous êtes les meilleurs amis qui soient.
— Vous êtes en retard.
Isaak eut l'impression de sentir son cœur bondir hors de sa poitrine quand il entendit cette voix grave et familière venant de derrière lui. En se retournant, il vit Moran, toujours aussi grand et fort. Face au mutisme d'Isaak, Kristoff fut le premier à répondre.
— Pardonnez-nous pour le retard. Ce n'est pas évident de se déplacer avec toute cette foule.
— Félicitation pour ta première mission Kristoff. Tu transmettras aussi mes félicitations à Maï. Persuader des ogres d'Arkronce n'est pas chose aisé ! Leur esprit est aussi dur que leur peau de pierre.
— Hum hum, interpella alors Isaak en se raclant la gorge et semblant prit d'un élan de courage. J'ai aussi participé à la mission, Ser Moran.
— C'est ce que j'ai entendu dire, répondit sèchement le Paladin en détaillant l'alchimiste de la tête au pied. Bien que tu sois un paladin, il reste du travail. Enfin bon ! Je ne pensais que tu n'oserais pas venir ici, j'ai eu tort et c'est rassurant. Tu vas venir avec moi dans la zone de préparation et tu seras mon écuyer.
Isaak reperdit immédiatement de nouveau des couleurs, espérant avoir mal entendu.
— M... m... mais .. comme vous voyez... je suis infirme et...
— Je le vois bien, et j'en connais d'ailleurs la raison. Je sais mettre mon armure tout seul. Ce que je veux, c'est que tu observes ce qui t'entoure et que tu sois en première loge pour les combats pour en prendre de la graine.
Le jeune paladin blêmit et regarda ses frères et sa sœur d'arme, espérant y trouver un soutien. Ses derniers ne le regardèrent qu'avec un large sourire, témoignant de leur incapacité et surtout de leur absence de volonté à lui venir en aide.
— Quelle chance tu as ! lança Ethan d'un ton moqueur.
— Je te hais, bâtard.
— Moi aussi je t'aime, petit miséreux des rues sans avenir.
C'est sur ces mots doux qu'Isaak s'en alla suivre Ser Moran, sous les rires de Kristoff et d'Ethan.
— Allez, allons trouver une place, avança Kristoff.
Les trois adolescents se dirigèrent vers les estrades. Ces dernières étaient immenses et juraient totalement avec le décor environnant d'Eblington. À la vue de leur taille et du poids des très nombreux visiteurs, il était certain qu'elles ne tenaient que grâce à la magie.
Ils finirent par trouver une place pour s'asseoir. Eirin finalement installée ne put s'empêcher de poser une question qui lui brûlait les lèvres depuis bien trop longtemps.
— Dis-moi Ethan, pourquoi tu n'y participes pas ?
— Hum, je sais pas ... peut-être parce que je n'ai pas envie de mourir.
— Ah ah. Très drôle, souffla Eirin. Franchement, moi, j'aurais aimé participer, ce n'est pas juste que seuls les hommes puissent se battre.
Kristoff à l'entente de la tirade de sa camarade leva les yeux au ciel.
— Oui mais ça c'est parce que toi, t'es suicidaire.
— Et bien quoi ? Je suis sûr que Shauna aussi aurait aimé participer.
— Oui, mais ça c'est parce qu'elle n'a aucun instinct de survie. Je te rappelle qu'elle s'est elle-même utilisée comme bouclier contre une créature inconnue et qu'elle tente à présent sans doute de détruire l'Académie en s'entraînant.
— Je ne peux pas vraiment te donner tort, admit Eirin.
Elle se econcentra de nouveau sur l'aire d'entraînement et observa quelques combats qui s'enchaînèrent rapidement. Même si le tournoi n'avait pas encore commencé, les participants donnaient déjà tout ce qu'ils avaient.
— C'est limite plus des êtres humains à ce niveau-là, souligna Ethan en montrant un candidat dont la tête semblait se noyer parmi les muscles de son torse.
Kristoff et Eirin rigolèrent de bon cœur.
— C'est vrai ! Mais franchement, ça sert pas à grand chose tant de muscle, si c'est pour ne pas savoir les utiliser au combat, rappela Eirin. Regarde comment il se déplace ! Aucune chance qu'il parvienne à gagner le moindre combat.
— Lui par contre..., dit bassement Ethan en s'approchant de la barrière de sécurité et en pointant du doigt un second candidat.
L'homme était d'assez grande taille et portait une armure légère lui permettant de se déplacer à une très grande vitesse. Il tenait une longue épée qu'il rangea négligemment dans son fourreau sans prendre le temps d'enlever le sang de la lame provenant de la blessure qu'il venait d'infliger à son malchanceux adversaire. Il releva la tête, montrant sa chevelure d'un blond foncé et une barbe négligée. Il sourit à l'assistance et se mit à parler d'une voix forte.
— Vous n'avez rien d'autre à me proposer ? C'est tout ce dont le grand tournoi d'Eblington est capable ?
Des cris de rage s'élevèrent du public demandant plus de combat et plus de sang. Du sang provenant de cet homme présomptueux.
Eirin, qui regardait l'homme, se rassit confortablement sur son siège en croisant ses jambes.
— Oui, il est peut-être doué en escrime face à ... plus à un Broms qu'a un humain d'ailleurs, mais il est trop arrogant.
Les garçons restaient pourtant scotchés sur la barrière attendant avec impatience le premier véritable combat qui mettrait cet homme en scène.
Ennuyée, Eirin jeta des regards aux alentours ne manquant pas de remarquer que la foule était de plus en plus énervée, s'attroupant devant certaines échoppes proposant sûrement des paris. Elle pouvait entendre malgré la distance les parieurs crier, suppliant de changer leurs paris à la vue du spectacle de cet homme arrogant.
— Aucun pari échangé ! Aucun pari échangé, hurlaient les propriétaires. Par contre vous pouvez faire de nouveaux paris ! Qui pour le jeune homme ?
Parmi les parieurs, un homme accompagné d'un jeune garçon encapuchonné attira l'attention d'Eirin. Il semblait parier énormément d'argent et il lui rappelait quelqu'un. Sa fine silhouette et son sourire moqueur...
Se rendant compte du sens de ses pensées, Eirin se leva pour mieux voir. Serait-ce Dhanu ? Mais il devait avoir quitté le territoire d'Oscia normalement. Qu'est-ce qu'il faisait au tournoi ? La jeune fille focalisa son attention sur le jeune homme l'accompagnant. Il était vêtu d'une cape dissimulant son visage et accoutré à la manière d'un voleur. Qui était-il ?
Eirin suivit du regard les deux personnes se déplaçant vers les abords de l'arène. Ils semblaient vouloir assister au tournoi. Elle continua de les observer en silence quand une voix assourdissante vint la couper.
— Damoiselle Damoiseaux !
Un homme de petite taille se présenta au centre de l'arène.
— Enfant comme adulte ! En ce cycle d'Apophis, nous tentons de rendre gloire à la destruction et au massacre !
Des cris de soutien s'élevèrent à l'entente de ces mots, prenant échos dans ce désire profond de destruction et de violence présente chez les Hommes.
— Nous savons pourquoi vous êtes là !
Des centaines de mains se mirent à taper en rythmes sur les barrières de l'estrade insinuant un rythme presque hypnotisant au spectacle.
— Ce que vous voulez sans peut-être l'avouer !
Des oui associés au rythme des barrières frappées prirent de plus en plus de puissance. L'homme, amplifiant sa voix sûrement à l'aide d'un sortilège, leva ses bras vers le ciel.
— Oui ! Vous voulez du sang !
— Du sang ! lui répondirent le public en hurlant.
— Du combat !
— Du combat !
— Vous voulez voir la mort de près pour vous sentir plus vivant ! Eh bien, en ce cycle, nous vous offrons ce spectacle, car aujourd'hui, nous avons des invités de marque ! La sélection est maintenant terminée, dit-il en baissant légèrement la voix sur ces derniers mots. Les faibles ont été éliminés et il ne reste que les forts et les imbéciles pour rester en ce lieu ! Damoiselles, Damoiseaux ! Bienvenu aux grand Tournois du Cycle !
De multiple cris de joies prirent d'assaut la cité et semblaient de par leur force pouvoir atteindre les dieux.
Le présentateur mit un doigt sur sa bouche intimant le silence afin de pouvoir continuer :
— Je vous présente nos imbéciles courageux de cette année !
Il se tourna vers l'un des candidats dont certains attendaient fébrilement, légèrement en retrait.
— Il nous vient de la contrée d'Ethias, il souhaite détruire tous obstacles devant lui, je vous demande d'accueillir Tydon !
— Il est imposant, invaincu depuis plusieurs cycles, paladin respecté, mais combattant craint et impitoyable ! Je vous somme d'accueillir Ser Moran !
Il s'approcha d'un homme encapuchonné, de moyenne taille et mince.
— Cet homme est une ombre nous-même ne savons rien de lui. Non ! Nous savons une chose ! La meilleure, la règle la plus importante de toutes dans ce monde violent et cruel, il est fort ! Il est puissant, il est donc un combattant !
Le présentateur fit finalement face au dernier candidat, l'homme présomptueux.
— Enfin ! Une nouvelle étoile semble se présenter aujourd'hui pour nous ! Qu'ai-je dit ? Non ! Une ancienne étoile ! Bien connu il y a quelques années, ce jeune combattant nous l'avons directement reconnu ! Eeeeeeeedrik ! Anciennement paladin de l'Ordre ! Va-t-il devoir combattre l'un de ses anciens camarades ?
Eirin regarda attentivement l'homme qui saluait de manière excentrique le public semblant adorer la célébrité. Il se nommait donc Edrick et il était un ancien paladin ...
L'homme inconscient d'être le sujet d'analyse de la jeune fille continuait de saluer la foule et fit le tour de l'arène du regard semblant profiter pleinement du moment. Il se figea soudainement et imperceptiblement face à l'homme qu'Eirin pensait être Dhanu installé confortablement dans une loge de luxe. Ils se connaissaient ? se demanda la jeune Paladin. Le jeune homme à côté de Dhanu enleva sa cape et regarda Edrick de loin, faisant écarquiller les yeux d'Eirin qui ne parvint qu'à prononcer un nom :
— Shauna !?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro